Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Nicolas Maubert)
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Personalia
La nouvelle United States Space Force a désormais un chef
Space News, 14 [1] et 16 [2] janvier 2020
Le Général John Raymond, Commandant de l’United States Space Command, devient le premier chef d’état-major de la toute nouvelle United States Space Force, sixième branche des forces armées américaines.
Steven Walker, ancien directeur de la DARPA, nommé VP et CTO de Lockheed Martin
Space News, 9 janvier 2020
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-36.
Dennis Andrucyk et Marla Pérez-Davis confirmés par la NASA dans leurs postes de directeurs de centres
Space Policy Online, Space News, 24 janvier 2020
Dennis Andrucyk et Marla Pérez-Davis deviennent respectivement Directeur du Goddard Space Flight Center dans le Maryland et Directrice du Glenn Research Center dans l’Ohio. Ils assuraient l’intérim de la direction de ces centres de la NASA depuis plusieurs semaines.
Politique
La loi d’autorisation 2020 de la NASA préparée par la Chambre rejette le programme Artemis
Space News, Space Policy Online, 25 janvier 2020
Space Policy Online, 27 janvier 2020
En novembre 2019, le sénateur Ted Cruz a introduit un projet de loi d’autorisation de la NASA à la Commission Commerce du Sénat, positionné en faveur du programme Artemis. Dans la foulée, le budget de l’année fiscal 2020 a été promulgué le 20 décembre 2019 avec une reconnaissance et un financement mitigé du programme Artemis. Cette semaine, la Chambre des Représentants a initié son propre projet de loi d’autorisation pour la NASA, lequel prend le contrepied du projet du Sénat et modifie drastiquement la stratégie d’exploration humaine de la NASA. Il rejette en grande partie le programme d’exploration habitée de la Lune « Artemis » tel qu’envisagé par la NASA depuis bientôt un an en faveur d’un focus sur l’exploration habitée de Mars.
Le projet de loi d’autorisation de la NASA présenté par la Commission Science, Espace et Technologie de la Chambre des Représentants a été introduit par un groupe bipartisan dont Kendra Horn [démocrate, Washington, présidente de la sous-commission Espace], Eddie Bernice Johnson (démocrate, Texas, présidente de la commission Science et Technologie), Frank Lucas (républicain, Oklahoma, ranking member de la commission Science et Technologie) et Brian Babin (républicain, Texas, ranking member de la sous-commission Espace).
Le texte :
- Replace Mars au cœur de la stratégie d’exploration habitée « Moon to Mars » de la NASA, avec une date cible de placer des astronautes en orbite autour de Mars en 2033 et une mission habitée sur la surface le plus tôt possible ;
- Charge la NASA de réduire au minimum nécessaire les activités humaines et robotiques sur la surface de la Lune permettant une première mission habitée vers Mars ;
- Rejette la date cible de 2024 pour un alunissage habité en revenant à l’objectif de 2028, tel qu’initialement prévu avant l’annonce du Vice-Président Pence en mars 2019 ;
- Renomme la Gateway lunaire en « Gateway to Mars », pouvant être placé sur une orbite différente de celle convenue par la NASA et n’étant pas contrainte de soutenir des alunissages habités.
- Place l’utilisation de ressources in situ et l’établissement d’une base permanente sur la surface lunaire en dehors des activités de la ligne budgétaire du programme Moon to Mars ;
- Réduit nettement la participation du secteur privé au programme d’exploration, et augmente la fréquence d’utilisation du SLS et du deuxième étage Exploration Upper Stage (EUS) ;
- Charge la NASA de développer les alunisseurs en interne en écartant le recours au secteur privé pour ces services, ces alunisseurs devant être intégralement intégrés et lancés avec l’EUS de SLS ;
- Encourage la participation des partenaires internationaux dans le programme Moon to Mars.
Jim Bridenstine a immédiatement réagi en publiant un communiqué de presse dans lequel il se félicite qu’une loi d’autorisation relative à l’exploration humaine soit discutée tout en contestant son contenu sur deux points majeurs : la réduction de la place du secteur privé et la mise au second plan des activités lunaires au profit de Mars.
A ce titre, il rappelle à la Chambre qu’une mission habitée sur Mars est un défi qui nécessite de s’appuyer sur la Lune et de mettre pleinement à profit le secteur privé et les partenaires internationaux. Limiter les activités sur la surface de la Lune serait contre-productif à l’objectif d’atteindre Mars : « if we are going to explore Mars in a safe and sustainable way, we will require a strong in-situ ressource utilization capability and significant technology development using the surface of the Moon. ». Jim Bridenstine s’est exprimé dans un message sur Twitter mettant malgré tout en avant les points positifs de ce projet de loi d’autorisation, avec notamment « un soutient bipartisan à la stratégie “Moon to Mars”, l’approbation de la plupart des programmes d’Artemis et l’inclusion de la “Gateway to Mars”.
Les associations industrielles ont réagi différemment au projet de loi d’autorisation. Les acteurs « traditionnels », représentés par la Coalition for Deep Space Exploration (CDSE) se sont positionnés plutôt en faveur du projet de loi, notamment car ils bénéficieraient grandement de ce nouveau paradigme, faisant presque tous partie du programme SLS/Orion pleinement mis à profit dans le nouveau texte (Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman). A l’inverse, les acteurs appartenant plutôt au « New Space » (SpaceX, Blue Origin, Virgin), représentés par la Commercial Spaceflight Federation (CSF), se sont opposés au projet de loi et ont appelé la commission de la Chambre à retirer le texte et à travailler de concert avec eux pour le réécrire intégralement.
Pour rappel, les lois d’autorisation du Congrès sont fondamentales car elles établissent le cadre légal et programmatique pluriannuel au sein duquel les « appropriateurs » (député ou sénateur au sein des commissions d’appropriation de la Chambre et du Sénat) peuvent décliner des budgets à des programmes au sein des lois d’appropriation. Une loi d’autorisation est contraignante pour les agences fédérales : elle peut imposer des activités ou des orientations obligatoires (« shall »). A l’inverse si une activité est explicitement interdite dans une loi d’autorisation, aucun budget afférent ne pourra être alloué par les « appropriateurs ».
Une loi d’autorisation doit être votée conjointement par le Sénat et la Chambre avant de pouvoir être proposée et promulguée par l’exécutif.
Budgets
Budget 2020 de la NOAA : la météorologie spatiale tire son épingle du jeu
Space Policy Online, 2 janvier 2020
Le Président Trump a promulgué un budget total de 1 253 M$ pour le développement et l’acquisition d’activités satellitaires (National Environmental Satellite, Data and Information Services [NESDIS] – Procurement, Acquisition and Development [PAC]) de la NOAA pour l’exercice 2020. Intégré dans la loi budgétaire omnibus H.R. 1158 promulgué le 20 décembre, le texte Commerce-Justice-Science finance pleinement les programmes de la NOAA tels que présentés dans la requête budgétaire présidentielle (1 201M$ demandés).
La hausse budgétaire mise en place par le Congrès est principalement à rapprocher du programme Space Weather Follow-On prévoyant l’intégration de coronographes sur deux futurs satellites de la NOAA (GOES-U en orbite géostationnaire et IMAP au point de Lagrange L1 [lancements prévus en 2024]), financé à hauteur de 64 M$ alors que la requête présidentielle demandait un montant de 25 M$. Les coronographes de GOES-U et IMAP devrait en permettre à terme de prendre le relais de l’actuel satellite SOHO de l’Agence Spatiale Européenne, principale source de données sur les tempêtes solaires à ce jour, mais dont la mission a été prolongée bien au-delà de sa durée de vie initiale.
Article connexe publié précédemment : Suivant quasiment la requête présidentielle, la commission des Appropriations de la Chambre alloue un budget de 1,2 Md$ pour les activités satellitaires de développement et d’acquisition de la NOAA (baisse de près de 16 % par rapport à l’exercice 2019).
Sécurité et Défense
La 14th Air Force devient le Space Operations Command (SPOC)
Satellite Today, 6 [1] et 10 [2] janvier 2020
Auparavant composante de l’U.S. Air Force au sein de l’U.S. Strategic Command, le SPOC fournira dorénavant des capacités spatiales à l’U.S. Space Command (USSPACECOM) et aux chefs des Unified Combatant Command tels que la Space Domain Awareness (SDA), la guerre électronique dans l’espace, les communications satellitaires et l’alerte aux missiles
Cette unité sera commandée par le Major Général John. E. Shaw, déjà commandant du Combined Force Space Component Command (CFSCC) de l’USSPACECOM. Celui-ci a indiqué que ses principales préoccupations sont l’intégration des systèmes du SPOC dans tous les secteurs du combat, ainsi que la poursuite et le renforcement des collaborations avec les alliés et les partenaires (publics ou privés). En particulier, il a mis l’accent sur la coopération américano-japonaise pour placer une charge utile de SDA sur son Quasi-Zenith Satellite System (QZSS) en 2020 et collaborer au système japonais de surveillance de l’espace profond.
La DARPA mise sur Blackjack
Space News, 8 janvier 2020
Initié en 2018 par le Tactical Technology Office de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), le programme Blackjack se veut une « architecture demonstration » pour tester l’intérêt des constellations en orbite basse et du maillage des satellites à bas coût pour des utilisations militaires. Ainsi, à travers Blackjack, la DARPA envisage de développer des constellations avec des satellites à 10M$ pièce (lancement compris), produits en masse et avec un cycle de renouvellement de deux ans.
En 2020, la DARPA a obtenu pour Blackjack un budget de 45M$ à comparer aux 25M$ de sa requête initiale. Le programme prévoit de déployer 20 satellites en orbite basse d’ici 2022. Ces satellites répartis équitablement sur deux orbites différentes doivent démontrer qu’ils constituent une alternative sûre et économique aux satellites en orbite géostationnaire.
Deux premiers satellites seraient lancés en 2021 pour débuter la phase de test, développer le concept des opérations et réduire le risque d’emport de charges utiles militaires avec des plateformes commerciales. Les 18 satellites restants seraient déployés en 2022 avec un lancement dédié.
Depuis 2018, la DARPA a sélectionné 15 partenaires industriels pour développer différents sous-systèmes de Blackjack :
- Plateformes (masse de une à plusieurs centaines de kg) : Airbus, Blue Canyon Technologies and Telesat ;
- Charges utiles (communications, défense anti-missiles, services de positionnement, de navigation et de synchronization, renseignement, surveillance, reconnaissance) : Collins Aerospace, Raytheon, Northrop Grumman Mission Systems, Trident, SA Photonics, Airbus, Systems & Technology Research, Sky Quantum and L3Harris ;
- Concept “Pit Boss” (élément de commande et de contrôle autonome de Blackjack) : Scientific Systems Company, SEAKR Engineering and BAE Systems.
La prochaine étape consistera en l’intégration des charges utiles sur les plateformes et le choix des fournisseurs de lancement dédiés ou partagés.
Lancements
SpaceX lance avec succès deux nouveaux lots de 60 satellites Starlink et devient l’opérateur de la plus grande constellation de satellites commerciaux au monde
Space News, 6 janvier 2020
Space.com, 29 janvier 2020
Avec déjà trois lancements, le premier mois de l’année a été intense pour SpaceX. Lundi 6 janvier et mercredi 29 janvier, SpaceX a mené avec succès deux lancements de Falcon 9 depuis Cap Canaveral (Floride), avec à leur bord deux lots de 60 satellites Internet « Starlink » destinés à rejoindre la constellation grandissante de satellites Starlink déjà en orbite. Les deux lots de 60 satellites ont été déployés en orbite basse à une altitude de 290 km, SpaceX prévoyant de mener des vérifications avant de rehausser leur altitude à 550 km pour rejoindre le reste de la constellation.
Pour les deux lancements, l’entreprise n’est pas parvenue à récupérer les coiffes des lanceurs avec son navire « attrapeur de coiffe » mais a réussi à faire atterrir les premiers étages des lanceurs sur des bateaux-drones croisant dans l’Atlantique. Le premier étage récupéré ainsi le 6 janvier avait été utilisé trois fois en amont du lancement, notamment pour 60 Starlink en mai 2019, pour 10 Iridium Next en janvier 2019 et Telstar 18 Vantage en septembre 2018. Le premier étage récupéré le 29 janvier avait été utilisé à deux reprises en amont du lancement, notamment pour le premier lancement de la capsule Crew Dragon (Demo-1) vers la Station Spatiale Internationale en février dernier, et pour un lancement de satellites d’observation de la Terre canadiens en juin.
Avec ces deux lancements, SpaceX détient et opère dorénavant la plus grande constellation de satellites commerciaux au monde, avec 242 satellites (sur 1 584 prévus), dépassant ainsi la société américaine Planet qui opère quelque 150 satellites commerciaux de télédétection.
A noter que parmi ces 120 satellites lancés le 6 janvier, l’un d’entre eux a été recouvert d’un traitement noircissant afin de le rendre moins réfléchissant dans le but de réduire l’impact sur la communauté de l’astronomie terrestre.
Pour mémoire, SpaceX prévoit de construire et de lancer jusqu’à 12 000 satellites Starlink et a déposé une demande de licence auprès de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) pour quelque 30 000 satellites. SpaceX n’est pas la seule entreprise aux ambitions de méga-constellations de satellites ; OneWeb prévoit de déployer 1 980 satellites, Amazon se prépare à lancer une constellation de 3 236 satellites et Telesat conçoit une constellation de quelque 300 satellites.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-34.
Lancements à venir
Date | Mission | Orbite | Lanceur | Compagnie | Site |
---|---|---|---|---|---|
31 Janvier | Birds of a Feather | LEO | Electron | Rocket Lab | Onenuia Station (Nouvelle-Zélande) |
6 Février | OneWeb | LEO | Soyouz | Arianespace | Baïkonour (Kazakhstan) |
8 Février | Solar Orbiter (ESA) | Héliocentrique | Atlas V 411 | ULA | Cap Canaveral (Floride) |
Lanceurs
L’année 2020 s’annonce intense pour SpaceX
Ars Technica, 2 janvier 2020
L’entreprise d’Elon Musk a procédé en 2019 à treize lancements orbitaux, onze Falcon 9 et deux Falcon Heavy. Un bilan inférieur à celui de 2018 (vingt-deux lancements orbitaux) qui devrait être très largement dépassé en 2020.
En premier lieu, suite au succès du test d’interruption en vol de la capsule habitée Crew Dragon le 19 janvier, SpaceX devrait être la première entreprise commerciale à emporter des astronautes en orbite, d’ici cet été si tout se déroule comme prévu. Un lancement historique pour les Etats-Unis qui utilisent depuis l’arrêt de la Shuttle en 2011 les services du lanceur Soyouz russe pour transporter les astronautes américains vers la Station Spatiale Internationale.
En parallèle, SpaceX compte poursuivre le développement de son véhicule spatial réutilisable « Starship », destiné dans un premier temps à emporter jusqu’à 100 tonnes de charges utiles vers la Lune et Mars, puis dans un second temps à emporter des équipages de plusieurs dizaines de personnes (en soutien au projet à long terme d’Elon Musk de coloniser Mars). Le premier modèle prototype du deuxième étage réutilisable équipé du nouveau moteur Raptor a effectué avec succès plusieurs tests de mise à feu et de lancement/atterrissage, avant de subir un incident lors d’un test de pressurisation. Un nouveau prototype, le SN1 (ex Mk3) devrait procéder à des tests de lancements, potentiellement orbitaux, dans les prochains mois. Si SpaceX maintient le calendrier présenté par Elon Musk, le « Starship » pourrait éventuellement être utilisé dès 2023 dans le cadre du programme d’exploration lunaire Artemis.
En dehors des lanceurs, SpaceX poursuit depuis quelques années un projet de méga-constellation de satellites de communication en orbite basse dénommée « Starlink » dédié à fournir un service Internet dans le monde entier. A ce jour, l’entreprise a d’ores et déjà lancé trois grappes de 60 satellites Starlink : 24 mai 2019, 11 novembre 2019 et 7 janvier 2020. Le prochain lancement est prévu le 28 janvier. SpaceX dispose donc d’environ 180 satellites Starlink opérationnels en orbite basse, la constellation pouvant à son terme compter jusqu’à 12 000 satellites. L’entreprise prévoit de procéder à un maximum de lancements dédiés à Starlink (jusqu’à une douzaine), avec pour objectif de disposer d’un premier service commercial basique dès 2020 et un service « mûr » d’ici 2021. Le projet de constellation Internet Starlink devrait permettre à l’entreprise de générer des profits pouvant être réinvestis dans les projets d’exploration et de colonisation d’Elon Musk.
Sauf incident majeur, on peut s’attendre à ce qu’en 2020 SpaceX batte son record de lancements annuel et lance jusqu’à plus de 30 lancements de Falcon 9. L’entreprise pourra ainsi mettre pleinement à profit ses capacités de réutilisation des premiers étages de Falcon 9 pour atteindre une telle cadence de tir.
Station Spatiale Internationale et Vol Habité en Orbite Basse
Une équipe d’enquêteurs indépendants mandatée pour expliquer le défaut d’horloge du Starliner
Space Policy Online, 7 janvier 2020
Lors du test OFT-1 sans équipage du CST-100 Starliner de Boeing le 20 décembre dernier, une heure erronées de 11 heures indiquée par le Mission Elapsed Timer (MET) a contraint la capsule de retourner sur Terre sans avoir pu rejoindre l’ISS.
L’investigation, qui devrait durer 2 mois, devra permettre à la NASA de déterminer si un second essai sans équipage du Starliner est nécessaire avant d’emporter des astronautes. Dans son rapport annuel pour 2019, l’Aerospace Safety Advisory Panel de la NASA a demandé de ne pas céder à la pression du calendrier en faisant l’impasse sur des échéances importantes de développements, de tests et d’analyses, voire de marges de sécurité.
Suite à son atterrissage Nouveau-Mexique, le Starliner a été acheminé vers la Floride pour ces investigations.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-36.
SpaceX a mené avec succès le test d’interruption en vol de la capsule habitée Crew Dragon
Space News, 19 janvier 2020
Parabolic Arc, 20 janvier 2020
Dimanche 18 janvier, SpaceX est parvenu à compléter un test critique de sa capsule habitée Crew Dragon, à savoir la capacité du Crew Dragon à s’extirper en toute sécurité du lanceur en cas d’incident pendant le lancement. A première vue, le test d’interruption en vol s’est déroulé de façon nominale, bien qu’il soit encore trop tôt pour des conclusion officielles, la NASA et SpaceX étant actuellement en cours d’analyse des données recueillies.
Quelque 84 secondes après le décollage, la capsule Crew Dragon a allumé les huit moteurs de son système de propulsion SuperDraco et s’est éloigné du Falcon 9. Quelques instants plus tard, la capsule a éjecté son « coffre » non pressurisé et a déployé son système de parachutes en vue d’un amerrissage à environ 32 kilomètres des côtes, neuf minutes après le décollage du Falcon 9. La fusée Falcon 9, dépourvue de sa capsule Crew Dragon, s’est rapidement désagrégée en une impressionnante boule de feu attendue.
Le succès de ce test marque l’achèvement d’une étape critique de développement pour la capsule habitée. Avant de pouvoir emporter les premiers astronautes américains vers la Station Spatiale Internationale, SpaceX doit encore procéder dans les semaines à venir à au moins deux tests de chute afin de valider le système de parachutes de la capsule. Au briefing post lancement, Elon Musk a indiqué que la capsule Crew Dragon qui emportera deux astronautes de la NASA pour la première mission habitée devrait être terminée pour la fin du mois de février. Musk estime probable que le premier lancement habité de la capsule, la mission Demo-2 vers la Station Spatiale Internationale, aura lieu pendant le deuxième trimestre 2020.
Pour mémoire, en décembre dernier, Boeing, deuxième prestataire du programme Commercial Crew de la NASA, a mené avec succès partiel le premier vol orbital sans équipage de sa capsule habitée CST-100 Starliner.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-35.
Observation de la Terre
Blue Canyon Technologies construira la plateforme du premier satellite de MethaneSAT
Satellite Today, 7 janvier 2020
Inspiré du X-SAT Saturn-Class (le dernier modèle de Blue Canyon Technologies) pouvant emporter 200 kg de charge utile, ce satellite (subventionné à 100% par des dons privés) devrait être lancé en 2022. Il devrait permettre de cartographier et quantifier mondialement et en haute résolution les émissions de méthane, notamment en provenance des installations de gaz et de pétrole.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-01.
Météorologie Spatiale Civile et Militaire
Un projet de loi pour une meilleure gestion des évènements de météorologie spatiale
Parabolic Arc, 10 janvier 2020
La commission Science, Espace et Technologie de la Chambre a approuvé à l’unanimité un projet de loi destiné à mieux appréhender les évènements de météorologie spatiale. Le projet de loi intitulé « Promoting Research and Observations of Space Weather to Improve the Forecasting of Tomorrow Act (PROSWIFT Act) » prévoit la mise sur pied d’un groupe de travail inter-agences avec des représentants de la NOAA, de la NASA, de la NSF, du Département de la Défense, du Département de l’Intérieur et d’autres agences. L’Office of Science and Technology Policy (OSTP) serait en charge de la coordination de ce nouveau groupe de travail inter-agences et l’élaboration de la stratégie de mitigation des évènements de métrologie spatiale. Les membres du groupe inter-agences seraient encouragés à travailler plus étroitement avec les communautés commerciales, académiques et internationales.
Lune et Cis-Lunaire
La NASA reporte la publication de l’appel d’offres pour le rover lunaire VIPER
Space News, 8 janvier 2020
La NASA a annoncé en octobre dernier sa volonté d’emporter sur le pôle Sud de la Lune à horizon fin 2022 un rover de 350 kg Volatiles Investigating Polar Exploration Rover (VIPER) dédié à l’exploration des zones ombragées du pôle Sud afin de caractériser les ressources en eau gelée (budget de 250 M$). La NASA compte déployer ce rover au travers du programme de partenariat public-privé CLPS (Commercial Lunar Payload Services). Toutefois suite à des échanges avec les 14 entreprises participant au programme CLPS, la NASA a décidé de reporter la publication de l’appel d’offres du rover en raison de la complexité de livraison de l’engin au pôle Sud de la Lune. Les entreprises de CLPS sont capables d’emporter des charges utiles sur la Lune mais pas de la taille de VIPER, seules quelques entreprises développant des alunisseurs lourds en sont capables telles que Blue Origin, SpaceX et Lockheed Martin.
Les entreprises de CLPS ont apprécié la décision de la NASA. Elles étaient notamment inquiètes du fait que l’appel d’offres de VIPER ne vampirise une grande partie des budgets alloués à CLPS (170 M$) pour cette seule mission destinée à un seul prestataire, plutôt que plusieurs missions de moindre envergure mais mieux réparties.
Artemis
Dynetics s’associe à Sierra Nevada pour répondre à l’appel d’offres d’alunisseurs habités de la NASA
Space News, 10 janvier 2020
La société Dynetics a annoncé avoir répondu, en partenariat avec des industriels du secteur spatial dont Sierra Nevada Corporation, à l’appel d’offres lancé par la NASA le 30 septembre dernier pour développer un alunisseur habité (HLS – Human Landing System) dans le cadre du programme d’exploration lunaire Artemis. Dynetics, qui devrait être racheté par Leidos pour 1,65 Md$, n’a pas communiqué les détails de sa proposition mais a confirmé avoir déposé le projet dans les temps. Dynetics et Sierra Nevada Corporation font toutes deux parties du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) et ont également participé à une première étude d’éléments d’alunisseurs de la NASA en mai dernier.
Pour mémoire, Blue Origin a également répondu à l’appel d’offres en partenariat avec Northrop Grumman, Draper et Lockheed Martin. Boeing a également répondu avec une proposition d’alunisseur intégré lancé par le Space Launch System (SLS). D’aucuns estiment que SpaceX a également fourni une offre, l’entreprise n’ayant à ce jour ni confirmé ni infirmé cette information.
Il était attendu que la NASA sélectionne avant la fin 2019 plusieurs contrats d’études permettant dans un deuxième temps de retenir un ou deux prestataires pour des plein développements. En vue du retard dans la promulgation du budget de la NASA pour l’exercice 2020, l’octroi des contrats d’études ne devrait pas arriver avant le mois de février. Pour mémoire, la NASA s’est vue octroyer un budget de 600 M$ pour l’exercice 2020 pour démarrer les activités de développement des alunisseurs, inférieur au montant de la requête présidentielle de 1 Md$.
Exploration Habitée
Boeing vise la livraison du premier corps central du SLS au Kennedy Space Center d’ici cet automne
Spaceflight Now, 10 janvier 2020
Après de multiples retards et problèmes de développement et de gestion, le premier corps central du Space Launch System (SLS) est enfin sorti de son site de production de la Nouvelle-Orléans. Il été transporté par barge au Stennis Space Center de la NASA (Mississippi) au sein duquel il effectuera une série de tests de mise à feu, dont un test final « Green Run » de mise à feu de l’intégralité des quatre moteurs RS-25 pendant huit minutes sans interruption prévu en juin au plus tôt. Si l’ensemble des tests se déroule de façon nominale, le corps central du SLS sera transporté du Stennis Space Center au Kennedy Space Center en Floride pour l’assemblage final avec le deuxième étage dérivé d’un Delta 4-Heavy d’ULA et les deux boosters latéraux à ergol solide pour un premier lancement Artemis-1 en 2021 (incursion circumlunaire sans équipage).
Pour les futures missions (Artemis-2 et Artemis-3), les corps centraux des SLS sont en cours de production au site de production de Boeing à la Nouvelle-Orléans, Boeing se fixant l’échéance de mars 2022 pour disposer d’un deuxième corps central finalisé. Le deuxième lancement du SLS, lequel sera habité, ne nécessitera pas de « Green Run » en amont du lancement, et sera par conséquent livré directement au Kennedy Space Center. En parallèle, les équipes de Boeing s’attendent à poursuivre le développement d’un nouveau deuxième étage de SLS à quatre moteurs pour des futures missions de SLS. Ce nouvel Exploration Upper Stage qui améliorerait nettement la capacité d’emport du SLS et remplacerait le deuxième étage à moteur unique développé par ULA, pourrait être terminé pour la mission Artemis-4 prévue en 2025. Pour mémoire, pour l’exercice budgétaire 2020, le Congrès a alloué un budget de 300 M$ spécifiquement pour le développement de l’Exploration Upper Stage.
A noter que depuis 2011, la NASA a dépensé plus de 15 Md$ pour le développement du Space Launch System.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-33.
Secteur Privé
Maxar vend sa filiale MDA pour 765 M$
Parabolic Arc, 30 décembre 2019
Le groupe de technologies spatiales Maxar (Maxar Technologies, SSL, MDA, Digital Globe, Radiant Solutions), initialement canadien et récemment devenu américain, est en cours de négociation pour vendre sa filiale MDA à un consortium financier canadien pour 765 M$. La transaction permettrait à Maxar de d’améliorer sa structure financière et de se focaliser sur des domaines d’expertise à forte valeur ajoutée du renseignement et des infrastructures spatiales.
La société MDA, qui emploie environ 1 900 personnes, devrait conserver son nom et son indépendance, devenant ainsi un acteur majeur de l’industrie spatiale du Canada.
Faute d’investisseur, Audacy ferme le rideau
Space News, 2 janvier 2020
Malgré la signature de plusieurs Memorandum of Understanding avec des clients s’engageant à investir 100 M$ chaque année ainsi que l’obtention d’une licence de la Federal Communications Commission autorisant la fourniture de services de communication fixes et inter-satellitaires via une constellation en MEO, la start-up de la Silicon Valley n’a pas réussi à lever les fonds nécessaires pour créer une version commerciale du réseau Tracking and Data Relay de la NASA.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-10.
Blue Origin inaugure son nouveau siège et centre de R&D dans l’état de Washington
Satellite Today, 7 janvier 2020
Construites en l’espace de 11 mois à Kent, ces nouvelles infrastructures abriteront 1 500 employés.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg