Budget de la NASA en hausse dans la requête budgétaire présidentielle pour l’année fiscale 2019

Logo-NASA

L’administrateur par intérim de la NASA Robert LIGHTFOOT a présenté le 12 février les grandes lignes de la requête budgétaire pour l’année fiscale 2019 (1er octobre 2018 – 30 septembre 2019) de la NASA, partie intégrante de la requête présidentielle relative au budget fédéral global, publiée par la Maison blanche le jour même.

La requête présidentielle prévoit pour la NASA un budget de 19 892 M$ pour l’année fiscale 2019, soit une hausse de 239 M$ par rapport au budget alloué pour l’année fiscale 2017 (+ 1,2 %) et une hausse de 800 M$ par rapport à la requête présidentielle pour l’année fiscale 2018 (+ 4,2 %).

Rappelons qu’il appartient désormais au Sénat et à la Chambre de trouver un consensus sur un texte budgétaire, lequel sera alors soumis à l’approbation finale de l’Exécutif.

Une forte priorité donnée à l’exploration cislunaire habitée et désengagement de l’ISS en 2025

S’appuyant sur la Space Policy Directive 1, promulguée par le président TRUMP le 11 décembre 2017 à la suite de la séance inaugurale du Space National Council du 5 octobre 2017, la requête budgétaire présidentielle pour l’année fiscale 2019 prévoit un budget de 10,5 Md$ pour l’exploration habitée, destiné à permettre à la NASA dans les années à venir de conduire une ambition exploratoire à la fois innovante et durable, et d’assurer le retour des êtres humains sur la lune pour une utilisation et une exploitation sur le long terme, suivi par des missions vers Mars et au-delà.
Ce budget doit en particulier permettre de :

  • poursuivre les travaux afin d’être en mesure d’accomplir le vol inaugural du diptyque SLS/Orion en 2020 (vol test sans équipage) et un vol circumlunaire avec équipage en 2023 (première mission spatiale habitée depuis le vol Apollo 17 en 1972) ;
  • lancer un « remorqueur spatial » doté de capacités de propulsion et de fourniture d’énergie en 2022, premier élément constitutif d’une plate-forme orbitale lunaire, passerelle pour l’espace cislunaire ( Lunar Orbital Platform (LOP) – Gateway ).

Le budget prévoit une réorientation majeure pour ce qui concerne l’orbite basse.

  • amorce d’une transition vers la commercialisation de l’orbite basse et arrêt du soutien financier fédéral direct sous sa forme actuelle de la station spatiale internationale en 2025 ;
  • lancement d’un programme, doté d’une enveloppe de 150 M$, destiné à encourager le développement de nouvelles plates-formes en orbite basse (et l’exploitation commerciale de l’actuelle station spatiale internationale) pour des utilisateurs tant privés qu’institutionnels (tels que la NASA).
    A contrario, le budget prévoit la poursuite des efforts, en lien avec le secteur privé, pour permettre la desserte de l’orbite basse depuis le sol américain, avec des véhicules américains (transport d’équipage et fret) d’ici 2019.

Un fort accent sur l’exploration robotique

La NASA entend également intensifier ses activités dans le domaine des sciences planétaires (budget sur ce poste en hausse), avec en particulier, pour ce qui concerne l’exploration robotique :

  • la mise en œuvre d’une série de missions robotiques lunaires conciliant à la fois une approche innovante en matière de passation de contrats au secteur privé et des objectifs tant scientifiques et technologiques ambitieux ;
  • la poursuite de la mission Mars 2020 (pour laquelle la France fournit en particulier l’instrument SuperCam) ;
  • l’attribution de financements destinés à permettre l’envoi sur terre d’échantillons martiens.

A noter que le volet relatif aux sciences planétaires prévoit également l’étude de la possibilité de missions de survol des océans glacés présents sur le satellite Europe de Jupiter, la mise en œuvre d’un programme de défense planétaire (Double Asteroid Redirection Test – DART) et d’observation des géocroiseurs.

Astrophysique

Le lancement du télescope James Webb est toujours prévu en 2019 (par une Ariane 5).
La NASA se prononce en faveur de l’interruption du programme WFIRST (Wide-Field Infrared Survey Telescope) dont le lancement était envisagé à partir de septembre 2025, du fait de l’anticipation de surcoûts importants (3,6 Md$ contre 3,2 Md$ initialement budgétés).

Héliophysique

A noter la poursuite du programme Solar Orbiter Collaboration mené avec l’ESA et l’augmentation de 3M$ du budget destiné aux coopérations internationales en matière de météorologie de l’espace.

Observation de la Terre

La NASA propose la reconduction de la requête de l’année 2018 pour l’année 2019, avec maintien de sa position sur l’abandon des cinq missions PACE, OCO-3, CLARREO Pathfinder, DSCOVR et RBI.

La NASA indique également qu’elle entend lancer une réflexion avec l’ensemble des parties prenantes sur la prise en compte des priorités exprimées dans le rapport des académies nationales Thriving on Our Changing Planet, A Decadal Survey for Earth Observation from Space, publié début janvier.

Détail de l’évolution des différents postes budgétaires

Complément d’information

FY 2019 Budget Request (released Feb. 12, 2018)

VIDEO : State of NASA event, Marshall Space Flight Center, Huntsville, AL

Reports and Plans

Partager

Derniers articles dans la thématique