Bulletin d’actualité Espace n°17-33

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Armand Ousselin, Norbert Paluch, Isabelle Robert-Strebel)

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Personalia

Avis favorable de la commission Commerce du sénat sur la proposition de nomination de Barry Myers à la tête de la NOAA
Cf. Observation de la Terre

Politique

Scott Pace précise les sept piliers de l’approche de l’administration Trump en matière de politique spatiale
Space Policy Online, 13 Décembre 2017
Le 13 décembre 2017, lors du douzième symposium Eilene M. Galloway organisé à Washington par l’International Institute of Space Law (IISL), le secrétaire exécutif du National Space Council Scott Pace est revenu sur l’approche de l’administration Trump en matière de développement et de droit de l’espace, soulignant en particulier l’importance de la promotion des valeurs américaines au travers de ses activités dans l‘espace. Il a précisé que les Etats-Unis devraient faire en sorte que leurs activités spatiales reflètent « nos valeurs et pas simplement nos technologies, à savoir la démocratie, la liberté, la libre entreprise, et le respect du droit domestique et international dans un ordre international pacifique. […] Afin d’influencer le développement et l’utilisation de l’espace, les Etats-Unis doivent créer un cadre et des projets attractifs à même d’inciter les nations tierces à nous rejoindre, par opposition à d’autres nations ».
Scott Pace a structuré son discours autour de sept éléments points :

  • « soutenir les activités mettant en avant les intérêts nationaux des Etats-Unis sur la scène internationale », [rappelant les propos du conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster] « l’Amérique d’abord, ne signifie pas l’Amérique seule » ;
  • s’efforcer de devenir la juridiction la plus attractive du monde pour les investissements privés et l’innovation dans l’espace avec une réglementation légère ;
  • mobiliser des ressources juridiques et diplomatiques afin de créer un environnement stable et pacifique pour les activités spatiales des secteurs public et privé ;
  • inspirer la confiance du secteur privé afin que celui-ci puisse investir sereinement dans le développement et l’utilisation de ressources in-situ et les d’infrastructures commerciales dans l’espace ;
  • répondre aux interrogations portant sur la façon des Etats-Unis d’enregistrer les objets spatiaux, ainsi que sur le régime de responsabilités en lien avec la propriété des objets spatiaux et les opérations spatiales ;
  • développer des normes internationales non contraignantes complémentaires au régime juridique en vigueur, par l’usage de bonnes pratiques et de mesures destinées à instaurer la confiance — mais sans la mise en œuvre de nouveau traité ou d’accord international de maîtrise des armements ;
  • rejeter la notion selon laquelle l’espace serait un bien commun (global commons) ou relèverait du patrimoine commun de l’humanité ou serait une res communis ou un bien public. »

S’il a loué le Traité de l’espace de 1967, précisant qu’il ne faisait aucun doute que ce cadre international permettait bien la promotion des intérêts nationaux américains, Scott Pace a à l’inverse adopté une position critique vis-à-vis du Traité sur la lune de 1979 (dont les Etats-Unis ne sont pas signataires) – lequel inscrit la lune au patrimoine commun de l’humanité et l’ensemble des nations comme bénéficiaires à part égale des gains obtenus de ses ressources -, jugé contraire aux intérêts américains, relevant du reste qu’« aucune des 17 parties au traité n’étaient des puissances spatiales ».
Interrogé sur la possibilité d’un rapprochement américano-chinois dans le domaine spatial, Scott Pace a répondu que des possibilités pouvaient exister dans certains domaines scientifiques ou au niveau commercial, mais que la mise en place de coopérations à un niveau plus emblématique ne pourrait intervenir sans une amélioration plus importante des relations géopolitiques entre les deux nations.
Familier du NASA Advisory Council (NAC) de par ses fonctions passées d’administrateur associé de la NASA en charge de l’analyse de programme et l’évaluation sous l’administration George W. Bush, Scott Pace a indiqué qu’il concevait le Users’ Advisory Group du National Space Council (UAG), administré et établi officiellement par la NASA le 12 décembre 2017, comme une entité similaire au NAC, avec une portée plus large couvrant l’ensemble des secteurs spatiaux civil, militaire et privé. Ce comité devrait rassembler de 20 à 25 membres et comprendre des sous-commissions en charge de domaines d’expertise spécifiques. Le président et le vice-président avaient montré leur intérêt personnel sur les futures candidatures (cf. infra).

La NASA met en place un comité consultatif du National Space Council
Site de la NASA, 12 décembre 2017
Space Daily, 13 décembre 2017

La NASA a mis en place (charte) le National Space Council Users’ Advisory Group (UAG), un comité consultatif destiné à faire valoir l’expertise, les intérêts et les points de vue des organisations aérospatiales non fédérales auprès du National Space Council. Ce comité sera constitué d’une trentaine de personnalités :

  • représentants des acteurs privés, des entités non fédérales ou des groupes impliqués dans les activités aérospatiales ou ;
  • des personnes privées spécialistes du domaine (special governement employee).

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 10 janvier (cf. registre fédéral).
Le comité abordera un large éventail de sujets, parmi lesquels l’impact des réglementations américaines et internationales, les priorités en termes de sécurité spatiale nationale pour le secteur civil et le secteur commercial, les priorités pour l’exploration scientifique et humaine, ou la façon de renforcer le soutien aux priorités et au leadership des Etats-Unis dans l’espace.
Ce nouveau comité porte à douze le nombre de comités consultatifs de la NASA (cf. liste).

La Maison Blanche publie sa National Security Strategy
Space News, 18 décembre 2017
Introduite par le rappel de la devise présidentielle « Make America Great Again » et pointant en particulier les menaces russe et chinoise dans de multiples domaines, la 2017 National Security Strategy publiée le 18 décembre dernier par le président Trump aborde également spécifiquement le domaine spatial, affirmant avec force que les Etats-Unis devaient y maintenir leur leadership et leur liberté d’action. Soulignant l’importance croissante des technologies spatiales dans de nombreux domaines, et mutatis mutandis, la dépendance croissante de ces domaines vis-à-vis des technologies spatiales, le rapport souligne le rôle majeur de l’espace dans la défense nationale et énonce clairement que toute interférence malveillante ou toute attaque contre un élément critique de l’infrastructure spatiale nationale affectant directement les intérêts vitaux du pays donnerait lieu à une réplique des Etats-Unis « at a time, place, manner, and domain of our choosing ».
Actions prioritaires (page 31) :

  • ADVANCE SPACE AS A PRIORITY DOMAIN :
    America’s newly re-established National Space Council, chaired by the Vice President, will review America’s long-range space goals and develop a strategy that integrates all space sectors to support innovation and American leadership in space.
  • PROMOTE SPACE COMMERCE :
    The United States will simplify and update regulations for commercial space activity to strengthen competitiveness. As the U.S. Government partners with U.S. commercial space capabilities to improve the resiliency of our space architecture, we will also consider extending national security protections to our private sector partners as needed.
  • MAINTAIN LEAD IN EXPLORATION :
    To enable human exploration across the solar system and to bring back to Earth new knowledge and opportunities, we will increase public-private partnerships and promote ventures beyond low Earth orbit with allies and friends.

Allègement des procédures pour les missions de classe D de la NASA
Executive Gov, 12 décembre 2017
La NASA a adopté une version amendée de sa politique de 2010 de mise en œuvre des missions à haut risque coûtant moins de 150 M$ (classe D), visant à alléger les processus de management et de développement en réduisant notamment les exigences en matière de documentation et en modifiant les processus d’approbation et de revue. Cet amendement prendra effet le 1er janvier 2018.
Pour mémoire, la mission TROPICS (Time-Resolved Observations of Precipitation structure and storm Intensity with a Constellation of Smallsats) fait partie des missions de classe D (cf. Bulletin d’actualité Espace n°17-27).

International

L’Italie volera sur le SpaceShipTwo de Virgin Galactic
Parabolic ArcSpace News, 19 décembre 2017
Virgin Galactic et l’agence spatiale italienne (ASI) ont annoncé la signature d’une lettre d’intention par laquelle l’ASI commanderait un vol suborbital complet du SpaceShipTwo en 2019 depuis le Spaceport America au Nouveau Mexique, afin d’y effectuer des expériences scientifiques suborbitales supervisées par un spécialiste italien.
Par cet accord, l’ASI devient la deuxième agence spatiale après la NASA ayant réservé un vol destiné à la recherche auprès de Virgin Galactic.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-29.

Thales Alenia Space conclut un partenariat avec des entreprises du programme NextSTEP-2 de la NASA
Cf. Lune et cis-lunaire

Sécurité et Défense

L’USAF commande un adaptateur de petits satellites à Orbital ATK
Via Satellite, 11 décembre 2017
Parabolic Arc, 12 décembre 2017

L’USAF a octroyé un contrat à Orbital ATK pour la construction d’une plateforme de déploiement de petits satellites, ESPAStar (Secondary Payload Adapter). Le contrat inclut une option pour la construction de deux autres plateformes. Fournissant l’alimentation électrique, les fonctions de pointage, de transfert de télémétrie, ainsi que de commande et contrôle, ESPAStar pourra emporter vers des orbites basses ou géostationnaires un maximum de six charges utiles demeurant fixées à la plateforme après le lancement ou de douze petits satellites autonomes, avec possibilité de panachage.

Contrat à Boeing sur le SSBS
Space Daily, 14 décembre 2017
Boeing s’est vue attribuer un contrat de 21,9 M$ par l’USAF sur des activités de soutien au développement du satellite SSBS (Space Based Space Surveillance) Block 10. Les travaux devraient être terminés d’ici juin 2022.
La mission de SSBS est de collecter des données métriques et d’identifier des objets spatiaux artificiels sans contraintes météorologique, atmosphérique ni temporelle (SBSS doit fonctionner 24h24 et 7j/7) qui pourraient limiter d’autres systèmes terrestres de surveillance spatiale.

La Maison Blanche publie sa National Security Strategy
Cf. Politique

Lanceurs et Lancements

La NASA, premier client institutionnel recourant à un Falcon 9 partiellement réutilisé
Space NewsSpaceref, 15 décembre 2017
SpaceX a effectué avec succès le lancement vers l’ISS d’une capsule de fret Dragon réutilisée, à bord d’un lanceur Falcon 9, qui pour la première fois pour une mission de la NASA (mission SpX-13), comprenait un premier étage recyclé, lequel a à nouveau été récupéré après le lancement.
Il s’agissait du dix-septième lancement de l’année pour SpaceX – et du quatrième lancement utilisant un premier étage réutilisé – ainsi que du retour en service du pas de tir SLC-40 de la base de l’USAF à Cap Canaveral, endommagé par l’explosion au sol d’un Falcon 9 en septembre 2016.
La capsule emportait 2,2 tonnes de fret dont du matériel de recherche : un démonstrateur de fabrication en microgravité de fibres optiques à partir du matériau ZBLAN de la société MadeInSpace (cf. infra) et financé en partie par le Center for the Advancement of Science in Space (CASIS), le capteur Total and Spectral Solar Irradiance Sensor (TSIS-1) de la NASA destiné à mesurer l’énergie solaire dirigée vers la Terre, ainsi que le Space Debris Sensor (SDS) devant étudier les débris orbitaux autour de l’ISS pour une durée de deux à trois ans. Elle devrait revenir sur Terre avec 1,6 tonnes de matériel de recherche et d’équipements.

Report à 2018 du deuxième lancement de la fusée Electron de Rocket Lab
Space News, 16 décembre 2017
Rocket Lab a reporté au début de l’année 2018 le deuxième lancement de sa fusée Electron après plusieurs tentatives de lancement avortées à la suite d’une série de problèmes techniques et de conditions météorologiques défavorables sur la péninsule Mahia en Nouvelle Zélande.
Le lancement a dû être reporté une première fois en raison du vent, trop fort selon les standards mis en place par Rocket Lab. Si l’amélioration des conditions météorologiques avait permis de reprogrammer le lancement au 11 décembre, celui-ci a dû être abandonné deux secondes avant le décollage, après que les systèmes informatiques eurent détecté une anomalie, que Rocket Lab a par la suite identifiée comme étant liée aux températures anormalement élevées de l’oxygène liquide dans l’un des neuf moteurs du premier étage, en raison, selon Rocket Lab, des fortes températures sur le site de lancement. Le lancement a ensuite été reprogrammé au 13 décembre, mais à nouveau reporté au lendemain en raison de vents forts de haute atmosphère. Le lancement du 13 a finalement été annulé à la suite d’un défaut d’alimentation d’un des éléments du lanceur mis en lumière pendant les vérifications au sol.
Ce deuxième lancement, baptisé « Still Testing », devrait emporter deux satellites Lemur-2 de Spire, ainsi qu’un cubesat Dove de Planet.
Pour mémoire, le vol inaugural du lanceur Electron de mai dernier n’avait pas permis d’atteindre l’orbite nominale en raison d’une erreur de télémétrie qui avait enclenché les systèmes de sécurité quelques minutes après le décollage. Rocket Lab, qui avait initialement prévu une campagne de trois vols d’essais avant la commercialisation de son lanceur, a finalement opté pour sa mise sur le marché dès le deuxième vol, sous réserve que celui-ci s’avère un succès.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-31.

Astro Digital fait appel à Vector pour le lancement de ses nanosatellites Landmapper
Parabolic Arc, 16 décembre 2017
La société de lancement de nanosatellites Vector a passé un contrat avec Astro Digital, une société de données d’imagerie par satellite en temps réel basée au NASA Ames Research Park en Californie, dans le but de procéder en 2018 au lancement via la fusée Vector-R du satellite Landmapper-HD destiné aux applications de télédétection. Astro Digital envisagerait de faire appel à Vector pour le lancement d’au moins douze de ses satellites dans le cadre du déploiement d’une constellation, avec l’option de poursuivre cette collaboration au rythme de deux à quatre lancements de satellites par an.
Astro Digital prévoit de disposer d’une constellation opérationnelle de trente satellites d’imagerie multispectrale Landmapper d’ici la fin 2019, qui devrait lui permettre d’observer la surface du globe plusieurs fois par jour.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-25.

Nouveau vol pour le New Shepard de Blue Origin
Cf. Station Spatiale Internationale et vol habité en orbite basse

La NASA envisage le lancement de la constellation SunRISE en compagnon de vol d’une mission tierce
Cf. Exploration et Sciences de l’Univers

Vers une standardisation des satellites compagnons de vol ?
Cf. Secteur privé

Station Spatiale Internationale et vol habité en orbite basse

Nouveau vol pour le New Shepard de Blue Origin
Space News, 13 décembre 2017
The Washington Post, 13 décembre 2017
CNBC, 13 décembre 2017

Les nouvelles versions du New Shepard de Blue Origin et de sa capsule habitable Crew Capsule 2.0. (version avec hublots), ont réussi un vol test suborbital le 12 décembre 2017 (vidéo). Ce vol était le premier lancement du New Shepard réalisé sous une licence complète de la FAA, délivrée à l’entreprise en août 2017 (les précédents vols avaient été exécutés sous un permis expérimental ne permettant pas l’emport payant de charges utiles commerciales).
Le lanceur a libéré la capsule à environ 100 km d’altitude avant d’atterrir sur le site test de l’entreprise situé dans le désert de West Texas. La capsule, sustentée par trois parachutes, a quant à elle atterri dix minutes après le décollage. Elle contenait une douzaine de charges utiles provenant des secteurs commercial et éducatif et de la recherche, ainsi qu’un mannequin.
Pour mémoire, la version antécédente du New Shepard avait volé à cinq reprises entre novembre 2015 et octobre 2016.
Articles connexes précédemment publiés : Bulletin d’actualité Espace n°17-20 et n°17-16.

Decadal Survey dans le domaine de la recherche en sciences physiques et en sciences de la vie
Cf. Exploration et Sciences de l’Univers

L’Italie volera sur le SpaceShipTwo de Virgin Galactic
Cf. International

Maintenance en orbite

Avis favorable partiel de de la FCC sur le projet de maintenance satellitaire d’Orbital ATK
Space News, 12 décembre 2017
La Federal Communications Commission (FCC) a approuvé le 5 décembre 2017 la première phase de la mission de maintenance satellitaire du MEV-1 (Mission Extension Vehicle-1 – vidéo), dont la durée de vie est estimée à 15 ans, de la filiale Space Logistic d’Orbital ATK. La FCC autorise MEV-1 à exécuter l’amarrage et les opérations de proximité avec le satellite Intelsat-901 d’Intelsat actuellement sur une orbite cimetière, afin d’augmenter sa durée de vie de deux à cinq ans. Plus précisément, elle autorise Space Logistic à utiliser quatre bandes de fréquence pour les opérations de télémétrie, de suivi et de commandes que MEV-1, propulsé électriquement et chimiquement, aura à réaliser à partir des manœuvres post-lancement jusqu’à l’amarrage avec Intelsat-901.
La FCC n’a toutefois pas accordé à ce stade l’autorisation à Space Logistic de relocaliser Intelsat-901 aux côtés d’un autre satellite d’Intelsat. L’agence a également différé sa prise de position quant à une demande d’autorisation de désamarrage du MEV-1 d’Intelsat-901 à la fin de sa mission pour retourner ensuite vers une orbite cimetière dans l’attente d’une prochaine affectation.
Space Logistic devra également se voir octroyer une licence en télédétection de la NOAA (décision attendue d’ici la mi-2018), dans la mesure où MEV-1 dispose de caméras pour l’amarrage, capables de produire de l’imagerie de la surface terrestre.
Pour mémoire, MEV-1 devrait voler à bord d’un lanceur russe Proton pour la fin 2018 et commencer sa mission début 2019.
Articles connexes précédemment publiés : Bulletin d’actualité Espace n°17-19 et n°17-15.

Observation de la Terre

Avis favorable de la commission Commerce du sénat sur la proposition de nomination de Barry Myers à la tête de la NOAA
Space News, 30 novembre
Space News, 13 décembre 2017

Lors de son audition par la commission Commerce du sénat, qui s’est tenue le 29 novembre 2017, le directeur général de la société familiale de prévision météorologique AccuWeather, Barry Myers (déclaration), proposé par l’administration Trump pour prendre la direction de la NOAA, a déclaré que le maintien de la flottille de satellites de l’agence ainsi que la maîtrise des coûts des programmes, seraient l’une de ses priorités.
Barry Myers a également marqué son intérêt pour les constellations de satellites privées comme sources de données météorologiques.
En réponse à des questions posées par des membres de la commission, Barry Myers a indiqué :

  • que les données satellitaires de la NOAA venaient également en soutien aux missions de sécurité nationale ;
  • qu’il soutenait les activités de recherche au sein de la NOAA dans le domaine du changement climatique ;
  • la possibilité pour le personnel de l’agence de communiquer sur le sujet, exprimant son accord avec le sénateur Ed. Markey (démocrate, Massachussetts) sur le fait que l’activité humaine était la cause principale du changement climatique.

Plusieurs membres démocrates de la commission ont exprimé leurs préoccupations sur un potentiel conflit d’intérêt du fait des liens familiaux existant entre Barry Myers avec les dirigeants de la société AccuWeather.
Le 13 décembre 2017, la commission Commerce du sénat s’est prononcée en faveur de Barry Myers, le résultat du vote traduisant les divergences de vues entre républicains (14 votes pour) et démocrates (13 votes contre), ces derniers mettant en avant le potentiel conflit d’intérêt déjà évoqué lors de la session du 29 novembre 2017.
La nomination de Barry Myers doit désormais faire l’objet d’un vote du sénat en séance plénière.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-30.

La NASA prévoit d’acheter des données commerciales d’observation de la Terre
Space News, 15 décembre 2017
Le 15 décembre, la NASA a lancé une consultation arrivant à échéance le 22 du même mois, pour identifier les sociétés privées exploitant une constellation de petits satellites d’observation de la Terre, l’intention sous-jacente de l’agence étant d’acquérir un jeu de données de ces sociétés dans le cadre d’un projet pilote destiné à évaluer leur intérêt potentiel pour les besoins gouvernementaux en termes de recherche, de science ou d’applications. Les premiers contrats pourraient être passés en tout début d’année civile 2018.
Sont éligibles pour réponse à cette consultation, les sociétés exploitant actuellement des constellations comprenant au moins trois satellites avec des orbites non-géostationnaires assurant une de large couverture terrestre (toute longitude).
Cette initiative fait suite à une première consultation analogue lancée en 2016 (dotée d’un budget de 25 M$), initiative qui ne s’était pas concrétisée. Elle est également à rapprocher de la passation à la société Planet par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) de deux contrats pour la fourniture de données (20 M$ en 2016 et 14 M$ en juillet 2017), ainsi que de la passation en 2016 aux sociétés GeoOptics et Spire par la NOAA de deux contrats d’acquisition de données de radio-occultation GPS à des fins météorologiques (deuxième phase de ce projet pilote d’acquisition de données envisagé pour 2018).

Decadal Survey
Space News, 12 décembre 2017
La publication du rapport décennal des académies nationales sur la recherche en sciences de la Terre, qui constitue un document de référence en la matière pour les agences telles que la NASA, la NOAA, ou l’U.S. Geological Survey, est désormais attendue pour janvier 2018. La NASA a précisé que la publication du rapport serait le point de départ d’un processus de formulation de projets de missions d’une durée de 12 à 18 mois. Les premiers financements pour les missions sélectionnées devraient être accordés au plus tôt fin 2021, pour, le cas échéant, un début des études en 2023.

Report à 2018 du deuxième lancement de la fusée Electron de Rocket Lab
Cf. Lanceurs et lancements (Lemur & Dove)

Astro Digital fait appel à Vector pour le lancement de ses nanosatellites Landmapper
Cf. Lanceurs et lancements

Télécommunications

Accord entre LeoSat et DCS Telecom
Via Satellite, 14 décembre 2017
LeoSat et DCS Telecom ont signé un accord prévoyant l’utilisation de la constellation en orbite basse de LeoSat pour compléter les services offerts par la flotte géostationnaire de DCS Telecom (qui couvre le Moyen Orient, l’Afrique et l’Asie).
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-32.

Avis favorable partiel de la FCC sur le projet de maintenance satellitaire d’Orbital ATK
Cf. Maintenance en orbite

La Softbank investit 500 M$ additionnels dans OneWeb
Cf. Secteur privé

Lune et cis-lunaire

Thales Alenia Space conclut un partenariat avec des entreprises du programme NextSTEP-2 de la NASA
Parabolic Arc, 14 décembre 2017
Thales Alenia Space a signé trois contrats dans le cadre des programmes NextSTEP (Next Space Technologies for Exploration Partnerships) avec Lockheed Martin et Orbital ATK, et NextSTEP-2 avec Boeing.
La contribution de Thales Alenia Space à ce programme se focalisera dans un premier temps sur la définition d’un élément central d’une infrastructure cis-lunaire, tel qu’un module d’habitat. Des contributions supplémentaires en lien avec l’architecture générale du projet Deep Space Gateway de la NASA pourraient compléter ces coopérations.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-16.

Test des parachutes de la capsule Orion
The Washington Post, 15 décembre 2017
Une réplique de la capsule Orion a été lancée depuis un avion de transport de l’USAF dans le désert de l’Arizona afin de tester la capacité de la capsule à faire face à une défaillance partielle du système de parachutes. L’utilisation lors du test de deux parachutes sur les trois disponibles a permis un atterrissage jugé satisfaisant de la capsule Orion, après un rebond au sol.
Ce test était le cinquième test des parachutes d’Orion, les trois derniers étant programmés dans le courant de l’année 2018.

Rapport du GAO sur GPS III et OCX
Space Policy Online, 12 décembre 2017
Le GAO a publié le rapport « Global Positioning System : Better Planning and Coordination Needed to Improve Prospects for Fielding Modernized Capability ».
Au travers de ce rapport d’une cinquantaine de pages, le GAO exprime en particulier ses inquiétudes concernant l’acquisition par le DoD des infrastructures sol de contrôle OCX du GPS et des développements supplémentaires nécessaires pour les cartes réceptrices destinées aux équipements militaires afin de bénéficier des fonctionnalités anti-brouillage et anti-piratage offertes par le nouveau code M cybersécurisé, dont dépendent environ 700 systèmes d’armement.
Le rapport pointe également le fait qu’il coûtera 2,5 Md$ jusqu’à l’année fiscale 2021, pour intégrer et tester « une fraction des [700] systèmes d’armement avec seulement 28 pleinement financés et 72 partiellement financés ».
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-16.

Exploration habitée

La réaction de Musk face à la Space Policy Directive 1 de Donald Trump
CNBC, 15 décembre 2017
Réagissant à la Space Policy Directive 1 du président Trump, Elon Musk s’est exprimé sur Twitter : « Il est grand temps que l’humanité aille au-delà de la Terre. Il est nécessaire d’établir une base lunaire et d’envoyer des hommes sur Mars. Le futur doit inspirer.  »
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-32.

Midterm Assessment du Decadal Survey en lien avec l’exploration spatiale
Spaceref, 15 décembre 2017
Dans le rapport A Midterm Assessment of Implementation of the Decadal Survey on Life and Physical Sciences Research at NASA de 2017, les académies nationales recommandent à la NASA de renforcer la priorité en matière de recherche scientifique concernant les risques et les inconnues de l’exploration spatiale habitée, pointant en outre l’absence de stratégie américaine sur l’exploitation de la station spatiale internationale au-delà de 2024. Si depuis le rapport de 2011 la NASA a concentré sa stratégie d’exploration habitée vers Mars et la Lune (Deep Space Gateway), les académies nationales soulignent que la recherche en sciences physiques en microgravité et la recherche sur l’extension de la présence humaine dans l’espace étaient essentielles pour soutenir cette stratégie.

Exploration et Sciences de l’Univers

La NASA envisage le lancement de la constellation SunRISE en compagnon de vol d’une mission tierce
Via Satellite, 11 décembre 2017
Markets Insider, 11 décembre 2017

SSL, une entité de Maxar Technologies, s’est associée au Jet Propulsion Laboratory de la NASA et à l’université du Michigan pour lancer une étude de phase A dans le cadre du programme Explorer de la NASA, destinée à étudier la faisabilité de placer la constellation SunRISE (Sun Radio Interferometer Space Experiment) au-delà d’une orbite géostationnaire, en s’appuyant sur l’adaptateur PODS (Payload Orbital Delivery System) développé sous contrat DARPA. La mission SunRISE vise à étudier par le biais de radars à synthèse d’ouverture (SAR) les phénomènes héliophysiques liés à la libération et l’accélération des particules énergétiques solaires dans l’espace interplanétaire.

L’intelligence artificielle de Google permet à la NASA de découvrir deux nouvelles exoplanètes
Fortune, 14 décembre 2017
CNN, 15 décembre 2017

En combinant les données du télescope Kepler et l’intelligence artificielle de Google (AI software), la NASA a découvert deux nouvelles exoplanètes du système planétaire Kepler-90, dont la similitude avec notre système solaire nous apparaît de plus en plus grande (huit planètes orbitant autour d’une étoile). Le logiciel de Google a été alimenté par 15 000 données de Kepler, dont des exoplanètes confirmées, pour aider le « réseau neuronal » du logiciel à chercher des modèles de signaux d’exoplanètes de manière plus efficace que l’humain ne l’aurait fait en un temps donné.
Cette découverte pourrait en annoncer d’autres, tant le recours à l’intelligence artificielle dans l’exploitation du télescope Kepler apparaît prometteur (Google prévoit du reste de rendre gratuite l’utilisation du logiciel à la base de la découverte).
Pour mémoire, Kepler a permis de découvrir plus de 2 500 exoplanètes contre 326 avant sa mise en service en 2009.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-05.

Géocroiseurs
Spaceref, 14 décembre 2017
Publication par la NASA d’un rapport de 82 pages intitulé « Stepping Stones : Economic Analysis of Space Transportation Supplied From NEO Resources ».
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-01.

Decadal Survey dans le domaine de la recherche en sciences physiques et en sciences de la vie
Spaceref, 15 décembre 2017
Les académies nationales ont publié un rapport d’évaluation à mi-parcours (« A Midterm Assessment of Implementation of the Decadal Survey on Life and Physical Sciences Research at NASA »).
Prenant acte des changements importants intervenus depuis 2011 (avec en particulier l’arrêt du programme de navette spatiale, l’arrivée à maturité de la station spatiale internationale ou la création de la division de la vie dans l’espace et de la recherche et des applications en sciences physiques au sein de la NASA), le rapport passe en revue les progrès accomplis dans la mise en œuvre par l’agence du Decadal Survey et les priorités en matière de recherche qu’il contient en lien avec l’exploration habitée martienne et plus lointaine.

Secteur privé

La Softbank investit 500 M$ additionnels dans OneWeb
The Wall Street Journal, 11 décembre 2017
La Softbank a investi 500 M$ supplémentaires dans OneWeb élevant le montant total de son investissement à 1,5 Md$.
OneWeb a par ailleurs indiqué que le développement de sa constellation de 700 satellites se déroulait dans les grandes lignes conformément au calendrier prévu (premiers lancements en 2018, service initial sur l’Alaska en 2019 et service mondial en 2020). OneWeb a en outre indiqué d’ores et déjà envisager de compléter cette première constellation dans le milieu des années 2020, par une deuxième constellation de 900 satellites placés sur une orbite plus élevée, l’ensemble permettant de quintupler le débit des connexions à un niveau de 2,5 gigabits par seconde.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°17-01.

Lockheed Martin utilisera la technologie SIAT de NEC
Space Daily, 15 décembre 2017
Lockheed Martin a passé un contrat avec l’entreprise NEC pour utiliser sa technologie SIAT (System Invariant Analysis Technology) d’intelligence artificielle qui traite des données collectées par des capteurs pour apprendre le comportement de systèmes, afin d’en détecter automatiquement les incohérences et de prescrire des résolutions opportunes.
Par le biais de ce partenariat, Lockheed Martin vise à développer de nouvelles opérations satellitaires destinées à détecter les changements de performance de composants spatiaux tels que l’influence de la météorologie spatiale sur l’électronique d’une charge utile afin d’en améliorer sa performance et l’efficacité de son cycle de vie.

Vers une standardisation des satellites compagnons de vol ?
Space.com, 18 décembre 2018
Le site d’information Space.com indique que The Aerospace Corporation a mis sur pied un groupe de travail, impliquant des représentants du secteur privé, du secteur public et de l’université, afin d’étudier une standardisation destinée à permettre les lancements de petits satellites comme compagnons de vol, de façon plus rapide, plus efficace et moins onéreuse (concept de « Launch Unit »). Le groupe de travail vise l’élaboration d’un premier projet pour le printemps 2018 et une présentation des résultats lors de la conférence Smallsat de Logan (Utah), en août de la même année.

Technologie

Accord entre Space Florida et Made In Space sur la production de fibres optiques dans l’espace
Parabolic Arc, 12 décembre 2017
Space Florida a signé un accord de financement « unique en son genre » avec Made In Space (MIS). Selon les termes de l’accord, Space Florida assure un financement de la dette de MIS, afin de soutenir son entrée sur le marché de la fabrication de fibres optiques, le matériel spatial de l’entreprise destiné à fabriquer des fibres optiques à bord de la station spatiale internationale constituant la garantie pour ce prêt.
Pour mémoire, la charge utile Fiber Optics emportée dans le cadre de la mission de réapprovisionnement de l’ISS CRS-13 de SpaceX du 15 décembre 2017, est la troisième charge utile de MIS depuis 2014 à voler vers la station spatiale destinée à fabriquer des fibres optiques. Selon l’entreprise, elle devrait permettre de produire une fibre optique à usage terrestre (ZBLAN) d’une qualité impossible à créer sur Terre, à un prix demeurant compétitif.
Articles connexes précédemment publiés : Bulletin d’actualité Espace n°17-09 et 17-16.

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Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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