Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du CNES et Service Spatial de l’Ambassade de France à Washington D.C.
(Nicolas Maubert, Thomas Lesage et Zacharie Joundy)
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L’ESSENTIEL
Les dernières semaines ont vu le Congrès poursuivre ses travaux concernant le budget de l’année fiscale 2025 de l’Etat fédéral, et notamment du Department of Defense et de la NASA. Les représentants de la Chambre ont recommandé d’allouer un budget de 833 Md$ à l’armée américaine, dont 28,7 Md$ à l’U.S. Space Force, un budget en baisse de 150 M$ par rapport à 2024. Alors que la NASA avait vu ses crédits réduits pour l’année en cours, les représentants recommandent d’augmenter le budget de l’agence spatiale américaine de 1,2% à hauteur de 25,12 Md$, dans la lignée des limitations budgétaires décidées l’année dernière, et ont notamment apporté leur soutien à la mission Mars Sample Return en augmentant sensiblement son budget (sans pour autant augmenter suffisamment l’enveloppe allouée aux sciences). Le Sénat doit quant à lui poursuivre ses travaux, avant que les deux chambres ne négocient un projet de budget commun.
Sur le plan des lanceurs, SpaceX a essuyé son premier échec depuis huit ans avec le Falcon 9. Le second étage du lanceur a subi une fuite d’oxygène liquide, l’empêchant d’atteindre une orbite nominale et entrainant la perte des vingt satellites Starlink emportés. L’ensemble des lancements de l’entreprise ont été reportés dans l’attente de la conclusion d’une enquête de la Federal Aviation Administration.
En parallèle, Firefly Aerospace a effectué le premier tir de l’année 2024 de son lanceur Alpha depuis la base de Vandenberg en Californie. Alors que le dernier lancement, en décembre 2023, avait échoué à atteindre l’orbite escomptée en raison d’une anomalie sur le deuxième étage du lanceur, celui-ci a placé avec succès huit cubesats financés par la NASA. Enfin, Blue Origin et Stoke Space ont été sélectionnés par l’U.S. Space Force pour rejoindre le programme Orbital Services Program (OSP-4). Alors que le New Glenn de Blue Origin doit effectuer son lancement inaugural dans quelques mois et que le premier vol du Nova de Stoke Space est prévu pour 2025, les deux sociétés rejoignent dix autres entreprises pour concourir à des missions de l’armée américaine jusqu’en 2028.
En orbite basse et au sol, les tests sur la capsule Starliner de Boeing amarrée à l’ISS se poursuivent après son premier lancement habité le 5 juin dernier. Alors que la mission ne devait durer initialement que huit jours, celle-ci se poursuit dans l’attente de la conclusion des essais et de leur analyse suite à diverses anomalies constatées sur les propulseurs et des fuites d’hélium.
Sur le plan économique, X-Bow a annoncé avoir levé 70 M$ en série B, tandis que Sift a conclu une levée de 17,5 M$ en série A et qu’Armada a clos une campagne de 40 M$.
Enfin, nous avons le plaisir d’accueillir une nouvelle recrue au sein du bureau du CNES de Washington en la personne de Zacharie Joundy. Bienvenue Zacharie et godspeed à Washington D.C. !
Bonne lecture !
PERSONALIA
Kurt Vogel, Associate Administrator for Space Technology de la NASA, quitte l’agence
Space News, 16 juillet 2024
Nommé à son poste en janvier dernier en remplacement de Jim Reuter, Kurt Vogel a annoncé son départ de la NASA, une surprise pour le secteur industriel. Clayton Turner, actuel directeur du Langley Research Center (Virginie), assurera l’intérim à la tête du Space Technology Directorate jusqu’à la nomination d’un nouvel Associate Administrator.
POLITIQUE ET RELATIONS INTERNATIONALES
La NASA crée un poste de Directeur dédié à la durabilité de l’espace et précise sa stratégie en la matière
Space News, le 14 juillet 2024
A l’occasion du Summit for Space Sustainability organisé au Japon par la Secure World Foundation (SWF), l’administratrice adjointe de la NASA Pam Melroy a présenté les progrès réalisés par l’agence dans sa stratégie d’Espace durable. Présentée en avril dernier, la NASA cherche à implémenter un cadre qui ferait consensus parmi tous les acteurs, en premier lieu en LEO. Ce cadre devrait être présenté d’ici fin novembre, afin de déterminer les développements technologiques et les investissements nécessaires pour le traitement des débris spatiaux. En parallèle, l’agence mène une analyse sur les précisions des analyses de risque de collision.
L’étape qui suivra sera celle d’un élargissement de ces évaluations à l’espace cislunaire, où se projette déjà la NASA dans le cadre du programme Artemis. Dans cette perspective, Pam Melroy a aussi rappelé que la finalité de la Space Sustainability Strategy est un transfert de capacités aux partenaires de l’agence. Pour coordonner l’ensemble de cette politique complexe, la NASA a créé un nouveau poste de Directeur de la durabilité spatiale, et nommé par intérim Trudy Kortes, issu du Space Technology Mission Directorate.
BUDGET
La Chambre des représentants adopte son projet de budget de la Défense pour 2025
Space Policy Online, 28 juin 2024
Les représentants américains ont adopté le 28 juin leur projet de budget de la Défense pour l’année fiscale 2025 (courant du 1er octobre 2024 au 30 septembre 2025). Celui-ci prévoit un budget de 833 Md$ pour le Department of Defense, en hausse de 1% par rapport à 2024, dont 28,7 Md$ pour l’US Space Force, en baisse de 150 M$ par rapport à 2024 et inférieur de 800 M$ à la requête présidentielle.
Le texte inclut notamment une allocation de crédits inférieure à la requête pour les programmes GPS III Follow-On Satellites (460 M$ contre une requête de 647 M$) et Resilient Missile Warning/Missile Tracking (2,4 Md$ contre une requête de 2,55 Md$) ainsi que pour la constellation en orbite basse de la Space Development Agency (1,68 Md$ contre 1,73 Md$).
Il ne s’agit pour autant que d’une étape dans la procédure budgétaire. Le Sénat doit désormais adopter son projet de budget avant le début des négociations entre les deux chambres du Congrès. En cas d’absence de compromis avant le 1er octobre prochain, des continuing resolutions pourront être votées afin de financer l’administration et les agences fédérales.
La Chambre des représentants propose un budget stable pour la NASA en 2025
Space News, 27 juin 2024
Space Policy Online, 8 juillet 2024
Le comité des appropriations (équivalent de notre commission des finances) de la Chambre des Représentants a adopté une proposition de budget de la NASA pour 2025 à hauteur de 25,12 Md$, en hausse de 1,2 % par rapport à 2024 mais inférieur de 200 M$ à la requête présidentielle publiée en mars. Ce texte s’inscrit dans la continuité du Fiscal Responsibility Act de 2023, compromis politique limitant les dépenses publiques jusque début 2025.
A l’échelle des enveloppes principales, les appropriateurs recommandent de maintenir des budgets équivalents à l’année en cours pour les sciences (7,33 Md$) et l’exploration (7,62 Md$) et proposent de porter le budget des opérations spatiales, dont notamment la station spatiale internationale, à 4,47 Md$ (+250 M$ par rapport à 2024, et + 80 M$ par rapport à la requête présidentielle).
Dans un budget stable alloué aux sciences, les représentants ont recommandé de réduire l’enveloppe allouée à l’observation de la Terre (-195 M$ par rapport à 2024 et -380 M$ par rapport à la requête) et d’augmenter les fonds alloués aux sciences planétaires (+215 M$ par rapport à 2024 et + 200 M$ par rapport à la requête). Au sein des sciences planétaires, les représentants rehaussent le budget de la mission Mars Sample Return, de 250 à 650 M$ et demandent à la NASA de procéder à son lancement d’ici 2031. Cette hausse reste cependant inférieure de 200 M$ à la hausse globale des crédits alloués aux sciences planétaires. Appliquée telle quelle, elle pousserait la NASA à reporter ou annuler certaines missions, ou revoir à leur technologie à la baisse.
En parallèle, à noter que les représentants entendent réduire le budget de la National Oceanic and Atmospheric Agency de 600 M$, sans que l’impact de cette réduction sur les activités satellitaires de l’agence ne soit clair.
Les Représentants de la Chambre au Congrès proposent une nouvelle loi d’autorisation de la NASA
Space News, 10 juillet 2024
En parallèle des débats sur le budget de l’agence spatiale américaine, le Comité des Sciences et des Technologies de la Chambre des représentants a adopté le 10 juillet une proposition de loi d’autorisation de la NASA. Ce texte, à portée pluriannuelle, vise à dessiner une trajectoire budgétaire pour l’agence et à définir ses priorités à moyen et long termes.
Porté à la fois par les Démocrates et les Républicains, il inclut un renouvellement de l’autorisation de l’ensemble des activités principales de l’agence spatiale américaine, citant notamment le développement de nouvelles combinaisons extra-vehiculaires pour la station spatiale internationale et le programme Artemis, le véhicule de désorbitation de l’ISS, le programme Commercial LEO Destination ou encore le programme Commercial Lunar Payload Service.
Les représentants ont également apporté leur soutien au télescope spatial Chandra, alors que la NASA indiquait souhaiter réduire son budget au cours des années à venir, à l’utilisation des instruments scientifiques de la mission d’observation de la Terre GeoCarb annulée en 2022, ou encore à Mars Sample Return, afin de garantir la place de premier plan des Etats-Unis dans l’exploration martienne. Sur ce dernier point, ils soulignent le besoin d’équilibre au sein du portefeuille des sciences planétaires et la nécessité d’éviter des hausses conséquentes du coût de la mission.
Enfin, ce texte permet aux représentants de requérir plusieurs rapports d’expertise à court, moyen et long termes, notamment sur le développement du Human Landing System du programme Artemis et de ses alternatives, la transition du vol habité en orbite basse ou encore une étude sur le surcoût des missions scientifiques.
ÉCONOMIE SPATIALE
Le fonds d’investissement Booz Allen Ventures finance la start-up Quindar
Space News, 11 juillet 2024
Le fonds d’investissement Booz Allen Ventures, issu du cabinet de conseil spécialisé dans les questions de défense Booz Allen Hamilton et doté d’un fond d’environ 100 millions de dollars, a annoncé le 11 juillet un nouvel investissement dans la jeune start-up Quindar. Fondée en 2022 à Denver par d’anciens ingénieurs de OneWeb, Quindar a pour objectif affiché de « démocratiser l’espace ». La société propose une solution informatique d’automatisation des opérations en orbite, ainsi qu’une application de contrôle des satellites. L’entreprise avait déjà clôt une levée de fonds en janvier à un montant de 6 M$.
Les levées de fonds des dernières semaines
Space News, 25 juin [1], 10 juillet [2], 11 juillet [3] 2024
- Sift (Californie) a annoncé avoir conclu une levée de fonds de 17,5 M$ en série A. Ces fonds doivent permettre à la société, qui compte notamment parmi ses clients Astranis, Astrolab et True Anomaly, d’accroître sa masse salariale et accélérer le développement de sa plateforme d’analyse de données de senseurs s’appuyant sur l’intelligence artificielle.
- X-Bow Systems (Nouveau-Mexique), spécialisée dans les moteurs à propergols solides et mini-lanceurs, a levée 70 M$ en série B. La société, qui opère déjà dans plusieurs états américains, indique que ces fonds seront destinés à une nouvelle usine à Luling (Texas). Essentielle à la fabrication des missiles modernes, la technologie a connu une forte hausse de sa demande depuis la guerre d’Ukraine.
- Armada (Californie), nouvelle vedette du edge computing surfant sur la connectivité offerte par Starlink vient de clore une levée de fonds chiffrée à 40 M$. Cette levée menée par Microsoft, qui propose déjà l’offre de l’entreprise sur son cloud Azure, permettra de développer une technologie phare d’Armada, son data center mobile (« Galleon »), directement connecté à Starlink et offrant un « réseau en périphérie » optimal pour les entreprises même en zone blanche. Sortie de l’ombre il y a seulement 6 mois, Armada a déjà collecté 100 M$ (notamment grâce au Funders Fund, qui avait accompagné SpaceX à ses débuts).
KBR annonce le prochain rachat de LinQuest pour 737 M$
Space News, 16 juillet 2024
Fournisseur du Department of Defense, KBR (Texas) a annoncé l’acquisition prochaine de LinQuest Corporation (Virginie), société spécialisée dans l’ingénierie et l’analyse de données des systèmes spatiaux de sécurité nationale, pour un montant de 737 M$. Détenu depuis 2018 par Madison Dearborn Partners, un fonds d’investissement, LinQuest Corp. a remporté plusieurs contrats auprès de l’U.S. Space Force au cours des dernières années, dont un d’une valeur de 500 M$ et d’une durée de cinq ans en soutien aux capacités d’analyses de la branche spatiale de l’armée américaine conclu en 2021.
L’européen D-Orbit forme une joint-venture américaine
Space News, 10 juillet 2024
L’industriel européen D-Orbit a annoncé la création d’une joint-venture, D-Orbit USA, pour accéder au marché américain. L’entreprise s’est associée à cinq co-fondateurs américains ayant travaillé pour OneWeb, Kuiper ou SpaceX, et a nommé à sa tête l’ancien PDG d’Apollo Fusion (rachetée par Astra en 2021) Mike Cassidy.
D-Orbit USA prévoit de développer la plateforme satellite ION, d’une durée de vie de 5 ans, pouvant accueillir des charges utiles de 200 kg. Elle offrira plusieurs centaines de watts de puissance et intégrera des capacités de propulsion chimique et électrique. Bien que la filiale n’ait pas encore signé de contrats aux Etats-Unis, ses dirigeants s’annoncent confiants au regard de leurs capacités de production se distinguant avant tout par leurs coûts et leurs délais de livraison (9 à 12 mois), ce qui pourrait intéresser la Space Development Agency du Department of Defense (DoD).
SÉCURITÉ ET DÉFENSE
Blue Origin et Stoke Space sélectionnés pour de futurs lancements de l’US Space Force
Space News, 3 juillet 2024
L’US Space Force a sélectionné Blue Origin et Stoke Space Technologies pour de futures missions dans le cadre de son programme d’acquisition rapide de services de lancement Orbital Services Program (OSP-4), piloté par le Space Systems Command. Alors que Blue Origin se prépare à effectuer le lancement inaugural de son lanceur lourd New Glenn à l’automne, Stoke Space a conduit ses premiers essais de mise à feu en juin et prévoit d’effectuer le premier tir de son lanceur moyen Nova en 2025.
Mis en place par l’US Air Force en 2019, le programme OSP vise à soutenir le développement de capacités de lancements commerciaux à travers l’octroi de contrat indefinite-delivery/indefinite-quantity (IDIQ). Il se concentre sur des missions incluant une charge utile supérieure à 200 kg avec un préavis de 12 à 24 mois. Sept missions ont été allouées à date, pour un total de 190 M$, sur un budget total de 986 M$ courant jusqu’à 2028. Blue Origin et Stoke Space rejoignent ainsi dix autres entreprises déjà sélectionnées dans le cadre de OSP-4 : ABL Space Systems, Aevum, Astra, Firefly Aerospace, Northrop Grumman, Relativity Space, Rocket Lab, SpaceX, United Launch Alliance et X-Bow.
SpaceX poursuit le déploiement de la constellation d’imagerie du National Reconnaissance Office
Space News, 29 juin 2024
Après un premier lancement fin mai, une Falcon 9 de SpaceX a lancé avec succès une deuxième série de satellites d’imagerie de nouvelle génération du National Reconnaissance Office, dans le cadre de la mission NROL-186. Près de six autres lancements de ce type de satellites développés et construits par SpaceX et Northrop Grumman sont prévus d’ici la fin de l’année dans le cadre du déploiement de la constellation de l’agence de renseignement.
La constellation, dont le nombre total de satellites n’est pas public, doit être entièrement déployée et opérationnelle d’ici 2028.
Appel d’offre : le DoD cherche un service d’IA pour le traitement de ses données de renseignement sur la région Indo-Pacifique
Space News, 12 juillet 2024
Le commandement de l’Indo-Pacifique américain a émis un appel d’offre de 3 milliards de dollars pour un contrat de services d’analyse de données par IA. Cette initiative, établie dans le cadre du programme LEIA (Long Range Enterprise Intelligence, Surveillance and Reconnaissance Activity), démontre l’importance de la mise au point d’une solution de traitement pour le flux massif de données collectées par les services de renseignement, en particulier par l’usage de satellites. Pilier de la stratégie de renseignement, le spatial est aussi une des principales raisons de la surcharge informationnelle à laquelle font face les services aujourd’hui.
Turion Space remporte un contrat de 1,9 M$ de l’U.S. Space Force pour le développement de son véhicule de capture de débris
Space News, 1er juillet 2024
Turion Space (Californie) obtenu un contrat de 1,9 M$ auprès de SpaceWERX, organe spécialisé de l’U.S. Space Force dans le développement technologique, pour soutenir le développement d’un véhicule autonome de capture de débris en orbite, également en mesure de faciliter la désorbitation de satellites après leur fin de vie.
Spécialisée dans la mobilité en orbite et l’imagerie spatiale, la société avait lancé son premier satellite de connaissance de l’environnement spatial, Droid.001, en juin 2023, dont les données sont en cours d’intégration au sein des bases de données de l’armée américaine. Turion Space entend à terme fournir des services de gestion des débris en orbite.
EXPLORATION
Une étude de la NASA estime qu’Artemis 3 pourrait être repoussée à 2028
Space News, 3 juillet 2024
Alors que l’agence spatiale américaine avait déjà repoussé la mission d’un an, de l’automne 2025 à septembre 2026, une nouvelle étude interne indique que la mission Artemis 3 pourrait à nouveau être repoussée à février 2028. Au cours du Key Decision Point C, une revue de confirmation conclue en décembre 2023 et citée dans un rapport du Government Accountability Office, la NASA avait estimé la probabilité de report de la mission à environ 30%, et la probabilité que le Human Landing System de SpaceX, une version adaptée de son vaisseau Starship, puisse permettre un alunissage en février 2028 à 70%.
L’agence n’a pour autant pas annoncé de modification du calendrier du programme Artemis. A date, la mission Artemis 2 est prévue au lancement en septembre 2025, Artemis 3 en septembre 2026 et Artemis 4 en 2028.
SCIENCES DE L’UNIVERS
La NASA sélectionne SpaceX pour le lancement de la mission COSI
Space News, 3 juillet 2024
Via Satellite, 3 juillet 2024
La NASA a sélectionné SpaceX pour le lancement en orbite basse de la mission d’astronomie Compton Spectrometer and Imager (COSI). D’un coût de 69 M$, celui-ci est prévu à date pour août 2027.
Développée dans le cadre du programme small Explorer-class (SMEX), en coopération entre la NASA et le CNES, le télescope spatial COSI a pour objectif de détecter les rayons gamma provenant de sources situées en dehors de notre galaxie, dont notamment l’origine des positrons s’y annihilant et la nucléosynthèse des étoiles au cours et à la fin de leur vie.
LANCEURS ET SPATIOPORTS
Les lanceurs Falcon de SpaceX cloués au sol jusqu’à nouvel ordre en raison d’une défaillance en vol
Space News, 12 juillet 2024
Space News, 12 juillet 2024
Le 11 juillet, Falcon 9 a connu son premier échec depuis huit ans, menant à la perte des vingt satellites Starlink embarqués. Alors que le premier étage a fonctionné de façon nominale, le second a connu une fuite d’oxygène liquide l’empêchant de réaliser une poussée nominale et libérant les charges utiles à un périgée trop bas – 135 kilomètres. Une altitude trop faible pour que les systèmes de propulsions des satellites aient la capacité de corriger l’orbite.
Désormais clouées au sol, les fusées du géant américain devront faire l’objet d’une enquête approfondie par la Federal Aviation Administration (FAA). Les quelques semaines nécessaires à cette enquête, remettent en cause l’ensemble du planning de lancements de SpaceX déjà chargé : Arctic Satellite Broadband Mission, Transporter-11 et un vol habité (Polaris Dawn) en juillet ; vaisseau cargo Cygnus (Northrop Grumman), Crew-9 en août. Les résultats seront donc très attendus par de nombreux acteurs du secteur particulièrement dépendant de SpaceX.
Firefly Aerospace réussit son premier lancement de 2024
Space News, 24 [1], 27 [2] juin et 4 juillet [3] 2024
Six mois après avoir interrompu les lancements de son lanceur Alpha à la suite d’un problème sur le second étage (un satellite de démonstration de Lockheed Martin avait alors été placé sur une mauvaise orbite), Firefly a réalisé avec succès le cinquième tir de son lanceur depuis Vandenberg (Californie) le 4 juillet. Huit cubesats financés par la NASA ont été placés en orbite basse, au profit de plusieurs universités américaines et centres de l’agence spatiale.
Au cours de ces dernières semaines, la société texane a annoncé prévoir des lancements depuis deux nouveaux sites. En plus de Vandenberg, Firefly Aerospace opérera ses lancements américains depuis la base de Wallops (Virginie). La société prévoit d’utiliser le même pas de tir que la version révisée d’Antares 330 de Northrop Grumman, dont elle contribue au développement. Firefly Aerospace a également conclu un accord avec la Swedish Space Corporation pour opérer des lancements de Alpha depuis le Esrange Space Center (Laponie suédoise) à compter de 2026.
Sur cinq lancements effectués par Alpha, on compte désormais deux succès et trois ayant échoué à placer les charges utiles sur la bonne orbite.
SpaceX poursuit le déploiement de la constellation d’imagerie du National Reconnaissance Office
Cf. Sécurité et Défense
STATION SPATIALE INTERNATIONALE ET VOL HABITÉ EN ORBITE BASSE
La première mission habitée de la capsule Starliner de Boeing poursuit son séjour forcé sur l’ISS
Space News, 28 juin [1] et 10 juillet [2] ]2024
Lancée le 5 juin pour une durée initiale de 8 jours vers la station spatiale internationale (ISS), la première mission habitée de la capsule Starliner de Boeing, Crew Flight Test (CFT), a vu sa date de fin repoussée à plusieurs reprises en raison d’anomalies techniques sur les propulseurs et de plusieurs fuites d’hélium. Après avoir annoncé en juin ne pas définir de date précise de fin de mission, la NASA a débuté début juillet des tests au sol des propulseurs afin de déterminer l’origine des défaillances.
Dans un nouveau briefing daté du 10 juillet, les représentants du CFT ont mentionné l’échec des ingénieurs à recréer des conditions similaires. De nouveaux tests sont prévus dans les jours à venir, avec en perspective un retour de Starliner à la fin du mois de juillet, d’autant plus que le lancement prochain de Crew-9 nécessitera la libération du port d’amarrage d’ici à la mi-août.
Malgré ces annonces, la NASA indique que les deux astronautes ne sont pas bloqués sur l’ISS et souligne que le Starliner est en mesure d’effectuer une rentrée atmosphérique en cas d’urgence. Alors que des craintes avaient été émises concernant les batteries du module habité de la capsule, l’agence spatiale et Boeing ont confirmé que la performance des batteries, prévue pour une mission d’une durée maximale de 45 jours, pouvait être maintenue au-delà.
SERVICES EN ORBITE
Starfish Space effectuera sa première mission commerciale d’extension de durée de vie d’un satellite GEO au profit d’Intelsat
Space News, 26 juin 2024
La société de l’Etat de Washington a conclu un contrat avec Intelsat pour la première mission commerciale de son véhicule de services en orbite Otter. La mission, dont le lancement est prévu entre octobre 2025 et juin 2026, vise à prolonger la durée de vie d’un satellite géostationnaire de la société américaine de télécommunications. Dans un premier temps, elle doit consister en un test d’amarrage à un satellite non opérationnel placé sur une orbite cimetière au-delà de l’orbite GEO, validant les capacités du véhicule. Dans un second temps, le véhicule doit s’amarrer à un satellite en service d’Intelsat dans l’optique d’assurer son maintien en orbite opérationnelle et ainsi étendre sa durée de vie. Aucun détail financier n’a été communiqué.
Pour rappel, Starfish Space avait conclu en mai un contrat Strategic Funding Increase (STRATFI) avec le Space Systems Command. D’une valeur de 37,5 M$, complété de 30 M$ du secteur privé, celui-ci visait à soutenir le développement et l’exploration de son véhicule Otter à propulsion tout électrique.