Bulletin d’actualité rédigé par le bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Nicolas Maubert, Diane Zajackowski)
Liens utiles
Pour consulter le présent bulletin d’actualité sous format PDF, cliquez ici.
Pour consulter le présent bulletin d’actualité en ligne, cliquez ici.
Pour consulter tous les bulletins d’actualité, toutes les notes, toutes les actualités et l’agenda du Service Spatial aux États-Unis, cliquez ici.
Politique
La NASA et le Department of Energy renforcent leur partenariat
Parabolic Arc, Space News, 21 octobre 2020
Les deux administrations ont décidé d’approfondir et de formaliser leur collaboration en signant un Memorendum of Understanding (MoU) après 50 ans de coopération principalement autour de l’énergie nucléaire. La signature de ce MoU intervient alors même que les relations entre la NASA et le Department of Energy s’étaient renforcées suite à l’intégration de ce dernier au sein du National Space Council en février 2020, et à la rencontre de Jim Bridenstine et Dan Brouillette en septembre 2020.
Cette collaboration s’inscrit pleinement dans le cadre de la Space Policy Directive-1 (« Reinvigorating America’s Human Space Exploration Program ») et du programme Artemis dans la mesure où la NASA envisage de s’appuyer sur l’expertise des autres administrations américaines pour atteindre son objectif d’établir une présence durable de l’Homme sur la Lune. A ce titre, le MoU prévoit l’établissement de trois groupes de travail dont les travaux pourraient servir les ambitions de la NASA en matière d’exploration :
- Le premier concernerait les infrastructures lunaires
- Le deuxième concernerait le recours à l’énergie et à la propulsion nucléaire
- Le troisième concernerait les sciences et l’innovation
Les axes de coopération entre les deux administrations ne s’arrêtent toutefois pas aux seules missions d’exploration spatiale. Le MoU souligne également les bénéfices que pourrait apporter ce partenariat en matière de météorologie spatiale, de connaissance de l’environnement spatial, de défense planétaire, d’informatique de haute performance, etc.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-11
Un mois après le Sénat, la Chambre des Représentants forme son Space Force Caucus
Space News, 20 octobre 2020
Parabolic Arc, 22 octobre 2020
Un groupe bipartisan de Représentants au Congrès a annoncé avoir formé un Space Force Caucus pour défendre les intérêts de l’U.S. Space Force (USSF). Le groupe sera dirigé par 3 représentants démocrates – Charlie Crist (Floride), Jason Crow (Colorado), Kendra Horn (Oklahoma) – et 3 représentants républicains – Brian Babin (Texas), Doug Lamborn (Colorado), Michael Waltz (Floride).
Le nouveau caucus estime que maintenir la supériorité des États-Unis dans l’Espace est une condition sine qua none à la protection de la sécurité nationale et des intérêts américains dans le Monde. Ses 6 membres se donnent également pour mission de sensibiliser leurs homologues et les citoyens aux enjeux de l’USSF.
En réponse à l’établissement de ce caucus, la Secrétaire aux Forces aériennes Barbara Barrett a déclaré que le « mode de vie » américain dépendait de l’Espace. La création de ce caucus met ainsi en lumière le rôle essentiel du Spatial dans les objectifs de sécurité nationale.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-16.
International
Moscou ne s’engagerait pas dans le Lunar Gateway qu’elle juge trop « américano-centrée »
Parabolic Arc, Space News, Space Policy Online, 12 octobre 2020
A l’occasion du panel des chefs d’agences spatiales de l’International Astronautical Congress (IAC) 2020, Dmitry Rogozin, chef de l’Agence spatiale russe, a annoncé que son pays ne participerait pas au développement du Lunar Gateway même s’il était en faveur d’une interopérabilité avec son futur vaisseau spatial Orel. Ce projet de station spatiale en orbite lunaire, qui s’inscrit dans le programme Artemis porté par les États-Unis, est jugé trop « américano-centré » par la Russie. Celle-ci n’accepterait d’y prendre part qu’à la condition que le projet soit fondé sur un accord international inspiré de l’Intergovernmental Agreement (“IGA”) de la Station Spatiale Internationale, et sur un principe de prise de décision collective.
Cet argument soulève toutefois des interrogations puisque la NASA avait annoncé, avant la tenue de l’IAC, sa volonté de s’appuyer sur l’héritage de l’IGA pour encadrer les relations des pays investis dans le Gateway. Jim Bridenstine a d’ailleurs réitéré ce souhait suite à la prise de parole de Dmitry Rogozin et a rappelé que l’Agence américaine était disposée à recueillir les commentaires de son homologue russe sur un projet de Memorandum of Understanding (MoU) qui étendrait les principes de l’IGA à la Lunar Gateway (voir la réponse de Jim Bridenstine à Dmitry Rogozin). L’Administrateur de la NASA a enfin répondu positivement à la demande de Dmitry Rogozin d’assurer l’interopérabilité entre la station lunaire et les équipements russes, et a rappelé que l’interopérabilité était au cœur des Accords Artemis qui encadreront les activités menées au titre du programme d’exploration lunaire du même nom.
Cette main tendue vers la Russie n’est pas anodine et pourrait s’interpréter à la lumière du pivot que celle-ci opère vers son voisin chinois qui envisage également de développer de nouveaux projets de coopération internationale en matière spatiale (notamment un projet de station spatiale internationale). Lors du panel des chefs d’agence, la Russie a effectivement insisté sur les relations « ouvertes et amicales » entretenues entre Moscou et Pékin dans le domaine spatial et indiqué que ces relations pourraient être approfondies dans le futur. Face au renforcement du partenariat sino-russe, les États-Unis comptent sur le soutien du reste de la communauté spatiale internationale et leur participation au programme Artemis. Ils ont d’ailleurs obtenu, deux jours après les déclarations de Dmitry Rogozin, l’adhésion officielle à leur programme d’exploration lunaire de sept nations spatiales qui ont signé les Accords Artemis.
La question de la présence humaine dans l’Espace s’inscrit donc au cœur d’une véritable quête d’influence sur la scène internationale et suscite de nombreux débats. Outre le développement de la Lunar Gateway, la question du sort de la Station Spatiale Internationale fait également l’objet de discussions au sein de la communauté spatiale. La Russie souhaite étendre la durée de vie de la station jusqu’à 2028, ou à défaut maintenir la présence d’astronautes russes dans l’orbite basse de façon purement autonome. Du sien, la NASA s’est lancée dans une stratégie de commercialisation de l’orbite terrestre avec l’objectif à terme de devenir un simple client d’entreprises commerciales qui assureraient le séjour de ses astronautes en orbite basse terrestre.
Dernier vol Soyouz avec un siège acheté par la NASA ?
Space News, 14 octobre 2020
Le 14 octobre, un vaisseau Soyouz MS-17 a été lancé avec succès depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) pour rejoindre la Station Spatiale Internationale (ISS). Parmi les trois membres d’équipage, l’Américaine Kate Rubins occupait le dernier siège, payé 90 M$ par la NASA.
Ces achats de sièges à bord des Soyouz avaient été mis en place dès le retrait de la Navette Spatiale américaine en 2011. Ils ont assuré aux États-Unis une présence humaine permanente en orbite basse terrestre après cette date. Neuf années ont été nécessaires aux Etats-Unis pour développer et qualifier un système de vol habité, en l’occurrence le Crew Dragon de SpaceX, leur permettant de recouvrer leur indépendance et leur autonomie pour acheminer des astronautes vers l’ISS.
Toutefois, des astronautes américains pourraient toujours voler à l’avenir sur des Soyouz. En effet, la NASA a déjà évoqué sa volonté de constituer des équipages mixtes américano-russes. Cette stratégie assurerait la présence d’au moins un astronaute et un cosmonaute à bord de l’ISS, si un des véhicules de lancement venait à être immobilisé au sol pour une raison quelconque. Cependant, Roscosmos n’a pas encore répondu à cette proposition de la NASA, tandis que l’agence américaine se prépare déjà à accueillir des équipages multinationaux sur les vols de Crew Dragon.
Réglementation
La FAA publie une mise à jour très attendue de la réglementation sur les lancements et rentrées atmosphériques
ViaSatellie, 15 octobre 2020
Space News, 16 octobre 2020
La Federal Aviation Administration (FAA) a publié le 15 octobre dernier la version finale de sa réforme du cadre juridique applicable aux lancements et rentrées atmosphériques en chantier depuis deux ans (document complet disponible ici). Cette mise à jour, qui se fonde sur les instructions de la Space Policy Directive-2 (« Streamlining Regulations on Commercial Use of Space »), a pour objectif de rationaliser la réglementation actuelle afin de favoriser la croissance du secteur privé commercial et de l’adapter au nouvel environnement spatial marqué par un accroissement conséquent du nombre de lancements annuels. L’évolution notable de la règlementation concerne la possibilité d’octroyer aux entreprises de lancement une licence unique et valide jusqu’à 5 ans, couvrant, pour un même type de lanceur, plusieurs lancements et rentrées depuis différents sites de lancement. En outre, la réglementation ne sera plus fondée sur une logique prescriptive (selon laquelle la FAA fixerait les règles, les objectifs et les méthodes pour les atteindre), mais sur une logique fondée sur la performance (selon laquelle la FAA laisserait aux entreprises le choix des moyens pour atteindre ces objectifs). Afin de promouvoir cette nouvelle approche, la FAA a accompagné sa « Final Rule » de trois circulaires d’information (24 autres circulaires de ce genre sont attendues d’ici l’an prochain) destinées à permettre aux entreprises de se conformer au mieux aux exigences de la FAA, sans pour autant leur imposer de méthode obligatoire.
Cette souplesse faisait depuis longtemps partie des revendications des entreprises du secteur. Celles-ci avaient d’ailleurs été très critiques vis-à-vis du projet de réforme publié en 2019 par la FAA, lequel ne leur offrait pas, selon elles, suffisamment de flexibilité. Malgré les efforts affichés par la FAA pour tenir compte des observations des industriels, ces derniers demeurent prudents vis-à-vis de la version finale du texte. Il faut dire que ceux-ci n’ont pas été sollicités avant la publication du texte final et de ses trois premières circulaires. Ils ne disposent que d’une durée de 30 jours pour prendre connaissance et commenter ce texte de plus de 700 pages qui devrait entrer en vigueur 90 jours après sa publication au Registre Fédéral. Les entreprises devraient toutefois pouvoir échanger au sujet de ce document à l’occasion d’un atelier organisé par la FAA du 4 au 6 novembre prochain.
Ce chantier de rationalisation réglementaire ne s’arrête toutefois pas à ce seul texte de loi. Le Department of Transportation est déjà en train de négocier avec le Department of Defense un Memorandum of Understanding visant à harmoniser les procédures exigées par les différentes agences compétentes en cas de lancement (afin d’éviter les doublons inutiles). En outre, d’importants travaux restent à mener au sujet des réglementations relatives aux spatioports et des règles de responsabilité.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-32
Sécurité et Défense
Les dirigeants de l’U.S. Space Force en faveur de capacités offensives dans l’Espace
Satellite Today, 19 octobre 2020
En 1958, les États-Unis devenaient la première nation à tester des armes antisatellites, suivis plus tard par la Russie, la Chine et plus récemment l’Inde. Durant cette période, les dirigeants de l’U.S. Air Force se sont retenus de parler de stratégie de résilience, de redondance ou de protection des moyens spatiaux américains. De ce fait, les armes antisatellites ne faisaient pas partie de l’éventail des capacités de dissuasion spatiale américaine. Toutefois, cette doctrine est aujourd’hui remise en question par les responsables de l’U.S. Space Force (USSF), notamment depuis les essais de missiles antisatellites chinois depuis la Terre en 2007 et russes depuis l’Espace en avril 2020.
Alors que cette réflexion agite le Pentagone, un récent rapport de l’Aerospace Corporation a estimé que les États-Unis ne devraient pas foncer tête la première dans le développement d’armes spatiales. Malgré les provocations chinoise et russe pour militariser l’Espace, le rapport estime que la décision américaine de développer des armes antisatellites doit découler d’une analyse comparative et exhaustive globale des moyens de défense à mettre en œuvre. Une telle décision ne devrait pas être prise uniquement en réaction afin d’éviter aux États-Unis des dépenses faramineuses et inutiles dans une nouvelle course aux armements.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-16.
L’U.S. Space Force installe ses « field commands »
Space News, 21 [1] et 22 [2] octobre 2020
Le Space Operations Command (SPoC) est le premier des trois « field commands » de l’U.S. Space Force (USSF) à avoir pris ses quartiers. Établi à Peterson Air Force Base (Colorado), il sera en charge de l’organisation, de l’entraînement et de l’équipement des unités pour conduire des opérations spatiales pour le compte des Unified Combatant Commands (UCC). Son homonyme, actuellement basé à Vandenberg Air Force Base (Californie), sera renommé SPoC West et continuera d’assumer la conduite de ces opérations en support des UCCs.
Le Space Systems Command (SSC) devrait être le second « field command » à entrer en fonction au printemps 2021. Il devra superviser la recherche, le développement et l’acquisition des programmes de satellites, de services de lancements et de systèmes d’information. Il devrait réunir de nombreuses agences actuellement en charge de l’acquisition d’équipements spatiaux, et notamment le Space and Missile Systems Center (SMC), le Space Rapid Capabilities Office (SRCO) et des unités de l’Air Force Research Laboratory (AFRL), tandis que le Congrès pousse pour que la Space Development Agency (SDA) y soit également intégrée. Pour rappel, le Congrès s’attend à ce que l’USSF unifie les organismes liés de près ou de loin à l’Espace. 60 entités gouvernementales ont actuellement un rôle à jouer dans l’acquisition d’équipements spatiaux, tandis que 30 sont impliquées dans les architectures.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-12.
Un mois après la publication de la SPD-5, l’USSF va intégrer plus de mille opérateurs en cybersécurité
Space News, 8 octobre 2020
L’U.S. Space Force (USSF) a annoncé avoir choisi au cas par cas 1 000 employés et 130 officiers de l’U.S. Air Force (USAF) à des postes de cybersécurité pour rejoindre ses rangs. Ces aviateurs, qui possèdent également une expertise dans les programmes spatiaux, pourraient être transférés au sein de l’USSF pendant l’année fiscale 2021.
À noter que cette démarche fait suite à la promulgation par le Président Donald Trump le 4 septembre de la Space Policy Directive-5 « Cybersecurity Principles for Space Systems » (SPD-5) relative à la cybersécurité des systèmes spatiaux.
La Space Development Agency lance un appel d’offre pour lancer ses 28 premiers satellites
Space News, 7 octobre 2020
Les offres sont à soumettre à la Space Development Agency (SDA) au plus tard le 5 novembre. Les 28 satellites de la « Tranche 0 » devront être répartis de manière équitable sur 2 plans, selon une orbite quasi-polaire et à 950 km d’altitude. Chaque lot, composé de 14 satellites pour une masse de 5 tonnes, devra être lancé entre septembre 2022 et février 2023.
Ce cahier des charges favoriserait un lanceur lourd pour emporter de nombreux satellites, bien que l’appel d’offre ne mentionne pas explicitement de type de véhicule.
La SDA a également déclaré qu’elle choisirait la société de lancement en fonction du prix et du calendrier proposés, ainsi que des performances passées. Théoriquement, ce dernier critère exclut les nouvelles « start-ups » proposant des services de lancement.
Enfin, la SDA laisse la porte ouverte à des prestataires qui proposeraient un vol « rideshare », tant que ses recommandations sont respectées.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-17.
La SDA bouscule les prix et le processus d’acquisitions traditionnel du Pentagone
Space News, 6 octobre 2020
Dans la cadre de la « Tranche 0 » de la National Defense Space Architecture (NDSA), la Space Development Agency (SDA) a passé commande de :
- 20 satellites de communication auprès de Lockheed Martin et York Space Systems de 14 M$ l’unité pour la Transport Layer
- 8 satellites de détection de missiles auprès de L3Harris et SpaceX de 43 M$ l’unité pour la Tracking Layer
Les 28 satellites, acquis pour un total de 624 M$, devront être livrés d’ici 2022.
Dans le cadre de la NDSA, le Pentagone prévoit d’acheter des centaines de satellites dans les années à venir afin de construire des constellations à moindre coût, fiables et rapidement déployables. Ce changement de paradigme est en totale rupture avec le processus d’acquisition actuel des satellites militaires, développés et produits sur plusieurs décennies pour un coût pouvant atteindre plusieurs centaines de millions de dollars. La nouvelle stratégie d’achat portée par la SDA pourrait changer drastiquement la classe de prix.
En effet, l’originalité de l’appel d’offre pour la « Tranche 0 » de la « Transport Layer » a surpris certains industriels, les contractants traditionnels du Pentagone devant totalement revoir leurs processus s’ils souhaitent pouvoir prétendre à ce type de contrats. Alors qu’un nouvel acteur comme SpaceX utilise sa production à la chaîne de satellites Starlink pour répondre à l’appel d’offre de la SDA, une société plus traditionnelle comme L3Harris prévoit de réduire les coûts en utilisant des composants déjà disponibles sur étagère.
A ce changement des méthodes de production s’ajoute une mise en concurrence accrue des sociétés afin que la SDA ne dépende pas d’un seul fournisseur. Ainsi, les quatre sociétés déjà sélectionnées pour les prototypes n’ont pas la garantie d’être reconduites pour produire les prochains satellites de la NDSA. La « Tranche 0 » ne semble pas financièrement rentable pour les industriels qui se positionnent en espérant être sélectionnés pour fournir les futures constellations.
Le Pentagone souhaite utiliser des lanceurs spatiaux lourds pour du transport point à point
Space News, 7 octobre 2020
Business Insider, 18 octobre 2020
L’U.S. Transportation Command (USTRANSCOM), le Commandement de combat unifié qui supervise les opérations logistiques de toutes les forces armées américaines, a signé un Cooperative Research and Development Agreement (CRADA) avec SpaceX et Exploration Architecture Corporation (XArc). Dans le cadre de ces CRADAs, les deux sociétés devront proposer à l’USTRANSCOM des concepts de transport rapide de fret pour des situations d’urgence. L’objectif est de livrer environ 70 tonnes de matériel en moins d’une heure en tout point du globe.
Lancements
Lancements de Sentinel-6 Michael Freilich et de Crew-1 respectivement fixés les 10 et 14 novembre
Space Policy Online, 26 octobre 2020
Le 2 octobre, le lancement d’un Falcon 9 depuis le Space Launch Complex 40 (SLC-40) de la Cape Canaveral Air Force Station (Floride) avec à son bord un satellite de la classe GPS III a été annulé 2 secondes avant son décollage. Le premier vol opérationnel de la capsule Crew Dragon (prévu initialement le 23 octobre) et le lancement de Sentinel-6 Michael Freilich étant prévus à bord d’une fusée similaire, SpaceX avait donc choisi de repousser les décollages afin de conduire les examens nécessaires.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-17.
Le programme « SmallSat Rideshare » de SpaceX attire les sociétés européennes
Space News, 9 octobre 2020
Dans le cadre de ce programme initié en août 2019, l’allemand Exolaunch a sécurisé avec SpaceX le lancement de douzaines de petits satellites pour décembre 2020 et mi-2021. Grâce à son adaptateur multiport EXOport et son système de séparation CarboNIX, Exolaunch entend placer sur des orbites héliosynchrones 30 cubesats et microsatellites américains et européens sur des vols de Falcon 9. À ce jour, Kepler Communications, Loft Orbital, NanoAvionics, Swarm Technologies, la DLR et des universités allemandes ont déjà souscrit à ce service. Dans leur sillage, Exolaunch continue d’enregistrer de nouvelles charges utiles sur les deuxième et troisième missions « rideshare » de SpaceX prévues pour 2021. En réponse à cette demande croissante de services de lancement, la société prévoit d’ouvrir une antenne aux États-Unis.
Lancements à venir
Date |
Mission | Client | Orbite | Lanceur | Entreprise | Site |
3 novembre | NROL 101 | NRO | Inconnue | Atlas V 531 | ULA |
Cap Canaveral (Floride) |
6 novembre |
SXM 7 | SiriusXM | GEO | Falcon 9 v1.2 Block 5 | SpaceX | Cap Canaveral (Floride) |
7 novembre | RISAT 2BR2 KSM (x4) Lemur-2 (x4) R 2 (M6P 2, LacunaSat 2) |
ISRO Kleos Space Spire NanoAvionics, SpaceWorks Orbital, Lacuna Space |
LEO | PSLV-DL | ISRO |
Satish Dhawan Space Center (Inde) |
10 novembre |
Jason-CS A (Sentinel 6 Michael Freilich) | https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg, EUMETSAT, NASA, NOAA | MEO | Falcon 9 v1.2 Block 5 | SpaceX |
Vandenberg (Californie) |
Lanceurs
2 lancements Starlink en 6 jours, permettant au Falcon de SpaceX d’atteindre son 100ème succès en 12 ans
Space News, 18 [1] et 24 [2] octobre 2020
Satellite Today, 26 octobre 2020
Le 18 octobre, un Falcon 9 de SpaceX a mis sur orbite 60 satellites Starlink depuis le Launch Complex 39A (LC-39A) du Kennedy Space Center. Puis le 24 octobre, un autre Falcon 9 a mis sur orbite 60 satellites Starlink depuis le Space Launch Complex 40 (SLC-40) de la Cape Canaveral Air Force Station.
Avec ces 13ème et 14ème lancements de satellites opérationnels dédiés à Starlink depuis le 24 mai 2019, SpaceX a lancé un total de 893 satellites dont 839 sont toujours opérationnels en orbite :
- Version v0.9 : 60 satellites lancés, 46 satellites désorbités
- Version v1.0 : 833 satellites lancés, 8 satellites désorbités
À noter que c’était respectivement la sixième et la troisième utilisation des premiers étages de Falcon 9 qui ont été tous les deux récupérés après leur atterrissage sur un « bateau-drone » dans l’océan Atlantique.
En parallèle, l’enquête sur l’interruption du décollage d’un Falcon 9 quelques secondes avant son lancement se poursuit. Ce lanceur devait emporter un satellite de classe GPS III pour le compte de l’U.S. Space Force. Ce report a ajourné le premier vol opérationnel Crew-1 depuis le LC-39A à mi-novembre mais ne devrait pas impacter le lancement de Sentinel-6 Michael Freilich prévu le 10 novembre depuis le Space Launch Complex 4E de la Vandenberg Air Force Base (Californie). A noter que pour ces deux vols SpaceX a remplacé un moteur Merlin sur chaque premier étage.
Blue Origin tente de convaincre l’U.S. Air Force de continuer son investissement dans le New Glenn
Space News, 19 octobre 2020
En août 2020, l’U.S. Air Force (USAF) a sélectionné SpaceX et ULA aux dépens de Blue Origin et Northrop Grumman dans le cadre de la Phase 2 du programme National Security Space Launch (NSSL). Mais contrairement à la décision de Northrop Grumman d’arrêter le développement de son lanceur OmegaA en septembre, Blue Origin a décidé de poursuivre le développement de son lanceur New Glenn dans le but d’assurer des vols de contrats commerciaux en 2021. Toutefois, la société se porte toujours candidate pour des lancements de sécurité nationale, insistant pour que l’USAF continue à financer son lanceur et les infrastructures au sol associées, en vue d’une certification pour ces missions. Son argument principal : avec le New Glenn, le Pentagone pourrait se reposer sur trois sociétés de lancements au lieu de deux.
De son côté, l’USAF maintient qu’elle mettra fin au contrat Launch Service Agreement (LSA) de 500 M$ qu’elle lui avait attribué en octobre 2018 pour développer le New Glenn, Blue Origin n’ayant pas été sélectionné pour la Phase 2 du programme. Dans tous les cas, l’USAF a déclaré lors de l’annonce des lauréats du NSSL qu’elle n’avait pas les fonds nécessaires pour continuer à financer les LSAs de Blue Origin et Northrop Grumman.
À noter que Blue Origin a investi massivement dans le développement de son New Glenn avec un pas de tir sur la Cape Canaveral Air Force Station (Floride) ainsi que dans deux usines de production : l’une en bordure du Kennedy Space Center (Floride) pour les lanceurs, l’autre à Huntsville (Alabama) pour les moteurs BE-4 qui propulseront le New Glenn et le Vulcan Centaur d’ULA.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-14.
Firefly Aerospace valide le premier étage de son lanceur et signe deux contrats de lancement
Parabolic Arc, 20 octobre 2020
Satellite Today, 21 octobre 2020
Firefly Aerospace a annoncé avoir signé deux Launch Services Agreement (LSA) pour son lanceur Alpha (dates de lancement et termes du contrat non-communiqués) : l’un avec Spire Global pour l’envoi de plusieurs satellites Lemur, l’autre avec le canadien Geometric Space Corporation.
Ces signatures interviennent alors que Firefly Aerospace a indiqué avoir terminé les essais sur le moteur du premier étage de l’Alpha Flight 1 et sur la séparation des coiffes. Suite à ces succès, cet étage va être acheminé au complexe de lancement de Firefly Aerospace à Vandenberg Air Force Base (Californie) en vue de son vol inaugural prévu à la fin de l’année. Haut de 29 m, le lanceur Alpha devrait être capable de mettre sur orbite 1 000 kg de charges utiles en orbite basse terrestre et 630 kg en orbite héliosynchrone, soit quatre fois les masses proposées actuellement sur des lanceurs pour petits satellites.
Pour mémoire, Firefly Aerospace devrait bientôt avoir fini la construction de son centre de contrôle, de son hangar d’intégration ainsi que de son pas de tir en lieu et place du Space Launch Complex 2 West (SLC-2W) à Vandenberg Air Force Base (Californie).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-09.
Succès de la première mise à feu de 3 moteurs Raptor du Starship SN8
Ars Technica, Parabolic Arc, Space Flight Now, 20 octobre 2020
Le 20 octobre, les 3 moteurs Raptor du Starship SN8 ont réalisé pendant quelques secondes un essai de mise à feu statique. Suite à ce succès, le vaisseau a été équipé d’une coiffe et d’ailerons, atteignant désormais une hauteur de 50 m pour un diamètre de 9 m. Prochaine étape pour le SN8 : un vol d’essai depuis Boca Chica (Texas) avec une apogée de 15 km d’altitude courant novembre.
La conception et mise à disponibilité du SN8 ont été rapides: le corps a été construit en septembre puis transporté sur le pas de tir début octobre avant de subir des essais sur l’intégrité de ses réservoirs entre le 6 et 8 octobre. Il convient de noter que le SN8 est équipé de 3 moteurs Raptor alors que la version finale des Starships en comptera 6 : 3 pour une puissance optimale au décollage, 3 autres avec une tuyère plus large pour une propulsion idéale dans le vide intersidéral (RVac). Le premier RVac a d’ailleurs été récemment transféré de l’usine de Hawthorne (Californie) au site d’essai de McGregor (Texas).
Pour rappel, les Starships seront les étages supérieurs des lanceurs Super Heavy. Elon Musk a estimé qu’il y avait « plus de 80% de chances » que le premier ensemble de ce genre tente un vol orbital en 2021. Le Directeur de SpaceX considère également que le ravitaillement en orbite des Starships devrait être maîtrisé en 2022, condition nécessaire à des voyages en direction de la Lune – dont le premier pourrait prendre place en 2022 ou 2023. Elon Musk maintient également que le premier voyage de fret d’un Super Heavy Starship vers Mars aura lieu à l’horizon 2024.
Pour mémoire, SpaceX fait partie des 3 lauréats choisis en avril par la NASA pour développer les alunisseurs Artemis, en concurrence avec Dynetics et la « National Team » menée par Blue Origin. Un contrat de 135 M$ lui a été octroyé dans cette optique pour le Starship.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-14.
ABL Space Systems poursuit le développement éclair de son lanceur RS1
Parabolic Arc, Space News, 22 octobre 2020
ABL Space Systems a annoncé avoir réalisé le premier essai de mise à feu statique sur le second étage de son lanceur RS-1 sur l’Edwards Air Force Base (Californie). Cette campagne va s’étaler sur plusieurs semaines pour permettre de valider notamment le remplissage des réservoirs, le fonctionnement des systèmes de pressurisation, la séquence de décollage et l’allumage du moteur. La société compte faire fonctionner son moteur E2, employant de l’oxygène liquide et du kérosène raffiné, environ 1 000 secondes sur la totalité de la campagne d’essai. Un seul moteur E2 propulsera le second étage, tandis que neuf se chargeront de faire avancer le premier étage.
Si cette campagne se déroule nominalement, le lancement inaugural de RS1 devrait avoir lieu au premier trimestre 2021 depuis le Launch Complex 576E de Vandenberg Air Force Base (Californie), alors qu’ABL Space Systems a été fondée il y a seulement 3 ans et compte une équipe de 75 personnes. Peu de modifications ont été nécessaires pour accueillir RS1 sur le pas de tir dans un souci d’économie et de rapidité de développement. En effet, la société a opté d’une part pour une concentration verticale de ses activités, d’autre part pour des procédés de fabrication modulables. Ainsi, elle propose une offre à bas coût et évite les architectures non-éprouvées. De ce fait, RS1 semble attractif sur plusieurs aspects : son prix (9 000 $/kg), sa capacité (plus grande capacité d’emport du marché vers l’orbite cislunaire), sa fiabilité (utilisation de technologies déjà éprouvées), sa cadence de tir (production d’un véhicule de lancement en 30 jours).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-14.
Télécommunications
SpaceX, Viasat et Hughes Network Systems en lice pour réduire la fracture numérique aux Etats-Unis
Space News, 13 octobre 2020
Parabolic Arc, 16 octobre 2020
Le 13 octobre dernier, la FCC a révélé une liste de quelques 386 opérateurs de télécommunications éligibles au Rural Digital Opportunity Fund (RDOF). Ce fonds, qui a pour objectif de combler la fracture numérique aux Etats-Unis, est doté de 20,4 Mds$ qui doivent être répartis à l’issue de deux phases de financement. Les 386 opérateurs identifiés dans la liste de la FCC seront autorisés à participer à la première phase qui débutera le 29 octobre et qui prendra la forme d’enchères inversées (contrairement aux enchères classiques, l’objectif des enchères inversées est de proposer le prix le plus bas possible) à l’issue desquelles la FCC pourra attribuer jusqu’à 16 Md$.
En juin dernier, la FCC avait, sous la pression des opérateurs de satellites, autorisé les opérateurs de réseaux satellitaires en orbite basse à concourir au fonds, à la condition que ceux-ci respectent le seuil fixé par la FCC en termes de temps de latence, à savoir moins de 100 millisecondes. Parmi les 386 candidats en lice, on retrouve toutefois les entreprises Viasat et Hughes Network Systems qui opèrent toutes deux un réseau de satellites géostationnaires qui subit, par nature, une latence de signal d’une demie seconde. Pour réduire leur temps de latence et prétendre au RDOF, ces deux opérateurs ont proposé des solutions différentes : Viasat a évoqué l’idée de lancer une constellation de 288 satellites en orbite terrestre basse et Hughes Network Systems a investi 50 M$ dans OneWeb qui lui permettrait d’offrir du haut débit depuis l’orbite basse. Outre ces deux opérateurs, SpaceX a également été autorisé à participer à la première session d’enchères. Sa qualification était pourtant incertaine compte tenu de la circonspection de la FCC face à ses anticipations – SpaceX envisage des temps de latence inférieurs au seuil fixé grâce à sa constellation en orbite basse Starlink – et du fait que l’entreprise n’avait pas encore commencé à fournir ses services commerciaux. Depuis, SpaceX a lancé le service beta de sa constellation Starlink pour $99 par mois.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-11
Intelsat ne cède pas face aux accusations de SES
Satellite Today, 20 octobre 2020
Space News, 23 octobre 2020
En juillet dernier, l’opérateur luxembourgeois SES s’était rendu devant le juge des faillites de l’Etat de Virginie, où Intelsat a déposé une demande de placement sous la protection du chapitre 11, afin d’obtenir de son homologue américain des dommages et intérêts de 1,8 Md$ .
Selon SES, Intelsat aurait violé les obligations résultant de son adhésion à l’Alliance Bande C – un groupement d’opérateurs formé en 2018 par Eutelsat, Intelsat, SES, et Telesat pour répartir équitablement les financements perçus au titre de la réallocation des fréquences satellitaires en bande C au profit des réseaux terrestres 5G – en se désolidarisant de l’Alliance et en tentant d’obtenir de la FCC davantage de financements que ses anciens partenaires.
Intelsat a jugé la demande de SES infondée et a refusé de payer le montant réclamé. Intelsat considère en substance que le mandat de l’Alliance, qui avait été créée afin d’organiser la réallocation entre opérateurs terrestres et satellitaires, n’avait plus raison d’être à partir du moment où la FCC avait décidé qu’elle serait responsable du processus de compensation de la bande C en organisant des enchères publiques.
L’entreprise s’est en outre appuyée sur les clauses de limitation de responsabilité insérées dans l’accord passé entre les membres de l’Alliance et sur la loi de l’Etat de New York (qui encadre ledit contrat) pour s’opposer au versement de la somme demandée par SES.
Au-delà de sa défense, Intelsat a également pointé du doigt la « conduite inéquitable » de SES qui aurait transmis à la FCC, sans l’autorisation préalable des membres de l’Alliance, un rapport commandité par l’Alliance pour calculer les parts de marché d’Intelsat et Telesat. Selon Intelsat, SES aurait donc non seulement violé son engagement de confidentialité mais aurait également lésé Intelsat dans la mesure où ce rapport, qui a été utilisé par la FCC pour calculer les sommes à reverser à chaque opérateur, serait désavantageux pour Intelsat.
Dans l’hypothèse où la créance de SES sur Intelsat serait reconnue par le juge des faillites, l’opérateur américain a demandé à ce dernier de privilégier le recouvrement des autres dettes dont Intelsat serait débitrice et de placer SES derrière ses autres créanciers compte tenu de son comportement vis-à-vis de l’Alliance.
Facebook… bientôt opérateur de satellites ?
Light Reading, 9 octobre 2020
Le 2 septembre, le lanceur Vega a mis sur orbite depuis la Guyane Française le satellite Athena au profit de PointView Tech, une filiale de Facebook. Ce satellite expérimental est destiné à tester de nouveaux moyens d’accès à la large bande par satellite. Bien que le géant des réseaux sociaux ne prétende pas, selon ses dires, devenir un véritable opérateur de télécommunications par satellites, ce lancement s’inscrit dans des travaux plus larges menés par l’entreprise dans le domaine de la connectivité. En effet, Facebook dispose depuis 2013 d’un groupe de travail dédié à l’étude de différents modes de connexion (drones, lasers, etc.) et qui aurait permis de relier 100 millions de personnes au réseau Internet. Ce lancement, de même que les ambitions de Facebook en matière de connectivité, ne sont pas sans rappeler les desseins d’autres sociétés comme SpaceX ou Amazon qui entendent développer de larges constellations de satellites destinées à offrir à tout un chacun un accès au haut débit.
Connaissance de l’Environnement Spatial
Conformément à la SPD-3, le Sénat introduit une loi confiant au DoC la responsabilité du STM civil
Space Policy Online, 21 octobre 2020
Parabolic Arc, Space News, 22 octobre 2020
Le Space Preservation and Conjunction Emergency Act (ou SPACE Act) vient d’être introduit par le Sénat pour transférer la responsabilité de la gestion du trafic spatial civil du Department of Defense (DoD) au Department of Commerce. Ce transfert, voulu par la Space Policy Directive-3 (SPD-3 – « National Space Traffic Management Policy »), a pour objectif de permettre au Pentagone de se recentrer sur ses missions régaliennes en cédant au DoC la charge de collecter et de fournir des données aux opérateurs de satellites civils et commerciaux afin de protéger l’orbite basse terrestre ainsi que l’intégrité des systèmes spatiaux. Plus précisément, cette mission serait confiée à l’Office of Space Commerce qui, actuellement sous tutelle de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), serait transformé en Bureau of Space Commerce et placé sous l’autorité directe du Secrétaire d’Etat au Commerce auprès de qui il devrait rendre compte de ses activités.
Selon le Président de la Commission du Commerce du Sénat qui a déposé le projet de loi, le DoC pourrait s’appuyer sur son expertise technique et sur sa proximité avec le secteur privé pour mener à bien cette nouvelle mission. Toutefois, une telle responsabilité requiert des financements. Si le projet de loi du Sénat a suivi la requête budgétaire du DoC en attribuant à ce dernier une enveloppe de 15 millions de dollars pour l’année fiscale 2021, les appropriateurs du Congrès doivent encore s’entendre sur ce montant. En effet, en juillet dernier, la Chambre des Représentants avait refusé d’accorder au DoC le montant requis avant d’avoir reçu une étude attestant de la capacité du DoC à se saisir de cette nouvelle compétence. Le 20 août, cette étude, menée par la National Academy of Public Administration (NAPA), a confirmé que le DoC était, avant le Department of Transport ou la NASA, l’agence la plus à même de se charger de la gestion du trafic spatial. L’Administrateur de la NASA lui-même a jugé ce transfert de compétence pertinent. Les appropriateurs du Congrès doivent donc se concerter pour décider du budget à accorder au DoC afin de lui permettre de mener cette mission et de mettre en service le catalogue de données en architecture ouverte (l’Open Architecture Data Repository) que le DoC souhaite opérationnel d’ici fin 2021. Néanmoins, le retard accumulé par le Congrès, en raison de l’épidémie de Covid-19 et du contexte électoral actuel, pourrait retarder la prise de décision du Congrès.
Météorologie Spatiale Civile et Militaire
Donald Trump signe le projet de loi sur la météorologie spatiale, avec quelques réserves
Space Policy Online, 22 octobre 2020
Parabolic Arc, 23 octobre 2020
Le 21 octobre dernier, le Président Donald Trump a signé le projet de loi Promoting Research and Observations of Space Weather to Improve the Forecasting of Tomorrow Act (PROSwift) ayant pour objectif d’organiser la répartition des rôles et la coopération entre les différentes agences fédérales en matière de météorologie spatiale.
Approuvé par le Congrès le 16 septembre, ce projet de loi peut désormais entrer en application grâce à la signature du président, mais ce dernier s’est réservé le droit d’interpréter à sa façon certaines dispositions contenues dans le texte. En effet, en cas de désaccord avec un projet de loi validé par le Congrès, le système américain permet au Président des États-Unis soit d’apposer son veto audit projet, soit de le signer en lui joignant un « signing statement » par lequel le Président doit détailler la façon dont son administration devra interpréter le texte et travailler à son amélioration. Dans le cas de PROSwift, le Président a donc choisi la deuxième option et rédigé un signing statement au sein duquel il a mis en avant que certaines dispositions de la loi pouvaient limiter ses marges de manœuvre en matière de politique étrangère et que celle-ci ne s’intéressait pas suffisamment à la protection des infrastructures critiques et systèmes essentiels à la préservation de la sécurité nationale des États-Unis.
La problématique des infrastructures critiques avait constitué une pierre d’achoppement entre la Chambre et le Sénat qui avaient fini par la supprimer du projet de loi mais s’étaient entendus pour inclure le Department of Defense (DoD) au sein du groupe de travail inter-agences mis en place par le texte et pour lui confier certaines responsabilités.
Artemis
La NASA et l’ESA formalisent leur coopération pour le Gateway d’Artemis
Parabolic Arc, 27 octobre 2020
Le 27 octobre, les deux agences spatiales ont signé un Memorendum of Understanding (MoU) actant la participation de l’ESA au développement de la Lunar Gateway, la station spatiale en orbite lunaire du programme Artemis qui devra permettre une présence durable de l’Homme autour de la Lune. L’Agence a pour mission de développer les modules International Habitat (I-Hab – module habité) et European System Providing Refueling, Infrastructure and Telecommunications (ESPRIT – module de communication et de ravitaillement) de la « version augmentée » de la Lunar Gateway. Pour mémoire, l’Agence est également responsable de l’European Service Module (ESM), module de service de la capsule Orion, laquelle doit conduire les astronautes jusqu’à l’orbite lunaire.
L’ESA a d’ailleurs déjà attribué la maîtrise d’œuvre de ces programmes aux industriels européens (voir infra) : Thales Alenia Space Italie est en charge du module i-HAB, Thales Alenia France du module ESPRIT et Airbus du module ESM. Plus que d’engager ses industriels, cette contribution européenne au programme Artemis pourrait permettre aux astronautes européens de figurer parmi les équipages Artemis et de se rendre sur la Lunar Gateway.
Cette signature constitue une étape importante pour la NASA qui continue de fédérer ses partenaires internationaux autour de son programme d’exploration lunaire. Le 13 octobre, la NASA avait reçu la signature de sept nations spatiales pour ses Accords Artemis qui fixent un ensemble de principes communs établissant les règles de conduite à respecter lors des missions d’exploration.
L’ESA attribue 1,3 Md€ au secteur privé en vue de ses programmes d’exploration lunaire et martienne
Parabolic Arc, 14 octobre 2020
Space News, 15 octobre 2020
Le 14 octobre dernier, à l’occasion de l’International Astronautical Congress (IAC) 2020, l’Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé le nom des entreprises qui contribueront à son programme d’exploration lunaire et martienne tel que validé par ses Etats membres lors de la dernière conférence ministérielle Space19+. Les contrats attribués par l’ESA, qui représentent à l’heure actuelle un montant total de 1,3 Md€ (et devraient représenter 2,9 Md€ à la fin de l’année prochaine) concernent principalement des missions menées en partenariat avec la NASA, comme les programmes Mars Sample Return et Artemis (et notamment la conception de la station Lunar Gateway). Parmi les entreprises sélectionnées par l’Agence, Thales Alenia Space a bénéficié de plusieurs contrats, dont deux relatifs à la Lunar Gateway :
- Thales Alenia Space France sera le maître d’œuvre du module de ravitaillement et de communication ESPRIT (European System Providing Refueling, Infrastructure and Telecommunication) constitué de deux éléments :
- Le premier, HLCS (Halo Lunar Communication System), doit assurer les communications entre la Lunar Gateway et la Lune
- Le second, ERM (ESPRIT Refueling Module), ravitaillera le Gateway en xénon et en propulseurs chimiques
Les deux éléments devraient être lancés à des dates différentes, le HLCS en 2024 et l’ERM en 2027. Thales Alenia Space France, qui a déjà commencé le développement du module ESPRIT à travers un ATP, devrait signer le contrat définitif d’ici la fin de l’année
- Thales Alenia Space Italie sera le maître d’œuvre module habité I-Hab de la Lunar Gateway, qui fait ainsi valoir son expérience acquise dans le développement des modules spatiaux pressurisés, notamment de l’ISS et du cargo Cygnus. L’entreprise devra toutefois faire face à de nouvelles exigences dans la conception de l’I-Hab compte tenu des spécificités de l’environnement lunaire (plus forte exposition aux radiations cosmiques notamment) mais aussi de celles des missions qui seront menées sur la Lunar Gateway (au contraire de l’ISS, celui-ci pourrait être habité de façon occasionnelle, et devra donc pouvoir fonctionner de façon autonome). Le lancement du module est prévu pour 2026. Le montant du contrat attribué à Thales Alenia Space Italie s’élève à 327 M€
- Outre ces deux contrats, Thales Alenia Space a également été sélectionné avec Airbus pour mener des études préliminaires pour le développement du European Large Logistic Lander (EL3), un atterrisseur qui devrait être en mesure de transporter jusqu’à 1,5 tonne à la surface lunaire à la fin de la décennie 2020. A l’issue de ces premières études, une des deux entreprises sera désignée pour concevoir l’EL3, si des financements spécifiques lui sont alloués lors de la prochaine réunion ministérielle de l’ESA prévue en 2022
De son côté, Airbus s’est vu attribué plusieurs contrats dans le cadre de la mission Mars Sample Return à laquelle l’ESA est associée :
- Les échantillons identifiés par le rover Perseverance seront collectés par un autre rover, le Sample Fetch Rover (SFR), pour lequel Airbus a bénéficié de plusieurs contrats d’études
- L’entreprise a également été dotée de 491 M€ pour développer l’Earth Return Orbiter, l’orbiteur qui sera chargé de rapporter sur Terre lesdits échantillons
A travers sa contribution à ces diverses missions, l’ESA assure donc non seulement d’importants contrats aux industriels européens œuvrant dans le domaine spatial, mais espère également obtenir une place pour un astronaute européen dans le cadre du programme Artemis, une ambition confirmée par le Directeur de l’exploration humaine et robotique de l’ESA.
La NASA octroie plus de 400 M$ au secteur privé pour développer les technologies nécessaires à l’exploration spatiale
Satellite Today, 15 octobre 2020
Space Flight Now, 16 octobre 2020
Space News, 17 octobre 2020
Une dizaine d’entreprises a été récemment désignée par la NASA pour concevoir les technologies qui permettront à celle-ci de soutenir ses projets d’exploration, notamment son programme Artemis. La NASA a ainsi attribué plusieurs contrats d’une valeur totale de plus de 400 M$ qui concerneront notamment :
- L’extraction des ressources lunaires :
- L’entreprise Intuitive Machines a obtenu, dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS), un ordre de mission de 47 M$ pour livrer la charge utile Resources Ice Mining Experiment 1 (PRIME-1) sur la surface lunaire d’ici la fin de l’année 2022. PRIME-1 a pour mission de chercher la présence d’eau glacée jusqu’à un mètre de profondeur afin de permettre à la NASA d’identifier les futurs sites d’atterrissage des équipages Artemis
- La société Sierra Nevada Corp. a reçu 2,4 M$ pour développer un outil de démonstration capable d’extraire l’oxygène du sol lunaire grâce au méthane et à l’énergie solaire concentrée
- Le stockage et le transfert de carburants dans l’Espace : un total de $256.1 M$ a été attribué à Eta Space, Lockheed Martin, ULA et SpaceX pour mettre au point des technologies commerciales permettant de se ravitailler en carburant dans l’Espace :
- 89,7 M$ à Lockheed Martin pour tester de nouvelles technologies de stockage d’hydrogène liquide sur un petit satellite
- 86,2 M$ à ULA pour développer un système de propulsion cryogénique utilisant de l’oxygène et de l’hydrogène liquide, et doté d’un outil de contrôle intelligent capable de mesurer l’évolution de ses paramètres. Celui-ci sera placé sur le premier étage de son lanceur Vulcan Centaur qui a vocation à être utilisé comme réservoir de carburant en orbite et dans l’Espace lointain
- 53,2 M$ à SpaceX pour expérimenter en vol le transfert de 10 tonnes de carburant cryogénique entre deux réservoirs dans un même Starship (à terme, l’objectif sera de réaliser de tels transferts entre deux Starship différents en orbite)
- 27 M$ à Eta Space pour tester des technologies de stockage d’oxygène liquide
- Les télécommunications : l’équipementier Nokia a reçu un contrat de 15 M$ de la NASA pour déployer le premier système de télécommunications 4G sans fil dans l’Espace et notamment sur la Lune
- L’énergie : Astrobotic, pH Matter, Precision Combustion, et Teledyne Energy Systems ont été choisis pour tester de nouveaux systèmes de chargement sans fil et un nouveau système de production d’énergie régénérative. Par ailleurs, Masten Space Systems sera en charge de la mise au point d’un équipement capable de produire de la chaleur chimique et de l’énergie électrique pour permettre aux charges utiles utilisés à la surface de la Lune de survivre à la nuit lunaire
- Les atterrisseurs : Masten Space Systems a été sollicitée pour concevoir un système d’atterrissage de précision ainsi qu’un correcteur de trajectoire. Intuitive Machines a également reçu un contrat de 41,6 M$ pour développer un « atterrisseur à trémie » capable de transporter une charge utile de 2,2 livres (1 kg) sur plus de 1,5 kilomètres à la surface de la Lune et d’explorer les cratères hors de portée des rovers
- La conduite d’opérations sur la Lune : Maxar Technologies a obtenu 8,7 M$ de dollars pour concevoir un bras robotique léger et peu coûteux pour conduire des opérations sur la surface de la Lune
- La conduite d’expérimentations sur la surface lunaire : Alpha Space Test and Research Alliance recevra environ 22,1 M$ pour développer des installations où pourront être testées de nouvelles technologies et expériences scientifiques
Exploration et Sciences de l’Univers
Essais environnementaux validés pour JWST
Parabolic Arc, 6 octobre 2020
Suite au succès des essais environnementaux permettant de valider sa compatibilité aux phases de décollage et de mise à poste, il reste une dernière étape pour le James Webb Space Telescope (JWST) : un énième déploiement de son miroir primaire et de son bouclier pare-soleil suivi d’une évaluation complète de ses systèmes. Il pourra ensuite être expédié en Guyane française par bateau. Son lancement est prévu à bord d’une Ariane 5 depuis le Centre Spatial Guyanais le 31 octobre 2021.
Pour mémoire, le JWST est le plus grand, le plus puissant et le plus complexe télescope jamais construit. Au total, 258 sociétés, agences et universités ont pris part au projet mené par la NASA, l’ESA et le CSA, dont 142 aux États-Unis, 104 dans 12 pays européens et 12 au Canada.
Secteur Privé
Microsoft part à la conquête de l’Espace avec Azure Space
Parabolic Arc, Satellite Today, Space News [1] et [2], 20 octobre 2020
En septembre, Microsoft a lancé Azure Orbital, un réseau de stations sol capable de se connecter à des satellites de télédétection, en partenariat avec Amergint, Kratos, KSAT, Kubos, US Electrodynamics et Viasat. Un mois après cette annonce, Microsoft a annoncé étendre ses services de cloud computing aux satellites de communication en orbite basse, moyenne et géostationnaire en lançant Azure Space, avec le concours de SES et de SpaceX.
Cette nouvelle initiative compte mettre à disposition l’informatique en nuage de Microsoft à un large réseau de partenaires industriels via les constellations O3b de SES et Starlink de SpaceX. Pour ce faire, la multinationale informatique va proposer des centres de données pour des services informatiques hébergés, capables d’être déployés dans le monde entier et ainsi se connecter aux satellites Starlink ou O3b. Les clients de Modular Datacenter (MDC) pourront ainsi déployer eux-mêmes un centre de données autonome et mobile. Ce service s’adresse aussi bien aux industriels privés qu’aux agences gouvernementales qui utilisent les données collectées par satellite mais ne souhaitent pas investir dans les infrastructures au sol pour les traiter et les analyser. Cette solution vise principalement les secteurs de la défense, de l’agriculture et de l’énergie qui opèrent dans des environnements complexes, loin d’infrastructures de communication.
De ce fait, Azure Space se place en concurrent direct d’Amazon Web Services (AWS) qui, en 2019, a lancé AWS Ground Station, un réseau d’antennes sol mondial, puis, en juin 2020, a créé AWS Aerospace and Satellite Solutions, une nouvelle branche dédiée aux affaires spatiales.
Enfin, Microsoft a également annoncé la mise à disposition du grand public de l’Azure Orbital Emulator, auparavant réservé aux agences gouvernementales américaines. Il s’agit d’un environnement digital pour des développeurs de satellites. Ces derniers pourront y simuler des concepts de constellation et tester des algorithmes d’intelligence artificielle avant de lancer leurs propres satellites.
Dans le cadre d’Azure Space, Microsoft travaille donc avec 8 sociétés :
- AMERGINT. Construction d’infrastructures et fournisseur d’applications sur l’Azure Marketplace
- Kratos. Développement de produits de communication avancés et de plateformes
- KSAT. Fourniture d’une connectivité internet par satellite via son réseau de 200 antennes situées dans 24 stations sol
- Kubos. Ses logiciels de contrôle de mission (Major Tom) et de simulation de vol des satellites (KubOS) seront disponibles dans l’Azure Marketplace
- SES. Construction d’antennes pour la constellation O3b mPOWER à proximité des centres de données d’Azure Space pour assurer une connexion et une résilience en cas de coupure des communications dans un MDC (les deux sociétés viennent de conduire un essai de ce type avec succès)
- SpaceX. Connexion de Starlink avec les MDCs. Microsoft rejoint également SpaceX sur le contrat de la « Tranche 0 » de la Tracking Layer de la Space Development Agency remporté en octobre 2020. Bien que SpaceX n’ait pas indiqué le rôle de Microsoft dans ce programme, SpaceX pourrait être intéressé pour utiliser l’Azure Orbital Emulator
- US Electrodynamics. Intégration des stations sol à Azure Orbital
- Viasat. Intégration de sa solution Real-Time Earth (RTE) dans la plateforme de Microsoft. Le RTE fournit des services en observation de la Terre et télédétection
Pour supporter ce développement, Azure Space a annoncé avoir recruté d’anciens hauts cadres du gouvernement américain : William Chappell (auparavant à la Defense Advanced Research Projects Agency, aujourd’hui Directeur technique), Stephen Kitay (auparavant Sous-Secrétaire adjoint à la Défense, aujourd’hui Directeur) et Chirag Parikh (auparavant à la National Geospatial Intelligence Agency et Directeur de la politique spatiale au National Security Council, aujourd’hui Directeur).
L’industrie spatiale reste robuste face aux conséquences de la crise sanitaire
Space News, 9 octobre 2020
Malgré le ralentissement économique subi par de nombreuses industries dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, divers experts présents lors de la conférence Satellite Innovation 2020 ont affiché leur optimisme quant à la santé du secteur spatial. Selon eux, les entreprises du secteur se seraient relativement bien maintenues, malgré certains cas de faillite. Cette robustesse serait due en partie à la puissance publique qui a maintenu ses commandes et a permis aux entreprises d’assurer la continuité de leurs activités en reconnaissant leur statut d’infrastructures critiques. Outre ce soutien public, les entreprises du secteur spatial ont également pu compter sur des investissements privés qui, bien qu’affaiblis au début de la crise, ont conservé un certain niveau voire connu un rebond. C’est ainsi que sur la période du 30 juin 2019 au 30 juin 2020, l’industrie spatiale a bénéficié de 3,2 Md$ contre 3,6 Md$ l’année précédente (marquée principalement par un soutien massif à OneWeb). En outre, l’investissement privé dans le domaine spatial a connu, lors du deuxième trimestre 2020, une augmentation de 7 %.
Le principal défi des entreprises du secteur est de poursuivre leurs levées de fonds et de convaincre les investisseurs de continuer à leur faire confiance. En effet, selon les experts présents lors de la conférence, les investisseurs seraient actuellement en phase d’observation, attendant de voir ce que les entreprises seront capables de produire sur la base des sommes déjà levées. Les spécialistes anticipent également une augmentation du nombre de fusions-acquisitions.
Le phénomène SPAC
Space News, 8 octobre 2020
L’industrie spatiale assiste depuis quelques temps à l’arrivée d’investisseurs d’un genre nouveau : les sociétés d’acquisition à finalité spécifique (SPACs). Ces sociétés, qui ne mènent aucune activité commerciale, sont constituées dans le seul but d’acquérir ou de fusionner avec des sociétés existantes. Pour ce faire, les SPACs, également appelées « sociétés à chèque en blanc », lèvent des fonds grâce à des offres publiques initiales, dans le but d’acquérir les entreprises de leur choix et les faire entrer en bourse. L’avantage de ces sociétés est d’offrir aux entreprises à la recherche de capitaux une alternative plus rapide aux traditionnelles offres publiques d’actions ainsi qu’aux sociétés de capital-risque.
En juillet 2019, Virgin Galactic avait ainsi fusionné avec la SPAC Social Capital Hedosophia, ce qui lui a permis d’entrer à la bourse de New York en octobre dernier. Plus récemment, la société de transport spatial Momentus a fusionné avec la SPAC Stable Road Capital pour un montant de 1,2 Md$. Ces opérations pourraient inciter d’autres jeunes pousses du spatial à recourir aux services proposés par ces sociétés.
Outre les avantages qu’elles procurent aux entreprises ciblées, les SPACs permettent également aux investisseurs « ordinaires » de financer des secteurs de pointe comme le spatial. Elles demeurent toutefois un instrument d’investissement à risque.
Technologie
La NASA sélectionne 31 technologies prometteuses pour des essais sur des vols commerciaux
Parabolic Arc, 14 octobre 2020
Dans le cadre du programme Flight Opportunities, la NASA a sélectionné un nombre record de 31 projets technologiques (voir liste) pour des essais en vols paraboliques, à bord de ballons stratosphériques ou de lanceurs suborbitaux. Exposer ces innovations à des caractéristiques analogues à celles des vols spatiaux, le tout sans en supporter le coût, permet à la NASA de les valider avant de les intégrer dans de futures missions.
Le programme Flight Opportunities de la NASA, financé par le Space Technology Mission Directorate (Washington, D.C.) et géré par l’Armstrong Flight Research Center (Californie), doit permettre à l’Agence d’atteindre ses ambitions lunaires. Le processus de sélection des technologies est à la charge de l’Ames Research Center (Californie).
Dans le cadre du groupe sélectionné cette année, nommé Test Flights solicitation, les lauréats vont recevoir une bourse ou un accord de collaboration leur permettant d’acheter des vols commerciaux américains pour y tester leur technologie. Cette année, les projets sélectionnés répondent aux deux sujets prioritaires de la NASA : Supporting Sustainable Lunar Exploration and the Expansion of Economic Activity into Cislunar Space et Fostering the Commercialization of Low-Earth Orbit and Utilization of Suborbital Space. À noter que cet appel d’offres comportait pour la première fois l’option pour tous les chercheurs d’accompagner leurs charges utiles sur des vols suborbitaux.
Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg