Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Nicolas Maubert, Diane Zajackowski)
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Personalia
Lloyd Austin, le nouveau Secrétaire à la Défense, dans la continuité de son prédécesseur sur les affaires spatiales
Space News, 19 janvier 2021
Le 19 janvier, le Général Lloyd Austin a été auditionné pendant 4h devant le Senate Armed Services Committee, condition préalable à sa confirmation comme Secrétaire à la Défense.
Los de cette audition, il a décrit l’Espace comme « an arena of great power competition » présentant une préoccupation croissante pour la sécurité nationale . Il a assuré que la composante spatiale serait particulièrement étudiée dans les prochaines révisions stratégiques. Il a également déclaré que les systèmes américains en orbite devaient être plus résilients et résistants face aux armes antisatellites.
Le Général Austin a également reconnu qu’une réorganisation du secteur spatial militaire américain avait été plébiscitée depuis des années par des commissions indépendantes, des législateurs et différentes administrations, se gardant de donner son opinion sur le bienfondé de l’établissement sous la Présidence Trump de l’U.S. Space Force (USSF) et de l’U.S. Space Command (USSPACECOM). Toutefois, il a promis qu’il mènerait une évaluation de la structure actuelle une fois en fonction pour s’assurer que cette dernière est pleinement opérationnelle, en relevant qu’elle n’était pas encore bien intégrée avec d’autres services et commandements au sol.
De plus, compte tenu de la place prédominante et croissante de l’Espace dans la compétition mondiale, il a estimé qu’il était essentiel de continuer de développer de meilleurs pratiques, standards et normes internationaux de comportement dans l’Espace. Il a averti que les activités commerciales en orbite sont une des préoccupations du Pentagone à cause du risque de saturation et de collision qu’elles génèrent.
Enfin, il a admis que « while Russia is a key adversary, China is the pacing threat », ces deux pays présentant notamment via leurs activités spatiales des menaces sérieuses et croissantes pour les intérêts américains.
Aucune question relative aux politiques spatiales ne lui a été soumise par les Sénateurs. Seul Martin Heinrich (Démocrate – Nouveau-Mexique) lui a demandé de s’engager à revoir le processus de sélection du siège de l’USSPACECOM. Le 13 janvier, la Secrétaire aux Forces aériennes Barbara Barrett avait annoncé la décision de le déplacer au Redstone Arsenal, base de l’U.S. Army située à Huntsville (Alabama) au détriment de son emplacement actuel au sein de la Kirtland Air Force Base située dans l’État représenté par le Sénateur Heinrich.
Le Général Austin a été confirmé comme Secrétaire à la Défense par le Sénat le 22 janvier 2021. Alors que pour prétendre à ce poste un ancien militaire doit avoir pris sa retraite au moins sept ans auparavant, le Général Austin a bénéficié d’une dérogation, ayant quitté l’U.S. Army « seulement » en 2016. Pendant cette période, il a travaillé pour le secteur privé, notamment Raytheon, après avoir conclu sa carrière militaire comme Commandant de l’U.S. Central Command (Commandement de Combat Unifié géographique en charge des opérations au Moyen-Orient et en Asie centrale). Comme la Sénatrice Elizabeth Warren (Démocrate – Massachussetts) l’interpellait au sujet de ses liens avec cette société dans laquelle il a siégé au conseil d’administration, le Général Austin a garanti qu’il ne s’impliquerait pas dans les négociations du Pentagone impliquant Raytheon, et ce pendant toute la durée de ses fonctions.
Le nouveau Président de la sous-commission Espace de la Chambre des Représentants soutient le programme Artemis
Space Policy Online, 25 janvier 2021
Matt Cartwright (Démocrate – Pennsylvanie) vient d’être nommé Président de la Sous-Commission « Commerce-Justice-Science » de la Commission des Appropriations de la Chambre des Représentants. Bien qu’il se soit montré réticent à l’égard des augmentations budgétaires demandées en 2019 par l’Administration Trump pour anticiper un retour sur la Lune en 2024, Matt Cartwright a exprimé son soutien au programme d’exploration Artemis de la NASA dans lequel il voit d’importantes opportunités pour soutenir le leadership américain dans l’Espace et poursuivre les découvertes scientifiques de l’Agence.
Pour rappel, le Congrès a accordé à la NASA un budget de 23,27 Md$ au titre de l’année 2021, soit près de 2 Md$ de moins que la requête budgétaire de l’Agence. Plus particulièrement, le programme Artemis a pâti des coupes imposées par le Congrès aux alunisseurs qui n’ont reçu que 850 M$ au lieu des 3,37 Md$ demandés par la NASA.Article connexe publié précédemment : Budget de 23,27 Md$ (+2,84 %) pour la NASA pour l’exercice 2021
Nomination de Jessica Rosenworcel au poste de Présidente de la FCC par intérim suite au départ d’Ajit Pai
Satellite Today, 21 janvier 2021
Suite au départ d’Ajit Pai à la tête de la Federal Communications Commission (FCC) le 20 janvier dernier, le nouveau Président des États-Unis Joe Biden a nommé la Démocrate Jessica Rosenworcel pour assurer l’intérim de la présidence de la FCC. Commissaire au sein de l’agence depuis 2012, Jessica Rosenworcel s’est notamment démarquée pour avoir promu la neutralité du net, le développement de l’internet des objets ainsi que le comblement de la fracture numérique. Elle s’est également fermement opposée à l’approche adoptée par la FCC dans le cadre de la libération de la Bande-C au profit de la 5G. Jessica Rosenworcel a en particulier critiqué le système d’enchères publiques choisi par l’agence et notamment celui de paiements accélérés destinés aux opérateurs de satellites. Cette nomination a toutefois suscité beaucoup d’enthousiasme parmi les industriels du secteur.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-21
Quelques nouvelles de Jim Bridenstine
Parabolic Arc, 25 janvier 2021
Après avoir quitté le 20 janvier dernier ses fonctions d’Administrateur de la NASA où il a notamment porté et défendu le programme Artemis, Jim Bridenstine s’apprête à devenir Senior Advisor au sein de la société de capital-investissement Acorn, spécialisée dans les domaines stratégiques de l’aérospatial, de la défense et du renseignement.
Politique
L’administration Trump clôt son mandat avec deux nouvelles publications spatiales
Space Policy Online, 18 janvier 2021
L’administration Trump a poursuivi ses efforts en matière spatiale jusqu’à la dernière minute. Quelques jours avant l’investiture du 46ème Président des États-Unis Joe Biden le 20 janvier 2021, deux documents relatifs aux affaires spatiales ont été publiés par deux entités différentes :
- L’Office of Science and Technology Policy (OSTP) a publié, en collaboration avec diverses agences fédérales (notamment la NASA, les Départements de la Défense, du Transport, du Commerce, d’État et de l’Intérieur), une feuille de route relative à la réduction du nombre de débris spatiaux. Ce plan fixe les responsabilités de chaque agence compétente dans le cadre de 14 axes de recherche et développement, eux-mêmes répartis selon 3 principaux piliers :
- Pilier n°1 : prise en compte de la problématique des débris spatiaux dès la conception des systèmes spatiaux. L’OSTP recommande, entre autres, de développer leur résilience, leur protection et leur résistance mais aussi d’améliorer leur manœuvrabilité
- Pilier n°2 : suivi et caractérisation des débris. Selon l’OSTP, ces actions sont indispensables à toute entreprise de réduction des débris spatiaux et à toute sécurisation des opérations spatiales. Il recommande notamment de développer des technologies de suivi et d’améliorer le traitement, le filtrage et le partage des données sur les débris spatiaux
- Pilier n°3 : retrait et réutilisation des débris spatiaux. L’OSTP estime que ces deux types d’opération sont essentiels pour réduire les risques d’impacts en orbite. Il recommande ainsi de développer des capacités pour parvenir à éliminer ou réutiliser des débris de toutes tailles et de concevoir des modèles d’analyses de risques et de calculs coûts/bénéfices
- Le Council of Economic Advisers (CEA) a publié son rapport annuel au sein duquel il a consacré un développement entier à la politique spatiale et à sa contribution au leadership américain (le chapitre est effectivement contenu dans la partie intitulée « The Renaissance of American Greatness»). Le CEA a notamment promu les partenariats public-privé ainsi que le renforcement des droits de propriété dans l’Espace. Le Conseil estime en effet que la consolidation juridique du secteur spatial permet d’y accroître les investissements privés et, de ce fait, l’innovation et les bénéfices qui s’ensuivent. Le CEA félicite à ce titre les actions entreprises par l’Administration Trump (notamment en termes de sécurisation des droits de propriété intellectuelle) qui, selon lui, permettront aux investissements privés dans le Spatial de doubler d’ici les huit prochaines années
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°21-01
Sécurité et Défense
Le Renseignement américain veut accélérer son accès aux données géospatiales fournies par le secteur commercial
Space News, 12 janvier 2021
Suivant les dispositions du National Defense Authorization Act (NDAA) de 2021 demandant au Pentagone d’utiliser le secteur commercial pour acquérir des données et des services de renseignement géospatial, la communauté du renseignement se tourne progressivement vers un modèle d’acquisitions centré sur les fournisseurs du secteur privé.
Dans ce cadre, la National Geospatial Intelligence Agency (NGA) et le National Reconnaissance Office (NRO) sondent actuellement le marché commercial de renseignement géospatial pour mieux cartographier les offres disponibles, se disant prêts à travailler avec des centaines de fournisseurs.
La première agence propose des programmes pilotes dont l’objectif est de développer de nouvelles méthodes de travail avec les fournisseurs commerciaux, tandis que la deuxième cherche à étendre son groupe de fournisseurs d’imagerie privés.La demande des deux agences de renseignement porte essentiellement sur trois types d’imagerie : la photographie grâce à des capteurs électro-optiques, les radars à synthèse d’ouverture qui peuvent « traverser » les formations nuageuses, les radiofréquences qui identifient et localisent les sources de ce genre de signaux.
Pour mémoire, la NGA collecte, analyse et distribue du renseignement géospatial issu des images satellites aux agences gouvernementales américaines. Le NRO, est quant à elle responsable de la conception, de la construction, du lancement, des opérations des satellites de reconnaissance américains et de la fourniture des données récoltées aux agences gouvernementales dédiées.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-20
Lancements
SpaceX inaugure les lancements mondiaux de 2021 avec un premier succès
Space News, 7 janvier 2021
Parabolic Arc, Satellite Today, Spaceflight Now, 8 janvier 2021
Le 8 janvier, un Falcon 9 de SpaceX a mis sur orbite TURKSAT 5A depuis le Space Launch Complex 40 (SLC-40) de Cape Canaveral Air Force Station (Floride). Ce satellite de communications en bande Ku de 3 400 kg, commandé à Airbus en 2017, sera positionné sur l’orbite géostationnaire à 31° Est. TURKSAT 5B, son jumeau également produit par Airbus, devrait être lancé au second semestre 2021 pour se placer sur la même orbite mais à 42° Est. Ce binôme devrait apporter 50 Gbps de capacité en bande Ka au-dessus d’une zone regroupant la Turquie, l’Afrique du Sud, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, les mers Méditerranée et Égée. À noter que TURKSAT 5A dispose de propulseurs électriques qui lui permettront de se maintenir en orbite pendant plus de trois décennies, soit le double de la durée de vie des satellites de communications.
À noter que c’était la quatrième utilisation du premier étage du Falcon 9 qui a été récupéré avec succès sur le « bateau-drone » stationné dans l’océan Atlantique.
Succès du premier vol sans équipage du 4ème New Shepard de Blue Origin
Parabolic Arc, Satellite Today, Spaceflight Now, Space News, 14 janvier 2021
Le 14 janvier, Blue Origin a lancé sa fusée suborbitale New Shepard depuis le Launch Site One (Texas). Le lanceur et la capsule habitée (six places mais sans équipage) ont atteint une altitude de 107 km avant d’être récupérés sans encombres 10’15 après leur décollage. Ce vol a permis de valider les améliorations de la capsule habitée. À la suite de ce succès, lors duquel le premier étage et la capsule employés volaient pour la première fois, Blue Origin a annoncé espérer effectuer un premier vol avec équipage avec ce même vaisseau en 2021.
Il s’agissait de la 14ème mission de la gamme New Shepard depuis le premier vol en 2015 (quatorze succès dont un partiel). Blue Origin dispose dorénavant de deux lanceurs prêts à l’emploi : le NS3 (sept vols avec succès) et le NS4 (un vol avec succès).
Pour mémoire, le dernier lancement d’un New Shepard avait eu lieu en octobre dernier (le seul tir de la société pour l’année 2020).
SpaceX déploie 143 satellites en un seul lancement, un record
Satellite Today, 11 janvier 2021
Space News, 24 janvier 2021
Le 24 janvier, dans le cadre de sa première mission rideshare Transporter-1, un Falcon 9 de SpaceX a mis sur orbite 143 petits satellites en orbite héliosynchrone depuis le Space Launch Complex 40 (SLC-40) de Cape Canaveral Space Force Station (Floride). La cargaison consistait en 120 nanosatellites (cubesats), 11 microsatellites, 10 satellites Starlink et 2 véhicules de transfert. Elle établit ainsi un nouveau record pour le nombre de satellites déployés lors d’un seul et même lancement, dépassant celui établi en février 2017 par un Polar Satellite Launch Vehicle (PSLV) indien avec 104 satellites.
Plusieurs satellites européens faisaient partie des charges utiles, dont UVSQ-SAT, un satellite français opéré par l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Les 10 satellites Starlink ont été déployés pour la première fois en orbite polaire, permettant de couvrir des zones actuellement non desservies par la constellation Starlink qui compte désormais 963 satellites opérationnels (sur 1 023 lancés au total). SpaceX avait été autorisé par la Federal Communications Commission (FCC) quelques jours plus tôt à placer ses premiers Starlink en orbite polaire, malgré l’opposition de plusieurs opérateurs, dont Viasat. Ceux-ci pointaient du doigt des risques environnementaux et d’interférences, mais la FCC n’a pas retenu ces arguments et fait valoir que ce lancement présentait un intérêt public. Elle a néanmoins reporté sa décision sur la demande plus générale de SpaceX en avril 2020 d’abaisser l’altitude des 2 824 satellites Starlink prévus sur l’orbite polaire (à une altitude comprise entre 540 et 570 km).
Ce lancement réussi présente une forte concurrence pour les projets de petits véhicules de lancement en cours de développement. Ceux-ci pourraient avoir des difficultés à rivaliser au niveau des tarifs proposés mais comptent faire valoir leur plus grande réactivité.
À noter que c’était la cinquième utilisation du premier étage du Falcon 9 qui a été récupéré avec succès sur le « bateau-drone » stationné dans l’océan Atlantique.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-28
Virgin Orbit réussit le premier lancement aéroporté du LauncherOne et place 10 cubesats en orbite basse
Space News, 17 janvier 2021
Satellite Today, 19 janvier 2021
Le 17 janvier, Virgin Orbit a réussi pour la première fois le lancement aéroporté de sa fusée LauncherOne à partir d’un avion-cargo.
Une heure environ après son décollage du Mojave Air and Space Port (Californie), l’avion porteur nommé Cosmic Girl, un Boeing 747-400 sous lequel était accroché le LauncherOne, s’est placé à une altitude d’environ 10,7 km avec une incidence de 27°. Le LauncherOne, d’une hauteur totale de 21 m, s’est alors décroché avec succès et a entamé son vol vers l’orbite basse terrestre selon la séquence suivante :
- Allumage du moteur NewtonThree du premier étage pendant 3 minutes
- Séparation du premier étage et allumage du moteur NewtonFour du deuxième étage pendant 6 minutes
- 46 minutes de vol balistique
- Réallumage du NewtonFour pendant 5 secondes
- Enfin, déploiement des charges utiles à une altitude d’environ 500 km
Cette réussite marque un tournant majeur pour l’entreprise (et plus globalement pour Virgin Group, constitué de Virgin Galactic et Virgin Orbit depuis 2017) qui avait lancé ce projet de petit lanceur en 2012 en complément de son véhicule suborbital SpaceShipTwo. Cette opération est d’autant plus positive pour Virgin Group que celle-ci a connu une année 2020 très difficile, suite à divers échecs de lancement du LauncherOne et du SpaceShipTwo.
Ce lancement, qui faisait office de test, a également permis le déploiement de 10 cubesats appartenant à diverses universités américaines et à un centre de la NASA. Ceux-ci s’inscrivent dans le cadre du programme Venture Class Launch Service (VCLS) à travers lequel l’Agence entend soutenir le développement des petits lanceurs. Virgin Orbit envisage désormais de débuter ses premiers services commerciaux, avec des lancements prévus notamment au bénéfice du secteur de la Défense, aux États-Unis comme en Europe.
L’U.S. Air Force met fin à ses contrats de lancements avec Northrop Grumman et Blue Origin
Satellite Today, 25 janvier 2021
Le 31 décembre, l’U.S. Air Force (USAF) a mis un terme aux contrats Launch Services Agreement (LSA) qu’elle entretenait avec Northrop Grumman et Blue Origin. Elle a réglé aux deux sociétés respectivement 531,7 M$ et 255,5 M$, conformément à ce qu’elle leur avait annoncé en octobre.
L’USAF a justifié ce choix en arguant qu’elle n’était pas vouée à « porter » ces sociétés indéfiniment, l’objectif des LSAs étant de créer un environnement compétitif menant à la Phase 2. L’USAF a également réaffirmé qu’elle ne réglerait pas d’indemnité de rupture pour avoir mis fin à ces contrats.
Pour mémoire, Northrop Grumman et Blue Origin avaient reçu respectivement 792 M$ et 500 M$ dans le cadre de la Phase 1 des contrats LSA attribués en octobre 2018 par l’USAF. Toutefois, ces deux sociétés avaient été écartées de la Phase 2 du Launch Service Procurement (LSP) au profit de SpaceX et ULA sélectionnés en août 2020 pour le National Security Space Launch (NSSL).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-18
Lancements à venir
Date | Mission | Client | Orbite | Lanceur | Entreprise | Site |
31 janvier | Starlink (x60) | SpaceX | LEO | Falcon 9 Block 5 v1.2 | SpaceX | Cap Canaveral (Floride) |
4 février | Starlink (x60) | SpaceX | LEO | Falcon 9 Block 5 v1.2 | SpaceX | Cap Canaveral (Floride) |
20 février | Cygnus CRS-15 IT-SPINS ThinSat 2 (x9) |
Northrop Grumman Montana State University, Space Science and Engineering Laboratory Virginia Space |
LEO | Antares 230+ | Northrop Grumman | Wallops Flight Facility (Virginie) |
Lanceurs
La NASA commande des lancements New Glenn à Blue Origin
Spaceflight Insider, 14 janvier 2021
Le 16 décembre, la NASA a attribué à Blue Origin un contrat pour plusieurs lancements du lanceur New Glenn entre juin 2025 et décembre 2027, dans le cadre du Launch Services Program (LSP) de l’Agence.
Le New Glenn, en cours de développement, est un lanceur de 98 m capable de décoller depuis Cap Canaveral (Floride) dans 95% des conditions météorologiques. Seul son premier étage est réutilisable. Il devrait venir se poser sur une barge en mer après son lancement. Le second étage abrite les charges utiles dans une coiffe de 7 m de diamètre, dans un volume deux fois plus grand que celui proposé actuellement par tous ses concurrents. Un premier décollage du New Glenn est attendu courant 2021.
Pour mémoire, le Launch Services Program (LSP) de la NASA est le programme de l’Agence qui gère et supervise les lancements non-habités de satellites d’observation, de sondes, de rovers, d’orbiteurs, de télescopes.
Ballons
Google se dégonfle sur son projet de ballon Loon
Space News, 21 janvier 2021
Le 21 janvier, Alphabet, l’entreprise-mère de Google, a annoncé fermer sa société Loon. L’objectif de cette dernière était de fournir une connexion sans fil grâce à des ballons déployés dans la stratosphère, à la fois pour compléter et pour concurrencer les réseaux satellitaires. Ces ballons devaient servir d’antennes-relai en haute altitude pour la norme de téléphonie mobile Long Term Evolution (LTE).
La société Loon a été fondée en 2012 comme division de la société X (anciennement Google X), laboratoire de recherche sur des projets risqués. Suite à la restructuration du groupe et la création d’Alphabet, conglomérat de sociétés détenues auparavant par la société Google, Loon est devenue une société distincte en 2018. Alors que Loon était un projet expérimental pendant de longues années, la société s’était lancée dans des activités opérationnelles régulières en 2020. En juillet, elle annonçait qu’elle avait commencé à fournir un service commercial dans certaines régions kényanes grâce à 35 ballons, pour une surface totalisant 50 000 km².
Alphabet avance que des avancées technologiques ont été réalisées dans le cadre de ce programme, mais que le chemin vers la viabilité commerciale s’était révélé plus ardu et tortueux. Alphabet n’a pas rendu public le montant total des fonds investis dans Loon mais cherche désormais à exploiter les technologies développées dans d’autres applications, notamment les communications optiques déjà mises à profit dans le projet Taara.
Spatioports
Des anciennes plateformes pétrolières comme futurs pas de tir pour le SpaceX Starship
NASA Spaceflight, 19 janvier 2021
SpaceX va donner une seconde vie à deux plateformes pétrolières. Rachetées à Valaris PLC pour 3,5 M$ l’unité en août 2020 lorsque cette société a fait faillite, elles sont désormais la propriété de Lone Star Mineral Development, une filiale de SpaceX. Renommées Phobos et Deimos (les deux lunes de Mars), elles font actuellement l’objet de modifications à Brownsville (Texas), à proximité du lieu de construction et d’essai du SpaceX Starship à Boca Chica. Les deux pas de tir devraient entrer en fonction après les premiers vols orbitaux du lanceur très lourds prévus fin 2021.
Cette acquisition découle d’une réflexion de longue date de SpaceX sur l’utilisation de pas de tir flottants pour le Starship en support à son utilisation potentielle pour des transports transcontinentaux de fret ou de passagers via des vols suborbitaux. L’utilisation de sites extraterritoriaux éloignés en mer est justifiée par l’importante nuisance sonore (bruit des moteurs et bangs supersoniques créés par les étages en atterrissant) et de très larges zones d’exclusion imposées au moment du décollage et de l’atterrissage.
Ces plateformes en mer pourraient également jouer un rôle-clé pour soutenir une cadence de lancement élevée du SpaceX Starship souhaitée à terme par SpaceX. Les deux pas de tir de Boca Chica (Texas) et du Kennedy Space Center (Floride) ne seraient alors pas suffisants pour assurer les centaines de vols en orbite terrestre ou à destination de la Lune puis de Mars envisagées par Elon Musk.
Observation de la Terre
La startup Albedo ambitionne de fournir une résolution d’imagerie satellitaire de 10 cm pour mesurer les émissions carbonées
Space News, 25 janvier 2021
L’entreprise envisage de déployer à horizon 2027 une constellation de 24 satellites d’observation de la Terre offrant une résolution de 10 cm. Ce niveau de résolution, semblable à celui de certains satellites militaires, devra permettre à l’entreprise de mesurer le taux d’émission de gaz à effet de serre. Pour ce faire, et pour réduire les coûts très importants traditionnellement attachés à ce type de satellites de haute résolution, Albedo entend lancer à partir de 2024 ses satellites à basse altitude et les équiper de systèmes de propulsion électrique capables d’être ravitaillés en orbite. L’entreprise table effectivement sur le fait que les technologies de ravitaillement en orbite seront suffisamment matures au moment où ses satellites auront besoin d’être réapprovisionnés, soit environ deux ans après leur lancement. Albedo compte également sur un assouplissement du cadre réglementaire relatif aux satellites d’observation de haute résolution dont l’exploitation nécessite actuellement une licence spécifique.
D’un point de vue financier, Albedo fait partie, avec les entreprises Astranis, Momentus et Relativity Space, des jeunes pousses du Spatial soutenues par l’incubateur de startups Y Combinator. Albedo ne se repose toutefois pas sur cette seule source de financements. Elle bénéficie également du soutien d’un fonds d’investissement spécialisé dans les technologies liées au climat et semble avoir conquis de nombreux acteurs du secteur. L’entreprise a récemment mené plusieurs opérations de communication auprès de potentiels clients et est parvenue à obtenir un engagement de leur part de l’ordre 56 M$.
Le Renseignement américain veut accélérer son accès aux données géospatiales fournies par le secteur commercial
Cf. Sécurité et Défense
La NOAA annonce une version améliorée de sa constellation en orbite géostationnaire
Space News, 11 janvier 2021
La NOAA a annoncé vouloir développer une nouvelle constellation de satellites en orbite géostationnaire dite « Geo-XO » (Geostationary and Extended Observations). Celle-ci doit succéder à son ancienne version « GOES-R » (« Geostationary Operational Environmental Satellite R Series ») opérationnelle jusqu’en 2035. La nouvelle constellation comporterait trois satellites : les deux premiers placés à des orbites similaires à celles des actuels satellites GOES East et GOES West, et le troisième au-dessus du centre des États-Unis.
Tout comme sa précédente version, la constellation Geo-XO aura vocation à recueillir des données de météorologie spatiale et d’observation de la foudre. Elle sera toutefois dotée de fonctions supplémentaires, comme la surveillance de la qualité de l’air et la mesure de la couleur des océans.
Le coût total de la constellation Geo-XO (depuis sa conception jusqu’à sa fin de vie) devrait atteindre un montant semblable au coût du programme GEOS-R, soit 12 Md$. En termes de calendrier, la NOAA prévoit de mener sa première revue technique en mars prochain. Celle-ci sera suivie de trois étapes : la revue des exigences système en 2022, la revue de conception préliminaire en 2025, et la revue de conception critique en 2027. Le lancement de la constellation est prévu quant à lui pour 2032.
Télécommunications
5G : Les opérateurs de télécommunications offrent un montant record de 81 Md$ pour permettre la libération de la Bande-C
Space News, 15 janvier 2021
Satellite Today, 19 janvier 2021
Au terme de leur première phase, les enchères publiques organisées par la Federal Communications Commission (FCC) dans le cadre de la libération de la Bande-C (3,7–3,98 GHz) par les opérateurs satellites au profit de la 5G ont atteint un montant historique de 81 Md$. Ce chiffre dépasse de loin ceux anticipés lors du lancement des enchères le 8 décembre dernier. Les experts estimaient alors que les opérateurs de télécommunications terrestres participant aux enchères proposeraient entre 26 et 51 Md$. Si l’identité des 15 participants n’a pas été dévoilée, la FCC a indiqué que ceux-ci avaient remporté l’ensemble des 5 684 licences à usage flexible couvrant le spectre de la Bande-C. La FCC doit désormais entamer son processus d’assignation, au terme duquel elle attribuera à chaque opérateur les licences propres aux fréquences qu’il souhaite obtenir.
Pour rappel, une partie du montant de ces enchères perçu par la FCC sera reversé aux opérateurs de satellites ayant libéré ces fréquences selon deux axes : le remboursement des dépenses liées au remplacement des infrastructures permettant une continuité de service, et des incitations financières pour une accélération de la libération des fréquences (de l’ordre de 9,7 Md$). Cette libération devra être achevée au plus tard en décembre 2023. Certains opérateurs de satellites, à l’instar d’Intelsat ou SES (à qui revient la plus grande part des paiements accélérés de la FCC) ont d’ailleurs déjà commandé à divers constructeurs des satellites géostationnaires pour remplacer leurs anciens satellites exploitant les fréquences en Bande-C.
OneWeb reçoit 400 M$ et envisage de futures levées de fonds
Space News, Parabolic Arc, Satellite Today, 15 janvier 2021
Quelques mois seulement après son rachat par le gouvernement britannique et l’opérateur de télécommunications Bharti Global pour un montant total d’1 Md$, OneWeb a annoncé le 15 janvier dernier avoir levé 400 M$ supplémentaires auprès de SoftBank (son principal actionnaire avant sa mise en faillite, et qui bénéficiera donc d’une place au sein de son Conseil d’Administration) et Hughes Network Systems, portant à 1,4 Md$ sa capitalisation actuelle. Si OneWeb n’a pas révélé le montant exact de la prise de participation de SoftBank, il semblerait que celle-ci atteigne 350 M$ dans la mesure où Hughes Network Systems avait annoncé l’année dernière son intention d’investir 50 M$ dans la société. Le capital de OneWeb serait donc réparti de la façon suivante :
- 42,2% pour le Royaume-Uni
- 42,2% pour Bharti Global
- 12,3% pour SoftBank (contre 37,41% avant son placement sous la protection du chapitre 11)
- 2,6% Hughes Network Systems
Selon OneWeb, ces nouveaux financements ne permettront pas encore à la société de procéder au déploiement complet de sa constellation, prévu pour le milieu de l’année 2022. La société aurait besoin d’environ 1 Md$ supplémentaires pour atteindre cet objectif. Elle a toutefois déjà repris ses activités et lancé 36 satellites le 18 décembre 2020 à bord d’un lanceur Soyouz. À l’avenir, l’entreprise prévoit de procéder à des lancements réguliers tous les mois afin de fournir ses premiers services en 2021 pour les latitudes au-dessus de 50 degrés Nord puis un service mondial en 2022.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-20
Constellations
OneWeb réduit de plus de 86% la taille de sa constellation
Satellite Today, Space News, 14 janvier 2021
Le 12 janvier 2021, OneWeb a déposé un dossier à la Federal Communications Commission (FCC) réduisant sa constellation à 6 372 satellites pour la Phase 2 de son programme, contre 47 844 demandés en mai dernier. Les satellites seront toujours déployés à une altitude de 1 200 km selon 3 inclinaisons orbitales :
- 72 satellites (contre 720 auparavant) sur 32 plans orbitaux à 40° d’inclinaison
- 72 satellites (contre 720 auparavant) sur 32 plans orbitaux à 55° d’inclinaison
- 49 satellites (inchangé) sur 36 plans orbitaux à 87,9° d’inclinaison
La Phase 1, composée de 650 satellites et actuellement en cours de déploiement, ne subit pas de changement et devrait permettre à OneWeb de proposer des services régionaux dans un an.
OneWeb a déclaré que cette révision correspondait à l’engagement et à la vision de ses nouveaux propriétaires, à savoir le gouvernement britannique et la société de télécommunication indienne Bharti Global, de déployer un réseau satellitaire responsable, rentable et innovant pour fournir mondialement du haut débit. La société indique également que cette réduction lui permettra de compléter plus rapidement sa constellation, de réduire le montant total de financements nécessaires, de s’engager dans l’utilisation responsable de l’Espace, de s’affranchir des inquiétudes des astronomes pour leurs observations, de fournir une efficacité spectrale et un rendement supérieurs à ses utilisateurs.
Viasat demande à la FCC d’analyser les impacts environnementaux de la constellation Starlink
Space News, 28 décembre 2020
Satellite Today, 4 janvier 2021
Le 22 décembre 2020, Viasat a formellement demandé à la Federal Communications Commission (FCC) de conduire une évaluation environnementale ou un bilan plus rigoureux des impacts environnementaux de Starlink, arguant que SpaceX s’appuie sur des satellites à usage unique et remplaçables, plutôt que fiables et sans danger. Viasat pointe ainsi du doigt :
- Un taux de panne trop élevé de Starlink (7%)
- Des risques accrus de collision
- Des risques accrus de pollution liés à la grande quantité de satellites prévus d’être désintégrés dans l’atmosphère (une analyse de The Aerospace Corporation estime que la multiplication des projets de mégaconstellations pourrait faire passer la masse de satellites rentrant dans l’atmosphère de 100 tonnes métriques par an à 3 200)
- Une pollution lumineuse pour les astronomes.
Viasat estime que son recours est d’autant plus pressant que SpaceX a déposé une requête auprès de la FCC pour opérer 15 000 satellites (autorisation actuelle pour 12 000) sur une orbite plus basse, ce qui réduirait la durée de leur mission à moins de 5 ans, augmenterait la pollution lumineuse et les débris orbitaux.
Depuis le milieu des années 80, le National Environmental Policy Act (NEPA) exempte la FCC d’évaluer les impacts environnementaux des systèmes satellitaires. Toutefois, cette exemption a été mise en œuvre à une époque où la faible quantité de lancements et de satellites n’avait pas d’effets mesurables sur l’environnement. Selon Viasat les projets de mégaconstellations amènent à revoir cette législation. En avril dernier, deux Sénateurs démocrates (Hawaï et Illinois) avaient également demandé au Government Accountability Office (GAO) d’examiner l’exemption du NEPA dont bénéficie la FCC, sans toutefois jamais mentionner Starlink. Le GAO n’a pas encore rendu sa réponse.
Des liaisons laser sur les derniers satellites Starlink
Satellite Today, 25 janvier 2021
Le 24 janvier, les 10 satellites Starlink lancés sur une orbite polaire lors de la mission Transporter-1 étaient équipés pour la première fois de liaisons intersatellites laser. La société a annoncé que ce changement devrait devenir la norme pour tous les satellites Starlink lancés dès 2022. Malgré un coût significatif, les liaisons intersatellites laser présentent plusieurs avantages :
- Elles permettent de transmettre des données entre tous les satellites d’un même plan orbital, en s’affranchissant des stations sol (une nécessité pour les orbites polaires)
- Leurs terminaux sont plus sécurisés que ceux utilisés pour des radiofréquences et sont plus difficiles à brouiller
Artemis
Green Run : l’arrêt prématuré du test de mise à feu statique interroge le calendrier du lancement de la mission Artemis 1
Space News, Ars Technica, Space Policy Online, 16 janvier 2021
Le 16 janvier dernier, la NASA a procédé à la huitième et dernière étape du « Green Run », la campagne de test du lanceur super-lourd Space Launch System (SLS) utilisé dans le cadre du programme d’exploration Artemis. Cette opération, réalisée au Stennis Space Center de la NASA (Mississippi), devait consister en un test de mise à feu statique de 485 secondes (environ 8 minutes). Toutefois, une défaillance technique (« major component failure ») s’est déclarée sur le moteur 4 juste avant d’atteindre les 60 secondes. Le test a donc été interrompu peu après, à 67,2 secondes.
Si les causes cette anomalie demeurent encore inconnues (les ingénieurs ont pour l’heure noté l’apparition d’un « flash » au niveau du système de protection thermique du moteur 4 censé le protéger de la chaleur émise par les autres moteurs), la NASA entend s’appuyer sur les données recueillies lors du test pour pallier cette défaillance. Néanmoins, il se pourrait que la durée de l’opération n’ait pas été suffisante pour permettre à l’Agence de se passer d’un autre test similaire. En effet, quelques jours avant le tir, divers responsables du programme SLS expliquaient que leurs équipes avaient besoin d’atteindre la barre des 250 secondes pour collecter l’ensemble des données nécessaires à leur travail. Dans ce contexte, et bien que l’ancien Administrateur de la NASA Jim Bridenstine ait indiqué qu’il était à ce jour impossible de dire si un nouveau test serait nécessaire, il est possible que le calendrier du lancement de la mission Artemis 1 (vol d’essai sans équipage) prévu en novembre prochain doive être, une fois de plus, reporté et que des coûts supplémentaires soient nécessaires.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Spatiale : n°20-21
Exploration et Sciences de l’Univers
La NASA étend la durée des missions InSight et Juno
Parabolic Arc, 8 janvier 2021
Ars Technica, Spaceflight Now, 11 janvier 2021
Cette décision de l’Agence s’appuie sur les recommandations d’un comité d’examen indépendant composé d’experts dans les sciences, les opérations et les missions. Ce dernier a estimé que l’atterrisseur et la sonde, construits par Lockheed Martin, ont produit des résultats scientifiques exceptionnels :
- InSight, étendue jusqu’en décembre 2022. Coût de développement et de lancement estimé à 1 Md$. Découvertes majeures sur la croûte et le manteau de Mars. Ses prochains objectifs seront de rassembler des données sismiques de haute qualité sur une longue période
- Juno, étendue jusqu’en septembre 2025. Coût de développement et de lancement estimé à 1,1 Md$. Découvertes majeures sur la structure interne de Jupiter, son champ magnétique, sa magnétosphère et son atmosphère. Ses prochains objectifs seront d’élargir son étude au système jovien : les anneaux et les plus grandes lunes de Jupiter, notamment Ganymède, Europa et Io
À noter que la Planetary Science Division, le département de la NASA en charge des opérations scientifiques dans le Système solaire, opère actuellement plus de 12 sondes dans l’Espace.
Article connexe publié précédemment : La mission martienne InSight et le sismomètre français SEIS prolongés par la NASA et le https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg
La NASA mise sur des petits satellites et des ballons pour étudier l’univers
Space News, 9 janvier 2021
La NASA a dévoilé début janvier le nom de quatre missions sélectionnées pour la première étape de son nouveau programme Astrophysics Pionneers. Lancé en 2020, ce programme a vocation à soutenir des missions d’astrophysique s’appuyant sur des petits satellites, des ballons ou encore des charges utiles à bord de l’ISS. Les vainqueurs de cette première étape proposent trois petits satellites et un ballon :
- Aspera : ce petit satellite étudiera l’évolution des galaxies en examinant leur gaz chaud grâce à des observations en lumière ultraviolette
- Pandora : ce petit satellite observera, dans des longueurs d’onde visibles et infrarouges, vingt étoiles et leurs exoplanètes
- StarBurst : ce petit satellite étudiera les rayons gamma provenant des fusions d’étoiles à neutrons. Ces données permettront d’obtenir des informations précieuses sur ces événements également détectés par l’étude des ondes gravitationnelles
- Payload for Ultrahigh Energy Observations (PUEO) : cette charge utile, transportée sur un ballon, mesurera les neutrinos à ultra-haute énergie produits lors des fusions d’étoiles à neutrons et lors de la création des trous noirs
Chacune de ces quatre missions recevra des financements durant six mois à l’issue desquelles elles devront passer une seconde étape de sélection. Celle-ci consistera à démontrer qu’elles seront capables de développer leur programme pour un montant inférieur à 20 M$.
La NASA et la NSF poursuivent formellement leur coopération dans les activités scientifiques
Parabolic Arc, 8 janvier 2021
La NASA et l’U.S. National Science Foundation (NSF) ont renouvelé leur collaboration de longue date en signant début janvier un Memorendum of Understanding (MoU). À travers cet accord, les deux entités se sont engagées à poursuivre leur coopération dans de nombreux domaines d’activités relatifs aussi bien aux sciences (sciences de la Terre, sciences planétaires, astrophysique, héliophysique, etc.) qu’à l’ingénierie, l’éducation et la formation des futurs professionnels œuvrant dans ces secteurs.
Secteur Privé
SpaceX va forer le sol Texan
Bloomberg News, Business Insider, The Verge, 22 janvier 2021
Dallas Morning News, 23 janvier 2021
SpaceX prévoit de forer le sol texan à proximité de son pas de tir de Boca Chica (Texas) pour y extraire du gaz naturel. Lone Star Mineral Developement, la filiale de SpaceX en charge de l’extraction, a acheté 3,3 km² de la concession de la Pita à Sanchez Energy. Toutefois, la production n’a pas pu encore démarrer à cause d’un litige entre la filiale de SpaceX et une autre société énergétique. Les environs du site de lancement de SpaceX à Boca Chica ont reçu un investissement limité pour la prospection de gaz et de pétrole : une douzaine de puits considérés comme abandonnés ou secs y sont recensés.
La société a indiqué qu’elle avait pour objectif d’extraire du méthane de cette concession afin de l’utiliser pour alimenter sa base d’essais de Boca Chica. En effet, les moteurs Raptor qui propulsent les deux étages du SpaceX Starship, actuellement en cours d’assemblage et d’essai à Boca Chica, utilisent du méthane liquide super refroidi et de l’oxygène liquide comme propergols. SpaceX semble ainsi vouloir étendre sa maîtrise bout en bout de la chaîne de production de ses lanceurs, en y incluant la production de propergol.
À noter que cette annonce intervient alors qu’Elon Musk a tweeté le 21 janvier qu’il prévoyait d’attribuer 100 M$ à la meilleure technologie de captation du carbone qu’on pourrait lui proposer. Ses commentaires précédents avaient suggéré qu’il voulait utiliser cette technologie pour produire du propergol synthétique et neutre en carbone.
Technologie
Une société américaine fait voler ses propulseurs plasmiques pour la première fois
Space News, 25 janvier 2021
Depuis sa création en 2015, la société Phase Four produit des propulseurs électriques plasmiques nommés Maxwell. Pour la première fois, deux satellites équipés de propulseurs Maxwell ont été mis en orbite le 24 janvier 2021 au cours de la première mission rideshare de SpaceX, Transporter-1. Phase Four s’attend à livrer 2 à 4 propulseurs par trimestre en 2021, pour un total de 6 à 10 lancés d’ici la fin de l’année. Actuellement, Phase Four ne compte que 20 salariés mais compte embaucher et augmenter sa production, avec l’objectif de produire à terme entre 10 et 20 propulseurs par trimestre.
S’appuyant sur une technologie radiofréquence, les propulseurs Maxwell seraient particulièrement adaptés aux microsatellites à « propulsion modérée », avec une masse et une puissance respectivement comprises entre 50 et 200 kg, et entre 300 et 500 watts. Phase Four affirme que Maxwell est le système de propulsion électrique le plus compact de sa catégorie (de la taille d’un « grille-pain » et d’une masse de 6 kg). Toutefois, la société développe actuellement de nouvelles versions ayant recours à d’autres propergols que le xénon et le krypton, utilisés traditionnellement pour la propulsion électrique. Ces propergols alternatifs pourraient être stockés avec une densité encore plus élevée, sans avoir recours à des réservoirs pressurisés.
À noter que Phase Four travaille depuis novembre dernier avec la NASA pour effectuer des essais sur la durée de vie des Maxwell et de ses futures versions dans une chambre d’essai du Glenn Research Center (Ohio).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-04
Des liaisons laser sur les derniers satellites Starlink
Cf. Constellations
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Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg