Bulletin d’actualité Espace n°19-36

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En cette fin d’année 2019 extrêmement riche en actualités spatiales, le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. vous remercie pour votre confiance et vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année à vous et vos proches.
Rendez-vous en 2020 pour des aventures spatiales toujours plus belles et plus intenses !
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Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Nicolas Maubert)

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Personalia

Doug Loverro prend officiellement les rênes de l’Exploration Humaine à la NASA
Space Policy Online, 3 décembre 2019
Suite à sa nomination en octobre dernier, Doug Loverro a pris son poste le 2 décembre et a été introduit à ses collègues par l’Administrateur Bridenstine à l’occasion d’une réunion « Town Hall ».
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-33.

Robert Pearce nommé administrateur associé de l’Aeronautics Research Mission Directorate (ARMD) de la NASA
Parabolic Arc, 11 décembre 2019

Démission de Steven Walker, directeur de la DARPA
Son successeur n’est pour le moment pas connu.
Space News, 17 décembre 2019

Politique

Après le Sénat, la Chambre s’apprête à proposer une loi d’autorisation de la NASA
Space News, 12 décembre 2019
La Représentante Kendra Horn (démocrate, Washington), Présidente de la sous-commission Espace de la Commission Science de la Chambre, a annoncé qu’elle s’apprêtait à introduire un projet de loi d’autorisation de la NASA. Le projet de loi pluriannuel devrait couvrir les mêmes aspects que le celui approuvé par la Commission Commerce du Sénat par un groupe bipartisan en novembre, avec toutefois des approches parfois différentes. Kendra Horn a en outre indiqué que le texte tentera d’établir des garde-fous afin d’éviter que des programmes majeurs lancés par la NASA ne souffre des changements de présidence ou de législature.
A noter que le Sénateur Ted Cruz a fait part de son souhait de voir la Chambre légiférer également dans le domaine du secteur spatial commercial, à l’image du Sénat qui pousse depuis plus d’un an un certain nombre de projets de loi (en particulier le Space Frontier Act porté par le Sénateur).

Budgets

Le Congrès approuve le budget fédéral pour 2020 et attend la signature de la Maison Blanche
Space News [1], [2], 16 décembre 2019
Space News, 17 décembre 2019
Space News, 9 décembre 2019

Les membres des commissions des appropriations du Congrès sont parvenus à un accord sur l’établissement du budget fédéral américain pour l’exercice fiscal 2020 pour un montant total de 1 400 Md$. Pour le reste de l’exercice 2020, le budget fédéral sera couvert par deux textes de loi « minibus » :

  • Le « National Security Appropriations Minibus » (H.R 1158) : doté de 860,3 Md$ couvrant les volets « Defense » (NDAA), « Commerce-Science-Justice » (incluant la NASA et la NOAA), « Financial Services and General Government » et « Homeland Security ».
  • Le « Domestic Priorities and International Assistance Appropriations Minibus » (H.R. 1865) : doté de 540,4 Md$ couvrant les volets « Labor-Health and Human Services-Education », « Agriculture-Rural Development-Food and Drug Administration », « Energy and Water Development, Interior-Environment», « Legislative Branch », « Military Construction-Veterans Affairs State-Foreign Operations », et « Transportation-Housing and Urban Development » (incluant la FAA).

A noter qu’une continuing resolution couvrait le budget fédéral jusqu’au vendredi 20 décembre. Une signature de l’Exécutif est attendue à cette date afin d’éviter un shut down.

Points saillants en lien avec les activités spatiales fédérales :
Spatial Civil
Les textes budgétaires prévoient un budget total de 22,63 Md$ pour la NASA, en hausse de 1,13 Md$ par rapport à l’exercice 2019. Ce budget comprend :

  • 7 139 M$ pour la Science, dont :
    • 1 972 M$ pour les Sciences de la Terre ;
    • 2 713 M$ pour les Sciences Planétaires ;
    • 1 306 M$ pour l’Astrophysique ;
    • 725 M$ pour l’Heliophysique ;
    • 423 M$ pour le James Webb Space Telescope ;
  • 784 M$ pour l’Aéronautique
  • 1 100 M$ pour les Technologies Spatiales
    • Dont 110 M$ pour le développement de technologies de propulsion thermique nucléaire.
  • 6 018 M$ pour l’Exploration, dont :
    • 1 407 M$ pour Orion ;
    • 2 586 M$ pour SLS (dont 300 M$ pour le Exploration Upper Stage ;
    • 590 M$ pour Exploration Ground Systems ;
    • 1 435 pour la recherche et développement en lien avec l’Exploration, dont :
      • 245 M$ pour des systèmes d’exploration avancés ;
      • 600 M$ pour les alunisseurs d’Artemis (en net retrait par rapport à la requête budgétaire présidentielle de 1 400 M$) ;
      • 450 M$ pour la Gateway lunaire ;
      • 140 M$ pour Human Research ;
  • 4 140 M$ pour les Opérations Spatiales (ISS)
  • 120 M$ pour l’Engagement Educatif de la NASA
  • 2 913 M$ pour la Surêté et Sécurité des Missions
  • 373 M$ pour la Construction et Mise aux Normes Environnementales
  • 42 M$ pour le bureau de l’Inspecteur Général

Les textes budgétaires prévoient un budget total de 3 956 M$ pour la NOAA, dont 1 253 M$ alloué à l’approvisionnement, l’acquisition et la construction (PAC) du programme National Environmental Satellite, Data and Information Services (NESDIS) qui comprend les activités satellitaires de l’agence.
Le budget NESDIS inclut notamment :

  • 304 M$ pour GEOS-R satellites de Météorologie Géostationnaire ;
  • 745 M$ pour pour la Météorologie en orbite basse (Polar Weather Satellites)
  • 11 M$ pour le programme CDARS, Services de données et de secours coopératifs, dont le système Argos.

Les textes budgétaires prévoient un budget de 26 M$ pour l’Office of Commercial Space Transportation de la Federal Aviation Authority (FAA), entité en charge de l’octroi des licences de lancements et de rentrées atmosphériques pour les fournisseurs de services de lancements commerciaux.

Spatial Militaire
Pour le volet spatial militaire, les textes budgétaires prévoient notamment :

  • 40 M$ pour l’établissement opérationnel de la U.S. Space Force intégrée à l’U.S. Air Force, à comparer au montant de 72 M$ de la requête budgétaire présidentielle.
  • 30,5 M$ pour les opérations de la Space Development Agency, à comparer au montant de 44 M$ de la requête budgétaire présidentielle. Auxquels s’ajoutent 75 M$ en budget dédié à des développements technologiques de la Space Development Agency, à comparer au montant de 85 M$ de la requête budgétaire présidentielle.

Le budget de l’U.S. Air Force dédié à l’approvisionnement de capacités spatiales s’élève à 2 353 M$ dont 1 670 M$ pour le programme National Security Space Launch (NSSL – ex-EELV).
Au total, l’U.S. Air Force prévoit un budget de plus de 45 Md$ dédié à la recherche et développement dont pour le volet spatial (liste non exhaustive) :

  • 162 M$ pour la recherche avancée en technologies spatiales ;
  • 100 M$ pour la connaissance de l’environnement spatial ;
  • 142 M$ pour les prototypes de transition de systèmes spatiaux ;
  • 58 M$ pour les technologies spatiales de contrôle ;
  • 56 M$ pour la sécurité et défense spatiale ;
  • 900 M$ pour le système GPS III ;
  • 700 M$ pour les communications satellitaires militaires ;
  • 1 470 M$ pour le programme SBIRS (Next Generation OPIR) ;

A noter que le budget spatial militaire américain est peu transparent, certains montants faisant partie de programmes classifiés.
NDR. Une note d’analyse détaillée du budget spatial fédéral 2020 sera publiée prochainement par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg de Washington.
Article connexe publié précédemment : Budget 2020 de la NASA : La Chambre et le Sénat proposent respectivement 22,315 Md$ (+ 3,8 %) et 22,75 Md$ (+ 5,8 %) sur fond de Continuing Resolution.

International

Feu vert pour la mission de défense planétaire « Hera » lors de la Conférence Ministérielle de l’ESA
Parabolic Arc, 30 novembre 2019
Réunis à Séville dans le cadre de « Space19+ » les 27 et 28 novembre, les états-membres de l’ESA ont chargé l’agence de la construction et du lancement en 2026 des deux cubesats chargés d’étudier l’impact de la mission DART de la NASA sur « Didymoon ».
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-35.

Sécurité et Défense

Leidos acquiert Dynetics pour 1,65 Md$
Space News, 17 décembre 2019
Ce rachat devant être acté avant la fin du premier trimestre 2020 devrait permettre à Leidos d’élargir ses compétences dans le domaine des capteurs améliorés autonomes et dans les technologies de vol hypersonique (aujourd’hui 25% des revenus de Dynetics).
Pour mémoire, Dynetics a en charge les projets suivants :

  • Construction de l’Universal Stage Adapter (USA) du Space Launch System (SLS)
  • Responsabilité des essais de qualification du lanceur Vulcan de ULA
  • Contribution au système de propulsion de l’alunisseur Peregrine d’Astrobotics
  • Support à la société Maxar dans le développement du Power and Propulsion Element (PPE) de la Gateway.

Vers un doublement du nombre de lancements dédiés à la sécurité nationale américaine en 2020 ?
Space News, 5 décembre 2019
Quatre lancements ayant trait à la sécurité intérieure ont eu lieu en 2019. L’U.S. Air Force a prévu 11 lancements en 2020 (5 Atlas, 3 Falcon 9, 2 Delta Heavy, 1 Falcon Heavy) mais pense pouvoir effectuer 8 missions compte tenue du retard dans le développement de certains satellites.
Par ailleurs, 2020 sera une année charnière puisque l’U.S. Air Force devrait sélectionner deux fournisseurs parmi Blue Origin, Northrop Grumman, ULA et SpaceX pour la Phase 2 du programme National Security Space Launch (NSSL) pour des vols prévus en 2021.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-32.

La société japonaise Astroscale désigne le Pentagone comme client potentiel
Space News, 7 décembre 2019
Cette déclaration, lors d’une conférence sur les technologies émergentes dans l’industrie spatiale organisée par l’U.S. Air Force Space and Missile Systems Center, fait suite à l’installation récente de la société à Denver (Colorado) en avril 2019.
Astroscale s’apprête à tester sa technologie de désorbitation en orbite basse terrestre en 2020 (client public ou privé en cours de sélection).

L’U.S. Air Force attribue 17,9 M$ à L3Harris et 9,9 M$ à Northrop Grumman
Space News, 7 décembre 2019
Ces contrats de trois ans, alloués dans le cadre du Defense Experimentation Using the Commercial Space Internet (DEUCSI), devront permettre aux deux entités de développer un service internet commercial à destination des aéronefs militaires depuis l’espace.
Pour mémoire, l’U.S. Air Force a déjà signé des accords similaires avec Iridium, OneWeb, SES, SpaceX et Telesat.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-34.

Lancements

Succès de la mission NS-12 de Blue Origin : sixième récupération du New Shepard 3
Satellite Today, Space News, 11 décembre 2019
Plus de sept mois après son dernier vol, le vaisseau suborbital réutilisable de Blue Origin a décollé depuis le Texas pour atteindre l’altitude de 104,5 km, libérer ses charges utiles puis réatterrir.
Le module de propulsion et la capsule habitée, qui volaient pour la 6ème fois consécutive ensemble, ont atterri séparément avec succès.
Ce vaisseau emportait :

  • Huit expériences dans le cadre du programme Flight Opportunities de la NASA, dont :
    • Orbital Syngas Commodity Augmentation Reactor (OSCAR), une technologie permettant de recycler des gaz émis par des déchets à des fins de propulsion ;
    • Une expérience de l’Université de Floride sur l’étude des gènes des végétaux en microgravité ;
  • Une charge utile de l’Université de Columbia pour l’étude des effets de la microgravité sur les cellules vivantes ;
  • Deux projets artistiques lauréats d’un concours Art in Space organisé conjointement par Blue Origin et le groupe de musique OK Go auprès d’écoliers ;
  • Des centaines de cartes postales d’étudiants internationaux dans le cadre du programme non-lucratif Call for the Future de Blue Origin dévoilé en mars 2019.

Blue Origin devrait mener encore deux vols non-habités avant d’effectuer sa mission avec équipage (Test Flight 1), prévue d’être lancée depuis le spatioport de Corn Ranch (Texas) le 13 novembre 2020.

Rocket Lab lance le 10ème Electron et se dirige vers la récupération du premier étage
Space News, Space.com, 6 décembre 2019
Le 6 décembre, Rocket Lab a lancé avec succès son 10ème Electron depuis son pas de tir en Nouvelle Zélande. Le lanceur léger emportait un ensemble de sept satellites, dont certains mesurant seulement quelques centimètres. Ce lancement a également été l’occasion pour la société de mener des tests clés lors de la rentrée atmosphérique du premier étage, en vue d’une récupération de celui-ci à des fins de réutilisation. Selon l’entreprise les données récoltées dans le cadre de ce lancement sont positives. La réutilisabilité du premier étage d’Electron permettrait notamment à l’entreprise de proposer une cadence de vol plus importante pour l’année prochaine. A noter que la société vient d’inaugurer son deuxième pas de tir, situé au spatioport de Wallops en Virginie.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-29.

Lancement de 12 satellites SuperDove de la société Planet par un PSLV indien
Spaceflight Now, 27 novembre 2019
Le 27 novembre, un lanceur indien Polar Satellite Launch Vehicle (PSLV) a placé avec succès en orbite basse un total de 14 satellites incluant :

  • Un ensemble de 12 satellites SuperDove de la licorne américaine Planet. Ces satellites sont destinés à rejoindre 26 satellites prototypes SuperDove déjà en orbite. Les SuperDove constituent la nouvelle génération de nanosatellites à performances augmentées de la société destinée à progressivement remplacer la constellation Dove.
  • Le satellite civil d’observation de la Terre indien à très haute résolution (25 cm) Cartosat 3 ;
  • Meshbed, un cubesat 3U de la société Analytical Space destiné à tester une antenne à commande de phase expérimentale développée par MITRE et le Naval Research Laboratory.

Planet dispose actuellement de quelque 120 satellites opérationnels en orbite basse (Dove, SuperDove, SkySat et RapidEye), la société ayant lancé au total plus de 400 satellites. A noter qu’en plus des lancements futurs de satellites SuperDove, Planet compte lancer six satellites SkySat à très haute résolution au cours de l’année à venir.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-28.

Lancements à venir

Date Mission Orbite Lanceur Compagnie Site
31 décembre Starlink LEO Falcon 9 SpaceX Cap Canaveral (Floride)
11 janvier Crew Dragon in-flight Abort Test Suborbital Falcon 9 SpaceX Cap Canaveral (Floride)

Lanceurs

Le corps central du premier SLS est prêt pour la mission Artemis 1
Space Policy Online, 9 décembre 2019
Space News, 10 [1] et 11 [2] décembre 2019

Cet élément devrait être transporté par barge du Michoud Assembly Facility (Louisiane) au John C. Stennis Space Center (Mississippi) au plus tard fin janvier 2020 pour subir une série de tests pendant plusieurs mois avant d’effectuer un test de mise à feu statique à pleine puissance appelé Green Run.
Fort de cette avancée, la NASA est en négociation avec Boeing pour la production en série des corps centraux du SLS. Au cours d’une interview à CNN, l’Administrateur de la NASA Jim Bridenstine avait estimé que le coût unitaire du SLS de 1,6 Md$ pourrait être réduit à 800 M$ avec une production en série. Boeing semble indiquer que le Michoud Assembly Facility pourrait être configuré pour produire un SLS tous les huit mois.
D’autre part, Jim Bridenstine souhaite désormais effectuer le lancement de la première SLS en 2021 plutôt que fin 2020. Il a donné trois mois à Doug Loverro, le nouvel associate administrator for human exploration and operations, pour lui présenter un nouveau calendrier.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-32 ;
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-30.

Vector se déclare en faillite
Space News, 13 décembre 2019
Après avoir annoncé une « pause dans ses activités » en août 2019, la société a finalement rempli une requête volontaire pour faillite auprès du Tribunal des Faillites du Delaware (chapitre 11 de la loi US sur les faillites).
Cet accord pourrait amener Vector à vendre ses technologies satellitaires à Lockheed Martin, actuellement débiteur non-dessaisi de Vector. Ce statut émane d’un accord signé le 20 novembre entre les deux sociétés dans lequel Lockheed Martin avait prêté 500 k$ à Vector et avait proposé d’acheter les actifs liés à son programme GalacticSky pour moins de 2,5 M$. Ce projet avait créé un conflit avec Lockheed Martin en mars 2019 et Vector avait saisi un tribunal californien le mois suivant pour violation de brevets avant finalement de retirer sa plainte en juillet.
Si la requête volontaire est acceptée, d’autres sociétés pourraient acquérir les technologies de GalacticSky à un montant supérieur proposé par Lockheed Martin tandis que les autres technologies seraient vendues aux enchères.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-31.

Une société européenne lève 17 M$ auprès d’investisseurs américains
Parabolic Arc, 13 décembre 2019
Isar Aerospace, société allemande fondée en 2018 par d’anciens étudiants de l’Université Technique de Munich, a reçu des fonds d’Earlybird et d’Airbus Ventures dans le cadre de sa levée de fonds de Série A, pour développer un véhicule de lancement à bas coût capable de déployer et de ravitailler des satellites de constellations (lanceur Spectrum dont le premier lancement est prévu en 2021).
Pour mémoire, la société a déjà signé un Memorandum of Understanding avec Airbus Defense and Space pour le lancement de plusieurs satellites de constellations.

Spatioports

Rocket Lab inaugure son pas de tir aux Etats-Unis et prévoit un premier lancement en 2020
Parabolic Arc, Space News, 12 décembre 2019
Voisin du pas de tir du lanceur Antares de Northrop Grumman à Wallops Island (Virginie), le Launch Complex 2 (LC-2) est le deuxième pas de tir de Rocket Lab. Copie quasi conforme du LC-1 en Nouvelle-Zélande, le LC-2 a pu ainsi être construit en un temps record de dix mois.
Conçu pour répondre spécifiquement aux offres gouvernementales qui requièrent un lancement depuis le territoire américain, il devrait subir une série de tests début 2020 et prévoit ensuite une douzaine de lancements par an.
Le premier tir depuis Wallops devrait avoir lieu au printemps 2020 en emportant la mission STP-27RM du Space Test Program (STP) pour le compte de l’U.S. Air Force. C’est la deuxième fois de Rocket Lab emportera une charge utile de l’USAF après STP-27RD lancé le 5 mai 2019 dans le cadre de la Rapid Agile Launch Initiative (RALI). Un micro-satellite nommé Monolith prendra également part au voyage.
Par ailleurs, un centre d’intégration et de contrôle permettra de stocker quatre premiers étages du lanceur Electron, permettant de répondre à une demande de lancement dans des délais très courts.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité n°19-33.

Station Spatiale Internationale et Vol Habité en Orbite Basse

Le test d’interruption en vol de la capsule habitée Crew Dragon de SpaceX prévu pour janvier 2020 au plus tôt
Space News, 7 décembre 2019
La capsule utilisée pour ce test d’interruption en vol sera celle ayant passé le test de mise à feu statique du système d’interruption SuperDraco il y a quelques semaines. Elle sera lancée par un Falcon 9 depuis le Launch Complex 39A de Cap Canaveral. Pour mémoire, cette capsule était initialement prévue pour le premier vol test avec équipage du Crew Dragon, mais a dû être réaffecté à ce test d’interruption par SpaceX en raison de l’explosion au sol de la première capsule Crew Dragon en avril dernier. Après ce test d’interruption en vol, SpaceX pourra envisager un vol avec équipage.
Boeing, le deuxième prestataire du programme Commercial Crew de la NASA, a mené sa mission Orbital Flight Test, premier vol orbital test sans équipage de la capsule CST-100 Starliner, le 20 décembre (cf. infra).
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-33.

Le Starliner de Boeing mis en orbite mais ne pourra se docker à l’ISS
Space News, Parabolic Arc, 20 décembre 2019
Le 20 décembre était prévu le premier test orbital de la capsule CST-100 Starliner de Boeing. Ce test dénommé Orbital Flight Test 1 avait pour objectif de mettre en orbite la capsule sans équipage grâce au lanceur Atlas V depuis le Launch Complex 41 à Cape Canaveral en Floride, puis de valider un amarrage automatiquement à la Station Spatiale Internationale, avant d’effectuer un retour sur Terre.
Si le lancement s’est déroulé parfaitement, un défaut d’horloge à bord de la capsule a activé à tort les systèmes propulsifs de contrôle d’attitude juste après sa séparation mais avant d’atteindre son orbite nominale de transfert, en consommant inutilement de l’ergol. Si une poussée a ensuite pu être commandée depuis le sol pour atteindre une orbite stable à environ 200 km d’altitude, la quantité d’ergol restant à bord ne permettrait pas de réaliser un amarrage à l’ISS avec les marges de sécurité suffisantes. Ainsi la NASA en concertation avec Boeing a décidé de ne pas rejoindre l’ISS et se concentre désormais sur le retour sur Terre du Starliner prévu d’ici 48 heures sur la base de White Sands à Las Cruces au Nouveau Mexique.
Ce test sans équipage était une précondition au vol avec emport d’astronautes. La NASA ne s’est pas prononcée sur une demande éventuelle de réeffectuer un test sans équipage et déclare réfléchir à toutes les options.
Les délais accumulés dans ce programme pourraient impacter la présence des astronautes américains à bord de l’ISS d’ici mi 2020. La NASA, dépendante du Soyouz russe pour acheminer ses astronautes depuis l’arrêt de la navette américaine en 2011 n’a en effet pas commandé de siège aux Russes au-delà de cette date. La qualification des capsules américaines apparaît donc désormais critique.

Télécommunications

Kepler Communications continuera le déploiement de sa constellation avec SpaceX
Space News, 12 décembre 2019
Kepler Communications a annoncé avoir souscrit à la nouvelle offre de lancement groupé (forfait de 1 M$ pour 200 kg de charge utile en passager), dévoilée par SpaceX en août 2019. 400 kg de charge utile ont été réservés afin de lancer ses cubesats dédiés à l’Internet des Objets en 2020 (nombre non rendu publique).
Ce lancement succédera à un lancement Soyouz déjà planifié mi 2020 destiné à placer en orbite le premier groupe de satellites de la constellation de Kepler. Pour mémoire, deux prototypes ont déjà été lancés en 2018 et la société vise un déploiement complet de ses 140 cubesats à l’horizon 2023.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-35.

Cloud Constellation abandonne une proposition d’investissement chinois de 100 M$
Space News, 29 novembre 2019
Cet investissement provenant du fond HCH Group basé à Hong-Kong aurait permis à la société de financer un tiers de son projet de stockage de données à bord d’une constellation de satellites en orbite basse. Cette décision fait suite à un rapport du Committee on Foreign Investment in the United States (CFIUS) mettant indiquant qu’un tel investissement pourrait représenter un frein pour travailler avec le gouvernement américain. Cette méfiance envers le fond d’investissement a été exprimée aussi bien par le Département du Commerce que par LeoStella, partenaire de Cloud Constellation, qui indique être en discussion avec trois autres groupes d’investisseurs pour pallier à cette annulation.
Pour rappel, le CFIUS peut retarder ou annuler des activités d’investissements considérées comme des menaces pour la sécurité nationale américaine. Le CFIUS se concentrait auparavant sur les fusions, acquisitions et investissements dans lesquels une société étrangère était représentée à hauteur de 10%. Depuis la promulgation du Foreign Investment Risk Review Modernization Act en 2018, il peut désormais étudier n’importe quel investissement étranger dès lors que celui-ci permet à l’investisseur d’avoir accès à des informations non-publiques sur des technologies sensibles ou obtenir un siège au comité de direction.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°19-17.

Surveillance de l’espace et gestion du trafic spatial

Publication de la nouvelle version de l’U.S. Orbital Debris Mitigation Standard Practices
Space News, 9 décembre 2019
C’est la première fois que ce document est amendé depuis sa publication originale en 2001. Proposant des recommandations dans la gestion des débris spatiaux, le nouveau texte conserve les quatre objectifs initiaux et en ajoute un cinquième :

  • Contrôle des débris lors d’opérations de routine ;
  • Minimisation des débris lors d’explosions accidentelles ;
  • Utilisation de profils de vol sécurisés et de configurations opérationnelles ;
  • Désorbitation après utilisation ;
  • Couverture de nouveaux enjeux (opérations des cubesats, maintenance satellitaire en orbite, gestion des constellations de plus de 100 unités).

Concernant les quatre premiers points, la nouvelle version introduit une quantification des probabilités des évènements à l’origine des débris.
Pour le cinquième point, la nouvelle version requiert pour chaque satellite de constellation de plus de 100 satellites une probabilité de désorbitation entre 90% et 99 %.
D’aucuns sont déçus de ce nouveau document qui n’apporte pas de changements majeurs et ne traite pas de la réduction du délai recommandé pour désorbiter un satellite après sa fin de mission, aujourd’hui fixé à 25 ans.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-20.

Contrats

Le NRO octroie des contrats d’étude à Capella Space et HawkEye360
Space News, Satellite Today, 11 décembre 2019
Le National Reconnaissance Office (NRO), agence de renseignement et d’analyses géospatiales du gouvernement américain, a sélectionné les sociétés Capella Space et HawkEye360 pour mener des études liées à l’intégration de données satellitaires commerciales au sein de l’architecture de renseignement géospatial du gouvernement. Les contrats d’étude octroyés font suite à des précédents contrats similaires octroyés par le NRO aux sociétés BlackSky, HySpecIQ, Maxar Technologies et Planet.
Pour mémoire, HawkEye 360, dont l’activité porte sur la localisation de signaux radiofréquences, a lancé ses trois premiers satellites en décembre 2018 et a démarré ses opérations commerciales en avril dernier. Capella Space est une société fondée en 2016 qui prévoit de lancer une constellation de 36 satellites équipés de radar à synthèse d’ouverture. Elle a lancé en décembre 2018 un premier satellite de démonstration et prévoit de lancer sept satellites supplémentaires en 2020 pour débuter ses opérations commerciales.

TriSept Corporation sélectionné par la NASA pour la fourniture de services d’intégration et de découplage de cubesats
Parabolic Arc, 3 décembre 2019
L’agence spatiale américaine a octroyé un contrat de 18 M$ sur cinq ans à la société TriSept Corporation pour fournir des services d’intégration pour sa troisième série de missions cubesats. L’entreprise devrait notamment procéder à l’intégration des 11 cubesats de la mission VCLS ElaNa XX à bord du lanceur aéroporté LauncherOne de Virgin Orbit en 2020 et du cubesat ANDESITE à bord d’un Electron de Rocket Lab en début d’année prochaine.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-28.

Ballons

Une start-up new-yorkaise propose des images haute résolution à partir de ballons météo
Space News, 9 décembre 2019
Near Space Labs entend fournir une observation continue (résolution de 30 cm) des grandes métropoles depuis la stratosphère pour des clients tels que les agences immobilières ou les compagnies d’assurance et de transport.
Pour mémoire, la société créée en 2017 a déjà reçu des fonds (montants non-communiqués) de la part de Draper Associates, Wireframe Ventures, Mini Urban-X accelerator et Urban Us. Elle conduit actuellement son programme pilote à Austin (Texas) et souhaiterait équiper ses aérostats d’instruments infrarouges et hyperspectraux.

Technologie

Le Founder Institute met sur pied un accélérateur dédié aux technologies spatiales avec le soutien du Ames Research Center de la NASA
Space News, 4 décembre 2019
Au travers de cet accélérateur de startups, les candidats bénéficieront du soutien du Founder Institute et seront mis en relation avec des mentors de différentes institutions, dont le Silicon Valley Space Center et le Ames Research Center de la NASA.

Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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