Bulletin d’actualité Espace n°20-06

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Nicolas Maubert)

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Budgets

La NASA mobilisée pour aider à combattre le Covid-19
Space Policy Online, 25 mars 2020
La NASA, dont la majorité des centres est fermée, a indiqué qu’elle cherchait, en collaboration avec d’autres agences gouvernementales, des manières de mettre à profit son expertise pour aider les autorités américaines à combattre l’épidémie de Covid-19. L’agence pourrait par exemple mettre à profit son expertise en matière d’ingénierie et d’impression additive pour produire des ventilateurs plus rapidement. Elle considère également mettre à disposition ses équipements de salle propre non utilisés pour ses missions essentielles, notamment des masques. La NASA a également lancé en interne une initiative appelée « NASA at Work » qui permet à ses employés de soumettre des idées et propositions pour identifier dans quelle mesure l’agence pourrait assister les autorités américaines.
En parallèle, le Congrès a approuvé cette semaine un projet de loi pour un plan de relance économique de 2 200 Md$ incluant une clause d’appropriations concernant spécifiquement la NASA, en lui allouant un montant de 60 M$ dédié à limiter l’impact du Covid-19 sur ses missions.

Sécurité et Défense

Succès de la première mission de l’U.S. Space Force : AEHF-6 mis sur orbite
Parabolic ArcSpace News, 26 mars 2020
Malgré la présence d’équipes réduites au Kennedy Space Center pour cause de Covid-19, le lancement du satellite de télécommunication militaire Advanced Extremely High Frequency 6 (AEHF-6) a bien eu lieu ce jeudi 26 mars. Le satellite de l’U.S. Space Force (USSF) de 1,4 Md$ a été mis en orbite avec succès par un Atlas V 551 d’United Launch Alliance (ULA) depuis le Space Launch Complex-41 de Cap Canaveral (Floride). Les opérations de mise à poste et de validation en orbite seront menées par Space and Missile Systems Center (SMC) de l’USSF au cours des 150 jours prochains avant de passer la main au Space Operations Command (SpOC) de l’USSF pour le contrôle opérationnel.
Ce lancement, réalisé dans le cadre du National Security Space Launch (NSSL), marque la fin du déploiement de la constellation de six satellites militaires de communication AEHF du SMC, lui permettant d’assurer un service au-delà de 2030. Les six unités, toutes fournies par Lockheed Martin et mises en orbite par des Atlas V (2010, 2012, 2013, 2018, 2019 et 2020), fourniront des communications sécurisées et résistantes au brouillage pour les gouvernements et forces armées d’Australie, du Canada, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des Etats-Unis.
Au cours de ce lancement, l’Atlas V a également placé sur orbite un petit satellite 12U, TDO-2, emportant des expériences du gouvernement américain pour tester la calibration optique et des technologies de télémétrie laser destinées aux opérations de surveillance de l’environnement spatial (Space Domain Awareness – SDA).
A noter que le prochain lancement d’ULA est prévu en mai 2020 avec le satellite USSF-7.

L’USSF émet un appel d’offres pour gérer jusqu’à 12 Md$ de projets de technologies spatiales
Space News, 19 mars 2020
En novembre 2017, l’UU.S. Air Force a mis sur pied le Space Enterprise Consortium (SpEC), un partenariat d’entreprises mêlant contractants traditionnels de la Défense et nouveaux acteurs disruptifs, afin d’accélérer le processus de développement et d’acquisition de nouvelles technologies spatiales. Depuis sa création, les membres du SpEC ont initié une cinquantaine de projets de prototypage de systèmes spatiaux (satellites, charges utiles et systèmes sols), en s’appuyant sur un processus contractuel innovant appelé Other Transaction Authorities (OTA). La société Advanced Technology International avait par ailleurs été choisie pour gérer le consortium et ses contrats d’un montant maximum de 100M$ sur 5 ans. Aujourd’hui rattaché à la nouvelle U.S. Space Force (USSF), le SpEC comprend désormais plus de 350 entreprises. Fort du succès de ce partenariat, l’USSF a émis le 18 mars un appel d’offre pour renouveler le contrat de gestion du SpEC visant à élargir son champ d’action et gérer jusqu’à 12 Md$ de contrats sur les dix prochaines années. La société sélectionnée devrait être annoncée en août afin d’octroyer les premiers contrats de prototypage aux membres du consortium en septembre. 
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°18-41.

Lockheed Martin choisit SEAKR pour développer une charge utile de télécommunication de l’USSF
Space News, 22 mars 2020
SEAKR, basée dans le Colorado, est un fournisseur d’équipements électroniques dédiés à l’environnement spatial. La société a été choisie par Lockheed Martin pour l’aider à développer une charge utile de télécommunication résistante au brouillage dans le cadre du programme Protected Tactical Satellite Communications (PTS) mené par le Space and Missile Systems Center (SMC) de l’U.S. Space Force (USSF). Pour ce faire, SEAKR devrait s’appuyer sur ses technologies développées et utilisées dans sa plateforme de traitement RF Wolverine.
Lockheed Martin répond au programme PTS en compétition avec Boeing et Northrop Grumman. Dans ce cadre, le SMC devrait sélectionner deux fournisseurs parmi ces trois proposants d’ici 2022 pour un lancement en 2024. 
A noter que SEAKR et Lockheed Martin ont déjà collaboré dans le passé sur une charge utile commerciale protégée du programme Hellas Sat-4/SaudiGeoSat-1 (HS-4/SGS-1).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-05.

Le satellite GPS Block III SV02 de l’USSF pleinement opérationnel
Cf. Navigation et Positionnement

Après 5 années de travaux et 1,5 Md$ d’investissements, la Space Fence est opérationnelle
Cf. Connaissance de l’environnement spatial

Lancements

Covid-19 : Rocket Lab reporte ses lancements depuis la Nouvelle-Zélande
Space News, 24 mars 2020
Space News, 1er avril 2020

Suite aux mesures gouvernementales de confinement quasi-total en Nouvelle-Zélande pour faire face à la pandémie, Rocket Lab a reporté le lancement prévu le 30 mars au profit du National Reconnaissance Office (NRO) depuis le Launch Complex 1 de Mahia. L’Electron devait emporter trois satellites du NRO et deux cubesats universitaires. La production des lanceurs de la société est également à l’arrêt.
En revanche, Rocket Lab a annoncé poursuivre le développement de sa filière satellite avec sa petite plateforme Photon en déclarant que les incertitudes pesant sur les méga-constellations illustrées par la récente banqueroute de OneWeb constituaient des opportunités pour sa filière.
Pour mémoire, Rocket Lab opère également le Launch Complex 2 à Wallops Island aux Etats-Unis (Virginie), dédié aux lancements de petits satellites gouvernementaux américains. Le premier tir est prévu dans l’année au profit de l’U.S. Space Force.

SpaceX place en orbite un nouveau lot de 60 satellites Starlink en utilisant un premier étage pour la cinquième fois
Space News, 18 mars 2020 
Le 18 mars, SpaceX a lancé depuis Cap Canaveral un Falcon 9 avec à son bord un nouveau lot de 60 satellites destiné à sa constellation haut-débit Starlink. Ce quatrième lancement Starlink depuis le début de l’année marque le sixième lancement dédié à la constellation depuis le début du déploiement en mai dernier. SpaceX opère désormais 362 satellites en orbite basse, la société ambitionnant d’en déployer jusqu’à 12 000 à terme. 
A noter qu’un des neuf moteurs Merlin du Falcon 9 s’est arrêté prématurément pendant la phase d’ascension. Si les satellites ont tout de même été placés en orbite avec succès, cette anomalie a empêché de récupérer le premier étage. C’est le deuxième échec de récupération du premier étage de Falcon 9 depuis le début de l’année. Lors du dernier lancement Starlink en février, le premier étage s’était abîmé en mer et n’avait pu être récupéré. A noter que pour ces deux lancements, SpaceX avait modifié le plan de vol et l’orbite de déploiement pour faciliter la récupération de l’étage. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’arrêt prématuré du moteur. Cette enquête sera suivie de près par la NASA en prévision du premier lancement avec équipage du Crew Dragon prévu en mai avec un Falcon 9. 
Le premier étage était utilisé pour la cinquième fois consécutive, un record pour l’entreprise. Il avait été utilisé pour les lancements de 10 satellites Iridium Next en juillet 2018, du satellite argentin Saocom-1A en octobre 2018, du satellite indonésien Nusantara Satu en février 2019 et de la deuxième mission Starlink en novembre 2019. Selon SpaceX, les premiers étages du Falcon 9 doivent pouvoir être utilisés à dix reprises. La coiffe avait également déjà été utilisée dans le cadre d’un lancement Starlink en mai dernier.

Covid-19 : SpaceX contraint de reporter le lancement d’un Falcon 9 prévu fin mars
Spaceflight Now, 24 mars 2020
Cette décision a été prise l’Agence Spatiale Argentine (CONAE), fournisseur de la charge utile principale SAOCOM 1B, satellite d’observation à radar à synthèse d’ouverture en bande L de trois tonnes. Son frère jumeau avait été lancé avec succès en octobre 2018 à bord d’un Falcon 9 depuis Vandenberg (Californie).
Initialement planifiée le 30 mars, la nouvelle date de lancement n’a pas été communiquée par la CONAE, qui a indiqué que son satellite serait mis en sûreté dans les infrastructures de SpaceX à Cap Canaveral (Floride). Ce vol sera la première mise sur orbite polaire effectuée au départ de la Floride depuis 1960.
A noter que deux charges utiles secondaires seront également du voyage : Sequoia de Capella Space et GNOMES de PlanetiQ.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualités Espace n°20-04.

Lancements à venir

Date Mission Client Orbite Lanceur Entreprise Site
6 avril 150 Meter Hop SpaceX Suborbital Starship SpaceX Boca Chica (Texas)
29 avril GPS Block III SV03 DoD MEO Falcon 9 SpaceX Cap Canaveral (Floride)

Lanceurs

La NASA certifie Electron pour lancer ses petits satellites de démonstration technologiques, scientifiques et éducatifs
Parabolic Arc, 18 mars 2020
En décembre 2018, Rocket Lab avait lancé avec succès la mission ELaNa-19 dédiée à la mise en orbite de 13 CubeSats de la NASA. À la suite de ce quatrième succès consécutif du lanceur Electron, la NASA a mené un processus de certification dans le cadre de son initiative Venture Class Launch Services ayant permis à l’opérateur de lancement d’obtenir la Category 1 Certification. La NASA envisage désormais d’attribuer à la société d’origine néo-zélandaise le deuxième niveau de cette qualification. Cette homologation, qui autorise à mettre sur orbite des charges utiles de la NASA plus onéreuses, est délivrée lorsqu’un lanceur a réalisé dans la même configuration au moins six missions successives avec succès. En date de février 2020, Electron a conduit dix missions consécutives sans accroc.

Rocket Lab acquiert l’équipementier Sinclair Interplanetary
Parabolic Arc, 16 mars 2020
La société américaine Rocket Lab, qui commercialise les services de son lanceur léger Electron et l’équipementier canadien Sinclair Interplanetary, sont parvenus à un accord d’acquisition, dont les détails non pas été révélés. 
Sinclair Interplanetary développe des équipements pour petits satellites tels que des roues inertielles et des senseurs d’étoiles. La société a équipé quelque 90 satellites actuellement en orbite et s’est fait connaître en fournissant des instruments pour des missions emblématiques comme BRITE, le plus petit télescope spatial au monde, ou le LightSail-2 de Planetary Société, propulsé par les vents solaires. L’expertise de Sinclair Interplanetary sera mise à profit pour étoffer la branche satellitaire de Rocket Lab, qui développe notamment la plateforme Photon dédiée à l’hébergement de charges utiles et dont le vol inaugural est prévu en 2020. 
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-04.

Covid-19 : Virgin Orbit continue ses opérations de préparation du LauncherOne en Californie
Space News, 21 mars 2020
Le comté de Los Angeles et la ville de Long Beach ont publié le 19 mars un « Stay-at-home order » présentant un ensemble de consignes fermant les entreprises non-essentielles et recommandant à leurs administrés de rester à leur domicile.
Les activités de développement et d’opérations du LauncherOne de Virgin Orbit ont en revanche été jugées essentielles par les autorités car ayant pour clients la NASA et le Département de la Défense. La société a ainsi pris des mesures afin de continuer ses activités avec une présence physique sur site restreinte au maximum pour garantir la santé des employés. Virgin Orbit a tout de même annoncé travailler sur une nouvelle date pour le premier vol d’essai du LauncherOne, initialement prévu en avril.

Blue Origin poursuit les tests de sa capsule New Shepard et de ses moteurs Blue Engine
Space News, 17 mars 2020
En dépit de l’épidémie de Covid-19, Blue Origin, dont le siège est situé dans l’Etat de Washington particulièrement touché, poursuit ses activités du mieux possible. La société prévoit de mener prochainement des vols test de sa capsule habitée de tourisme spatial New Shepard en vue de faire voler les premiers équipages d’ici la fin de l’année. Le dernier vol test du New Shepard a été mené avec succès en décembre dernier.
Blue Origin poursuit également les essais de son système de propulsion BE-4 destiné à équiper les premiers étages de son lanceur lourd New Glenn ainsi que ceux du lanceur Vulcan d’ULA. La société développe également le moteur BE-3U dédié au deuxième étage du New Glenn et le moteur BE-7 destiné à l’alunisseur Blue MoonEn février, l’entreprise a inauguré une nouvelle usine près de Hunstville (Alabama) dédiée à la production de masse des engins BE-4 et BE-3U (la société ambitionne de produire jusqu’à 42 moteurs par an).

Ballons

Faute d’investissement, Leo Aerospace suspend le développement de son système de lancement par ballon atmosphérique
Space News, 16 mars 2020
Leo Aerospace est positionné sur le secteur très concurrentiel des petits lanceurs, avec plus de 40 sociétés américaines recensées, une offre excédant largement toutes les projections de demande du marché. La start-up fait les frais de la baisse des investissements dans ce secteur nécessitant des fonds de développement significatifs pour des perspectives incertaines. La société subit également un report de quatre mois de l’attribution d’une subvention attendue dans le cadre du programme Small Business Innovation Research (SBIR) de l’U.S. Air Force
Leo Aerosapce, qui a indiqué que cette pause pourrait se révéler définitive, développe le concept de « rockoon », un système de lancement de petits lanceurs capables de placer jusqu’à 25 kg en orbite héliosynchrone en décollant depuis un ballon à 18 km d’altitude. Le lanceur doit utiliser du propergol solide pour ses deux premiers étages et du propergol liquide pour son étage supérieur. Cette technologie, imaginée dès le début de la conquête spatiale, pâtit de la complexité de stabiliser la plateforme de lancement. Leo Aerospace affirme avoir résolu le problème avec sa plateforme Regulus qui peut redescendre sur Terre après chaque lancement pour être réutilisée. En octobre 2019, Leo Aerospace annonçait vouloir effectuer son premier vol en 2022, cherchant à lever plusieurs dizaines de millions de dollars. Depuis début 2019, elle a levé moins de 500 k$.

Station Spatiale Internationale et Vol Habité en Orbite Basse

Le premier test avec équipage du Crew Dragon de SpaceX prévu en mai
Space News, 24 mars 2020
Space Policy Online, 24 mars 2020
Space News, 19 mars 2020
Space Policy Online, 18 mars 2020

En dépit de l’épidémie de Covid-19, la NASA vient d’annoncer qu’elle visait une fenêtre entre mi et fin mai pour le premier lancement de test avec équipage de la capsule Crew Dragon (Demo-2) vers la Station Spatiale Internationale (ISS).
La capsule emportera les astronautes américains Bob Behnken et Doug Hurley pour une durée de séjour non spécifiée à bord de la Station. La NASA est activement à la recherche d’opportunités pour maintenir une présence américaine nominale à bord de l’ISS en vue de l’arrêt prochain des contrats de lancements avec la Russie.
La date de lancement pourrait toutefois être impactée par l’interruption du test des parachutes équipant la capsule Demo-2 réalisé le 24 mars. Le module de test des parachutes a fait vaciller l’hélicoptère sous lequel il était attaché, forçant le pilote à larguer le module avant l’altitude ciblée pour le test, empêchant l’activation du système. Heureusement, personne n’a été blessé. Bien que cet incident ne constitue pas un échec du système parachute, il pourrait impacter le calendrier de la mission Demo-2. D’autre part, SpaceX a récemment ouvert une enquête suivie de près par la NASA pour déterminer les causes de l’arrêt prématuré d’un des neuf moteurs du Falcon 9 lors du dernier lancement Starlink. Le premier étage était utilisé pour la cinquième fois.
Sous réserve de succès du lancement Demo-2, SpaceX sera la première entreprise américaine à emporter un équipage à bord de l’ISS dans le cadre du programme Commercial Crew. De son côté, Boeing, le deuxième prestataire, a rencontré des difficultés lors du premier lancement test sans équipage de sa capsule CST-100 Starliner en février. Les investigations sont toujours en cours pour déterminer si un nouveau test sans équipage est requis.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-04.

Télécommunications

Première mondiale : Lynk envoie un texto depuis l’espace
Parabolic Arc, 22 mars 2020
La société Lynk, basée en Virginie, a réalisé une première mondiale en parvenant à connecter directement un portable standard sur Terre à un satellite en orbite basse. Ainsi, après plus d’un an de tests et le lancement de plusieurs satellites, Lynk a réussi à envoyer un message entre deux portables standards en passant par une antenne-relai de téléphonie mobile à bord d’un satellite en orbite basse.
Cette prouesse, qui repose sur une technologie brevetée par l’entreprise, pourrait permettre de connecter l’ensemble de la population mondiale avec une constellation en orbite basse, offrant une couverture globale sans modification sur les téléphones actuels. Aujourd’hui, il est estimé que seulement 10 % de la planète bénéficie d’une couverture mobile, notamment en raison d’importants coûts d’exploitation des tours cellulaires, en particulier dans les zones reculées et difficilement accessibles. La technologie développée par Lynk pourrait résoudre un problème de connectivité mondial, dont le coût est estimé entre 300 et 400 Md$ par an, en connectant directement des milliards de téléphones portables, peu importe où ils se trouvent. 
La société a déployé sa quatrième antenne-relais orbitale le 6 mars dans le cadre de la mission de ravitaillement CRS-20 de SpaceX. Le satellite, appelé « Lynk The World », permettra à la société d’étendre ses essais à davantage de pays et de partenaires pendant l’été.

Le Falcon 9 de SpaceX choisi pour lancer Intelsat-40e en 2022
Space News, 17 mars 2020
Il serait le second satellite Intelsat à être lancé par SpaceX après Intelsat-35e en 2017En cours de construction par Maxar Technologies, il devrait remplacer Intelsat-29e (lancé en 2016, hors service depuis 2019) pour fournir une connectivité en bande Ka et Ku en Amérique du Nord.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-28.

Constellations

Fin de partie pour OneWeb
Spaceflight Insider, 30 mars 2020
Space News, 27 mars 2020
Parabolic Arc, 28 mars 2020

Le 24 mars, la société OneWeb a annoncé avoir déposé son bilan et s’être placée sous la protection de la loi sur les faillites. Elle a également licencié 85 % de ses employés. 
La société qui a récemment mis en orbite avec succès son deuxième lot de 34 satellites et levé plus de 3 Md$ à ce jour était en cours de négociations avec Softbank, son principal actionnaire, pour lever 2 Md$ supplémentaires afin de poursuivre le déploiement de sa constellation. Cependant, l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 et l’effondrement subséquente des marchés financiers mondiaux a mis un terme à ces négociations, forçant OneWeb à déposer son bilan pour se protéger de ses créanciers. L’entreprise faisait également face à une forte concurrence en provenance d’opérateurs établis (Eutelsat, Intelsat etc.) et de nouveaux acteurs déployant des constellations similaires (SpaceX, Amazon).
Selon le bilan déposé, OneWeb aurait plus de 2 Md$ de dettes et créances, dont 238 M$ envers Arianespace qui avait été contracté pour lancer la constellation à bord de 21 Soyouz et au moins une Ariane 6 pour un montant total de 2,1 Md$ (la société a déjà procédé à trois lancements Soyouz, un premier depuis le Centre Spatial Guyanais à Kourou et deux depuis Baïkonour).
A ce jour, OneWeb a déployé 74 satellites sur une constellation initiale prévue de 648 satellites et dispose de la moitié des 44 stations sols du système. La société a démontré avec succès les capacités de haut-débit de la constellation, avec des vitesses de l’ordre de 400 Mo/s et un temps de latence de 32 ms, et a inauguré en partenariat avec Airbus un site de production de satellites en Floride mettant à profit les technologies de production développées à Toulouse (production de deux satellites par jour). Elle prévoyait de démarrer ses activités commerciales dès la fin de l’année avec une couverture de l’Arctique dans un premier temps puis une couverture globale l’année prochaine.
Avec ce dépôt de bilan, OneWeb rejoint le « club » des opérateurs de constellations de télécommunications en orbite basse ayant fait faillite, aux côtés d’Iridium, Globalstar, Orbcomm et Teledesic. Cette faillite laisse le champ libre au compétiteur SpaceX pour déployer sa constellation haut-débit Starlink (362 satellites déployés sur une constellation de 12 000 satellites). A ce titre, en octobre dernier, la Présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, s’était montrée critique envers OneWeb, et avait mis en garde au sujet des coûts associés au déploiement d’une constellation.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-03.

La FCC autorise SpaceX à déployer un million d’antennes sol pour les utilisateurs de Starlink
Satellite Today, 23 mars 2020
Cette décision de la Federal Communications Commission (FCC) intervient quelques jours après le lancement de 60 nouveaux satellites de la constellation internet Starlink de SpaceX qui compte désormais 360 satellites en orbite basse.

Succès modéré des mesures de noircissement des Starlink
Space News, 18 mars 2020
Depuis le début du déploiement de la méga-constellation de SpaceX en mai dernier, la communauté de l’astronomie terrestre a fait part de ses vives inquiétudes au sujet de l’impact du réfléchissement des satellites Starlink sur les observations menées depuis les télescopes terrestres. En réponse, SpaceX s’est engagé à prendre des mesures réduisant au maximum la gêne occasionnée. Dans ce contexte, un des 60 satellites lancé en janvier avait été recouvert d’un traitement noircissant par SpaceX. Les astronomes ont ainsi suivi de près ce « Dark Sat » pour comparer son réfléchissement par rapport aux autres Starlink. Selon les premières observations, le traitement noircissant aurait réduit de 55 % la luminosité du satellite. Une différence notable mais qui est loin de satisfaire les astronomes qui souhaitent voir une réduction d’un facteur 10 ou 20 pour s’assurer d’un impact raisonnable sur les observations.
Pour mémoire, dans le cadre de son intervention à l’ouverture de la conférence Satellite 2020 à Washington le 9 mars, Elon Musk avait assuré qu’à terme sa constellation n’aurait aucun impact sur l’astronomie terrestre.

Navigation et Positionnement

Le satellite GPS Block III SV02 de l’USSF pleinement opérationnel
Satellite Today, 25 mars 2020
Lancé en août 2019 par un Delta IV M+ depuis l’Air Force Station de Cap Canaveral (Floride), ce second satellite de la constellation GPS III vient de terminer avec succès sa recette en orbite menée par le Space and Missile Systems Center (SMC) de l’U.S. Space Force (USSF). Le satellite est désormais opéré par le 2nd Space Operations Squadron de la 50th Space Wing du Space Operations Command de l’USSF.
A noter que Lockheed Martin, constructeur de cette constellation devant compter à terme dix unités, avait transféré à Cap Canaveral en février le troisième satellite pour un lancement prévu à bord d’un Falcon 9 en avril. Ce dernier pourrait être impacté par la défaillance de l’un des moteurs apparue lors du dernier lancement de SpaceX le 18 mars et pour lesquelles les investigations sont en cours.

Connaissance de l’Environnement Spatial

La Space Fence est opérationnelle, après 5 années de travaux et 1,5 Md$ d’investissements
Space News, 30 mars 2020
Situé sur l’atoll corallien Kwajalein des Îles Marshall au milieu de l’océan Pacifique, le site appelé « Space Fence » héberge un système de radars en bande S dédié à la surveillance de l’espace. Ses capacités permettent de détecter divers objets spatiaux de la taille d’une « bille », principalement en orbite basse et offre également des capacités de détection à des orbites supérieures. Elles permettent également de déterminer les paramètres orbitaux et les trajectoires des objets en vue de prévenir les collisions. Enfin elles permettent de discriminer des objets extrêmement proches et de détecter des manœuvres en orbite telles que des rendez-vous.
Construit par Lockheed Martin et désormais opéré par le 20th Space Control Squadron basé à Huntsville (Alabama), la Space Fence rejoint donc le Space Surveillance Network américain qui traque actuellement environ 26 000 objets référencés dans le catalogue des objets spatiaux géré par le 18th Space Control Squadron basé à Vandenberg (Californie).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°18-14.

Météorologie Spatiale Civile et Militaire

La mission SunRISE sélectionnée par la NASA pour l’étude des tempêtes solaires
Space News, 30 mars 2020
Sun Radio Interferometer Space Experiment (SunRISE) fait partie des quatre « missions of opportunity » retenues en 2017 dans le cadre du programme d’héliophysique de la NASA. En février 2019, l’agence spatiale américaine avait sélectionné un premier projet nommé Atmospheric Waves Experiment (AWE), une expérience à bord de l’ISS.
Fin mars, la NASA a annoncé qu’elle devrait financer le développement de SunRISE pour un montant de 62,6 M$. Le système serait composé d’un ensemble de six cubesats 6U déployés en formation légèrement au-dessus de l’orbite géostationnaire terrestre afin de constituer un radiotélescope virtuel de 10 km de diamètre capable de détecter et caractériser les ondes radio émanant du Soleil en corrélation avec les tempêtes solaires. Ces émissions ne peuvent être détectées depuis la Terre à cause des interférences créées par l’ionosphère. Les cubesats devraient être embarqués sur un satellite commercial construit par Maxar et déployés en orbite grâce à son Payload Orbital Delivery System.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°17-33.

Tourisme Spatial

Bigelow Aerospace licencie l’ensemble de ses employés
Parabolic ArcSpace News, 23 mars 2020
L’entreprise de tourisme spatial, fondée par l’hôtelier milliardaire Robert Bigelow, a annoncé qu’elle licenciait l’intégralité de sa masse salariale, soit 88 employés. La société située près de Las Vegas (Nevada) a dû cesser ses activités en raison de l’épidémie de Covid-19. Elle aurait fait part de son intention de rembaucher les employés lorsque l’Etat du Nevada autorisera la reprise de ses activités.
Pour mémoire, Bigelow Aerospace développe des modules spatiaux gonflables à des fins commerciales. La société dispose d’un prototype de module rattaché à la Station Spatiale Internationale (ISS) depuis 2016 et prévoyait de déployer un module d’envergure rattaché à un port d’amarrage que la NASA comptait octroyer à un acteur privé. Toutefois, en janvier la NASA a annoncé avoir octroyé ce port à Axiom Space. En parallèle, la NASA prévoit de lancer un appel d’offres pour le développement de modules spatiaux privés indépendants « Free-Flyer ». L’agence prévoit un montant total de 561 M$ pour ces deux programmes. 
En janvier, Robert Bigelow avait indiqué que sa société n’avait pas les moyens de se positionner sur les deux programmes et avait décidé de se concentrer sur le programme « Free-Flyer ». Elle ambitionnait également de déployer un module commercial rattaché à la Gateway.

Virgin Galactic sécurise ses capitaux en exécutant ses titres warrants
Parabolic Arc, 14 mars 2020 
Profitant d’un contexte de volatilité particulièrement prononcée des marchés financiers, l’entreprise de tourisme spatial récemment introduite en bourse a annoncé qu’elle exécutait à l’échéance du 13 avril une clause de remboursement de ses warrants par émission d’actions. Cette opération financière permettra à l’entreprise d’injecter 15 millions d’actions (valeur d’environ 175 M$) à son capital et de simplifier sa structure financière en éliminant un titre à fort effet de levier.
Depuis que Virgin Galactic est entré en bourse, ses titres ont fait l’objet de beaucoup de spéculation financière. Les entreprises du « New Space » étant rares à Wall Street, les analystes spéculent à cœur joie sur l’inévitable succès ou l’imminent déclin de l’entreprise de Richard Branson. La décision de la société de procéder à un remboursement par émission d’actions plutôt qu’en liquide a toutefois surpris les investisseurs dans le contexte actuel de crise économique où la majorité des entreprises sont en recherche de liquidités. D’aucuns en ont déduit que Virgin Galactic estime disposer de suffisamment de liquidités pour procéder au démarrage des activités commerciales d’ici l’année prochaine.

Artemis

La NASA choisit SpaceX pour ravitailler la Gateway
Space NewsParabolic Arc, 27 mars 2020
L’été dernier, la NASA avait lancé un appel d’offres Gateway Logistics Services pour un programme commercial de services logistiques et de transport de fret à destination de la Gateway, à l’image du programme Commercial Resupply Service mis en place pour ravitailler la Station Spatiale Internationale (ISS). Le 27 mars, la NASA a sélectionné SpaceX comme premier prestataire de ce programme, dont la valeur maximale s’élèvera à 7 Md$ pour une durée de 15 ans. L’agence se laisse la possibilité d’incorporer d’autres prestataires au programme, mais pour le moment seul SpaceX a été sélectionné sur une proposition de vaisseau Dragon XL dérivé de sa capsule Dragon ravitaillant l’ISS depuis 2012.
Selon les termes du programme, le vaisseau spatial doit être en mesure d’emporter 3 400 kg en cargo pressurisé et 1 000 kg en cargo non pressurisé pour chaque mission. Le véhicule doit pouvoir rester attaché à la Gateway sur ses réserves d’énergie propres pendant une durée pouvant aller jusqu’à une année et être en mesure de repartir de la Gateway avec la même quantité de fret qu’à l’aller afin de se placer sur une orbite cimetière. La cadence de ce type de mission n’est pas précisée, mais il est prévu qu’une mission logistique soit conçue pour soutenir jusqu’à deux missions habitées de 90 jours à bord de la Gateway. La NASA a toutefois indiqué que d’autres opportunités de mission pourraient se présenter dans le cadre de ce programme, telles que des missions en transit rapide, de ravitaillement en ergol, d’ajout de modules, etc.
Le véhicule spatial de SpaceX sélectionné par la NASA serait une nouvelle version « lourde » du véhicule Dragon ravitaillant l’ISS, dénommé le Dragon XL, lancé à bord d’un Falcon Heavy et capable d’emporter jusqu’à cinq tonnes de fret pressurisé et non pressurisé. La NASA et SpaceX n’ont pas dévoilé davantage de détails au sujet du véhicule et des modalités du contrat octroyé.

Le vaisseau Orion transféré au KSC pour sa campagne de préparation au lancement
Parabolic Arc, 26 mars 2020
La capsule Orion dédiée à la mission Artemis-1 vient de passer avec succès les tests de simulation d’environnement spatial menés depuis septembre dernier au centre de test de la NASA de Plum Brook Station (Ohio). En dépit de l’épidémie de Covid-19 et avec l’aide de l’armée, la NASA a transféré la capsule cette semaine, depuis le centre de test jusqu’au Kennedy Space Center (KSC) en Floride en vue de sa campagne de préparation au lancement sans équipage prévu l’année prochaine à bord d’un SLS.
Dans un premier temps, les équipes du KSC mèneront une phase de préparation incluant la vérification des systèmes électriques, mécaniques et propulsifs, ainsi que l’installation des panneaux solaires. Ensuite, le vaisseau entamera son parcours à travers les infrastructures sol Exploration Ground Systems. Le remplissage en ergols et la pressurisation des réservoirs s’effectueront d’abord au Multi-Payload Processing Facility. Le système d’interruption en vol du vaisseau, lequel a été récemment testé avec succès, sera ensuite intégré au Launch Abort System Facility. Enfin, la capsule sera transférée au Vehicule Assembly Building où il sera placé au sommet du SLS en vue de son premier vol vers la Lune.

Appel d’offres de la NASA pour remplacer le système de propulsion d’Orion à partir de 2026
Space News, 27 mars 2020
Le 19 mars la NASA a publié un appel à propositions afin de remplacer le système de propulsion de l’European Service Module (ESM) de la capsule habitée Orion. Le système Orbital Maneuvering System (OMS), équipant actuellement l’ESM, est dérivé des propulseurs conçus initialement par Aerojet Rocketdyne pour la Navette Spatiale et sera utilisé sur les cinq premières missions d’Artemis.
Le nouveau système devra être compatible avec les interfaces actuelles de l’ESM et les équipements sol d’une part, offrir des performances similaires à l’actuel en terme de delta-v d’autre part.
La NASA s’attend à octroyer un contrat prix-fixe au nouveau prestataire d’ici le mois de novembre pour une durée se concluant en 2031.

Exploration Habitée

Covid-19 : la NASA interrompt le développement et les essais du SLS
Parabolic ArcSpace News, 19 mars 2020
En réponse à la propagation de l’épidémie de Covid-19 aux Etats-Unis, la NASA a mis en place un plan de continuité d’activités (« NASA Response Framework ») définissant le mode de fonctionnement de ses centres selon 4 niveaux (« stages ») avec le quatrième niveau maximal consistant en la fermeture du centre, le télétravail obligatoire et une présence limitée au personnel nécessaire à la sauvegarde et à la sécurité. Depuis le début de la crise, l’ensemble des centres de la NASA est en « stage 3 » et certains sont passés en « stage 4 », dont l’Ames Research Center, le Glenn Research Center, le Goddard Institute of Space Studies, le Stennis Space Center et le Michoud Assembly Facility, ces deux derniers étant en charge du développement et des essais liés au système d’exploration habité SLS/Orion. Ce plan d’action enclenché par la NASA aura sans doute un impact sur le calendrier de lancement du premier SLS et du programme Artemis. 
En revanche, le NASA a annoncé que la mission du rover Mars 2020 « Perseverance » ainsi que les opérations de support à l’ISS étaient maintenues en priorité.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-05.

Exploration et Sciences de l’Univers

La NASA sélectionne quatre nouvelles missions Explorers pour étudier l’Univers
Space Policy Online, 16 mars 2020
Space News, 17 mars 2020

Créé dans les années 50 et géré par le Goddard Space Flight Center, le programme Explorers a pour objectif de mettre en place des missions avec des retombées scientifiques maximales pour un minimum de moyens financiers. Le programme a déjà permis de lancer plus de 90 satellites d’étude de l’Univers, catégorisés en trois classes distinctes :

  • Medium-Class Explorers (MIDEX) dont le plafond budgétaire est fixé à 350 M$ ;
  • Small Explorers (SMEX) dont le plafond budgétaire est fixé à 145 M$ ;
  • University-Class Explorers (UNEX) dont le plafond budgétaire est fixé à 15 M$.

Par ailleurs, une catégorie transverse, les Missions of Opportunity (MO), regroupe des projets ne faisant pas partie de missions de la NASA mais recevant un financement de l’agence plafonné à 75 M$.
Dans ce cadre, la NASA vient de retenir quatre nouvelles missions (deux de classe SMEX et deux de classe MO) pour mener des études de validation pendant 9 mois. A l’issue de cette phase, l’agence retiendra deux de ces missions pour un lancement au plus tard en mai 2025 :

  • Classe SMEX (2 M$ pour chaque projet) :
    • Extreme-ultraviolet Stellar Characterization for Atmospheric Physics and Evolution (ESCAPE) de l’University of Colorado à Boulder (Colorado) : étude des éclats ultraviolets brefs et rapides émis par des étoiles proches pouvant dégarnir des planètes en orbite de leur atmosphère ;
    • Compton Spectrometer and Imager (COSI) de l’University of California à Berkeley (Californie) : numérisation de la Voie Lactée et mesure des rayons gamma produits par des explosions stellaires pour comprendre l’histoire d’étoiles mourantes ;
  • Classe MO (0,5 M$ pour chaque projet) :
    • Gravitational-wave Ultraviolet Counterpart Imager du Goddard Space Flight Center à Greenbelt (Maryland) : recherche de signatures d’ondes gravitationnelles causées par des étoiles à neutron fusionnant ensemble ou avec un trou noir avec la numérisation du ciel dans les longueurs d’onde ultraviolette grâce à deux petits satellites en orbite terrestre ;
    • LargE Area burst Polarimeter (LEAP) de l’University of New Hampshire à Durham (New-Hampshire) : étude de la polarisation des explosions de rayons gamma créées par des explosions stellaires ou des fusions entre étoiles à neutron depuis la Station Spatiale Internationale.

Pour mémoire, la dernière mission sélectionnée dans le cadre du programme SMEX est l’Imaging X-ray Polarimetry Explorer (IXPE) en 2017, dont le lancement par un Falcon 9 est prévu en avril 2021.

La NASA va lancer le prochain decadal survey en sciences planétaires
Space News, 18 mars 2020
La NASA et les Académies Nationales ont annoncé être prêtes à lancer la prochaine édition du decadal survey dans le domaine des sciences planétaires. Les decadal surveys sont des études d’envergure réunissant l’ensemble de la communauté scientifique, afin d’identifier les priorités scientifiques pour la prochaine décennie puis de les transposer en missions et concepts opérationnels. La précédente édition des decadal surveys menée en 2011 a notamment donné naissance à des missions emblématiques telles que le télescope JWST, le programme de retour d’échantillons martiens ou l’exploration de Europe (lune de Jupiter) et de Titan (lune de Saturne).
Pour cette prochaine édition, la NASA prévoit de mettre l’accent sur l’astrobiologie et la défense planétaire, des domaines montant en puissance au sein de l’agence. Elle prévoit également d’étudier dans quelles mesures les programmes de sciences planétaires pourraient tirer parti des programmes d’exploration habitée.
La NASA et les Académies Nationales dévoileront les résultats de cette étude décennale en mars 2022 dans le cadre de la conférence Lunar and Planetary Science Conference.

Covid-19 : interruption de l’intégration de JWST
Space News, 20 mars 2020
La Californie est un des Etats les plus touchés par l’épidémie. Dans le cadre des mesures de confinement, les opérations d’intégration et d’essai du James Webb Space Telescope (JWST), qui étaient en cours dans les installations de Northrop Grumman à Redondo Beach près de Los Angeles, ont été suspendues depuis le 20 mars.
Prévu au lancement le 31 mars 2021 après déjà plusieurs reports et de nombreux retards, un récent rapport du GAO avait estimé peu probable la tenue de cette date en pointant des difficultés techniques et la faible marge calendaire (moins de deux mois). Ce contretemps pourrait donc de nouveau amener la NASA à reporter le lancement.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-02.

La NASA octroie un contrat de 20 M$ sur 3 ans à L3Harris dans le cadre du projet LISA de l’ESA
Parabolic Arc, 15 mars 2020
Laser Interferometer Space Antenna (LISA) est un programme de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) visant à détecter et étudier les ondes gravitationnelles. Elle consiste en une constellation de trois satellites en orbite héliocentrique, emportant chacun deux télescopes et deux lasers, formant un triangle équilatéral de 2,5 millions de km de côté.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’ESA, la NASA fournira les télescopes qui transmettront et recevront les faisceaux lasers de 1,06 µm de longueur d’onde. Ainsi, L3Harris sera en charge de concevoir, fabriquer, aligner, tester et livrer un Telescope Structural/Thermal Model et deux télescopes Engineering Development Unit.

La mission SunRISE sélectionnée par la NASA pour l’étude des tempêtes solaires
Cf. Météorologie Spatiale Civile et Militaire

Technologie

L3Harris présente sa nouvelle antenne à réflecteur pour petits satellites
Satellite Today, 18 mars 2020
Le Smallsat Perimeter Truss (SPT) proposé par L3Harris pour la bande Ka est plus compact (33% moins volumineux) et deux fois plus léger que les offres actuellement sur le marché. Replié, il sera de la taille d’un extincteur tandis que son déploiement pourra atteindre jusqu’à 4 m de diamètre.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°17-15.

Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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