Bulletin d’actualité Espace n°19-13

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Amaury Carbonnaux, Edouard Lallouette, Norbert Paluch)

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Personalia

La nomination de Barry Lee Myers pour diriger la NOAA a été approuvée par la commission Commerce, Science et Transports du Sénat
Space Policy Online, 3 avril 2019
Après un rejet lors de la législature précédente, la commission a voté en adéquation avec les affiliations partisanes et sans débat. L’intéressé avait démissionné de son poste de président d’AccuWeather et vendu l’ensemble de ses titres et autres participations à l’entreprise, le 1er janvier 2019, une décision qui s’inscrivait dans le cadre d’un engagement éthique formulé auprès de l’U.S. Office of Government Ethics.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-02.

International

La NASA hausse le ton face à l’ISRO suite à la destruction de son satellite
Astrowatch, 5 avril 2019
Space News, 10 avril 2019
L’Administrateur de la NASA a sévèrement condamné la destruction par un missile sol-air indien d’un satellite de l’ISRO, survenue à 300 km d’altitude le 27 mars dernier.
Cette opération aurait projeté 45 débris sur des orbites voisines de celle de l’orbite de la Station spatiale internationale (située à 400 km d’altitude) et aurait fait croître le risque de collision avec celle-ci de 44 % pour une période de dix jours (le risque devrait cependant s’amenuiser au fur et à mesure que les débris rentreront dans l’atmosphère terrestre en s’y consumant).
Dans la foulée de sa condamnation, la NASA a suspendu les activités du NASA-ISRO Human Space Flight Working Group, revenant toutefois une semaine plus tard sur sa décision. L’Administrateur de la NASA a cependant affirmé qu’il n’avait nullement l’intention de revenir sur les autres accords bilatéraux de coopération avec l’ISRO. Pour mémoire, la coopération bilatérale la plus importante en termes de budget est la mission NISAR (NASA-ISRO Synthetic Aperture Radar), pour laquelle la partie américaine fournit l’un des radars (la contribution globale américaine devrait atteindre 900 M$ ; lancement désormais programmé en 2022). A plus court terme et à un degré moindre de coopération, et il est également à noter que la sonde lunaire Chandrayaan-2 dont le lancement est prévue en avril 2019, est équipée de rétroréflecteurs fournis par la NASA.

Sécurité et Défense

Le DoD prévoit un nouveau lancement avec Rocket Lab en avril
Parabolic Arc, 4 avril 2019
La société Rocket Lab a annoncé le lancement en avril de trois satellites de R&D de l’U.S. Air Force, dans le cadre de la Rapid Agile Launch Initiative portée par la Defense Innovation Unit (DIU), initiative destinée à démontrer la possibilité de lancements avec un préavis très court.
L’ensemble des trois satellites, d’une masse totale de 180 kg, constituera la plus grosse charge utile jamais emportée par Rocket Lab :

  • Space Plug and Play Architecture Research CubeSat-1 (SPARC-1) de l’Air Force Research Laboratory Space Vehicles Directorate (AFRL/RV) avec une participation suédoise (développements technologiques portant sur la miniaturisation avionique, des systèmes radio reposant sur des logiciels et la surveillance de l’espace) ;
  • Falcon Orbital Debris Experiment (Falcon ODE) de l’United States Air Force Academy (suivi au sol de corps en orbite) ;
  • Harbinger de York Space Systems et l’U.S Army (démonstration de la possibilité un système commercial expérimental de répondre aux critères d’offre de capacité spatiale établis par le Département de la Défense américain).

Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-12.

L’intelligence artificielle au service de la surveillance de l’espace
Cf. Connaissance de l’Environnement Spatial

Lancements à venir

Courant du mois d’avril : lancement de trois satellites de l’U.S. Air Force par un Electron de Rocket Lab

Lanceurs

Le système de propulsion du SLS franchit une étape de validation cruciale
Parabolic Arc, 7 avril 2019
Le 4 avril, la NASA a réalisé avec succès une série de tests de mise à feu des moteurs RS-25 destinés à équiper le SLS pour les premiers vols habités vers la Lune. Ces tests réalisés au Stennis Space Center (Saint-Louis – Mississippi) ont permis de compléter :

  • les essais d’acceptation des 16 moteurs RS-25 destinés à être utilisés pour les quatre premiers lancements du SLS ;
  • le développement et les essais d’aptitude en vol des 17 modules de commande des RS-25 (un pour chaque moteur et un de rechange) ;
  • une campagne de tests ayant duré plus de quatre ans démontrant la capacité des RS-25 à fonctionner aux niveaux de performance nécessaires pour propulser le SLS (puissance équivalente à 113 % de la puissance nominale des RS-25 utilisés pour la Navette spatiale américaine).

Articles connexes publiés précédemment :

Succès de la première mise à feu d’un moteur Raptor intégré au prototype du Starship
Spaceflight Insider, 4 avril 2019
SpaceX a réalisé avec succès les premiers tests de mise à feu statique d’un moteur Raptor intégré, destiné à équiper la version prototype non-orbitale du Starship (appelé Starhopper), le deuxième étage du système de lancement lourd Super-Heavy-Starship (vidéo). Cette mise à feu ouvre la voie à une campagne de « sauts » s’apparentant à celle menée par SpaceX avec le « Grasshopper » en 2012 dans le cadre du développement de Falcon 9.
Pour mémoire, en février SpaceX avait réalisé des tests statiques du Raptor, dont les performances auraient été supérieures aux attentes.

SpaceX ne conteste plus le lancement de la sonde Lucy par ULA
Space News, 5 avril 2019
SpaceX a retiré la réclamation auprès du Government Accountability Office au sujet de l’octroi par la NASA à United Launch Alliance d’un contrat de lancement dédié à la mission d’exploration Lucy.
La société d’Elon Musk n’a pas fourni d’explication sur cette décision, laquelle met un terme au gel des activités en lien avec la mission d’étude de corps célestes primitifs.

Relativity signe un premier contrat de lancement du Terran 1 avec Telesat
Space News, 5 avril 2019
L’entreprise californienne Relativity Space, qui développe le lanceur léger Terran 1, a signé un contrat avec Telesat pour fournir des services de lancement pour un nombre non spécifié de satellites à partir de 2021. Ce contrat est la première opportunité commerciale pour l’entreprise financée intégralement par capital-risque.
Le Terran 1 est un lanceur léger destiné à placer une charge utile de 1 250 kg en orbite basse pour un prix de départ de 10 M$ (vol inaugural prévu fin 2020). L’entreprise compte recourir à des technologies additives afin d’abaisser les coûts de production et d’accélérer la cadence de production du Terran 1 (à terme l’entreprise ambitionne de pouvoir produire le lanceur intégralement en soixante jours).
A noter que Relativity a annoncé en janvier avoir conclu un accord avec l’U.S. Air Force pour développer un pas de tir au Launch Complex 16 de Cap Canaveral et serait sur la voie d’obtenir les autorisations et permis de construire nécessaires.

Explications de la FAA sur le processus d’octroi de licences en lien avec les lancements et les spatioports
Site de la FAA, 5 avril 2019
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-12.

Station Spatiale Internationale et Vol Habité en Orbite Basse

Confirmation du report du premier vol test sans équipage du véhicule spatial CST-100 Starliner de Boeing à août 2019 au plus tôt
Space Policy Online, 3 avril 2019
Le calendrier des vols tests des capsules habitées se décline aujourd’hui de la façon suivante :

  • Pour le CST-100 Starliner de Boeing :
    • vol test sans équipage : août 2019 au plus tôt ;
    • test d’interruption d’urgence du lancement au sol (Pad Abort Test) : avant le vol test avec équipage ;
    • vol test avec équipage (mission de longue durée, cf. infra) : fin 2019.
  • Pour le Crew Dragon de SpaceX (premier vol test sans équipage effectué le 2 mars) :
    • test d’interruption d’urgence du lancement en vol (Launch Abort Test) : juin 2019 ;
    • premier vol test avec équipage : juillet 2019.

Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-11.

La NASA étend la durée de la première mission avec équipage du CST-100 Starliner de Boeing
Space News, 4 avril 2019
La NASA a annoncé avoir approuvé l’extension de la durée de la première mission avec équipage du CST-100 Starliner de Boeing, dont le lancement est aujourd’hui prévu au plus tôt en décembre 2019. L’équipage, composé de trois astronautes, pourrait être amené à séjourner à bord de la Station pendant plusieurs mois (la durée initiale du séjour était de deux semaines) afin de fluidifier la transition relative à l’arrêt du recours aux Soyouz pour le transport d’astronautes (2020).

Télécommunications

Amazon candidate sur le marché des télécommunications avec un projet de constellation de 3 236 satellites
Reuters, 4 avril 2019
Space News, 4 avril 2019
Parabolic Arc, 5 avril 2019
Amazon a déposé auprès de l’Union Internationale des Télécommunications un projet de constellation de 3 236 satellites en orbite basse, destiné à fournir une connexion Internet haut débit aux zones peu ou mal desservies (« Projet Kuiper ») :

  • 784 satellites sur une orbite de 590 km ;
  • 1 296 satellites sur une orbite de 610 km ;
  • 1 156 satellites sur une orbite de 630 km.

La société de Jeff Bezos n’a à ce stade pas déposé de dossier auprès de la Federal Communications Commission (FCC) pour accéder au marché américain des télécommunications, pas plus qu’elle n’a précisé le nom du constructeur des satellites ou la date de leur lancement.
Pour mémoire, Amazon a lancé avec Lockheed Martin en novembre 2018 la société Amazon Web Services Ground Station [AWS Ground Station].
L’article de Parabolic Arc présente un tableau synthétique des constellations de télécommunications existantes ou à venir].

Observation de la Terre

ExoAnalytic Solutions se projette en orbite avec un projet de constellation de quarante satellites
Cf. Connaissance de l’Environnement Spatial

Hawkeye 360 dévoile son service commercial de cartographie des signaux RF
Space News, 4 avril 2019
Le logiciel RFGeo s’appuiera sur les données collectées par la constellation de satellites en orbite basse de l’entreprise (les trois premiers ont été lancés en décembre 2018) pour identifier et géolocaliser différentes sources de signaux radiofréquence. L’entreprise a annoncé que le service serait initialement destiné à localiser des sources provenant du domaine maritime (radio maritime VHF, balises radio de détresse en mer, systèmes d’identification automatique des navires), pour être étendu progressivement dans les mois à venir à l’ensemble des signaux géolocalisables.
Article connexe publié précédemment : Bulletin d’actualité Espace n°19-08.

Recherche et Sauvetage

Hawkeye 360 dévoile son service commercial de cartographie des signaux RF
Cf. Télécommunications

Connaissance de l’Environnement Spatial

ExoAnalytic Solutions se projette en orbite avec un projet de constellation de quarante satellites
Space News, 1er avril 2019
La société américaine ExoAnalytic Solutions, qui avec ses 300 télescopes installés au sol, indique être en mesure de suivre des objets en orbite basse d’une taille de l’ordre du décimètre, a annoncé s’être associée à la startup canadienne NorthStar Earth & Space pour déployer une constellation de quarante satellites (mise en service à l’horizon 2021). Ceux-ci seraient développés dans le cadre d’un projet conjoint mené avec The Space Alliance (consortium entre Thales Alenia Space et Telespazio), laquelle a du reste pris part à la levée de capitaux d’un montant total de 38 M$, effectuée par la société canadienne en novembre dernier. D’une masse de 700 kg, ces satellites seraient équipés de capteurs hyperspectraux et infrarouges d’observation de la Terre et d’imageurs optiques dédiés à la surveillance des orbites basses, moyennes et géostationnaires.

L’intelligence artificielle au service de la surveillance de l’espace
Space News, 7 avril 2019
L’Air Force Space and Missile Systems Center a octroyé à Slingshot Aerospace un contrat d’un montant de 6 M$ sur deux années, portant sur l’intégration d’une version adaptée du logiciel Orbital Atlas de surveillance des objets spatiaux, à son actuel système de surveillance de l’espace.
De nombreux problèmes de développement retarderaient la mise au point d’une nouvelle version du système.

Mars

Mars 2020 : le feu repasse au vert pour l’instrument Sherloc
Space News, 31 mars 2019
Monté sur le bras de l’astromobile Mars 2020, l’instrument SHERLOC (Scanning Habitable Environments with Raman & Luminescence for Organics & Chemicals) comporte un ensemble de spectromètres, un imageur et un laser, destinés à étudier les rochers martiens et rechercher en particulier les matériaux et la matière organique qui permettraient de mettre en évidence une vie passée sur la Planète Rouge.
Lors d’une présentation effectuée dans le cadre d’une réunion de la commission sur l’astrobiologie et les sciences planétaires des Académies nationales, le 27 mars, le chef de projet scientifique de la mission Mars 2020, a indiqué que la NASA, face aux problèmes rencontrés sur l’instrument SHERLOC, avait décidé d’organiser une réunion pour statuer sur la poursuite ou l’arrêt de son développement. A l’issue de cette réunion (initialement programmée fin décembre, mais organisée un mois plus tard du fait du shutdown), la NASA a décidé de poursuivre le développement de l’instrument avec des modifications mineures dans les procédures, destinées à réduire les risques calendaires et financiers. Le point de vigilance pour l’instrument semble être en particulier le spectromètre laser de l’instrument qui doit nominalement être livré au JPL cet été pour être intégré au satellite (un plan alternatif serait une intégration à Cap Canaveral en janvier 2020, le lancement étant prévu en juillet 2020). La difficulté résiderait au niveau de l’alimentation électrique à haute tension (risque d’apparition d’arcs électriques).
Pour mémoire, l’instrument PIXL (Planetary Instrument for X-ray Lithochemistry) ainsi que le système de stockage temporaire d’échantillons pour un recueil ultérieur (Sample Caching System) de l’astromobile, contribuent également, avec SHERLOC, à l’augmentation des coûts de la mission. A noter également que le développement du bouclier thermique destiné à protéger l’engin lors de son entrée dans l’atmosphère martienne (élément ayant dû être reconstruit après avoir été endommagé durant des tests l’été dernier), se déroule aujourd’hui nominalement (livraison cet été). Les différents actionneurs qui avaient posé problème pour l’astromobile Curiosity ont d’ores et déjà été livrés au JPL.

L’incertitude sur HP3 persiste
Spaceflight Now, 3 avril 2019
HP3, l’un des trois instruments principaux d’InSight conçu par l’agence spatiale allemande (DLR), demeure en situation difficile depuis que l’élément chargé de forer le sol martien a cessé de s’enfoncer dans le sol après avoir rencontré une couche dure du sous-sol qui pourrait être un rocher (à 30 cm de profondeur, la cible à atteindre étant de 5 mètres). Les tentatives menées à ce jour pour surmonter le problème rencontré par la foreuse de l’instrument HP3 demeurent infructueuses. Les équipes d’InSight recourent au sismomètre français SEIS (lequel fonctionnerait « mieux que prévu») pour récolter des données relatives à l’obstacle et se penchent sur des stratégies alternatives pour contourner ledit obstacle, parmi lesquelles l’utilisation du bras robotique d’InSight pour relocaliser l’instrument.

Exploration et Sciences de l’Univers

Parker Solar Probe au plus près du Soleil
Astrowatch, 4 avril 2019
La sonde Parker d’étude du soleil lancée en août 2018 a effectué avec succès sa deuxième approche au périhélie (situé à environ 24 800 000 km du Soleil) à une vitesse de 95 km/s, égalisant le record de distance par rapport au Soleil établi le 6 novembre 2018. Les équipes ont établi un contact avec l’engin pendant quatre heures via le Deep Space Network qui leur a permis de s’assurer du fonctionnement nominal de l’engin et des instruments.
Dans le cadre des sept années de sa mission, Parker Solar Probe devrait effectuer au total 24 périhélies, se rapprochant progressivement du Soleil pour atteindre une distance se réduisant à 6 160 000 km, dans le cadre des trois périhélies finaux à partir de 2024.

Contrats

L’intelligence artificielle au service de la surveillance de l’espace
Cf. Connaissance de l’Environnement Spatial

Relativity signe un premier contrat de lancement du Terran 1 avec Telesat
Cf. Lanceurs

Rapports et Etudes

Secure World Foundation: Global Counterspace Capabilities

Center for Strategic & International Studies: Space Threat Assessment 2019

The National Academies of Sciences, Engineering, Medecine: Strategic Investments in Instrumentation and Facilities for Extraterrestrial Sample Curation and Analysis

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Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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