Bulletin d’actualité Espace n°20-14

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Nicolas Maubert)

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Personalia

Disparition de Mike Freilich, ancien Directeur des Sciences de la Terre de la NASA
Parabolic Arc, Space Policy Online, 5 août 2020
Personnalité hautement respectée aux États-Unis et à l’international, Mike Freilich a dirigé la Division des Sciences de la Terre de la NASA pendant 13 ans. Expert en océanographie, il a été un grand artisan du développement des coopérations inter-agences et internationales au service de la compréhension des changements climatiques de la Terre à l’échelle globale. Pour l’ensemble de son œuvre, la NASA, l’ESA, EUMETSAT et la NOAA ont nommé le 28 janvier 2020 en son honneur le satellite d’observation de la Terre Sentinel-6, dont le lancement est prévu en novembre 2020.
Article connexe publié précédemment : Le https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg rend hommage à Michael Freilich, ancien Directeur des Sciences de la Terre à la NASA

Des procureurs fédéraux ouvrent une enquête pénale à l’encontre de Doug Loverro
Space Policy Online, 15 août 2020
En mai, l’Administrateur Associé en charge de l’Exploration Habitée de la NASA, Doug Loverro, avait démissionné soudainement, surprenant l’ensemble de la communauté spatiale. Évoquant une erreur de sa part dans le cadre de l’attribution des contrats pour les alunisseurs Artemis, Doug Loverro avait indiqué qu’il en prenait l’entière responsabilité mais n’avait pas fourni davantage de détails.
A son arrivée à la NASA en décembre 2019, Doug Loverro a pris en charge l’attribution des contrats pour des partenariats publics-privés en vue de développer les alunisseurs habités du programme Artemis. Quatre sociétés ont soumis des offres d’alunisseurs, dont Boeing, SpaceX, Dynetics et une « équipe nationale » menée par Blue Origin. A l’issue du processus de sélection, SpaceX, Blue Origin et Dynetics ont remporté l’appel d’offres.
Selon le Wall Street Journal, un grand jury et des procureurs fédéraux ont lancé une enquête pour déterminer si Doug Loverro a eu des conversations inappropriées avec des hauts dirigeants de Boeing au sujet de leur offre. Il aurait ainsi indiqué à Jim Chilton, Vice-Président Senior pour l’Espace et les Lancements, que Boeing était sur le point de perdre l’appel d’offres. Boeing aurait ensuite soumis à la NASA une offre modifiée.
L’Inspecteur Général de la NASA a également lancé une enquête interne.

Mike Griffin rejoint le conseil d’administration de Rocket Lab
Space News, 12 août 2020
En juin, Mike Griffin avait démissionné de ses fonctions de Sous-Secrétaire à la Défense en charge de l’Ingénierie et la Recherche avec son adjointe Lisa Porter, afin de poursuivre des opportunités dans le secteur privé. Ils ont conjointement lancé une société de consulting appelée LogiQ. D’aucuns estiment que la nouvelle recrue du conseil d’administration de Rocket Lab devrait permettre à la société de renforcer ses perspectives contractuelles avec les autorités américaines.

Le Général Dickinson prend les rênes de l’USSPACECOM
Space News, 28 juillet 2020
Space Policy Online, 6 août 2020
Nommé par le Président Trump, il était depuis décembre 2019 le Commandant en second de l’U.S. Space Command (USSPACECOM), dirigée par le Général John Raymond. Il était auparavant Commandant de l’U.S. Army Space and Missile Defense Command (SMDC). Lors de son audition de confirmation par le Senate Armed Services Committee, il a déclaré vouloir travailler avec d’autres pays pour établir des normes de comportement dans l’espace. Il a également comparé l’espace à la haute mer où les nations doivent se plier aux règlements dans les eaux internationales et assumer leurs responsabilités pour leurs actions. Il a affirmé que l’USSPACECOM regardait de près les agissements de la Russie tout en notant que celle-ci coopérait avec les États-Unis dans l’exploration et la recherche scientifique.

Politique

Un projet de loi du Sénat prévoit 1,5 Md$ supplémentaire pour la NASA pour faire face aux conséquences du Covid-19
Space News, 29 juillet 2020
Le 27 juillet, le Sénateur Richard Shelby (républicain – Alabama), a introduit à la commission des appropriations du Sénat un projet de loi de soutien à l’économie face à l’épidémie de Covid-19. Ce projet de loi fait partie de la 4ème phase d’aide fiscale mise en place par le Congrès qui devrait s’établir à hauteur de 1 000 Md$. Le projet du sénateur Richard Shelby prévoit un premier montant de 306 Md$, dont 1,5 Md$ destiné à la NASA. Ce montant est destiné à couvrir les frais des divers contractants que l’agence a continué de financer pendant la période de confinement.
Le projet de loi prévoit une répartition de cette aide fiscale de la façon suivante :

  • Science : 224 M$ ;
  • Aéronautique : 28,7 M$ ;
  • Technologie Spatiale : 29,75 M$ ;
  • Exploration : 818,2 M$ ;
  • Opérations Spatiales : 181,65 M$ ;
  • Education : 4,9 M$ ;
  • Sûreté et Sécurité des Missions : 91,7 M$ ;
  • Construction : 121,1 M$.

Sécurité et Défense

NSSL : SpaceX et ULA préférés à Blue Origin et Northrop Grumman
Ars Technica, Parabolic Arc [1] et [2], Spaceflight Now, Space Policy Online, Space News [1] et [2], 7 août 2020
Satellite Today, 10 août 2020
Depuis presque une décennie, les lancements du Pentagone étaient tous assurés par les lanceurs Atlas et Delta d’ULA. Mais une augmentation des prix, la montée en puissance de SpaceX et la dégradation des relations diplomatiques russo-américaines ont eu raison de ce monopole. Le programme NSSL avait un double objectif : affranchir les États-Unis de l’utilisation des moteurs russes RD-180, présents sur l’Atlas V d’ULA, et réduire les coûts de lancement.
Ainsi, SpaceX et ULA sont les deux sociétés sélectionnées par l’U.S. Air Force (USAF) dans le cadre de la Phase 2 du programme National Security Space Launch (NSSL). Les deux sociétés vont se partager tous les lancements des missions spatiales de sécurité nationale du Pentagone prévus entre 2022 et 2027, notamment de l’U.S. Space Force, du National Reconnaissance Office et de la Missile Defense Agency.
Les contrats devraient être répartis comme suit : 60% pour ULA, 40% pour SpaceX, représentant à terme des contrats d’environ 3,5 Md$ pour ULA et 2,5 Md$ pour SpaceX. Le nombre de missions de sécurité nationale devraient osciller entre 32 et 34 sur 5 ans, bien que ce nombre ne soit qu’indicatif. Elles seront toutes lancées depuis Cape Canaveral Air Force Station (Floride) et Vandenberg Air Force Base (Californie). SpaceX mettra à disposition du Pentagone ses lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy, tandis qu’ULA proposera ses lanceurs Atlas, Delta et Vulcan Centaur. Si ce dernier, dont les débuts sont annoncés en 2021, n’est pas certifié pour les missions NSSL en 2022, ULA devra s’appuyer sur ses Atlas V motorisés par les RD-180 russes. Le Pentagone peut encore acheter 12 moteurs RD-180 jusqu’en 2022, mais au-delà, tous les lancements du NSSL devront se faire sans. Quant à SpaceX, la société devra construire un nouveau portique mobile au Kennedy Space Center (Floride) pour permettre l’intégration verticale des satellites sensibles. La société envisage également de développer une coiffe permettant d’accueillir des charges utiles plus large, voire adapter le pas de tir des Falcon 9 à Vandenberg Air Force Base pour accueillir le Falcon Heavy.
Les deux perdants de ce contrat, Northrop Grumman et Blue Origin restent sollicités par ULA pour fournir respectivement les propulseurs à poudre et les moteurs BE-4 du Vulcan Centaur. Cependant, le destin de l’OmegA de Northrop Grumman est en suspens. Ce lanceur devait pouvoir effectuer son premier vol d’essai mi-2021 si Northrop Grumman remportait le contrat de l’USAF. De son côté, Blue Origin a affirmé que le développement de son New Glenn allait se poursuivre malgré tout dans le but d’assurer des vols de contrats commerciaux.
À noter que depuis l’attribution du Phase 1 Block Buy du NSSL en février 2013, le Pentagone estime que la réduction des coûts du cycle de vie s’établit à 22 Md$. Le NSSL aurait permis à l’USAF de réaliser une économie de 7 Md$.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-11.

L’U.S. Space Force publie sa première doctrine des opérations spatiales
Space Policy Online, Space News, 10 août 2020
Le document se veut la fondation de la philosophie et des valeurs de l’U.S. Space Force (USSF). Il décrit la « Spacepower », la puissance spatiale de la Nation, mise à disposition de l’ensemble du pays afin d’assurer prospérité et sécurité. Selon la doctrine, les États-Unis tireront tout le potentiel de la « Spacepower » si elle est intégrée avec d’autres puissances militaires, nationales comme alliées. Concrètement, le texte réaffirme que les États-Unis doivent avoir des capacités militaires dans l’espace pour protéger les satellites nationaux, tels que ceux utilisés pour les communications ou la navigation, mais aussi pour se doter d’armes offensives capables de dissuader les actions hostiles à leur encontre.
Ce document détaille également les principes d’opérations de l’USSF en organisant l’Espace en trois composantes, afin de protéger tous les appareils américains dans le système solaire : le régime géocentrique dans lequel l’attraction terrestre s’exerce, le régime cislunaire dans lequel la gravité du couple Terre-Lune gouverne, et enfin le régime solaire dans lequel le champ gravitationnel du Soleil domine.
Enfin, la doctrine identifie trois responsabilités cruciales de l’USSF et les compétences nécessaires associées:

  • « Cornerstone Responsibilities», les rôles permettant d’assurer la prospérité et la sécurité :
    • « Preserve Freedom of Action » ;
    • « Enable Joint Lethality and Effectiveness » ;
    • « Provide Independent Options » ;
  • « Core Competencies», les manières d’employer la puissance spatiale militaire :
    • « Space Security » ;
    • « Combat Power Projection » ;
    • « Space Mobility and Logistics » ;
    • « Information Mobility »
    • « Space Domain Awareness » ;
  • « Spacepower Disciplines», les unités, compétences et spécialités requises :
    • « Orbital Warfare » ;
    • « Space Electromagnetic Warfare » ;
    • « Space Battle Management » ;
    • « Space Access and Sustainment » ;
    • « Military Intelligence » ;
    • « Cyber Operations » ;
    • « Engineering and Acquisitions ».

Nouveau rapport pour conserver le leadership américain dans l’Espace
Space News, 28 juillet 2020
Un groupe de plus de 120 experts de l’armée, des agences spatiales et du secteur privé américains a publié un rapport pour demander des investissements dans l’éducation et la technologie afin de permettre aux États-Unis de rester la puissance spatiale dominante. Ce document fait suite à une conférence menée en mai par la Defense Innovation Unit, l’Air Force Research Laboratory, l’U.S. Space Force (USSF) et NewSpace New Mexico.
Face à la concurrence de la Chine dans les domaines de l’exploration et du développement économique de l’espace, la recommandation principale concerne le développement d’une « guiding national vision for space industrialization and national space development », avec les préconisations suivantes :

  • Étendre le rôle de l’USSF pour qu’elle exerce une défense planétaire, avec la protection de tous les objets sous pavillon américain dans l’espace mais également des services de navigation en orbite cislunaire en support du retour sur la Lune en 2024 ;
  • Supporter l’industrie spatiale nationale ;
  • Inclure les alliés et partenaires dans les efforts de développement ;
  • Augmenter les investissements dans l’enseignement scientifique, le rapport estimant que le programme Artemis va requérir 10 000 nouveaux diplômés.

Enfin, le rapport suggère au secteur privé de :

  • Poursuivre activement les partenariats avec le gouvernement américain ;
  • Protéger la propriété intellectuelle d’influences étrangères ;
  • Participer à l’effort dans l’enseignement en finançant des bourses et des prêts ;
  • Tisser des liens étroits avec des fournisseurs nationaux et alliés d’éléments et de sous-composants pour améliorer la résilience de la chaîne logistique.

L’U.S. Space Force va se tourner massivement vers le secteur privé
Space News, 5 août 2020
L’U.S. Space Force (USSF) a rendu publique une architecture opérationnelle théorique pour les systèmes et technologies spatiales dont l’armée américaine aura besoin dans le futur. Elle est divisée en trois catégories :

  • « Space superiority » concernant la fourniture des capteurs et des systèmes de surveillance au profit de la Space Domain Awareness (SDA) ;
  • « Strategic effects » concernant la mise à disposition des capteurs pour la détection de missiles, des satellites pour les communications stratégiques ainsi que pour le positionnement, la navigation et la datation ;
  • « Theater effects » concernant les services fournis par les satellites de communication, la defense par missile, la surveillance et la météorologie.

L’USSF voit de nombreuses opportunités pour les petits satellites au sein de la composante « theater effects » ainsi que dans l’architecture de l’espace lointain. L’USSF réfléchit à pousser sa ligne de défense jusqu’à l’orbite cislunaire alors que la NASA ambitionne de retourner sur la Lune en 2024.
De ce fait, le Space and Missile Systems Center (SMC) est déjà à la recherche de nouvelles technologies en matière de capteurs électro-optiques infrarouges, météorologiques et de détection de missiles, en collaboration avec l’Air Force Research Lab et la Defense Advanced Research Projects Agency.

Lancements

Succès du 90ème vol d’un Falcon 9 avec la 10ème mission Starlink
Parabolic Arc, Spaceflight Now, 6 août 2020
Parabolic Arc, Space News, Spaceflight Now, 7 août 2020
Satellite Today, 10 août 2020
Le 7 août, 57 satellites Starlink de SpaceX équipés de pare-soleil et 2 satellites Global de BlackSky ont été lancés avec succès par un Falcon 9 de SpaceX depuis Cap Canaveral en Floride.
Avec ce 10ème lancement dédié à Starlink depuis mai 2019, la constellation de SpaceX comprend désormais 595 satellites en orbite basse et s’approche de sa première phase d’essai opérationnel. SpaceX collecte actuellement les informations de contact de clients potentiels et devrait leur envoyer un kit incluant notamment une petite antenne et un routeur pour commencer sous peu l’essai « beta ». Toutefois, la tarification de ce service n’a toujours pas été dévoilée. Pour rappel, SpaceX avait estimé avoir besoin de 12 missions Starlink pour permettre une couverture du Canada et du nord des États-Unis, et de 24 pour la quasi-totalité des zones peuplées de la planète.
Par ailleurs, les deux microsatellites Global vont rejoindre les quatre satellites de BlackSky lancés en 2018 et 2019. La société espère en opérer 16 début 2021 pour fournir de l’imagerie à haute-résolution, bien qu’elle se réserve le droit de monter éventuellement jusqu’à 50 satellites en fonction de la demande client.
C’était la cinquième utilisation du premier étage du Falcon 9 qui a été récupéré avec succès sur le « bateau-drone » stationné dans l’océan Atlantique. Il s’agit de la 57ème récupération d’un propulseur de premier étage. SpaceX avait également déployé deux bateaux pour tenter de capturer les deux demi-coiffes mais l’opération s’est révélée infructueuse.

Lancements à venir

Date Mission Client Orbite Lanceur Entreprise Site
2 septembre Flock-4v (x26)
Lemur-2 (x8)
SpaceBEE (x12)
+ 19 autres
Planet Labs
Spire
Swarm Technologies
LEO Vega Arianespace Centre Spatial Guyanais (Guyane française)
3 septembre Starlink (x60) SpaceX LEO Falcon 9 v1.2 Block 5 SpaceX Cap Canaveral (Floride)
3 septembre Vol d’essai SpaceX Suborbitale Starship SpaceX Boca Chica (Texas)
5 septembre NROL-44 NRO GSO Delta IV Heavy ULA Cap Canaveral (Floride)
10 septembre Vol d’essai Astra Space LEO Astra Rocket 3.1 Astra Space Kodiak Launch Complex (Alaska)

Lanceurs

Succès d’un vol d’essai du Starship de SpaceX
Parabolic Arc, 31 juillet 2020
NASA Spaceflight, 3 août 2020
Ars Technica [1] et [2], Parabolic Arc, Spaceflight Insider, Space Policy Online, 4 août 2020
Spaceflight Now, Space News, 5 août 2020
Le 4 août, SpaceX a procédé avec succès à un court vol d’essai de son véhicule spatial nouvelle génération « Starship ». Le Starship, version SN5, propulsé par un unique moteur Raptor, a décollé avec succès depuis le pas de tir de l’entreprise de Boca Chica au Texas, pour atteindre une altitude d’environ 150 mètres. Après 45 secondes de vol et quelques manœuvres latérales, l’engin est parvenu à ré-atterrir sur un pas de tir adjacent (vidéo).
Cet essai constitue une avancée critique dans le développement du système de lancement lourd habitable « Super-Heavy Starship », destiné à terme à coloniser Mars. À noter qu’Elon Musk avait annoncé en septembre 2019 que sa société procéderait à un premier vol d’essai à une altitude de 20 km fin 2019 puis à un premier lancement orbital dans le courant de l’année 2020. Depuis, des complications et plusieurs destructions d’engins pendant des tests de pressurisation ont largement reporté les objectifs calendaires d’Elon Musk.
SpaceX n’a pas dévoilé ses plans pour des futurs vol d’essai du Starship, mais Elon Musk a annoncé sur Twitter que la société procédera d’abord à d’autres petits « bonds » de quelques centaines de mètres avant de procéder à un premier vol à haute altitude, potentiellement avec la version SN8 du Starship actuellement en production.

Malgré avoir remporté les contrats de lancement de sécurité nationale, SpaceX poursuit sa plainte à l’encontre de l’U.S. Air Force
Space News, 19 août 2020
L’U.S. Air Force a récemment annoncé avoir sélectionné ULA et SpaceX (voir supra) comme les deux prestataires exclusifs du programme National Security Space Launch (NSSL). Des contrats pour environ 34 lancements leurs seront donc octroyés entre 2022 et 2027, avec une répartition 60/40, ULA remportant la part du lion.
SpaceX a indiqué le 19 août que la société comptait poursuivre ses actions en justice à l’encontre de l’U.S. Air Force, malgré avoir remporté ce contrat majeur et éliminé ses concurrents Blue Origin et Northrop Grumman. Ces derniers avaient été présélectionnés dans la Phase 1 du programme et avaient ainsi pu bénéficier de financements fédéraux pour développer leurs véhicules pour la Phase 2 du programme, à hauteur de 967 M$ pour ULA, 792 M$ pour Northrop Grumman et 500 M$ à Blue Origin. La majeure partie de ces financements était toutefois conditionnée à la sélection des entreprises pour la Phase 2 du programme.
SpaceX avait proposé le Falcon 9 et le Falcon Heavy pour des lancements jusqu’en 2025, avec recours au Super-Heavy/Starship à partir de cette date pour les satellites nécessitant un lanceur plus puissant. La proposition de recours à ce dernier lanceur, encore en développement, avait été jugée comme facteur à très haut risque par les évaluateurs, un jugement que SpaceX avait rejeté, relevant qu’aucun des véhicules proposés par la concurrence (Vulcan pour ULA, OmegA pour Northrop Grumman et New Glenn pour Blue Origin) n’était à ce jour opérationnel.
En mai 2019, SpaceX avait déposé plainte à l’encontre de l’U.S. Air Force au sujet de la sélection de ces sociétés en octobre 2018. SpaceX avait demandé au juge de suspendre le versement des financements et d’ordonner la réévaluation des propositions. SpaceX compte aujourd’hui poursuivre cette plainte, estimant avoir été gravement lésé par cette sélection.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-11.

ABL Space Systems décroche pour 44,5 M$ de contrats de l’USAF et lève 49 M$
Parabolic Arc, Satellite Today, Space News, 3 août 2020
ABL Space Systems est une start-up fondée en 2017 développant le RS1, un lanceur pour petits satellites, capable d’être lancé de plusieurs endroits grâce au GS0, un pas de tir mobile transportable par camion (type de service qualifié de « responsive launch » par le Pentagone). Il serait capable d’emporter 1 350 kg à 200 km d’altitude pour un coût de mission annoncé de 12 M$.
Le lanceur partagerait ainsi les pas de tir SLC-8 de Vandenberg Air Force Base (Californie) et LC-46 de Cape Canaveral Air Force Station (Floride) avec d’autres lanceurs sans avoir besoin d’effectuer des modifications majeures sur les infrastructures existantes.
La société a sécurisé 49 M$ dans une levée de fonds menée par Venrock avec la participation de New Science Ventures, Lynett Capital et Lockheed Martin Ventures. Cette somme permet à ABL Space Systems d’assurer sa campagne de trois vols d’essai.
Par ailleurs, l’U.S. Air Force (USAF) vient d’octroyer deux contrats à la société californienne :

  • Le premier avec AFWERX, pour démontrer sa technologie de lancement ;
  • Le second avec le Space Enterprise Consortium (SpEC) du Space and Missile Systems Center, pour conduire en 2022 trois essais d’une variante du RS1 avec des infrastructures sol déployables.

Le premier vol orbital du RS1 est ainsi prévu au premier semestre 2021. Actuellement, l’étage supérieur du RS1 est testé sur l’Edwards Air Force Base (Californie) grâce à un accord signé avec l’Air Force Research Laboratory. ABL Space Systems loue également les bâtiments d’essai de propulsion au Mojave Air and Space Port (Californie) et a agrandi son usine à El Segundo (Californie) pour accueillir une production à grande échelle du RS1.
Articles connexes publiés précédemment :

La capacité d’emport de l’Electron passe de 225 à 300 kg en LEO et de 150 à 200 en SSO
Parabolic Arc, Space News, 4 août 2020
Cet accroissement de capacité est permis grâce aux avancées dans la technologie des batteries dédiées au fonctionnement des pompes électriques des Rutherford. Ces moteurs de 35 kg l’unité sont utilisés pour propulser les premier et deuxième étages des Electrons. Les Rutherford sont les premiers moteurs à pompe électrique à avoir été lancés dans l’espace et dont la majeure partie des composants est réalisée grâce à l’impression 3D.

Nouveau service de coordination des vols « rideshare » à la NASA
Space News, 4 août 2020
Parabolic Arc, 9 août 2020
Ce nouveau bureau a été placé sous la division héliophysique du Science Mission Directorate (SMD) mais sera en support de toutes les autres divisions. Sa mission est d’identifier les opportunités de « rideshare » lors des lancements et centraliser toutes les demandes du SMD dans ce cadre. Cependant, les missions cubesats resteront prises en charge par la CubeSat Launch Initiative (CSLI).
En octobre dernier, le SMD a souhaité utiliser la place résiduelle disponible lors des lancements pour d’autres charges utiles de ses missions, ou au profit d’autres « Directorates » de la NASA, voire d’autres agences gouvernementales américaines.
Deux premières missions bénéficieront de cette approche : la sonde Interstellar Mapping and Acceleration Probe (IMAP) qui sera accompagnée par le Lunar Trailblazer et le satellite SWFO-L1 de la NOAA en octobre 2024, et la mission Psyche pour un lancement à l’été 2022 avec EscaPADE et Janus.
À noter que les opportunités pour des charges utiles secondaires sur des missions du SMD sont complètes jusqu’en 2024, excepté pour la mission d’astrophysique SPHEREx.

Spatioports

Vers le développement d’infrastructures de lancements commerciaux à Vandenberg Air Force Base
Space News, 5 août 2020
Parabolic Arc, 6 août 2020
Vandenberg Air Force Base a été créée en 1941 sur la côte centrale de Californie. Elle est le siège de la « Western Range » utilisée pour des lancements spatiaux civils et commerciaux ainsi que pour des essais de missiles. La base est opérée par la 30th Space Wing de l’U.S. Space Force (USSF).
La base cherche à augmenter son activité commerciale alors que de plus en plus de sociétés privées développent des véhicules de lancement et sont intéressées pour lancer depuis la côte ouest, par exemple Firefly et Relativity Space.
C’est pourquoi l’État de Californie a signé un Memorandum of Understanding (MoU) avec l’USSF, Cal Poly State University, Deloitte et REACH pour le développement de ce spatioport. Les signataires devront développer un plan directeur identifiant les infrastructures, les ressources humaines, la gouvernance et les financements nécessaires.
Ce MoU s’inscrit dans la National Space Strategy du gouvernement américain qui considère le développement de l’industrie spatiale comme une priorité absolue et encourage les partenariats avec des acteurs commerciaux.

Station Spatiale Internationale et Vol Habité en Orbite Basse

Thomas Pesquet, premier Européen à voler à bord du Crew Dragon dans le cadre de la mission Crew-2
Parabolic Arc [1] et [2], 28 juillet 2020
La NASA a annoncé l’équipage du second vol opérationnel du Crew Dragon de SpaceX à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS), prévu au printemps 2021 :

  • Shane Kimbrough (NASA), Commandant, 3ème mission ;
  • Megan McArthur (NASA), pilote, 2ème mission ;
  • Thomas Pesquet (ESA), spécialiste de mission, 2ème mission ;
  • Akihiko Hoshide (JAXA), spécialiste de mission, 3ème mission.

La capsule de ce vol, la Crew Dragon Endeavour sera utilisée pour la seconde fois après son retour sur Terre réussi le 2 août.
Les quatre astronautes devraient effectuer un séjour de six mois à bord de l’ISS en compagnie de trois autres de leurs collègues arrivés par Soyouz. Ce sera la première fois que l’ISS accueillera un équipage de sept personnes.

Météorologie Spatiale Civile et Militaire

Le Sénat approuve un projet de loi sur la météorologie spatiale
Space Policy Online, 3 août 2020
Le 27 juillet, le Sénat a approuvé un projet de loi portant sur les objectifs et la coordination des différentes agences fédérales en matière de météorologie spatiale. Le projet prévoit également la mise sur pied par la NOAA d’un programme pilote de données de météorologie spatiale commerciales, à l’image de celui mené par l’agence en matière de météorologie terrestre.
Le projet de loi, qui doit maintenant être approuvé par la Chambre des Représentants et par le Président des Etats-Unis, prévoit de clarifier les rôles respectifs des différentes agences fédérales et leur coordination. Dans ce cadre, la NOAA jouerait le rôle opérationnel dans les prévisions de météorologie spatiale à destination du secteur civil, la NASA aurait la charge de la recherche fondamentale en matière de physique solaire et spatiale, et le Département de la Défense fournirait des prévisions pour les opérations militaires. D’autres agences telles que la National Science Foundation (NSF) sont appelés à soutenir la recherche fondamentale en matière de météorologie spatiale. La coordination entre ces différentes agences s’effectuerait sous l’égide de l’Office of Science and Technology Policy (OSTP) de la Maison Blanche, notamment au travers de la mise en place d’un groupe de travail inter-agences comprenant la NASA, la NOAA, le DoD, la NSF et le Département de l’Intérieur.
Le projet de loi prévoit également la mise sur pied d’une commission consultative chargée de conduire des évaluations et études pour identifier les avancées technologiques permettant d’améliorer les prédictions de météorologie spatiale.
Il charge également la NOAA de collaborer avec la NASA et le DoD pour développer des solutions de secours pour maintenir les capacités actuelles d’observations de météorologie spatiale, notamment celles fournies par l’observatoire SOHO de l’Agence Spatiale Européenne. L’observatoire SOHO de l’ESA est aujourd’hui le seul satellite de météorologie spatiale équipé d’un coronographe permettant de détecter les éjections solaires. Lancé en 1995, SOHO a largement dépassé sa durée de vie nominale.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-02

La NOAA souhaite acheter des données commerciales de radio occultation
Space News, 4 août 2020
Après des années d’évaluation via le programme Commercial Weather Data Pilot, la NOAA est prête à acheter des données satellitaires commerciales de radio-occultation. Ces dernières permettront d’alimenter les modèles de prévisions météorologiques de l’agence. Les sociétés sélectionnées devront fournir quotidiennement 500 échantillons pendant 30 jours consécutifs. Les candidats ont 30 jours pour se manifester au contrat de deux ans de la NOAA.
En option, les sociétés devront permettre à la NOAA de partager immédiatement leurs données avec toutes les agences gouvernementales, de les distribuer à toute entité 24h après les avoir reçues, et de les proposer à une utilisation non-commerciale.
Une part substantielle de ces données devrait venir de la seconde constellation américano-taïwanaise Constellation Observing System for Meteorology, Ionosphere and Climate (COSMIC-2) lancée en juin 2019. Cette dernière fournit 4 000 données de radio occultation par jour tandis que l’objectif de la NOAA est d’en acquérir 20 000 par jour.
Articles connexes publiés précédemment :

Connaissance de l’Environnement Spatial

Un rapport commandé par le Congrès entérine la responsabilité du Département du Commerce en matière de gestion du trafic spatial
Space News, 20 août 2020
A l’heure actuelle, le Département de la Défense américain est chargé de la surveillance de l’espace et de prévenir les opérateurs de satellites et les agences gouvernementales des risques de collisions. Depuis plusieurs années, le Département de la Défense tente de transférer cette responsabilité à un autre département (celui du Transport ou du Commerce) pour pouvoir se concentrer sur les besoins de la Défense. Durant l’Administration Obama, la FAA avait été sélectionnée pour prendre le relais, mais la Space Policy Directive 3 promulguée par le Président Trump en juin 2018 a désigné le Département du Commerce pour assurer ce rôle.
Dans ce contexte, le Secrétaire au Commerce Wilbur Ross a désigné l’Office of Space Commerce (intégré à la NOAA) pour prendre cette responsabilité en souhaitant le faire évoluer en un Bureau of Space Commerce élargi sous sa responsabilité directe. Pour le moment, le Congrès n’a approuvé ni la création de ce nouveau bureau, ni le transfert des responsabilités SSA du DoD vers le DoC.
Dans le cadre de la loi budgétaire pour l’exercice 2020, le Congrès a chargé le DoC de financer auprès du National Academy of Public Administration (NAPA) une étude visant à déterminer quel Département ou agence serait le mieux adapté à ce mandat.
Le 20 août, la NAPA a publié les résultats de son étude. Après avoir comparé le Département du Commerce, le Département du Transport, la NASA et le Département de la Défense, la NAPA a déterminé que le Département du Commerce était bel et bien le plus approprié pour prendre en charge ces responsabilités.
Wilbur Ross, Secrétaire au Commerce, a apprécié les conclusions du rapport et espère que celles-ci permettront au Congrès d’approuver les augmentations budgétaires réclamées par le Office of Space Commerce depuis plusieurs années. Sous réserve d’approbation par le Congrès, ces hausses budgétaires devraient ainsi être poursuivies dans les prochaines années, jusqu’à potentiellement atteindre 72 M$ en 2024, dont 20-25 M$ dédié à l’acquisition de données de surveillance commerciales pour augmenter les données fournies par le DoD.

Télécommunications

Libération de la bande-C : SES commande 2 satellites à Thales Alenia Space et 2 lancements à ULA et SpaceX
Parabolic Arc, Satellite Today, Spaceflight Now, Space News, 5 août 2020
Spaceflight Insider, Space News, 7 août 2020
Parabolic Arc, 10 août 2020
SES, fournisseur de services de télécommunications par satellites dans le monde, doit libérer 300 MHz de spectre en bande C dans les 40 prochains mois, dans le cadre de la mise aux enchères par la FCC de cette bande de spectre au profit de la 5G terrestre.
Dans ce cadre, SES avait indiqué avoir besoin de six satellites géostationnaires pour assurer la continuité de son service. Après avoir choisi Northrop Grumman puis Boeing pour quatre premiers satellites, la société s’est tournée vers Thales Alenia Space (TAS) pour deux satellites supplémentaires SES-22 et 23. Ces satellites, d’une masse de 3 500 kg chacun, s’appuieront sur la plateforme « Spacebus 4000 B2 » de TAS.
SES devient le premier opérateur à avoir commandé tous ses satellites nécessaire à la libération de ses fréquences en bande C (sont également concernés Intelsat, Eutelsat, Claro, et Telesat), tandis que TAS devient la première société européenne à remporter une des douze commandes de satellites, conséquences de la vente aux enchères.
Si SES libère au moins 120 MHz d’ici décembre 2021, la société recevra la première tranche de paiements incitatifs de 977 M$ début 2022. Pour la seconde tranche, SES doit libérer 180 MHz avant le 5 décembre 2023 (deux ans avant l’échéance fixée par la Federal Communications Commission) pour recevoir 2,99 Md$ d’incitation. SES a indiqué qu’elle se servira de cette somme pour payer ses dettes.
Pour lancer cinq de ces six satellites, SES avait déclaré vouloir privilégier des lanceurs américains et a donc octroyé deux contrats (montants non-communiqués) à SpaceX et ULA :

  • Les SES-18 et 19 construits par Northrop Grumman seront lancés par un Falcon 9 ;
  • Les SES-20 et 21 construits par Boeing seront lancés par un Atlas V 531.

Ces lancements auront lieu depuis Cap Canaveral (Floride) en 2022. SES a placé une option dans le contrat de SpaceX pour lancer un satellite de TAS en cas d’imprévu lors du lancement ou de la mise sur orbite d’un des quatre satellites précédents.
À noter que SES a estimé devoir dépenser 1,67 Md$ pour ce projet : 1,25 Md$ pour les satellites et leurs lancements, 420 M$ pour les infrastructures au sol.

Maxar retire sa proposition pour construire la constellation en LEO de Telesat
Space News, 6 août 2020
Maxar a justifié son choix en mettant en avant les reports successifs de Telesat depuis mi-2019 pour choisir le maître d’œuvre de sa constellation d’environ 300 satellites. Telesat a annoncé qu’elle rendrait publique le nom de son constructeur dans les prochains mois. La mise en service de la constellation est prévue pour 2022.
Ce retard dans la décision de Telesat a des répercussions potentielles sur le programme Blackjack de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) qui envisage d’employer n’importe quelle plateforme satellitaire de Telesat pour ses satellites Blackjack, tout en prévoyant d’avoir une flotte de 20 satellites en orbite LEO dès 2022.
Maxar étudie désormais les possibilités alternatives d’utilisation des plateformes satellitaires développées initialement pour Telesat. La société a indiqué être toujours à l’affût d’opportunités similaires.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité n°20-09.

La FCC met en œuvre sa nouvelle réglementation en matière de licences de petits satellites
Space News, 12 août 2020.
La nouvelle réglementation, qui a été approuvé en août 2019, vise à simplifier les modalités et réduire les frais associés aux licences de communications de la FCC pour les petits satellites de moins de 180 kg. Elle est effective depuis le 19 août 2020.

Le Sénat bloque le renouvellement du mandat de Mike O’Rielly, commissaire de la FCC
Space News, 28 juillet [1] et 3 août [2] 2020
Satellite Today, 29 juillet 2020
Parabolic Arc, 29 juillet [1] et 7 août [2] 2020
Le sénateur Jim Inhofe (républicain, Oklahoma), a annoncé qu’il conditionnait le renouvellement du mandat du commissaire Mike O’Rielly à son engagement à infirmer la décision de la FCC concernant l’opérateur Ligado.

SES commande quatre satellite O3b mPower supplémentaires à Boeing
Parabolic Arc, Space News, 7 août 2020
Cet accord de 566 M$ englobe la construction, le lancement et le contrat d’assurance de ces quatre satellites en orbite MEO. D’une durée de vie de douze ans, ces derniers viennent s’ajouter aux sept premiers O3b mPower actuellement construits par Boeing dans le cadre d’un premier contrat conclu en 2017. Toutefois, les quatre nouveaux satellites de la constellation de seconde génération de SES seront plus puissants que les sept premiers, augmentant le débit total de 90%. Ils devraient fournir de 50 mégabits à plusieurs gigabits par seconde de services mobiles à large bande, aussi bien à des clients commerciaux que gouvernementaux.
SES a d’ailleurs annoncé que les clients gouvernementaux représentaient un tiers de son chiffre d’affaire. Ainsi, la société a annoncé collaborer avec Boeing pour permettre une interopérabilité des satellites O3b en MEO avec les satellites de communications militaires américains.
Initialement, SES prévoit de lancer l’ensemble des onze satellites selon le calendrier suivant : trois lancements sur Falcon 9 de SpaceX fin 2021, six en 2022 et deux en 2024.
Pour rappel, les satellites O3b mPower s’appuient sur la plateforme satellitaire 702x de Boeing.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-10.

Constellations

La FCC approuve le déploiement de la constellation Kuiper d’Amazon
Space News, 30 juillet 2020
Parabolic Arc, Satellite Today, 31 juillet 2020
Amazon prévoit d’investir 10 Md$ dans sa constellation pour concurrencer SpaceX et OneWeb dans la fourniture de services internet 4G et 5G par satellite à haute vitesse et faible latence. Amazon prévoit un déploiement en cinq phases avec un service initial disponible comprenant 578 satellites en orbite. La constellation d’Amazon comprendra à terme 3 236 satellites émettant en bande Ka.
Selon les règles de la FCC, Amazon devra déployer et opérer la moitié de sa constellation d’ici le 30 juillet 2026, tandis que la totalité de la constellation devra être opérationnelle au 30 juillet 2029. Pour assurer une couverture mondiale, les 3 236 satellites de la constellation seront répartis selon 98 plans orbitaux en LEO à des altitudes de 590, 610 et 630 km. Dernière condition de la FCC : Amazon devra soumettre son plan de gestion des débris à la FCC. La société a déjà pris les devants. Elle prévoit de désorbiter ses satellites dans les 355 jours suivant la fin de leur mission, bien moins que la règle standard de 25 années fixée par la NASA.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-25.

L’allemand Exolaunch choisi par Swarm Technologies pour déployer 24 satellites
Space News, 3 août 2020
Parabolic Arc, 4 août 2020
Exolaunch prendra en charge l’intégration, le lancement et le déploiement des 24 satellites SpaceBEE en orbite héliosynchrone. La société allemande prévoit d’intégrer les SpaceBEE sur l’EXOpod, son système de déploiement de satellites, au siège de Swarm Technologies à Mountain View (Californie). Puis, Exolaunch assemblera l’ensemble sur l’Evolved Expendable Launch Vehicle Secondary Payload Adapter (ESPA) d’un Falcon 9 à Cap Canaveral (Floride).
Pour mémoire, Swarm Technologies a reçu en octobre 2019 l’accord de la Federal Communications Commission pour lancer 150 satellites (cubesats de 0,25U). Exolaunch avait annoncé en avril 2020 avoir réservé un lancement avec un Falcon 9 dans le cadre du programme SmallSat Rideshare de SpaceX.

PredaSAR choisit SpaceX pour lancer le premier de ses 48 satellites
Space News, 4 août 2020
Le contrat signé concerne le lancement d’un premier satellite PredaSAR à bord d’une mission « rideshare » de SpaceX au printemps 2021.
La start-up indique être en négociation avec SpaceX pour les 47 autres satellites de sa constellation radar à synthèse d’ouverture (Synthetic Aperture Radar – SAR).
PredaSAR n’a pas indiqué la date à laquelle sa constellation sera opérationnelle, ni la résolution de cette dernière. En revanche, la société a indiqué avoir des projets au-delà de 48 satellites pour une résolution bien en-deçà d’un mètre.
Pour mémoire, les satellites de PredaSAR sont construits par Tyvak Nano-Satellite Systems, les deux sociétés étant par ailleurs détenues par Terran Orbital.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-11.

Lune

Blue Origin délivre une maquette de son alunisseur Artemis à la NASA
Space News, 20 août 2020
En avril dernier, la NASA a sélectionné trois prestataires pour mener des développements préliminaires des alunisseurs habités pour le programme d’exploration lunaire Artemis. La NASA a ainsi octroyé pour cette première phase de 10 mois 579 M$ à l’équipe nationale de Blue Origin, 253 M$ à l’équipe de Dynetics et 135 M$ à SpaceX. L’agence prévoit de sélectionner d’ici l’année prochaine un ou deux prestataires parmi ces trois pour mener les développements complets des alunisseurs en vue des premières missions habitées prévues en 2024 et 2025.
Dans ce contexte, Blue Origin a récemment livré à la NASA une maquette taille réelle de son alunisseur habité, avec notamment l’élément d’alunissage développé par Blue Origin et l’élément ascendant développé par Lockheed Martin. La maquette, culminant à quelque 12 mètres de hauteur, permettra aux équipes de la NASA d’évaluer la disposition et la configuration des différents éléments, en vue d’apporter des modifications et améliorations en amont du processus de développement.
À noter que le développement de ces alunisseurs habités demeure conditionné à l’approbation et au financement du Congrès. Dans sa requête budgétaire 2021, la NASA a demandé 3,3 Md$ pour les alunisseurs. Toutefois, un premier projet de loi d’appropriations approuvé par la Chambre en juillet n’en accorde que 630 M$.

Mars

La mission Mars Sample Return estimée à 7 Md$ par la NASA et l’ESA
Space News, 29 juillet 2020
Alors que la sonde martienne Perseverance est en route vers la planète rouge (arrivée prévue le 18 février prochain), les coûts du programme Mars Sample Return visant le retour d’échantillons martiens a été dévoilé :

  • 1,75 Md$ supportés par l’ESA, dont un tiers a déjà été octroyé lors de la conférence ministérielle Space19+ de Séville en novembre 2019 ;
  • 2,5-3 Md$ supportés par la NASA ;
  • 2,4 Md$ déjà dépensés pour la mission Mars 2020 (rover Perseverance et drone Ingenuity).

Cette estimation n’inclut pas le coût des laboratoires d’analyse qui accueilleront les échantillons sur Terre.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-03.

Secteur Privé

SpaceX lève plus de 2 Md$
Space News, 18 août 2020
Dans le cadre d’une imposante deuxième levée de fonds pour l’année 2020, la société d’Elon Musk a levé la somme de 2,07 Md$ en investissements privés, pour une valorisation de 46 Md$.
SpaceX, qui a levé plus de 2,4 Md$ depuis le début de l’année 2020 et plus de 5,1 Md$ depuis sa création, est aujourd’hui l’une des sociétés privées les mieux valorisées aux États-Unis.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-13.

Technologie

Sierra Nevada dévoile deux nouvelles plateformes satellitaires
Parabolic Arc, 6 août 2020
De ce fait, le catalogue de Sierra Nevada propose désormais :

  • SN-200M, une plateforme conçue pour la MEO, résistante aux radiations sur cette orbite ;
  • SN-1000, une plateforme conçue pour la MEO et d’autres orbites offrant de plus grandes capacités pour des charges utiles.

Ces deux nouvelles structures ont hérité du programme Demonstration and Science Experiment (DSX) de l’U.S. Air Force. Depuis juin 2019, l’Air Force Research Laboratory opère avec succès DSX en MEO.

Lockheed Martin, l’USC et Momentus s’associent dans un programme de cubesats
Space News, 4 août 2020
Lockheed Martin et l’University of South California (USC) collaborent pour lancer quatre cubesats dans les deux prochaines années (un 1,5U, un 3U et deux 6U). Les étudiants de l’USC construiront les satellites et les intégreront à la technologie logicielle SmartSat de Lockheed Martin. Cette initiative permet à la société de tester son produit et aux étudiants d’acquérir des compétences pour construire des satellites avec des applications concrètes.
Momentus a été sélectionné pour les services de lancement. Le premier satellite sera déployé sur une orbite héliosynchrone à 550 km d’altitude par le véhicule de transfert de Momentus lancé à bord d’un Falcon 9 dans le cadre d’une mission « rideshare » en février 2021.

Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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