COVID-19 : sur le front vaccinal, entre vaccins recombinants et hypothèse du ROR

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La vaccination ROR peut-elle atténuer la gravité du COVID-19?

Les travaux du laboratoire de Mari Noverr, professeure de microbiologie et d’immunologie à la Tulane University School of Medicine, réalisés en collaboration avec Paul Fidel Jr, de la Louisiana State University Health School of Dentistry, suggèrent que la vaccination avec une souche vivante atténuée du vaccin ROR (Rougeole Oreillon Rubéole) permet de développer une réponse du système immunitaire inné à même d’atténuer les symptômes du COVID-19.

Cette conclusion se base sur l’observation de corrélations entre zones géographiques où le vaccin ROR est systématiquement administré et taux de mortalité liés au COVID-19 réduits. Autre corrélation utilisée en soutien à cette hypothèse, les personnes nées après le début des années 70, lorsque la vaccination ROR s’est généralisée, ont une plus faible incidence de COVID-19.

Des hypothèses similaires ont été évoquées à propos de la vaccination contre le BCG, suite à l’observation d’un nombre de cas et un taux de mortalité moindres dans les pays ayant une couverture vaccinale contre le BCG universelle. Cette hypothèse a été infirmée en Israël par des études de cohorte qui démontraient que la vaccination dans l’enfance contre le BCG n’avait pas chez l’adulte d’effet protecteur contre le COVID-19 !

Reste à savoir si, comme postulé par Noverr et Fidel, des vaccinations récentes n’entraîneraient pas la production de cellules spécifiques du système immunitaire dont la faible rémanence serait en partie responsable de la relative protection dont bénéficient les enfants, leur absence à l’âge adulte ne leur permettant plus d’assurer leur rôle immunoprotecteur. Ce sera l’objet des recherches que Noverr va entreprendre sur des modèles de primates non humains de COVID-19 grâce à un financement de la George Mason University.

https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766182

https://www.biospace.com/article/mmr-vaccine-could-invigorate-the-innate-immune-system-to-fight-covid-19/

 

Après Novavax, GSK et Clover commencent les essais cliniques avec un candidat vaccin à base de sous-unités protéiques du virus SARS-CoV-2

Novavax (MD) a commencé le 25 mai 2020 le recrutement des premiers volontaires pour son essai clinique de phase I/II, espérant avoir les résultats préliminaires de sécurité et d’immunogénicité de son candidat vaccin contre le SARS-CoV-2 en juillet. Appelé NVX-CoV2373, celui-ci est basé sur un antigène dérivé de la protéine du pic (S) du coronavirus, qui en conjugaison avec un adjuvant maison induit une forte immunogénicité et des niveaux élevés d’anticorps neutralisants sur un modèle animal.

L’essai clinique de la phase I/II se déroulera en deux parties. La partie phase I consiste en un essai randomisé, en aveugle, contrôlé par placebo, visant à évaluer l’immunogénicité et la sécurité du NVX-CoV2373, avec ou sans adjuvant. L’essai recrutera environ 130 participants en bonne santé âgés de 18 à 59 ans sur deux sites en Australie. La partie phase II devrait être réalisée dans plusieurs pays, dont les États-Unis, et permettrait d’évaluer l’immunité, la sécurité et la réduction de la maladie COVID-19 dans une tranche d’âge plus large. L’essai est soutenu par un financement de la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) pouvant atteindre 388 millions de dollars.

La pharma britannique GSK et la biotech chinoise, Clover, commencent aussi les essais cliniques avec un candidat vaccin basé lui aussi sur un antigène protéique du virus SARS-CoV-2 associé à l’adjuvant de GSK. Les résultats de l’étude initiale menée là aussi en Australie, sur 150 volontaires sains, sont attendus le mois prochain. Parallèlement, les deux partenaires commencent à planifier l’essai d’efficacité de phase IIb/III pour le dernier trimestre de cette année. Un autre adjuvant provenant de la société biotechnologique américaine Dynavax (CA) sera également testé dans le cadre de l’essai.

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