Bulletin d’actualité Espace n°18-14

Bulletin d’actualité rédigé par le Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg à Washington D.C. (Armand Ousselin, Norbert Paluch, Isabelle Robert-Strebel)

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Politique

Le GAO épingle les performances des projets majeurs de la NASA
Space Policy OnlineNASA WatchSpaceRef, 1er mai 2018
A la demande du Congrès, le GAO a publié le 1er mai 2018 la 10ème évaluation annuelle des projets majeurs de la NASA (projet majeur un projet dont l’enveloppe s’élève à au moins à 250 M$ sur l’ensemble de son cycle de vie).
Selon ce rapport, les performances en matière de coûts et de calendrier de ce portefeuille d’activités se sont détériorées par rapport à l’année précédente.
- Commercial Crew (cf. Parabolic Arc du 2 mai 2018)
- Double Asteroid Redirect Test (DART, cf. Parabolic Arc du 15 mai 2018)
- Europa Clipper (cf. Parabolic Arc du 14 mai 2018)
- Exploration Ground Systems
- Gravity Recovery and Climate Experiment Follow-on (GRACE-FO)
- Ice, Cloud, and Land Elevation Satellite-2 (ICESat-2)
- Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport (InSight)
- Ionospheric Connection Explorer (ICON)
- James Webb Space Telescope (JWST)
- Landsat 9 (cf. Parabolic Arc du 10 mai 2018)
- Laser Communications Relay Demonstration (LCRD)
- Low Boom Flight Demonstrator
- Lucy
- Mars 2020
- NASA ISRO — Synthetic Aperture Radar
- Orion Multi-Purpose Crew Vehicle
- Parker Solar Probe
- Plankton, Aerosol, Cloud, ocean Ecosystem (PACE)
- Psyche
- Radiation Budget Instrument
- Restore-L
- Space Launch System (SLS, cf. Parabolic Arc du 11 mai 2018)
- Space Network Ground Segment Sustainment (SGSS)
- Surface Water and Topography Experiment (SWOT)
- Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS)
- Wide-Field Infrared Survey Satellite (WFIRST)

Réagissant à ce rapport, la NASA a précisé qu’en se fondant sur une période d’étude plus longue, les performances de gestion des programmes en termes de coûts et de calendrier s’étaient améliorés depuis la mise en œuvre de la politique JCL (Joint Cost and Confidence) de 2009.
Articles connexes précédemment publié :

Le vice-Président des Etats-Unis a visité le Jet Propulsion Laboratory (JPL) le week-end du 26 avril 2018
Space Policy Online, 30 avril 2018

International

Accord entre la NASA et l’ESA sur Mars Sample Return
Cf. Mars

Sécurité et Défense

La Chambre demande à l’USAF un plan de couverture autonome de l’océan indien pour mars 2019
Space News, 26 avril 2018
Dans son projet de loi National Defense Authorization Act de 2019, les législateurs de la sous-commission des Services armés sur les Forces stratégiques de la Chambre ont demandé à l’USAF de produire un plan budgété d’ici le 1er mars 2019 en réponse au défaut de disponibilité en données météorologiques sur l’océan indien, ne reposant ni sur une aide étrangère (Eumetsat), ni sur le recours à un satellite GOES (Geostationary Operational Environmental Satellite) mis à disposition par la NOAA (National Oceanic And Atmospheric Administration). A noter que la NOAA et l’USAF seraient en négociation sur cette dernière option et que l’USAF a en parallèle demandé 63,7 M$ pour l’année fiscale 2019 pour une station sol dédiée aux opérations d’un ancien satellite GOES (caractérisation des masses nuageuses et apport en imagerie météorologique) pour couvrir l’océan indien.
Conrad Lautenbacher, ancien administrateur de la NOAA actuellement président de la startup californienne GeoOptics qui, pour mémoire, développe une constellation de petits satellites en orbite basse pour collecter des données environnementales et climatiques de la Terre, serait également engagé dans des discussions avec l’USAF concernant l’apport d’une option commerciale pour cette même problématique.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-04.

Lockheed Martin et Northrop Grumman choisis par l’Air Force pour son système d’alerte anti-missile de nouvelle génération
Spacenews, 4 mai 2018
L’Air Force a passé deux contrats de gré à gré (sole-source) à Lockheed Martin et Northrop Grumman pour la constellation d’alerte anti-missiles de nouvelle génération du programme Overhead Persistent Infrared (OPIR) devant succéder au Space Based Infrared System actuel. Lockheed Martin, chargé du développement des satellites en orbite géosynchrone, devra mener une consultation ouverte pour la charge utile, Northrop Grumman étant responsable du système polaire de la constellation.
Le système OPIR pourrait inclure un minimum de trois satellites géostationnaires et de deux satellites polaires. L’Air Force ambitionne d’effectuer le premier lancement OPIR dès 2023.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-13.

Surveillance de l’espace et gestion du trafic spatial

Vers une nouvelle politique américaine de gestion du trafic spatial ?
Space Policy OnlineThe Space Review, 30 avril 2018
S’exprimant lors d’un séminaire du Hudson Institute, le premier entrant dans le cadre de son projet Space 2.0, le secrétaire exécutif du National Space Council, Scott Pace, a indiqué que la nouvelle politique de gestion du trafic spatial (Space Traffic Management – STM) annoncée par le Vice-Président Mike Pence lors du Space Symposium début avril, était sur le point d’être étudiée par le Président Trump. Cette politique, la première en son genre, devrait « établir une architecture STM moderne et promouvoir des normes de sécurité au sein de la communauté internationale », Scott Pace mentionnant un « processus inter-agence productif » et un consensus « plutôt bon ».
Scott Pace a par ailleurs indiqué que les Etats-Unis ne voyaient pas l’utilité d’un nouveau traité international dans le domaine spatial (cinq traités des Nations Unies existent à ce jour), préférant privilégier la promotion de « normes de comportement sûr et responsable dans l’espace ».

Atoll Kwajalein : Lockheed Martin sur le point d’activer la Space Fence
Space News, 3 mai 2018
Lockheed Martin a annoncé l’activation en juin prochain de la Space Fence de l’U.S. Air Force Space Fence installée sur sur l’atoll Kwajalein aux îles Marshall.
Après une période de test, le passage à la phase opérationnelle est prévu en début d’année 2019.
La construction d’une deuxième installation de même type serait envisagée en Australie Occidentale.
Articles connexes précédemment publiés :

Lanceurs et Lancements

Révision de la mission EM-2 habitée du SLS
NASA Spaceflight, 23 avril 2018
Space Policy Online, 25 avril 2018

La NASA prévoirait désormais de procéder à la mission Exploration Mission-2 (EM-2) – premier vol habité du Space Launch System (SLS) – avec la version initiale du SLS comprenant un étage de propulsion cryogénique (Interim Cryogenic Propulsion Stage – ICPS) (Block 1), et non selon la conception améliorée incluant l’étage supérieur d’exploration (Exploration Upper Stage – EUS) (Block 1b). Cette option permettrait d’avancer dans le temps l’EM-2, induisant toutefois sa révision du fait des moindres capacités du Block 1 par rapport à celles du Block 1B.

L’EM-1 (mission non habitée autour de la lune prévue pour 2020) est prévue sur la version initiale (Block 1) du SLS avec un ICPS pour deuxième étage. L’EM-2, habitée, était jusqu’à cette date prévue pour 2023 avec une configuration Block 1B et devait également emporter le Power and Propulsion Element (PPE), premier élément de la future Lunar Orbital Platform-Gateway (LOP-G) en orbite lunaire. Selon ce nouveau plan, le Block 1 serait utilisé pour les missions EM-1 et EM-2 voire également pour les deux missions suivantes. Le PPE, que le Block 1 ne pourra pas mettre en orbite, serait emporté par un lanceur issu du secteur privé.

Ce choix aurait été motivé par l’obtention de la NASA de l’autorisation de construire une deuxième plateforme de lancement mobile (Mobile Launch Platform – MLP) ainsi que par la réévaluation des coûts de qualification de l’ICSPS pour les vols habités. Pour mémoire, le Congrès a accordé un budget supplémentaire de 350 M$ pour l’année fiscale 2018 pour la construction d’une deuxième MLP sans laquelle 33 mois seraient nécessaires entre les missions EM-1 et EM-2. A noter que cinq années seraient toutefois nécessaires pour livrer une deuxième MLP.

La NASA examinerait d’autres missions pouvant voler avec le Block 1, comme la mission Europa Clipper vers le satellite Europe de Jupiter. NASA Spaceflight relève que le coût d’un lancement par Falcon Heavy pour ce type de mission scientifique reviendrait à un peu plus de 100 M$, un lancement par SLS étant évalué entre 500 M$ (estimation donnée par la NASA en 2013) à entre 1,5 et 2,5 Md$ (selon les estimations données par l’industrie en décembre 2017).

La NASA prévoit actuellement cinq versions du SLS.

OneWeb recule son premier lancement à la fin de l’année 2018
Space News, 1er mai 2018
L’entreprise OneWeb a décalé au dernier trimestre de l’année 2018 le lancement des dix premiers satellites de sa mégaconstellation qui devait avoir lieu en mai à bord d’un Soyouz, afin d’effectuer davantage de tests et d’incorporer de meilleurs composants dans la conception finale des satellites.
Greg Wyler estime qu’un délai de deux mois devrait s’écouler entre le premier tir du Soyouz depuis Kourou et le reste de la campagne de lancements, où chaque Soyouz sera lancé dans un intervalle de 21 jours avec 36 satellites en moyenne à son bord.
L’entreprise a également conclu un contrat avec Virgin Orbit pour 39 lancements à bord du LauncherOne et un protocole d’accord avec Blue Origin pour cinq lancements à bord du New Glenn, deux lanceurs qui n’ont encore jamais volé.
Pour mémoire, le nombre total de satellites à construire et à placer sur orbite n’est pas encore arrêté, l’entreprise ayant demandé en mars dernier à la Federal Communications Commission (FCC) d’étendre l’autorisation initialement reçue pour 720 satellites d’émettre en bande Ku à 1 980 satellites.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-09.

Spatioports

Aerospace s’installe à Vandenberg
Parabolic Arc, 1er mai 2018
L’entreprise Firefly Aerospace a annoncé le 1er mai la publication du Statement of Support for the Firefly Aerospace Program, Alpha and Beta Launch Vehcicles par l’USAF permettant l’utilisation du Space Launch Complex 2 West (SLC-2W) à Vandenberg pour les futurs lancements des fusées Alpha et Beta de l’entreprise. Firefly ambitionne d’effectuer le premier vol de son Alpha le troisième trimestre 2019 puis de proposer des lancements mensuels d’ici la fin 2020.
L’initiative conjointe de l’entreprise et de l’USAF pourrait permettre à Firefly de prendre en charge à la fois des lancements institutionnels et commerciaux depuis un unique site de lancement, le SLC-2W, pour lequel l’USAF entend effectuer une transition vers des activités dédiées au secteur commercial.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-13.

Station Spatiale Internationale et vol habité en orbite basse

Quel rôle futur pour les autorités gouvernementales vis-à-vis des stations spatiales privées ?
Parabolic Arc, 7 mai 2018
Article revenant sur l’International Space Station Transition Report (54 pages) de la NASA publié en février dernier. Trois stratégies sont identifiées pour les autorités gouvernementales :

  • investissement initial dans le cadre d’un partenariat public-privé ;
  • contrats d’achat ou de location anticipés ;
  • achats directs de services.

Suborbital

Le New Shepard au plus haut
Spaceflight Now, 29 avril 2018
Satnews, 29 avril 2018
Space.com, 29 avril 2018

Le 29 avril 2018, le New Shepard 2.0 et sa capsule ont été lancés avec succès depuis la base de l’entreprise à West Texas au Texas. Pour ce huitième vol test du New Shepard toutes versions confondues, le deuxième ayant été effectué avec un New Shepard réutilisé (le premier vol avec étage réutilisé date de décembre 2017), le lanceur a atteint une altitude de 107 km, la plus haute atteinte à ce jour, puis atterri à la verticale sur le site de lancement. Quelques minutes plus tard, la capsule a effectué sa descente avec succès à l’aide de parachutes et de rétrofusées avant d’atterrir à quelques kilomètres du lanceur.
Conçue avec six hublots, la capsule, elle aussi déjà utilisée, emportait un mannequin (baptisé Mannequin Skywalker) ainsi que des charges utiles intégrées au module de servitude Blue Origin Payload Locker :

  • Suborbital Flight Experiment Monitor-2 (SFEM-2), du NASA Johnson Space Center ;
  • Schmitt Space Communicator (SC-1x), de Solstar (Santa Fe, Nouveau Mexique) avec des fonds privés ;
  • The Daphnia, de l’université de Beyrouth avec le ZARM (Allemagne) et des fonds du DLR (agence spatiale allemande) ;
  • EQUIPAGE, de l’université Otto von Guericke (Allemagne) avec le ZARM et des fonds du DLR ;
  • EUPHORIE, de l’université de Duisbourg-Essen avec le ZARM et des fonds du DLR.

Après d’autres vols test du New Shepard attendus dans les mois prochains, les premiers vols habités pourraient avoir lieu d’ici la fin de l’année 2018.
Articles connexes précédemment publiés :

Télécommunications

Le National Space Council en faveur d’une meilleure gestion des bandes de fréquences
Space News, 1er mai 2018
Scott Pace, secrétaire exécutif du National Space Council (NSC), a déclaré que ce dernier étudiait avec le Département d’Etat, celui du Commerce et la Federal Communications Commission (FCC), une meilleure coordination mondiale du spectre de radiofréquences pour protéger les communications par satellites des interférences terrestres, comme recommandé lors de la dernière rencontre du NSC en février dernier.
Scott Pace estime que l’utilisation du spectre destiné aux services par satellite pour des applications terrestres telles que les services 5G, envisagée par certains Etats, pourrait créer des interférences avec les systèmes satellitaires américains et impacter le l’industrie et le commerce spatial américain.
Scott Pace a également souligner l’importance de réformer certaines réglementations jugées « inadéquate pour ce que nous [les Etats-Unis] sommes en train d’essayer de faire aujourd’hui  » en matière de télédétection.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-12.

Des cubesats dédiés à l’Arctique pour les garde-côtes
Parabolic Arc, 30 avril 2018
Le corps des gardes-côtes américains prévoit de lancer cette année deux Polar Scout, des cubesats 1U afin de tester l’efficacité des communications par satellite dans le cadre de missions de recherche et de sauvetage dans l’Arctique.
La mission de ces satellites, fabriqués par Millennium Engineering and Integration avec l’aide de Space Dynamics Laboratory et Raytheon, sera de détecter les signaux d’urgence émis depuis des balises EPIRBs (emergency position indicating radio beacons) à bord de navires situés au Pôle Nord avec pour caractéristiques :

  • 90 à 100 minutes de temps de revisite ;
  • 15 à 16 orbites par jour ;
  • fenêtre de détection des signaux de 12 minutes par orbite soit environ trois heures de couverture opérationnelle de l’Arctique par jour ;
    Les données seront recueillies par une station terienne actuellement en construction à Fairbanks en Alaska. Le constructeur, le Coast Guard Research and Developement Center (RDC), prévoit d’en installer une deuxième à New London dans le Connecticut.
    Les garde-côtes mènent cette mission en collaboration avec le Département de la Sécurité intérieure (DHS – Departement of Homeland Security), l’Air Force Operationally Responsive Space Office et la National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA). Cette s’inscrit plus généralement dans le cadre du remplacement d’un système de satellites de la NOAA dont la mission est également de recevoir les signaux de balises EPIRBs. Les cubesats devront permettre de démontrer dans quelle mesure ils peuvent augmenter le système en attendant que la NOAA ne déploie ses nouveaux satellites. Cette première phase expérimentale pourrait conduire à une extension plus opérationnelle du système.

Un projet de mégaconstellation de télécommunication pour Facebook ?
Spectrum, 2 mai 2018
Satellite Today, 3 mai 2018

La société PointView Tech, qui serait une filiale de Facebook, a déposé un dossier auprès de la Federal Communications Commission (FCC) afin d’obtenir une licence l’autorisant à exploiter un satellite non géostationnaire en orbite terrestre basse en 2019. Ce satellite dénommé Athena serait destiné à des essais de connectivité à large bande (bande E). Deux stations terriennes sont associées aux projets.

Les résultats financiers d’Iridium pour le premier trimestre 2018
Cf. Secteur privé

OneWeb recule son premier lancement à la fin de l’année 2018
Cf. Lanceurs et Lancements

Météorologie spatiale civile et militaire

La Chambre demande à l’USAF un plan de couverture autonome de l’océan indien pour mars 2019
Cf. Sécurité et Défense

Tourisme spatial

Le New Shepard au plus haut
Cf. Suborbital

Lune et cis-lunaire

Resource Prospector, une mission avortée
Space NewsParabolic Arc 1Parabolic Arc 2, 28 avril 2018
Spaceflight Now, 1er mai 2018
Planetary, 3 mai 2018
SpaceNews, 4 mai 2018

Le 23 avril 2018, la NASA a demandé aux équipes de Resource Prospector (RP) de mettre un terme à la mission d’ici la fin du mois de mai. RP était une mission de rover lunaire (Taïwan aurait fourni l’alunisseur) destinée à chercher des ressources (eau, hélium, etc.) dans les régions polaires de la face cachée de la lune. Le rover devait être lancé pour 2022, mais le projet n’a jamais avancé au-delà des premières phases de conception et de développement, avec la construction d’un prototype ayant servi à tester des opérations à distance.
Dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS) remis à jour, la NASA a publié à l’attention du secteur privé une ébauche d’appel d’offres (DRFP, draft request for proposal), dont la version finale devrait être publiée en juillet prochain, afin de définir conjointement une stratégie d’exploration lunaire incluant transport vers la lune et opération in situ, avec évolution progressive des alunisseurs vers une capacité d’atterrissage avec véhicules habités. Les missions lunaires retenues permettront à la NASA d’y intégrer certains instruments sélectionnés sur RP qui continueront d’être développés. La NASA conclura ensuite des contrats de type IDIQ (indefinite-delivery indefinite-quantity) avec les entreprises sélectionnées capables d’apporter des charges utiles à la surface de la lune de bout en bout. Les entreprises seront payées en fonction des étapes atteintes, la NASA prévoyant de conclure au moins un contrat d’une valeur minimale de 25 k$. La valeur maximale cumulée des contrats conclus sous le programme CLPS ne pourra pas excéder 2,6 Md$.
La NASA a confirmé cette décision le 27 avril 2018 à la suite du courrier (cf. Parabolic Arc 1) envoyé le 26 avril 2018 à Jim Bridenstine par le LEAG (Lunar Exploration Analysis Group) lui demandant la réintégration de la mission au sein des activités de la NASA.

Révision de la mission EM-2 habitée du SLS
Cf. Lanceurs et Lancements

Mars

Deux cubesats MarCO lancés en compagnon de vol d’InSight
Spaceflight Insider, 28 avril 2018
Deux cubesats de classe 6U développés par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), Mars Cube One A (MarCO-A) et Mars Cube One B (MarCO-B), ont été lancés en compagnon de vol d’InSight le 5 mai dernier depuis la base de l’USAF à Vandenberg en Californie.
La mission des deux démonstrateurs de technologie consiste à :

  • démontrer la manière dont des cubesats, qui n’ont à ce jour pas encore été au-delà de l’orbite basse, peuvent être utilisés pour de futures missions en espace lointain (exploration du système-solaire) :
    • observation du comportement d’un cubesat face aux radiations intenses ;
    • utilisation d’une propulsion à gaz comprimé (similaire à celui utilisé dans les extincteurs).
  • démontrer la manière dont les cubesats peuvent intervenir en soutien à des missions martiennes :
    • relayer des données sur la rentrée atmosphérique et l’atterrissage d’InSight ;
    • relayer les données d’InSight une fois atterri sur Mars (mission secondaire dans la mesure où InSight dispose de suffisamment d’infrastructures en orbite autour de Mars pour transmettre ses données vers la Terre).

Note connexe précédemment publiée : Succès du lancement d’InSight : SEIS, le sismomètre français, est en route vers Mars.

Fissures dans le bouclier de MARS 2020
Spaceflight Now, 28 avril 2018
Spaceflight Insider, 29 avril 2018

Des fissures seraient apparues dans le bouclier thermique du rover Mars 2020 de la NASA lors des tests structurels qui ont eu lieu début avril 2018. La NASA, qui travaille d’ores et déjà au remplacement du bouclier, estime que l’échéance de lancement du 17 juillet 2020 ne devrait pas être affectée par cette difficulté. Les tests ont cependant démontré que le bouclier serait en mesure de résister à des forces jusqu’à 20 % plus importantes que celles susceptibles d’être créées lors de son entrée dans l’atmosphère de la Planète rouge.
Pour mémoire, Mars 2020 doit être lancé depuis le Space Launch Complex 41 à Cap Canaveral par une Atlas V d’ULA.

Accord entre la NASA et l’ESA sur Mars Sample Return
NASA Spaceflight.com, 2 mai 2018
Le 26 avril 2018, la NASA et l’ESA ont signé une déclaration d’intention pour explorer conjointement diverses options pour une mission martienne de retour d’échantillons dans les dix prochaines années (MSR – Mars Sample Return).
La NASA a indiqué que le lanceur SLS et sa capsule Orion pourraient jouer un rôle pour une telle mission, qui se pourrait se voir diviser en trois grandes phases (vidéo) :
1. la mission Mars 2020 permettrait la collecte d’échantillons martiens puis leur insertion dans des boîtiers laissés à la surface de Mars ;
2. une deuxième mission permettrait la récupération des boîtiers grâce à un « rover-chercheur » puis la mise en orbite de ces derniers grâce à un atterrisseur-lanceur Mars Ascent Vehicle (MAV) ;
3. Les échantillons seraient transportés vers la Terre dans le cadre d’une troisième mission.
Deux autres options sont également envisagées illustrées dans l’infographie ci-dessous (en cas de problème dans la visualisation de l’image, consulter le présent bulletin dans sa version en ligne).

Réalité virtuelle martienne
Spaceflight Insider, 30 avril 2018
La Mars Society a lancé le 30 avril 2018 sa campagne Kickstarter afin de lever 27,5 k$ pour développer MarsVR, un dispositif de réalité virtuelle de source ouverte destiné à des activités de recherche en lien avec l’envoi d’humains vers Mars. L’organisation entend en particulier faire de MarsVR un instrument d’entrainement des astronautes.
La première phase du programme consisterait à concevoir des simulations d’entrainement pour les équipes de la Mars Desert Research Station de la Mars Society basée dans l’Utah.
L’objectif est également de proposer MarsVR à des fins éducatives et ludiques.

Exploration et Sciences de l’Univers

De nouveaux problèmes pour le James Webb Space Telescope
Space News, 3 mai 2018
Greg Robinson, directeur du programme du James Webb Space Telescope (JWST) de la NASA, a déclaré lors d’une présentation faites aux académies nationales américaines le 3 mai, que des vis et des rondelles s’étaient détachées du télescope lors des plus récents tests effectués dans les locaux de Northrop Grumman. Greg Robinson a toutefois minimisé l’impact potentiel de l’incident.
Pour mémoire, un comité d’examen indépendant monté à la suite de l’annonce du retard d’une année du lancement du JWST, est actuellement à mi-parcours dans son analyse concernant la mission et son lancement.
Thomas Zurbuchen, administrateur associé pour la science à la NASA, a quant à lui déclaré que la NASA exercerait une surveillance plus pointue sur le travail de Northrop Grumann et y détacherait davantage de personnel.
Article connexe précédemment publié : Bulletin d’actualité Espace n°18-09.

Secteur privé

Six finalistes dévoilés pour la NewSpace Business Plan Competition
Parabolic Arc, 3 mai 2018
Le Center for Space Commerce and Finance a dévoilé le 3 mai 2018 les finalistes qui concourront à la NewSpace Business Plan Competition du 26 mai à l’occasion de l’International Space Development Conference (ISDC) à Los Angeles :

  • Beyond Earth (télédétection axée sur l’utilisation de l’eau dans le monde) ;
  • First Resonance (solutions logicielles pour la fabrication aérospatiale) ;
  • Space Map (cartographie et positionnement des corps du système solaire) ;
  • Stofiel Aerospace (lanceur à un coût de l’ordre de 20k$ par kilogramme pour petites charges utiles d’une masse entre 15 et 250 kg) ;
  • Voyager Space Technologies (intelligence artificielle pour la conception de satellites) ;
  • Waypoint 2 Space (Entrainement et expériences spatiales pour le grand public, les touristes spatiaux et les chercheurs).
    La prochaine édition de la compétition aura lieu en novembre 2018 lors de la conférence New Worlds à Austin au Texas.

Les résultats financiers d’Iridium pour le premier trimestre 2018
Via Satellite, 27 avril 2018
Le bénéfice net d’Iridium pour le premier trimestre de 2018 a baissé par rapport à 2017 passant de 37,9 M$ à 11,5 M$.
L’EBITDA (Operational Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization) a augmenté de 6 % par rapport à 2017 passant de 64,3 M$ à 68,5 M$.
Pour la même période, le chiffre d’affaires global de l’entreprise s’élève à 119,1 M$ (+ 14 % par rapport à 2017), un montant réparti comme suit :

  • 89,7 M$ (+ 10 % par rapport à l’an passé) pour les services ;
  • 29,4 M$ pour les ventes d’équipements et les projets d’ingénierie.

Technologie

La fission nucléaire pour l’exploration en espace lointain
Parabolic Arc, 2 mai 2018
La NASA et la NNSA (National Nuclear Security Administration) du Département de l’Energie ont fait la démonstration d’un nouveau réacteur nucléaire qui pourrait être utilisés pour des vols habités de longue durée vers la lune et au-delà.
L’expérience, KRUSTY (Kilopower Reactor Using Stirling Technology), s’est déroulée au Nevada National Security Site de la NNSA de novembre 2017 à mars 2018. Kilopower, l’engin utilisé pour la démonstration, est un petit système de fission capable de fournir jusqu’à 10 kilowatts de puissance sans interruption pendant au moins dix ans.
Le but de la mission qui a durée 28 heures à pleine puissance était double :

  • démontrer que le système peut créer de l’électricité avec la fission ;
  • montrer que le système est stable et sûr en toutes conditions.

Troisième Swarmathon au Kenedy Space Center
Cf. Education

Éducation

Troisième Swarmathon au Kenedy Space Center
SpaceRef, 1er mai 2018
Des étudiants issus d’universités américaines ont participé à la troisième édition du Swarmathon, un concours de programmation robotique qui s’est déroulé au Kennedy Space Center du 17 au 19 avril 2018 dans le cadre du projet MUREP (Minority University Research and Education Project) de la NASA. Le concours vise à la fois former des jeunes dans le domaine STEM (science, technology, engineering and mathematics) et produire des retombées technologiques utiles pour des objectifs de recherches de ressources lunaires et martiennes.
Douze équipes ont participé la première année, vingt la deuxième année et vingt-trois (représentants 24 universités) cette année. Sept autres équipes ont également participé à distance à ce concours.
Les étudiants ont cette année développé des codes logiciels pour actionner des « Swarmies », des robots de dimension 30 cm x 30 cm x 20 cm équipés de caméras, de systèmes GPS et d’antennes Wi-Fi. Les robots, développés dans le cadre du Kennedy’s Swamp Works, un partenariat entre la NASA, l’industrie et le domaine académique, sont autonomes et programmés pour communiquer et interagir collectivement à l’image d’un essaim (swarm).

Retrouvez également toutes les actualités mises en ligne par la mission pour la science et la technologie en cliquant sur ce lien.
Ambassade de France aux États-Unis d’Amérique
Service Spatial – Bureau du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpg

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