Une collaboration franco-américaine a permis d’identifier un médicament prometteur en matière de traitement du Sars-Cov-2

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Un groupe de 22 laboratoires de UCSF mené par le Quantitative Bioscience Institute (QBI) à San Francisco a entamé au début de l’épidémie une analyse des interactions entre le virus Sars-Cov-2 et sa cellule hôte afin d’identifier par repositionnement thérapeutique des médicaments déjà autorisés ou en cours d’essais cliniques qui soient actifs contre l’infection. La première phase de ce travail a été terminée et a fait l’objet d’une publication dans Nature en avril de cette année[1]. QBI a transmis à des laboratoires de l’Institut Pasteur à Paris et du Mount Sinaï à New-York des molécules candidates afin de mener les tests et évaluer leur effet thérapeutique sur des cultures cellulaires.  Lors de ce travail de cartographie des interactions du virus avec la cellule hôte, un médicament anticancéreux en cours d’essais cliniques, le Silmitasertib, avait été identifié comme un repositionnement thérapeutique possible, et montré qu’il interagissait avec des protéines impliquées dans l’infection.

Une fois les évaluations des effets thérapeutiques effectués par l’institut Pasteur et des laboratoires du Mount Sinaï, les résultats ont été publié dans un nouvel article paru dans la revue Cell[2]. Les résultats confirment l’efficacité du Silmitasertib mais montrent une toxicité légèrement plus importante que le Remdesevir. Il a ensuite été testé en conditions réelles sur un patient atteint du COVID-19 en état critique, pour qui les autres traitement connus ne fonctionnaient pas, dans le cadre d’une autorisation exceptionnelle en urgence de la FDA. Ce patient a été rétabli très rapidement suite à l’administration de Silmitasertib[3]. Notons qu’à ce stade, il est envisagé que le Silmitasertib ait une efficacité contre le Sars-Cov-1 et le Sars-Cov-2, voire même possiblement contre tous les coronavirus.

La suite du travail consiste tout d’abord à mieux comprendre le mécanisme qui fait que le Silmitasertib fonctionne pour bloquer l’infection. Il est postulé à ce stade qu’il neutralise des protubérances visibles à l’extérieur de la cellule et qui aident le virus à se propager rapidement de cellules en cellules. Cette hypothèse reste à confirmer, après quoi des tests cliniques pourront débuter.

[1] https://www.nature.com/articles/s41586-020-2286-9

[2] https://www.cell.com/cell/pdf/S0092-8674%2820%2930811-4.pdf

[3] https://www.biospectrumasia.com/news/25/16714/taiwan-reports-first-covid-19-patient-recovery-with-eind-silmitasertib-treatment.html

 

Rédacteur :

Jean-Baptiste BORDES, Attaché pour la science et la technologie, [email protected]

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