Bulletin d’actualité Espace n°19-20

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Norbert Paluch)

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Corrigendum

Une erreur s’est glissée dans l’article « La FCC autorise le projet de constellation en orbite basse de Theia » du bulletin d’actualité Espace n°19-19 envoyé par courrier électronique : Theia ambitionne de déployer une constellation de 112 satellites en orbite basse à 800 km et 8 en orbite quasi-géostationnaire, et non 8 satellites redondants. La correction a été apportée en ligne.

Personalia

Démission de Mark Sirangelo, Special Assistant de l’Administrateur de la NASA pour l’exploration
Parabolic Arc, 23 mai 2019
La décision est liée au refus du Congrès d’autoriser la NASA à mettre sur pied une nouvelle direction (« Moon to Mars Directorate »).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-14.

Le Président Trump propose Barbara Barrett pour prendre les rênes de l’U.S. Air Force
Space News, 21 mai 2019
Barbara Barrett a été Ambassadrice des Etats-Unis en Finlande et Présidente du conseil d’administration d’Aerospace Corporation. Elle est également pilote de chasse et certifiée pour participer à des vols spatiaux habités.
Sous réserve de l’accord du Congrès, Barbara Barrett succéderait à Heather Wilson qui a quitté ses fonctions de Secrétaire à l’Air Force le 31 mai pour prendre la présidence de l’université du Texas El Paso.

Politique

La Chambre rejette la mise sur pied du nouveau Bureau of Space Commerce au sein du DoC
Space Policy Online, 21 mai 2019
La commission des Appropriations de la Chambre (HAC) rejette la proposition de l’Exécutif de fusionner l’Office of Space Commerce et l’Office of Commercial Remote Sensing Regulatory Affairs (CRSRA), tous deux supervisés par la NOAA, en un Bureau of Space Commerce rapportant directement au Secrétaire au Commerce.
Alors que la requête budgétaire présidentielle 2020 prévoyait un budget de 10 M$ pour le nouveau bureau fusionnant les deux entités, la HAC octroie un budget de 1,8 M$ pour chacune, un montant identique à celui alloué en 2019.
Le Secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, prévoyait de s’appuyer sur le nouveau Bureau of Space Commerce pour avancer en matière de réglementation sur les activités spatiales commerciales non placées sous l’autorité du Département du Transport ou de la FCC, et mettre en place un guichet unique interfaçant avec le secteur spatial domestique, international, institutionnel et commercial, sur les problématiques liées à la surveillance de l’espace (SSA) et la gestion du trafic spatial (en lien avec les Space Policy Directives 2 et 3).
A noter que le texte de loi Space Frontier Act transmis par la commission du Commerce du Sénat en plénière le 3 avril (version légèrement amendée d’un texte rejeté par la Chambre l’année dernière) prévoit la mise sur pied du Bureau of Space Commerce, sans toutefois préciser l’autorité fédérale en charge (DoC ou DoT).

Complément de lecture :

— > GAO : Commercial Space Transportation : Improvements to FAA’s Workforce Planning Needed to Prepare for Industry’s Anticipated Growth

Sécurité et Défense

La commission des Forces Armées du Sénat approuve la mise sur pied de la Space Force
Space Policy Online, 23 mai 2019
La commission des Forces Armées du Sénat (SASC) approuve dans son projet de loi budgétaire pour l’exercice 2020 la mise sur pied de la U.S. Space Force en tant qu’entité militaire intégrée à l’Air Force. La SASC approuve également l’établissement du U.S. Space Command et alloue un budget de 108 M$ en soutien à un système satellitaire de capteurs anti-missiles, mais demeure silencieuse sur la Space Development Agency.
Le SASC prévoit également d’établir un poste d’Assistant Secretary of Defense for Space Policy au sein de l’Office of the Secretary of Defense et de redéfinir le poste de Principal Assistant to the Secretary of the Air Force for Space en Principal Assistant to the Secretary of the Air Force for Space Acquisition and Integration qui serait en charge de superviser toutes les activités d’acquisition en lien avec l’espace notamment celles du future Space Acquisition Council.
A noter que la commission des appropriations de la Chambre alloue dans son projet de loi budgétaire pour l’exercice 2020 un montant de 15 M$ pour étudier de façon approfondie la U.S. Space Force, en précisant cependant que ce montant n’avait pas vocation à représenter une quelconque approbation de la Chambre au projet de U.S. Space Force.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-18.

La Chambre appelle à une coopération satellitaire plus approfondie entre la Navy et l’Air Force
Space News, 23 mai 2019
La commission des Appropriations de la Chambre se prononce en faveur du transfert des futurs systèmes de communications en bande étroite de la Navy vers l’Air Force. Pour mémoire, la première exploite les satellites en bande étroite MUOS (Mobile User Objective System), la seconde les satellites en bande large WGS (Wideband Global Satcom.

La NRO sollicite des prototypes disruptifs dans six domaines clés
Defense One, 21 mai 2019
La NRO a publié le 17 mai un Broad Agency Annoucement relatif à la recherche et développement dans six domaines d’intérêt (propositions attendues pour le 19 juillet) : télédétection, ouverture (aperture), communications, conception de système, obtention d’informations exploitables à partir de données satellitaires (sense-making), autres concepts ou technologies de rupture.
Chaque projet sélectionné se verra octroyer un montant pouvant atteindre 500 k$ sur neuf mois, pour le développement de technologies nouvelles. La NRO compte sur un taux de passage ultérieur d’une phase de prototypage à une phase de plein développement des technologies compris entre 10 et 15 %.

Informations complémentaires sur la plainte déposée le 18 mai par SpaceX
Cf. Lanceurs

Lancements

SpaceX lance avec succès les 60 premiers satellites de la constellation Internet Starlink
Space News, Parabolic Arc, 23 mai 2019
Space News, Parabolic Arc, Spaceflight Now, 15 mai 2019

Le 23 mai 2019 un lanceur Falcon 9 Block 5 a lancé une grappe de 60 satellites Starlink de 227 kg chacun depuis le Kennedy Space Center. Il s’agissait de la plus lourde charge utile jamais lancée par SpaceX (13,6 tonnes).
L’entreprise est parvenue à faire atterrir le premier étage du Falcon 9 sur un bateau drone croisant dans l’Atlantique (le premier étage en question ayant déjà été récupéré à deux reprises) (lancements Telstar 18 Vantage en septembre 2018 et Iridium Next en janvier 2019).
Précisions apportées par Elon Musk :

  • Les 60 satellites libérés à une altitude de 440 km doivent rejoindre une altitude de 550 km en tirant parti de leur propre inertie.
  • Une grappe de soixante satellites permet de fournir une capacité locale de 1 téraoctet par seconde (capacité mondiale totale de 2,5 à 3 téraoctets par seconde).
  • La constellation serait en mesure de fournir un service partiel à partir de 400 unités déployées et une capacité opérationnelle significative à partir de 800. La constellation devrait devenir économiquement viable à partir de 1 000 satellites déployés.
  • La constellation devrait couvrir l’ensemble du territoire américain avec 12 lancements, la majeure partie de la population mondiale avec 24 et la planète entière avec 30.
  • SpaceX envisage six autres lancements en 2019. Entre 1 000 et 2 000 satellites pourraient à terme être lancés chaque année.
  • La version des satellites déployés le 23 mai ne permet pas les connexions inter-satellitaires, une fonctionnalité que la société entend intégrer ultérieurement.
  • Les satellites lancés sont équipés d’antennes à commande de phase et d’un dispositif de propulsion ionique utilisant du krypton.
  • Les satellites lancés ont une durée de vie nominale de cinq années (ils devraient se consumer en rentrant dans l’atmosphère).
  • Les satellites seraient en mesure d’effectuer des manœuvres d’évitements de débris spatiaux de façon autonome en téléchargeant directement les données de l’U.S. Air Force dans le logiciel de commande de chaque satellite.
  • Les terminaux au sol, dotés d’une antenne orientable électroniquement (réseau de commande de phases) d’un diamètre d’environ 30 cm, seraient en mesure de basculer d’un satellite à l’autre en moins d’un millième de seconde (temps de latence inférieure à vingt millisecondes).
  • La vente de services commerciaux pourrait être lancée d’ici la fin de l’année ou début 2020. A terme le chiffre d’affaires généré pourrait atteindre 30 Md$ (Le coût de la constellation est estimé à 10 Md$).

Lancements à venir

11 juin : grappe de trois satellites d’observation de la Terre en orbite héliosynchrone (mission Radarsat Constellation) par un Falcon 9 Block 5

22 juin : mission STP-2 pour la Défense (25 charges utiles), Falcon Heavy

25 juin : satellite BlackSky Global 4 avec Un Electron de Rocket Lab depuis la Nouvelle-Zélande

27 juin : satellite Advanced Extremely High Frequency (AEHF) en orbite GTO par Atlas V 551

Juin : satellite ICON (Ionospheric Connection Explorer) de la NASA avec un Pegasus XL

Lanceurs

Succès de la revue critique de conception du futur lanceur Vulcan Centaur
Parabolic Arc, 20 mai 2019
ULA annonce avoir démarré la production d’éléments dédiés au vol inaugural du Vulcan Centaur et se montre confiante sur sa capacité à respecter la date cible du vol inaugural en 2021.
Pour mémoire, le Vulcan Centaur fait partie des trois lanceurs sélectionnés par l’U.S. Air Force dans le cadre de la Phase 1 du contrat NSSL (ex-EELV) aux cotés de l’OmegA, de Northrop Grumman et du New Glenn de Blue Origin.

Test d’arrêt d’urgence du lancement d’Orion le 2 juillet
Parabolic Arc, 22 mai 2019
Lancée depuis Cap Canaveral avec une fusée fournie par Northrop Grumman, la capsule devrait enclencher son moteur de séparation d’urgence du lanceur alors que l’ensemble évoluera à une vitesse de 1 600 km/h à une altitude avoisinant 10 000 m.

Avec un chiffre d’affaires estimé à 2 Md$ en 2018, SpaceX en tête des sociétés de lancements spatiaux
CNBC, 20 mai 2019
Selon la banque d’investissement Jefferies, la société d’Elon Musk, portée par une politique de prix agressive et un bon bilan de lancement, aurait capté en 2018 un quart du marché mondial des services de lancement, devant ULA (1,8 Md$), Northrop Grumman (1,2 Md$) et Arianespace (1 Md$). Dans ce contexte SpaceX serait la mieux positionnée dans la compétition pour l’attribution du contrat NSSL de l’U.S. Air Force.

Découverte de falsifications de pièces justificatives de tests de contrôle de matériels livrés pour des lanceurs de SpaceX
Parabolic Arc, 23 mai 2019
L’employé de la société PMI incriminé est sous le coup d’une procédure judiciaire. Sept lancements de la NASA, deux de l’Air Force et une de la NOAA auraient été affectés.

Informations complémentaires sur la plainte déposée le 18 mai par SpaceX
Reuters, Parabolic Arc, 22 mai 2019
La presse révèle que la plainte déposée par l’entreprise d’Elon Musk le 18 mai mettrait en cause l’Air Force Space and Missile Systems Center avec cinq chefs d’accusation pour la sélection des entreprises dans le cadre de la procédure d’octroi des contrats pour la phase 1 du programme NSSL (ex-EELV), en octobre 2018. SpaceX aurait demandé l’arrêt du versement des financements et la réévaluation des propositions.
Pour répondre à la demande de la Défense, SpaceX aurait proposé le Falcon 9 et le Falcon Heavy pour des lancements jusqu’en 2025, avec recours au Super-Heavy/Starship à partir de cette date pour les satellites nécessitant un lanceur plus puissant. La proposition de recours à ce dernier lanceur, encore en développement, aurait été jugée comme facteur à très haut risque par les évaluateurs, un jugement rejeté par SpaceX, qui relève qu’aucun des véhicules proposés par la concurrence (Vulcan pour ULA, OmegA pour Northrop Grumman et New Glenn pour Blue Origin) n’est à ce jour opérationnel.
La presse relève toutefois que le rapport d’éthique publié le 25 avril dernier mentionne qu’Elon Musk avait déclaré le 6 décembre 2018 au Secrétaire à la Défense par intérim Patrick Shanahan que « SpaceX was not successful in the recent Air Force competition for a launch service contract and that SpaceX had written a poor proposal that ‘missed the mark.’ ».
Les trois entreprises ayant remporté l’appel d’offres ont chacune demandé à être partie à l’action en justice dans la mesure où leurs intérêts financiers seraient directement affectés par la décision rendue.

Maintenance Satellitaire en Orbite

L’entreprise Tethers Unlimited développe un engin de maintenance satellitaire en orbite basse
Space News, 21 mai 2019
S’appuyant sur des technologies développées dans le cadre d’un contrat SBIR (Small Business Innovative Research) de la NASA, la société Tethers Unlimited ambitionne le lancement en orbite basse à l’horizon 2023 de son LEO Knight d’une masse de 180 kg (masse sèche de 100 kg), afin d’accomplir des missions de maintenance, de ravitaillement ou d’assemblage en orbite. L‘engin serait équipé d’un bras robotique (Kraken-X) issu de travaux initiés dès 2002 au travers du programme « Spacecraft for the Universal Modification of Orbits» et poursuivis par le U.S. Naval Research Laboratory à partir de 2011.

Observation de la Terre

Hawkeye 360 s’associe avec Windward pour traquer les navires via leurs signaux radiofréquences
Space News, 22 mai 2019
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-13.

Lune et cis-lunaire

Lancement du contrat de fabrication du PPE de la Gateway
Spaceflight Now, Space News, 24 mai 2019
La NASA a retenu Maxar (Boeing, Northrop Grumman, Lockheed Martin et Sierra Nevada Corporation avaient également déposé des propositions) pour concevoir, produire, lancer et exploiter en orbite pendant un an le PPE (Power and Propulsion Element) de la Gateway (offre la moins-disante, à un niveau de 375 M$, contre des montants allant de 566 M$ pour Northrop Grumman à 769 M$ pour Sierra Nevada Corporation). La filiale du groupe Space Systems Loral (SSL) devrait prendre en charge le projet, avec le soutien de Blue Origin pour les questions relatives à la présence d’équipages et la sûreté, et de Draper pour les questions relatives à la navigation et la détermination de la trajectoire.
Le PPE, dont la durée de vie nominale serait de quinze années, disposerait de deux panneaux solaires déroulables (plutôt que dépliables, technologie Roll-Out Solar Array) développée par la société Deployable Space Systems et l’U.S. Air Force fournissant quelque 60 kW de puissance, et d’un système de propulsion ionique au xénon, pour une masse totale de 5 tonnes (la moitié serait constituée des réserves de xénon, l’engin étant ravitaillable).
Il serait lancé à bord d’un lanceur privé fin 2022, le contrat laissant à Maxar la liberté de choisir le fournisseur de services de lancements (d’aucuns estiment que Maxar pourrait choisir le New Glenn de son partenaire Blue Origin, la proposition de Maxar comprenant un alunisseur non explicité mais pouvant être le [Blue Moon] en compagnon de vol secondaire dans le cadre du lancement du PPE). De son côté, la NASA compterait fournir à Maxar entre 10 et 12 M$ d’équipements, dont un système de communication en bande S et un adaptateur d’amarrage passif destiné au module d’habitat.
La NASA acquerrait le module après l’année de tests en orbite cislunaire, si ceux-ci s’avèrent couronnés de succès (l’acquisition est incluse dans le montant du contrat).
La NASA compte reproduire ce schéma d’acquisition pour le module d’habitation pressurisé destiné à la Gateway.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-14.

Onze sociétés retenues (montant global de 45,5 M$) pour des contrats d’étude et de prototypage d’éléments d’alunisseurs habités
Parabolic Arc, 16 mai 2019
Les sociétés ont été sélectionnées dans le cadre du programme de partenariats public-privé NextSTEP de la NASA pour étudier ou prototyper deux des trois éléments du système d’alunisseur habité envisagé pour le programme Artemis (élément de transfert de la Gateway vers une orbite lunaire basse [transfer element] et élément d’alunissage [descent element]), ainsi que des éléments de ravitaillement en ergol.
Les activités, pour lesquelles les sociétés devront apporter un minimum de 20 % de financement propre, pourraient démarrer en parallèle de la négociation des contrats finaux.
Les onze sociétés choisies sont :

  • Aerojet Rocketdyne (une étude d’élément de transfert)
  • Blue Origin (une étude d’élément d’alunissage, une étude d’élément de transfert et un prototype d’élément de transfert)
  • Boeing (une étude et deux prototypes d’élément d’alunissage, une étude et un prototype d’élément de transfert, une étude et un prototype d’élément de ravitaillement)
  • Dynetics (une étude et cinq prototypes d’éléments d’alunissage)
  • Lockheed Martin (une étude et quatre prototypes d’éléments d’alunissage, une étude d’élément de transfert et une étude d’élément de ravitaillement)
  • Masten Space Systems (un prototype d’élément d’alunissage)
  • Northrop Grumman (une étude et quatre prototypes d’éléments d’alunissage, et une étude et un prototype d’élément de ravitaillement)
  • OrbitBeyond (deux prototypes d’éléments de ravitaillement)
  • Sierra Nevada Corporation (une étude et un prototype d’élément d’alunissage, une étude et un prototype d’élément de transfert, une étude d’élément de ravitaillement)
  • SpaceX (une étude d’élément d’alunissage)
  • Space System Loral (une étude et un prototype d’élément de ravitaillement)

La NASA devrait publier d’ici cet été l’appel d’offres explicitant ses spécifications pour un retour des astronautes sur la Lune en 2024, une sollicitation qui laissera à l’industrie américaine la latitude de proposer des concepts novateurs, ainsi que le développement et l’intégration de matériel.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-14.

Astrobotic signe un accord avec Canadensys Aerospace pour l’emport sur la Lune d’une charge utile dans le cadre de la première mission du Peregrine en 2021
Parabolic Arc, 20 mai 2019
Dédiée à la promotion de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM), cette charge utile annoncerait une série de missions menées en coopération entre les deux partenaires.
Il s’agirait du treizième accord de ce type pour Astrobotic.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-08.

Navigation et Positionnement

Le GAO inquiet au sujet du système de contrôle opérationnel (OCX) du GPS 3 de Raytheon
Space News, 21 mai 2019
Alors que Raytheon a annoncé mi-mai avoir passé avec succès les tests finaux de qualification et débuter l’installation du système de contrôle opérationnel (OCX) du GPS 3 à partir d’août, le GAO (Government Accountability Office), dans un rapport publié le 21 mai, émet de sérieux doutes quant à la possibilité pour Raytheon de livrer un système complet pour la date fixée contractuellement, en juin 2021. Le rapport du GAO avance un retard pouvant atteindre cinq années et un surcoût pouvant atteindre 2,5 Md$. L’Air Force a, de son côté, demandé un budget de 380 M$ pour l’exercice 2020 et estime nécessiter d’un budget total de 1,1 Md$ jusqu’en 2024. Raytheon a rejeté les conclusions du rapport du GAO.
A noter que selon le rapport du GAO ces retards programmatiques auraient engendré un surcoût pour l’Air Force dans la mesure où il s’était avéré nécessaire de moderniser le système OCS établi. En janvier l’Air Force a attribué un contrat de 462 M$ à Lockheed Martin pour la modernisation du système de contrôle au sol des satellites GPS. Les améliorations, mises en œuvre sur six sites de contrôle GPS, devraient permettre à l’Air Force d’exploiter les nouveaux satellites GPS-3, dont le premier a été lancé le 23 décembre dernier, avec le système terrestre existant, jusqu’en 2025. Le système mis à niveau prendra en charge le code militaire M-code et un signal anti-brouillage GPS sécurisé que l’Air Force prévoit de déployer en 2020.
Le système amélioré devrait fonctionner en parallèle pendant quelques années avec le système sol OCX de Raytheon.

Exploration Habitée

Le programme Artemis de la NASA
Space Policy Online, 21 mai 2019
Dans le cadre d’une présentation devant l’Advisory Council de la NASA le 21 mai, Mark Sirangelo (Special Assistant to the Administrator) et Bill Gerstenmaier (Associate Administrator for Human Exploration and Operations) ont apporté des précisions sur le calendrier du programme d’exploration lunaire Artemis, sans toutefois présenter d’estimation de coûts.
Le calendrier présenté se déclinerait de la façon suivante :

Période Lanceurs(s) Objet de la mission
Fin 2020 – Début 2021 SLS Vol test d’Orion sans équipage
Mission avec incursion circumlunaire Artemis-1 (ex-EM-1)
Déploiement de treize cubesats
Emport de sept charges utiles
Oct-Novembre 2022 SLS Vol test d’Orion avec équipage
Mission avec incursion circumlunaire Artemis-2 (ex-EM-2)
Fin 2022 privé Lancement du Power and Propulsion Element (PPE), premier éléments de la Gateway réduite, sur une orbite cislunaire
2023 privé Lancement d’un petit module d’habitation sur une orbite cislunaire puis assemblage avec le PPE afin de constituer la Gateway réduite
Fin 2023 privé Dépôt d’un engin Enhanced Science and Exploration Capability sur la surface lunaire
2024 privés (3) Lancement des trois éléments constituant l’alunisseur habité (Human Lunar Landing System (transfer, descent, ascent) et assemblage de l’ensemble
2024 SLS Vol d’Orion avec équipage en destination de la Gateway (mission Artemis-3 [ex-EM-3]
Transfert de l’équipage dans la Gateway
Transfert d’une partie de l’équipage à bord du Human Lunar Landing System pour une incursion à la surface de la Lune

Après 2024 inclus et jusqu’en 2028, la NASA prévoit également chaque année:

  • un ensemble de trois lancements privés afin de placer en orbite cislunaire les trois éléments constitutifs d’un alunisseur habitable ;
  • le transfert vers la Gateway d’un équipage à bord de la capsule Orion lancée par une SLS, avec emport de modules et équipements (parmi lesquels une extension du module d’habitation, un module logistique et un bras robotique) pour compléter la Gateway ;
  • une incursion d’astronautes sur le sol lunaire.

Entre 2020 et 2028, la NASA prévoirait au total huit lancements de SLS/Orion vers la Lune (trois jusqu’en 2024 inclus, cinq entre 2025 et 2028) et quelque dix-huit lancements privés (Sustainable Lunar Orbit Staging Capability).
En parallèle, la NASA prévoit d’emporter chaque année à partir de fin 2019 des charges utiles sur la surface de la Lune en recourant à des lanceurs et alunisseurs privés dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services.

Test d’arrêt d’urgence du lancement d’Orion le 2 juillet
Cf. Lanceurs

Exploration et Sciences de l’Univers

Démission de Mark Sirangelo, Special Assistant de l’Administrateur de la NASA pour l’exploration
Cf. Personalia

Secteur Privé

EchoStar cède sa branche télédiffusion par satellite pour un montant de 800 M$
Space News, 20 mai 2019
Au travers de cette vente, la société de télédiffusion Dish Network, acquiert neuf satellites EchoStar et les droits associés à leurs orbites, et absorbe l’ensemble du personnel associé. Les contrats passés avec Dish Network généraient 90 % du chiffre d’affaires de la branche télédiffusion d’EchoStar, une activité pour laquelle EchoStar n’entrevoyait pas de perspective de croissance. EchoStar entendrait se recentrer sur les activités de connectivité Internet portées par sa division Hughes Network Systems, laquelle a contribué à hauteur de 1,7 Md$ sur les 2,1 Md$ de chiffre d’affaires de l’entreprise en 2018.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°18-15.

Avec un chiffre d’affaires estimé à 2 Md$ en 2018, SpaceX en tête des sociétés de lancements spatiaux
Cf. Lanceurs

Contrats

Lancement du contrat de fabrication du PPE de la Gateway
Cf. Lune et cis-lunaire

Technologie

La NASA et Virgin Orbit coopèrent sur la mise au point d’une chambre de combustion conçue par impression additive
Parabolic Arc, 22 mai 2019
Une série de tests de mise à feu a été menée avec succès par le Marshall Space Flight Center. Le centre compte poursuivre les développements en matière d’impression additive en testant de nouveaux alliages. Virgin Orbit prévoit de mettre à profit les connaissances acquises dans le cadre de ce partenariat pour améliorer le ratio coût-performance du LauncherOne.

Rapports et Études

GAO : GPS : Updated Schedule Assessment Could Help Decision Makers Address Likely Delays Related to New Ground Control System
GAO : Commercial Space Transportation : Improvements to FAA’s Workforce Planning Needed to Prepare for Industry’s Anticipated Growth

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Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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