Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du CNES et Service Spatial de l’Ambassade de France à Washington D.C.
Lou Valade
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L’ESSENTIEL
Cette rentrée 2025 a été marquée par de profonds changements structurels au sein des différents départements et agences fédérales. Après avoir perdu une partie importante de ses effectifs, suite aux programmes de démission différée menés par le DOGE et l’agence elle-même, la NASA fait face à des difficultés budgétaires importantes à l’approche du vote du budget par le Congrès pour l’année fiscale 2026. De nombreux représentants démocrates ont tenté de s’opposer pendant l’été à l’annulation de plusieurs missions scientifiques, alors que l’agence se voit contrainte de réorganiser ses priorités conformément aux directives de l’Administration Trump, en concentrant ses efforts sur les missions d’exploration spatiale martiennes et lunaires. L’administrateur par intérim Sean Duffy a réaffirmé cette orientation en annonçant un projet ambitieux de réacteur nucléaire lunaire, ainsi que la nomination d’Amit Kshatriya, ancien directeur du programme Moon to Mars, au poste d’Associate Administrator. La NASA n’est pas la seule institution à souffrir de difficultés budgétaires : l’Office of Space Commerce subit également une baisse de 40% de son budget, sans visibilité sur l’impact que subiront ses activités comme le système TraCSS.
La gouvernance des activités spatiales militaires est également en pleine évolution, avec le transfert de l’U.S. Space Command du Colorado à l’Alabama, un choix stratégique et une bataille de longue date menée par les républicains, alors que le rôle de l’U.S. Space Force semble s’intensifier en gagnant de nouvelles responsabilités autrefois attribuées à l’Air National Guard.
Parallèlement, le rôle de la Federal Aviation Administration (FAA) s’affaiblit : après s’être séparé d’un de ses comités consultatifs sur le transport spatial commercial en août, l’agence a également autorisé SpaceX à augmenter significativement ses lancements depuis Cape Canaveral pour Falcon 9 et bientôt Starship, en dépit des conclusions d’un rapport environnemental qu’elle avait mandaté.
Bonne lecture !
PERSONALIA
Amit Kshatriya nommé Associate Administrator de la NASA
Space News, 1er août 2025
La NASA a nommé Amit Kshatriya (ancien directeur du bureau Moon to Mars) au poste d’Associate Administrator, plus haut poste civil de l’agence, dans une volonté de réaffirmer la priorité donnée à l’exploration spatiale. Il succède à Vanessa Wyche qui occupait la fonction par intérim depuis février. La décision se veut un signal fort envers les partenaires internationaux et le personnel de la NASA, malgré l’absence persistante de direction permanente à la tête de l’agence, plusieurs postes clés restant vacants ou confiés à des responsables intérimaires.
BUDGET
La NASA perd plus de 20% de ses fonctionnaires
Space News, 26 juillet 2025
Près de 4 000 employés de la NASA, soit environ 21 % de ses fonctionnaires, ont choisi de quitter l’agence dans le cadre de programmes de départs volontaires, dont le Deferred Resignation Program et des plans de retraite anticipée ou d’incitations au départ. Cette réduction, bien que significative, reste en deçà de l’objectif visé par la NASA, qui prévoit encore plus de 2 000 suppressions supplémentaires pour atteindre les effectifs projetés en 2026. Ces départs, touchant souvent des employés expérimentés, suscitent des inquiétudes quant à la perte d’expertise critique et aux risques potentiels pour la sécurité des missions. L’agence affirme vouloir rester opérationnelle tout en se réorganisant pour gagner en efficacité et poursuivre ses ambitions d’exploration de la Lune et de Mars.
Un comité de la Chambre des représentants tente de sauver quelques missions scientifiques menacées
Space News, 11 septembre 2025
Un comité de la Chambre des représentants a approuvé le 10 septembre un projet de loi de financement pour la justice, le commerce et la science, allouant 24,838 Md$ à la NASA, proche du niveau de 2024-2025 et bien au-dessus des 18,8 Md$ proposés par l’administration pour 2026. Le rapport accompagnant le projet exprime un soutien aux missions menacées de suppression, comme Chandra, Juno et New Horizons, sans préciser de montants, et encourage la poursuite de leurs opérations dans le budget scientifique de l’agence. Il appuie également les missions martiennes à faible coût, la collaboration avec Israël sur Ultrasat, certains programmes aéronautiques et le Deep Space Food Challenge. Les tentatives de certains élus, notamment pour augmenter le financement de l’inspecteur général ou pour réévaluer le transfert de la navette Discovery, ont été rejetées, principalement pour des raisons budgétaires et partisanes. Le texte doit maintenant être voté par l’ensemble de la Chambre.
ÉCONOMIE SPATIALE
Les levées de fonds des dernières semaines
Space News, 7 [1], 8 [2] et 19 [3] août, 10 [4], 12 [5] et 18 septembre [6] 2025
- SpinLaunch a annoncé avoir levé 30 M$ de financement, dont 12 M$ provenant de Kongsberg Defence and Aerospace, pour soutenir le développement de sa constellation de satellites à large bande Meridian Space. Cette initiative comprend un contrat de 143 M$ avec Kongsberg NanoAvionics pour 280 satellites. L’entreprise, initialement connue pour son système de lancement centrifuge hypersonique, se concentre désormais sur cette constellation, promettant des coûts de déploiement très inférieurs à ceux des constellations traditionnelles en orbite basse.
- Firefly Aerospace a fait une entrée remarquée au Nasdaq le 7 août, son action clôturant à 60,35 $ (+34 % par rapport au prix d’IPO fixé à 45 $), après avoir levé 868,5 M$ grâce à l’augmentation du nombre et du prix des actions offertes. Les fonds serviront notamment à rembourser 173,6 M$ de dettes et à soutenir ses programmes stratégiques : le lander lunaire Blue Ghost (dont trois nouvelles missions sont prévues, dont un contrat de 176,7 M$ avec la NASA), la gamme de satellites Elytra pour des applications civiles et de défense, et le développement de lanceurs avec l’Alpha et le projet Eclipse avec Northrop Grumman.
- La startup californienne Orbital Operations a levé 8,8 M$ en seed funding pour développer son véhicule de transfert orbital Astraeus, utilisant de l’hydrogène liquide et conçu pour rester en orbite plusieurs années. Ce véhicule offrira une propulsion de 44,5 kN et plus de 10 km/s de delta-V, permettant des transferts orbitaux rapides. L’entreprise se concentre sur la gestion cryogénique des carburants pour éviter l’évaporation de l’hydrogène. Des tests au sol sont prévus en 2025 et une démonstration orbitale en 2027.
- La startup Hubble Network a levé 70 M$ en série B, portant son financement total à 100 M$ depuis 2021, pour déployer d’ici 2028 une constellation de 60 satellites capable de connecter jusqu’à un milliard d’appareils Bluetooth sans infrastructure terrestre. Après avoir déjà démontré la première connexion Bluetooth directe à un satellite grâce à ses cubesats lancés via Spire Global, Hubble prévoit d’ajouter en 2027 deux satellites de 500 kg fournis par Muon Space, complétés par d’autres plateformes partenaires.
- La startup Rendezvous Robotics a levé 3 M$ pour commercialiser TESSERAE, une technologie MIT permettant l’auto-assemblage de tuiles en orbite pour créer de grandes structures spatiales. Testée en microgravité et sur l’ISS, elle vise d’abord des antennes et panneaux solaires de grande taille. Le financement servira à démontrer la technologie et à renforcer l’équipe, tout en préparant des applications commerciales et de sécurité nationale.
- Le fabricant de satellites Apex a levé 200 M$ lors d’un tour de financement Series D mené par le fonds Interlagos, valorisant l’entreprise à plus de 1 Md$, moins de trois ans après sa création. Cela permettra d’accélérer la production de satellites en doublant la surface de son usine de Los Angeles et en augmentant le rythme de production de 12 à 18 bus par mois.
Rocket Lab s’offre la société américaine Geost
Space News, 12 août 2025
Rocket Lab USA a finalisé, le 12 août, l’acquisition de Geost pour 275 M$. Spécialisée dans les capteurs électro-optiques et infrarouges (EO/IR) utilisés dans des missions critiques de sécurité nationale – comme l’alerte missile, la surveillance spatiale et la reconnaissance tactique – Geost permet à Rocket Lab de maîtriser l’ensemble de la chaîne des satellites militaires, des lanceurs aux capteurs. Cette opération renforce la position de Rocket Lab comme acteur majeur des programmes de défense spatiale, notamment pour des projets stratégiques comme le concept de Golden Dome for America et la constellation Proliferated Warfighter Space Architecture (PWSA) de la Space Development Agency. Ce rachat s’inscrit dans la stratégie de diversification de l’entreprise, entrée en Bourse en 2021, pour conquérir le marché en pleine croissance des services et systèmes spatiaux destinés à la défense et au renseignement américains.
RÉGLEMENTATION SPATIALE
La Maison Blanche cherche à dynamiser le secteur spatial américain
Space News, 13 août 2025
La Maison-Blanche a publié le 13 août un décret visant à renforcer la compétitivité du secteur spatial américain en simplifiant la réglementation en vigueur. Le texte demande notamment une révision des règles de licences de lancement et de réentrée, jugées trop contraignantes, ainsi qu’un allègement des procédures d’examen environnemental pour les lancements et le développement de spatioports. Il prévoit aussi un cadre d’autorisation pour les “activités spatiales nouvelles” (services en orbite, atterrisseurs lunaires commerciaux) piloté par le Département du Commerce, avec des délais clairs et des exigences harmonisées. Le décret réorganise par ailleurs certaines structures administratives, dont le transfert de l’Office of Space Commerce au sein du secrétariat au Commerce.
SÉCURITÉ ET DÉFENSE
La Space Force absorbe les missions spatiales de l’Air National Guard
Space News, 14 août 2025
La Space Force reprendra d’ici le 1er octobre toutes les missions spatiales actuellement gérées par des unités de l’Air National Guard dans six États, soit environ 578 postes, marquant la fin des espoirs de création d’une Space National Guard. Autorisée par le budget de défense 2025, cette transition centralise les capacités offensives spatiales au sein d’un modèle « à composante unique », combinant service à temps plein et rôles à temps partiel spécifiques, sans structure de réserve traditionnelle. Les militaires concernés pourront rejoindre la Space Force, se reconvertir dans l’Air Guard ou quitter le service, une décision qui suscite des critiques des gouverneurs et de la National Guard Association, inquiets de la perte de compétences spécialisées au niveau des États.
Premier lancement de la Tranche 1 de la constellation PWSA
United States Space Force, 11 septembre 2025
L’U.S. Space Force a lancé le 11 septembre les 21 premiers satellites opérationnels de la constellation militaire en orbite basse du programme Proliferated Warfighter Space Architecture (PWSA), développée par la Space Development Agency (SDA). Construits par York Space Systems et embarqués sur un Falcon 9 de SpaceX depuis la base de Vandenberg, ces satellites du la Tranche 1 Transport Layer fourniront des liaisons de communication sécurisées entre satellites et avec les forces terrestres, maritimes et aériennes grâce à un réseau maillé utilisant des liaisons optiques, Ka-band et Link 16. Ce lancement, premier d’une série de six visant à déployer 126 satellites, marque une étape clé après le succès des démonstrateurs de la Tranche 0 en 2023.
Donald Trump transfère l’U.S. Space Command en Alabama
Space News, 2 septembre 2025
Donald Trump a annoncé le 2 septembre le transfert du quartier général du U.S. Space Command de Colorado Springs (Colorado) vers Huntsville (Alabama), revenant sur la décision de Joe Biden en 2023 de maintenir la base dans le Colorado. Installé depuis 2019 à Colorado Springs, le commandement militaire chargé des opérations spatiales sera relocalisé sur le site de Redstone Arsenal, un choix justifié par le Pentagone pour ses avantages stratégiques, financiers (426 M$ d’économies projetées en 15 ans) et son écosystème spatial (NASA, armée, industries). La décision, soutenue par l’administration et les élus d’Alabama, met fin à un long bras de fer politique et militaire, malgré les craintes d’interruptions opérationnelles et de pertes de personnel civil soulevées par les élus du Colorado. Environ 1 600 emplois militaires et civils sont concernés par ce déménagement.
CONNAISSANCE DE L’ENVIRONNEMENT SPATIAL
L’Office of Space Commerce perd 40% de son budget, menaçant le système TraCSS
Space News, 9 septembre 2025
Le Department of Commerce a réduit de 40 % le budget 2025 de l’Office of Space Commerce (OSC), affectant particulièrement ses initiatives avec l’industrie pour le système civil de coordination du trafic spatial TraCSS. Sur un budget initial de 65 M$, la majorité est consacrée au développement de TraCSS, qui continue malgré la coupure, tandis que les projets pilotes et partenariats industriels seront limités. Cette décision intervient alors que l’OSC doit être transféré sous la direction du secrétaire au Commerce, conformément à un décret présidentiel d’août, et alors que TraCSS se prépare à son lancement en production en janvier, avec Amazon Project Kuiper récemment intégré comme utilisateur pilote.
EXPLORATION
Blue Origin tente de se positionner sur les télécommunications martiennes
Space News, 18 août 2025
Blue Origin a annoncé vouloir utiliser une version de son vaisseau Blue Ring pour servir de satellite relais de télécommunications autour de Mars, afin de soutenir les futures missions robotiques et humaines de la NASA. Ce projet, baptisé Mars Telecommunications Orbiter (MTO), vise à offrir une couverture continue et des liaisons haut débit entre la Terre et Mars, complétée par des relais en orbite basse martienne pour les communications avec les engins déjà présents. Si ce projet est sélectionné, il serait financé par les 700 M$ votés par le Congrès pour ce programme, l’orbiteur devra être livré à la NASA d’ici fin 2028 via un contrat à prix fixe. D’autres entreprises, comme Rocket Lab, Firefly Aerospace ou Albedo, explorent aussi des solutions commerciales pour les communications, le transport de charges utiles ou l’imagerie martienne, dans le cadre du futur programme Commercial Mars Payload Services (CMPS) inspiré du modèle lunaire CLPS, qui devrait d’abord reposer presque exclusivement sur la demande de la NASA avant de s’ouvrir à d’autres clients.
La NASA lance un appel d’offres pour un réacteur nucléaire lunaire
Space News, 8 août 2025
La NASA accélère le développement d’un réacteur nucléaire lunaire capable de produire au moins 100 kilowatts d’électricité d’ici 2029, afin de soutenir des bases habitées et des activités prolongées sur la Lune. La directive, émise par l’administrateur par intérim Sean Duffy, prévoit le lancement d’un appel d’offres dans les 60 jours, la sélection de deux entreprises pour des études initiales, puis une possible réduction à un seul fournisseur. Ce programme, jugé ambitieux mais techniquement réalisable par l’industrie, s’appuie sur les avancées récentes des technologies nucléaires terrestres et sur une collaboration public-privé. Les principaux défis concernent l’approvisionnement en combustible HALEU, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, le cadre réglementaire et le financement, estimé à plusieurs milliards de dollars. Considéré comme stratégique face à la compétition spatiale avec la Chine, ce projet bénéficie d’un fort soutien politique et industriel.
SCIENCES DE L’UNIVERS
La NASA annonce la découverte de potentiels signes d’une vie primitive martienne
Space News, 10 septembre 2025
Des scientifiques de la NASA ont identifié des signes potentiels de vie ancienne sur Mars dans un échantillon rocheux, nommé Sapphire Canyon, prélevé par le rover Perseverance. L’analyse de minéraux organiques et de composés tels que la vivianite et la gréigite suggère des réactions chimiques compatibles avec une activité microbienne passée. Bien que des explications non biologiques ne puissent être totalement exclues, la découverte est considérée comme la preuve la plus convaincante à ce jour de la possible vie primitive martienne.
LANCEURS ET SPATIOPORTS
La FAA se sépare d’un de ses comités consultatifs
Space News, 15 août 2025
La FAA a dissous l’ensemble des membres du COMSTAC, son comité consultatif sur le transport spatial commercial, dans le cadre d’une réorganisation de ses comités voulue par le département des Transports et justifiée par un besoin de « rafraîchissement » et d’alignement avec un nouvel agenda politique. Un appel à candidatures sera prochainement publié pour recomposer le comité. Cette décision s’inscrit dans une refonte plus large des comités consultatifs spatiaux sous l’administration Trump, affectant aussi le NASA Advisory Council.
ULA lance avec succès Vulcan Centaur et met fin à sa dépendance aux moteurs russes
Space News, 12 août 2025
Le 12 août, ULA a réussi le premier lancement de son lanceur Vulcan Centaur pour le programme National Security Space Launch (NSSL), emportant la mission USSF-106 de la Space Force depuis le Space Launch Complex 41 à Cape Canaveral. La charge utile principale, le satellite expérimental Navigation Technology Satellite-3 (NTS-3) de L3Harris, doit tester des technologies avancées de navigation et de positionnement. Ce lancement marque le début officiel du service national de Vulcan, permettant aux États-Unis de placer des charges de sécurité nationale uniquement sur des lanceurs et moteurs domestiques, mettant fin à la dépendance à l’Atlas 5 et au moteur russe RD-180, et répond à un carnet de commandes de plus de deux douzaines de missions NSSL.
Malgré un rapport environnemental inculpant, la FAA autorise SpaceX à augmenter ses lancements depuis Cape Canaveral
Space News, 7 septembre 2025
La FAA a autorisé SpaceX à augmenter les lancements de Falcon 9 depuis le pas de tir SLC-40 à Cape Canaveral, passant de 50 à 120 lancements annuels, et à construire un pad de récupération pour 34 atterrissages par an, avec des mesures environnementales pour protéger la faune et limiter l’éclairage. Cette décision intervient alors que SpaceX dépasse déjà l’ancien plafond fixé, et prépare sa transition vers Starship qui devrait être lancé depuis le pas de tir 39A du Kennedy Space Center. Le rapport environnemental souligne des impacts importants : bruit nocturne, risques de dommages matériels, fermetures de plages et perturbations du trafic aérien, entraînant des retards pour plusieurs aéroports. Les acteurs locaux et concurrents, comme ULA, demandent une analyse approfondie pour limiter ces perturbations inédites.
TÉLÉCOMMUNICATIONS
Intuitive Machines accélère ses plans pour son futur réseau de communication cislunaire
Space News, 9 août 2025
Intuitive Machines internalise la production de ses cinq satellites pour son futur réseau de communication cislunaire, destiné à soutenir le contrat de la NASA Near Space Network Services (NSNS). Cette décision vise à mieux contrôler les coûts, les délais et la propriété intellectuelle, tout en ouvrant de nouvelles opportunités commerciales. Le premier satellite sera lancé avec la mission IM-3 en 2026, retardant légèrement le calendrier initial. L’investissement total pour la constellation est estimé à 100 M$, avec des coûts d’ingénierie initiaux de 5 M$. Parallèlement, la société a annoncé l’acquisition de KinetX pour 30 M$, renforçant ses capacités en navigation spatiale, conception de missions et gestion de constellations, des compétences clés pour ses ambitions dans les communications lunaires et, à terme, martiennes.
ACTIVITES SUBORBITALES
SpaceX lance le X-37B pour sa huitième mission
Space News, 22 août 2025
Le 21 août, SpaceX a lancé avec succès l’avion spatial X-37B de l’U.S. Space Force pour sa huitième mission (OTV-8) à bord de Falcon 9 depuis le centre spatial Kennedy, marquant le 101ᵉ vol de l’année pour le lanceur. Ce véhicule réutilisable, fabriqué par Boeing et utilisé pour des missions secrètes de longue durée, emporte des expériences de l’Air Force Research Laboratory et du Defense Innovation Unit, dont une démonstration de communications laser et un capteur inertiel quantique. L’X-37B, qui peut rester en orbite de plusieurs mois à plus de deux ans, poursuit son rôle de plateforme expérimentale pour des technologies avancées destinées à des applications militaires.
STATION SPATIALE INTERNATIONALE ET VOL HABITÉ EN ORBITE BASSE
La NASA revoit sa position sur les stations spatiales commerciales
Space News, 6 août 2025
La NASA revoit sa stratégie pour développer des stations spatiales commerciales destinées à succéder à l’ISS, dont la désorbitation est prévue pour 2030. L’agence abandonne l’idée de contrats à prix fixe pour la phase 2 du programme Commercial Low Earth Orbit Destination (CLD), au profit d’accords Space Act financés, offrant plus de flexibilité face à des contraintes budgétaires estimées à 4 Md$. Au moins deux accords seront attribués pour amener des concepts aux démonstrations en vol, mais sans exigence de présence humaine permanente : les stations devront accueillir des équipages de quatre personnes pour des séjours d’un mois, contre une occupation continue initialement prévue. Ce changement pourrait mettre fin à la présence humaine permanente de la NASA en orbite basse et suscite des interrogations chez les industriels sur la viabilité économique de leurs projets.