Bulletin d’actualité Espace n°20-16

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Nicolas Maubert, Diane Zajackowski)

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Personalia

Depuis le 1er octobre, Diane Zajackowski succède à Édouard Lallouette au poste d’Adjointe au Représentant du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg aux États-Unis. Merci à Édouard pour son implication au sein du bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg de Washington, D.C. pendant deux ans et bienvenue à Diane !

L’ancien Directeur de la Space Development Agency, Fred Kennedy, nouveau Président de Momentus
Space News, 15 septembre 2020
Colonel retraité de l’U.S. Air Force, Fred Kennedy a été le premier Directeur de la Space Development Agency (SDA). Après avoir démissionné par surprise de la SDA le 21 juin 2019, il a rejoint début 2020 le développeur de petits lanceurs Astra comme Vice-Président pour les missions futures. Il a finalement démissionné le 11 septembre, jour de l’échec du lancement d’Astra Rocket 3.1.

Un ancien Directeur du National Security Council passe chez Amazon Web Services
Satellite Today, 11 septembre 2020
Peter Marquez deviendra le chef de la politique spatiale dans la société de Jeff Bezos. Il occupait un poste similaire au National Security Council de 2007 à 2010, sous les Présidences de George W. Bush et de Barack Obama. Depuis, il a notamment travaillé comme Directeur des programmes spéciaux et analyste de la politique spatiale au sein de l’U.S. Office of the Secretary of Defense.

Réorganisation d’ampleur au sein du Département d’Exploration Humaine de la NASA
Space News, 17 septembre 2020
Space Policy Online, 22 septembre 2020
La NASA cherche depuis plusieurs années à réorganiser son Département Human Exploration and Operations (HEOMD) afin de répondre au mieux aux missions hétérogènes qui lui sont confiées. Plusieurs propositions ont été rejetées par le Congrès dans le passé comme l’incorporation du Space Technology Mission Directorate (STMD) en 2018 ou la création d’un Moon to Mars Mission Directorate en 2019. Depuis un an, le HEOMD a été dirigé par 4 Administrateurs différents (Bill Gerstenmaier, Doug Loverro, Ken Bowersox en intérim puis Kathy Lueders) ce qui n’a pas facilité sa réorganisation. Malgré tout, le Congrès a finalement approuvé fin septembre la proposition de réorganisation suivante :

  • Systems Engineering and Integration (SE&I), dirigé par Marshall Smith : nouvelle division en charge d’assurer la pérennité et l’extensibilité des programmes actuels pour les convertir en stratégie d’exploration à long-terme de la Lune et Mars
  • Exploration Systems Development (ESD), dirigé par intérim par Tom Whitmeyer : division en charge du développement du Space Launch System (SLS), du module Orion et de l’Exploration Ground Systems (EGS) au profit des missions Artemis I et II
  • Exploration Systems (AES), dirigé par Mark Kirasich : en charge du développement de la Lunar Gateway et de l’Human Landing System (HLS) au profit de la mission Artemis III et des suivantes
  • Station Spatiale Internationale (ISS), dirigé par intérim par Robyn Gatens depuis le 25 août
  • Commercial Spaceflight Development, dirigé par Phil McAlister : en charge du programme de vols habités commerciaux (Crew Dragon de SpaceX et Starliner de Boeing) et la commercialisation de l’orbite basse terrestre (LEO). Elle supervise également l’ISS National Lab (ISSNL), le segment américain de l’ISS géré par le Center for the Advancement for Science in Space (CASIS) et disponible aux utilisateurs non-Américains
  • System Integration and Management, dirigé par Alotta Taylor : cette division s’assure que les programmes et les processus d’approvisionnement des projets du HEO sont optimisés et conformes aux règlements à l’échelon de l’état, de l’agence et du HEOMD
  • Human Spaceflight Capabilities, dirigé par Benjamin Neumann. Cette division regroupe le Rocket Propulsion Testing et le Human Research Program. Ce dernier était auparavant intégré au Space Life and Physical Sciences Research and Applications (SLPSRA), tandis que les deux autres composantes du SLPSRA, le Space Biology Program et le Physical Sciences Program, ont été transférées au Science Mission Directorate (SMD)
  • Space Communications and Navigation (SCaN), dirigé par Badri Younes : en charge de la gestion du système de communication et de navigation de l’agence
  • Launch Services, dirigé par Jim Norman : en charge de l’acquisition des services de lancements commerciaux pour tous les départements de la NASA
  • Resources Management, dirigé par Brian Dewhurst

Cette réorganisation fait la part belle aux projets à court-terme, notamment les opérations en LEO et le retour des astronautes américains sur la Lune. L’exploration humaine de Mars est regroupée au sein d’une nouvelle branche dont la mission sera d’intégrer les activités de vol habité au sein de toutes les divisions du HEO. Certaines branches du HEOMD telles que le SCaN et le Launch Services Program n’ont en revanche pas fait l’objet de réorganisation.
À noter enfin que le HEOMD est doté de presque la moitié du budget de la NASA (10 Md$ sur 22 Md$ pour l’année fiscale 2020).

Politique

Publication d’une note sur la place du Spatial dans l’Election Présidentielle américaine de 2020 par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg aux Etats-Unis
A un mois de l’élection présidentielle américaine, notre Bureau a publié une note analysant la place du Spatial dans les campagnes démocrate et républicaine, ainsi que les enjeux et impacts potentiels sur les stratégies et programmes en cours selon l’issue du scrutin du 3 novembre.
Article connexe publié précédemment : La place du spatial dans les programmes des candidats démocrate et républicain à l’Élection Présidentielle américaine de 2020 (à un mois du scrutin…)

Création d’un Space Force Caucus au Sénat
Space News, 10 septembre 2020
Un groupe bipartisan de sénateurs a annoncé avoir formé un Space Force Caucus pour supporter l’établissement de l’U.S. Space Force (USSF). Le groupe sera dirigé par le binôme républicain composé de Cory Gardner (Colorado) et Kevin Cramer (Dakota du Nord), et coprésidé par le duo démocrate Kyrsten Sinema (Arizona) et Martin Heinrich (Nouveau-Mexique).
La formation de ce caucus a été annoncée lors d’une visioconférence en présence du Commandant de l’USSF, le Général John Raymond, et de son adjoint pour les dossiers nucléaire et cyber.
Le nouveau caucus a désormais besoin d’une autorisation et de financements de la part du Congrès pour se développer et mener à bien sa mission. Son objectif sera d’ouvrir la voie à l’élaboration de propositions législatives bipartisanes permettant de soutenir l’USSF.
Toutefois, ce groupe devra rapidement asseoir son influence s’il souhaite peser dans les discussions prochaines relatives au positionnement de l’USSF, ainsi qu’à l’adoption des stratégies et des budgets. Mais il devra faire face à un premier défi en novembre : un de ses Présidents, Cory Gardner, pourrait être en difficulté pour se faire réélire alors qu’il est un fervent défenseur de l’établissement de l’U.S. Space Command dans son état et de l’USSF.

Sécurité et Défense

LA NASA et l’U.S. Space Force formalisent leur coopération
Space News, Space Policy Online, 22 septembre 2020
La NASA et l’U.S. Space Force (USSF) ont signé un Memorandum of Understanding (MoU), remplaçant un précèdent document similaire signé en 2006 entre l’agence spatiale et l’U.S. Air Force Space Command (l’ancêtre de l’USSF).
Ce MoU, sans obligation d’engagement de fonds ou de personnel, précise 11 domaines dans lesquels les deux entités souhaitent collaborer. En point d’orgue, on peut souligner la volonté de synergie entre la défense planétaire (avec la détection et du suivi des objets géocroiseurs) géré par la NASA et la Space Domain Awareness (SDA – suivi des satellites et des débris en orbite) géré par l’USSF et l’U.S. Space Command (USSPACECOM). Bien que ces missions soient distinctes, elles requièrent la même technologie qui pourrait donc être partagée. La NASA a d’ores et déjà intégré des algorithmes de l’USSF dans le Space Surveillance Telescope en Australie pour la recherche d’objets géocroiseurs.
Par ailleurs, le MoU donne autorité à l’USSPACECOM pour garantir la liberté d’action de la NASA dans l’Espace (au-dessus de 100 km) afin qu’elle puisse assurer ses missions en toute sûreté, notamment l’exploration humaine de la Lune puis de Mars. La NASA pourra ainsi faire appel à l’USSF si ses biens sont menacés en orbite, conformément à la doctrine spatiale de l’USSF publiée en 2020.

Northrop Grumman choisi par l’USSF pour développer les successeurs de la constellation de communications militaires AEHF
Space News, 16 septembre 2020
Le Space and Missile Systems Center (SMC) de l’U.S. Space Force (USSF) a attribué à l’industriel un contrat de 298 M$ pour développer un nouveau satellite militaire résistant au brouillage d’ici mai 2025. Le satellite devra être capable de compléter, notamment en région arctique, voire éventuellement de remplacer les satellites de la constellation Advanced Extremely High Frequency (AEHF) construits par Lockheed Martin.
Ce contrat intervient dans le cadre du programme Evolved Strategic Satellite Communications plus connu sous le nom Evolved Strategic Satcom (ESS). Le programme ESS a pour objectif de continuer le service de communications satellitaires stratégiques confiées aujourd’hui à la constellation AEHF. Ces connexions doivent être robustes, résistantes au brouillage, protégées, sécurisées et universelles pour servir aux opérations militaires de première priorité et aux autorités militaires de commandement. D’après ses documents budgétaires, l’USSF devrait attribuer à trois fournisseurs trois contrats pour la conception rapide de prototypes du programme ESS.
Pour mémoire, le SMC a lancé en mars 2020 le sixième et dernier satellite de la constellation AHEF.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-10.

Le Pentagone affirme que la Chine développe des armes antisatellites « longue portée »
Space News, 1er septembre 2020
Dans un rapport sur les capacités militaires chinoises exigé par le Congrès en 2000, le Pentagone affirme que la Chine progresse dans le développement de missiles et des armes électroniques, dont les satellites pourraient être les cibles. Le géant chinois possèderait déjà les capacités de détruire des satellites en orbite basse mais pourrait être en mesure de le faire jusqu’en orbite géosynchrone.
La Chine n’a jamais reconnu publiquement l’existence de programmes d’armes antisatellites depuis qu’elle a confirmé l’emploi d’un missile ayant détruit un satellite météorologique en 2007. Toutefois, le Pentagone estime que le pays a fait des progrès réguliers dans ce domaine. L’arsenal de « contre-espace » chinois inclurait des missiles cinétiques, des lasers au sol, des robots en orbite, des armes électroniques (brouilleurs, cyber et armes à énergie dirigée) et de la détection d’objets en orbite.
D’après le rapport, les stratèges militaires chinois considèrent la capacité d’utiliser et de protéger des systèmes en orbite comme un pilier de la guerre moderne. Leur doctrine reposerait sur la mise hors d’état de nuire des satellites d’imagerie, de communication, de navigation et de détection de missiles de ses ennemis.
Enfin, toujours selon le rapport, la Chine progresserait également dans d’autres disciplines du spatial (satellites, lanceurs, capteurs, etc.) et aurait pour objectif à long terme de devenir le maître de l’Espace.

Blackjack : les propulseurs électriques d’Orbion Space Technology sélectionnés par Blue Canyon Technologies
Space News, 15 septembre 2020
À travers son programme Blackjack, la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) projette de lancer 20 petits satellites pour démontrer qu’une constellation en LEO peut répondre aux besoins du Pentagone, le tout à un coût moindre et avec des cycles de conception raccourcis.
C’est dans cette optique que la DARPA a sélectionné Blue Canyon Technologies en octobre 2018 et lui a attribué 14,1 M$ en juin 2020 pour la construction de 4 satellites, avec une option sur 20 autres satellites pour un total de 99 M$. Blue Canyon Technologies estime que la solution proposée par Orbion Space Technology pour la propulsion des 4 satellites est fiable et présente peu de risques.
Pour mémoire, Orbion Space Technology est une start-up créée en 2016 spécialisée dans les propulseurs plasmatiques à effet Hall pour petits satellites. La société affirme que sa technologie est mûre mais qu’elle va maintenant passer à la production de masse pour en équiper les constellations en LEO.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-08. 

Lockheed Martin sollicite Tyvak et Telesat pour construire 10 satellites de la NSDA
Space News, 1er septembre 2020
Parabolic Arc, 2 septembre 2020
Lockheed Martin utilisera les petites plateformes Mavericks de Tyvak Nano-Satellite Systems et prendra les conseils techniques de l’opérateur de satellites canadien Telesat pour construire les 10 satellites de la « tranche 0 » de la « transport layer » de la National Defense Space Architecture (NSDA) de la Space Development Agency (SDA). La société a également annoncé avoir sélectionné le fournisseur des liaisons optiques sans en dévoiler le nom.
Le logiciel de bord de chaque satellite sera entièrement basé sur le SmartSat™ de Lockheed Martin, une plateforme flexible permettant d’ajouter et de modifier des missions en orbite en téléchargeant des applications à bord. De plus, les satellites seront dotés d’une protection complète aux menaces cyber avec le concept Cyber Resiliency Level® de Lockheed Martin permettant d’identifier au plus tôt les failles et de les corriger dans la phase de conception.
Pour mémoire, Lockheed Martin a déjà travaillé avec Tyvak Nano-Satellite Systems pour les essais en orbite d’un réseau maillé nommé Pony Express.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité n°20-15.

Lancements

Arianespace va reprendre les lancements au profit de OneWeb
Satellite Today, 21 septembre 2020
En décembre prochain, Arianespace va reprendre les lancements permettant de continuer le déploiement de la constellation internet de OneWeb. Ce déploiement avait été interrompu par la mise en faillite de OneWeb en mai dernier, alors que 74 satellites avaient déjà été déployés en orbite basse. Le 11 juillet, le juge des faillites avait validé la reprise de la société par le consortium BidCo 100 Limited, permettant d’envisager la reprise des vols.
Chaque vol pourra emporter entre 34 et 36 satellites. OneWeb espère ainsi proposer un service partiel pour les régions situées au-dessus d’une latitude de 50°N dès la fin 2021. La société a pour objectif d’avoir complété le déploiement de sa constellation d’ici fin 2022.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-15.

Lancements à venir

Date

Mission

Client

Orbite

Lanceur

Entreprise

Site

10 octobre

Starlink (x60)

SpaceX

LEO

Falcon 9 v1.2 Block 5

SpaceX

Cap Canaveral (Floride)

30 octobre

Crew Dragon (SpX-21)
Bishop

NASA
NanoRacks

ISS

Falcon 9 v1.2 Block 5

SpaceX

Cap Canaveral (Floride)

Lanceurs

Interruption du lancement d’Astra Rocket 3.1 pendant la combustion du premier étage
Space News, 11 septembre 2020
Le 11 septembre, Astra a effectué le lancement de son Astra Rocket 3.1 depuis le Pacific Spaceport Complex sur l’île de Kodiak (Alaska). Quelques 30 secondes après le décollage, les moteurs se sont éteints puis le lanceur est venu s’écraser à proximité du pas de tir.
La société n’a pas fourni immédiatement de détails sur la raison de cet échec. Le lendemain, elle a affirmé que le système de guidage avait introduit de légères oscillations faisant dévier le lanceur de sa trajectoire, ce qui a mené à la destruction des moteurs par le système de sécurité en vol.
Pour mémoire, Astra avait considéré que ce lancement serait un succès si la combustion du carburant du premier étage et la séparation avec le deuxième étage se déroulaient nominalement (environ 150 secondes après le décollage), même si le lanceur ne rejoignait pas son orbite (il n’emportait pas de charge utile).
Pour rappel, Astra, unique compétiteur resté en lice pour le DARPA Launch Challenge, n’avait pas été en mesure d’effectuer son premier lancement avant l’échéance du 2 mars 2020 imposée par la DARPA. Malgré cet échec, la société avait poursuivi ses activités pour mener une nouvelle tentative de tir en mars, mais son lanceur avait été endommagé durant les préparations. Elle avait reporté ce tir fin juillet puis début août.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-13.

Spatioports

La FAA autorise Rocket Lab à lancer ses Electron depuis le Wallops Flight Facility
Space Policy Online, 1er septembre 2020
La Federal Aviation Administration (FAA) accorde ainsi le droit à la société néo-zélandaise de lancer depuis le sol américain. La licence, qui court jusqu’en 2025, permettra à Rocket Lab d’effectuer plusieurs lancements pendant cette période sans avoir à demander de licence spécifique pour chaque tir à la FAA. La première charge utile à décoller à bord de l’Electron depuis les États-Unis devrait être Monolith du Space Test Program de l’U.S. Air Force.
Bien que la société construise actuellement son troisième pas de tir sur le Launch Complex 1 (LC-1) en Nouvelle-Zélande, elle avait estimé qu’elle avait besoin d’un LC-2 sur le sol américain pour répondre rapidement à la demande croissante des lancements, notamment des missions gouvernementales. Rocket Lab a choisi le Mid-Atlantic Regional Spaceport (MARS) sur le Wallops Flight Facility (WFF – Virginie) pour établir son LC-2 : sa construction s’est achevée en décembre 2019, en à peine 10 mois de chantier.
Pour rappel, Rocket Lab affirme pouvoir effectuer 130 lancements par an avec 3 pas de tir sur 2 sites de lancement.

Télécommunications

Intelsat et SES bouclent l’achat de tous leurs satellites pour la bande C
Space News, 17 septembre 2020
Maxar a été chargé par Intelsat de la construction du satellite de communication nommé Galaxy-37. Ce contrat conclut la série d’achats de satellites par Intelsat et SES suite à la décision de la FCC de vendre aux enchères une partie du spectre en bande C. Au total, 13 satellites ont été commandés par les 2 opérateurs et représentent la majeure partie des commandes de satellites géostationnaires pour 2020 (17 commandes à ce jour) :

  • Intelsat a commandé 7 satellites : 5 avec Maxar et 2 avec Northrop Grumman. Arianespace a été chargé d’en lancer 3, dont 2 avec une Ariane 5 en 2022 et Galaxy-37 avec une Ariane 6 en 2023. SpaceX lancera les 4 autres en 2 missions distinctes début 2022
  • SES a commandé 6 satellites répartis équitablement entre Northrop Grumman, Thales Alenia Space (satellites de secours) et Boeing (satellites de secours). SES n’a pas encore choisi les lanceurs de ses 2 derniers satellites

Cette commande intervient alors que de plus en plus d’opérateurs de satellites pressent la FCC de stipuler que seuls les satellites n’emportant qu’une charge utile dédiée à la bande C soient éligibles à un remboursement dans le cadre de la vente aux enchères. En effet, le plan de transition d’Intelsat inclut d’autres charges utiles sur d’autres fréquences à bord de ses futurs satellites, contrairement à ceux de SES. Eutelsat, Hughes et Inmarsat avaient alerté la FCC cette année sur le fait qu’Intelsat utiliserait cette enchère pour subventionner d’autres capacités, lui donnant un avantage injuste sur d’autres marchés. Début septembre, soit quelques jours après le rachat de Gogo par Intelsat (un fournisseur de services de connectivité en vol concurrent de Viasat), Viasat s’est joint à cette plainte arguant qu’Intelsat aurait accès presque gratuitement à une nouvelle capacité sur ses satellites en bandes Ka et Ku si les règles des enchères n’étaient pas modifiées. Intelsat a répondu dans une lettre à la FCC que Viasat avait présenté une suite d’affirmations fallacieuses et erronées, tandis que la société s’est publiquement engagée à ne pas chercher à se faire rembourser pour des coûts supplémentaires concernant des charges utiles autres que celles dédiées à la bande C.
Articles connexes publiés précédemment :

Météorologie Spatiale Civile et Militaire

Structuration de la stratégie de météorologie spatiale américaine
Parabolic Arc, 17 septembre 2020
Le Congrès américain a approuvé le Promoting Research and Observations of Space Weather to Improve the Forecasting of Tomorrow Act (PROSwift). Il est désormais soumis au Président Trump pour signature.
PROSwift appelle à l’établissement d’un groupe de travail inter-agences fédérales, Space Weather, avec les rôles suivants :

  • Department of Defense (DoD) : conduire des recherches, suivre et prévoir des événements météorologiques dans l’Espace à des fins de défense
  • Department of the Interior (DOI) : collecter, distribuer et archiver les données des magnétomètres au sol, travailler avec la communauté internationale pour améliorer le suivi géophysique du globe, développer des modèles de conductivité de la croûte terrestre pour gérer les risques posés par les perturbations électriques sur les courants électriques depuis l’Espace
  • Federal Aviation Administration (FAA) : fournir des exigences opérationnelles pour les services de météorologie spatiale en soutien au monde aéronautique, se coordonner avec l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), intégrer les données de météorologie spatiale dans le Next Generation Air Transportation System
  • National Aeronautics and Space Administration (NASA) : conduire la recherche sur le système Terre-Soleil et la météorologie spatiale, effectuer des observations et des modélisations depuis l’Espace, développer de nouvelles technologies et missions dans l’Espace
  • National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) : fournir un suivi, des prévisions et un stockage des événements de météorologie spatiale pour des applications civiles, maintenir opérationnels les équipements au sol et dans l’Espace, élaborer des exigences pour la science et les technologies de météorologie spatiale
  • National Science Foundation (NSF) : fournir une compréhension accrue du système Terre-Soleil via des mesures depuis le sol et des modélisations

PROSwift charge l’Office of Science and Technology Policy (OSTP) de développer et de mettre en œuvre un effort fédéral coordonné pour observer, prédire et répondre aux événements de météorologie spatiale. À ce titre, l’OSTP va travailler avec les agences pour développer une stratégie intégrée pour soutenir et étendre les mesures depuis la Terre et l’Espace essentielles pour la recherche, la modélisation et la prévision de météorologie spatiale.
À ce titre, PROSwift charge la NOAA de multiples taches :

  • Lancer un programme pilote en météorologie spatiale
  • Travailler avec la NASA, le DoD, d’autres agences fédérales et des partenaires internationaux pour sécuriser des capacités de sauvegarde fiables d’imagerie en temps quasi-réel et de mesures d’éjections de masse coronale ainsi que de vents solaires
  • Mettre en place un comité consultatif composé de membres venant du monde académique, du secteur privé de la météorologie spatiale et de la communauté des utilisateurs non-gouvernementaux, avec l’objectif de conduire une enquête exhaustive sur les besoins des utilisateurs de produits dépendants de la météorologie spatiale, permettant d’identifier les recherches, observations, prévisions, prédictions et modélisations requises pour améliorer ces produits

 Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°20-01.

Exploration et Sciences de l’Univers

L’allemand OHB va construire Hera
Space News, 15 septembre 2020
L’agence spatiale européenne (ESA) a attribué un contrat de 153 M$ au constructeur de satellites allemand OHB pour concevoir, intégrer et tester la sonde de 1 050 kg. L’industriel sera à la tête d’une « équipe d’Europe » de fournisseurs de 17 États membres différents. Hera devra étudier pendant 6 mois minimum le système d’astéroïdes binaire composé de Didymos (780 m de diamètre) et de sa lune Dimorphos (160 m de diamètre).
Alors que la sonde fera office d’antenne relai pour des communications vers la Terre, elle relâchera également deux cubesats (contrats en cours de finalisation par l’ESA) :

  • Juventas, construit par GomSpace au Luxembourg, aura pour mission de scanner l’intérieur de Dimorphos grâce à un radar basses fréquences
  • Milano, construit par Tyvak International, aura pour mission d’effectuer des études de poussières et de minéraux

La sonde sera contrôlée depuis le European Space Operations Centre à Darmstadt (Allemagne). Hera devrait être lancée en octobre 2024 dans la foulée de la mission Double Asteroid Redirection Test (DART) de la NASA dont le lancement est prévu en 2021 à bord d’un Falcon 9 de SpaceX. Cette dernière ira volontairement s’écraser sur la lune du système en septembre 2022, pour éprouver une technique de déviation d’un astéroïde géocroiseur. Hera, dont l’arrivée aux abords du système est prévue fin 2026, devra fournir une évaluation approfondie de l’impact de DART sur les modifications des orbites des deux astéroïdes.
Pour mémoire, Hera est la seconde tentative de l’ESA pour envoyer une mission de défense planétaire sur un astéroïde. Le projet s’inspire d’Asteroid Impact Mission annulée en 2016 après un manque de financement.
Articles connexes publiés précédemment :

Technologie

Appel à projet imminent pour des systèmes de production d’énergie à combustible nucléaire
Space News, 2 septembre 2020
La NASA et le Département de l’Énergie (DoE) devraient solliciter prochainement les industriels pour développer un réacteur nucléaire compact basé sur la fission dans le cadre de la première phase du Fission Surface Power. Plusieurs équipes devraient être sélectionnées pour travailler jusque fin 2021 sur des concepts préliminaires lors de la première phase, puis une seule devrait être retenue début 2022 pour développer un exemplaire dont le lancement serait planifié pour 2027. Ce projet tend à concevoir un réacteur à fission de 10 kilowatts capable d’être placé sur la Lune dès 2027. Ainsi, il fournirait assez d’énergie pour maintenir sur le long terme une présence humaine permanente, notamment durant la nuit lunaire de deux semaines.
Pour mémoire, la NASA et le DoE ont déjà travaillé ensemble sur un projet similaire : Kilopower. Ce dernier s’est conclu par une démonstration technologique au Nevada Test Site (Nevada) en 2018. Le réacteur d’un kilowatt était alimenté par de l’uranium hautement enrichi permettant l’utilisation d’un réacteur efficient et léger. Toutefois, ce combustible peut également être employé dans la conception de bombes nucléaires. La communauté de non-prolifération nucléaire s’en est émue, soutenant que cela pourrait créer un précédent dans la reprise de la production d’uranium hautement enrichi. De ce fait, le DoE étudie l’utilisation d’uranium peu enrichi. Moins bien maîtrisé techniquement aujourd’hui, son emploi augmenterait cependant sensiblement la masse du réacteur.
À noter que face au coût élevé du projet, une coopération entre entités gouvernementales et industriels serait envisagée. Sur la base du Fission Surface Power dont la masse est limitée, les industriels pourraient ainsi développer et commercialiser un réacteur plus puissant destiné à rester sur Terre.

Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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